On ne connaît pas toutes Maria Angelou et pourtant on lui doit beaucoup !
Figure de la lutte anti-raciste aux États-Unis, Maya est aussi une figure du droit des femmes. Elle s’est battue aux côtés de Malcom X et Martin Luter King pour la défense des droits des afro-américains et afro-américaines.
Maya Angelou a un parcours personnel et professionnel que l’on peut qualifier de complet et qu’on ne peut qu’admirer. Poète, écrivaine, historienne, dramaturge, productrice, réalisatrice, actrice, chanteuse et militante politique ! Qui dit mieux ?
Maya Angelou est née le 4 avril 1928 à Saint-Louis dans le Missouri (US) et très jeune elle a dû faire face à de grandes difficultés. De sa naissance à sa vie d’aujourd’hui, elle n’a cessé de déménager et de voyager par contrainte.
Ses parents, trop pauvres pour l’élever, l’envoi avec ses frères et soeur auprès de leurs grands-parents en Arkansas. Là-bas Maya se retrouve confrontée au racisme, elle est victime de ses premières injustices.
A son arrivée en Californie et grâce à ses résultats scolaires, elle est la première noire a entrer dans une école privée d’arts dramatiques jusque-là réservée aux blancs.
A l’adolescence, par ses petits boulots, elle commence à tracer l’avenir d’une femme à part. C’est en effet à 14 ans qu’elle devient la première femme noire conductrice de tramway à San Francisco.
A l’issue de ses études, à 20 ans, elle devient maman de Guy (qui deviendra lui aussi écrivain sous le nom de Guy Johnson), elle l’élèvera seule.
Entre 1954 et 1955, grâce à ses multiples talents, elle part en tournée européenne avec l’opéra Porgy and Bess et enregistre son premier album Calypso Lady en 1957 et revient aux États-Unis en 1958, à Harlem.
Grande voyageuse, elle quitte à nouveau les états unis en 1960 pour l’égypte et plus exactement le Caire et y restera une année.
Puis part au Ghana où elle travaille sous de multiples casquettes, en tant qu’éditrice, journaliste et professeur, c’est alors que Maya rencontre Malcolm X.
En 1964, elle revient aux États-Unis pour coordonner son projet « Organization of African American Unity » mais à l’assassinat de Malcom X, le projet se dissout. Peu de temps après Martin Luther King Jr demande à Maya de devenir coordinatrice de la Southern Christian Leadership Conference.
L’assassinat de Martin Luther King, le jour du 40ème anniversaire de Maya est un nouveau drame qui la blesse profondément.
Elle retrouvera l’envie de se battre via l’écriture, encouragée par son ami James Baldwin.
Sa carrière d’écrivaine enchaîne les succès. En 1969 elle publie sa première autobiographie I Know Why the Caged Bird Sings et deux ans plus tard, son recueil de poèmes Just Give Me a Cool Drink of Water Fore I Die est proposé pour le prix Pulitzer et plus d’une trentaine de best-sellers suivront.
En 1972 elle s’essaie à l’écriture de scénario et la composition musicale pour le filem Georgia, Georgia et là encore c’est un succès car son script, premier écrit par une femme noire, fut nominé pour le prix Pulitzer.
Le cinéma la mène à la place d’actrice et elle apparaît dans le téléfilm Roots d’Alex Haley (1977).
En 1981, Maya s’installe à Winston-Salem (Caroline du Nord) continue l’écriture et obtient un poste à la chaire d’études américaines à l’université de Wake Forest. Dans les années qui suivent, elle continuera l’écriture dont All God’s Children Need Traveling Shoes (1986) et enregistrera des albums parlés.
En 1993, c’est le grand Jean-Michel Basquiat qui illustre son recueil de poèmes Life Doesn’t Frighten Me et la même année, à la demande de Bill Clinton, elle en lira un extrait pour le discours inaugural de sa campagne.
Son âme de militante est toujours présente et Maya Million participera aux côtés de Rosa Parks à la Man March de 1995 et y lira là aussi un poème.
Poème : Million man march poem
En 1996, elle dirige son premier film : Down in the Delta. Les années 2000 sont pour Maya marquées par la publication de livres, l’écriture, la réalisation et la narration pour le cinéma et la télévision puis, toujours, la politique. Pour les élections présidentielles américaines de 2008, elle soutiendra Hillary Clinton puis Barack Obama.
Maya Angelou a reçu plus de 60 prix au cours de sa carrière (toute spécialité confondues) et le dernier en date est une des plus hauts signes de reconnaissance aux Etats-Unis : la médaille présidentielle de la Liberté qui lui a été remise en février 2010 par Barack Obama en personne.
Maya Angelou est aujourd’hui une référence pour beaucoup de personnalités dans beaucoup de domaine. Elle a su marquer les esprits, captiver l’attention, partager ses émotions et mobiliser les foules. Sa carrière et la qualité de ses ouvres en font une personnalité incontournable de l’histoire et de la culture afro-américaine.