« Les Grosses Rêveuses » de Paul Fournel (éditeur : POINTS n°P557 – prix : 4,70€).
Ce livre est en fait un recueil de nouvelles.
Paul Fournel nous raconte l’histoire de femmes rondes pour la plupart, qui vivent dans un petit village, il nous raconte leurs rêves, leurs espérances et leurs chemins qui se croisent !
Ces femmes aux destins ordinaires ont toutes des espoirs, cachés parfois pendant toute leur vie et qui les dévorent de l’intérieur. Ce ne sont pas des femmes frustrées, plutôt des innocentes parfois mélancoliques.
Des enfants qui jouent, une petite fille boulimique de livres, ou encore un plâtre autour du bras comme centre d’intérêt de tout un village, voilà ce qui anime les vies des personnages de «Grosses Rêveuses».
Ces sont des vies souvent très solitaires et torturées par des passions inassouvies, des peurs obsédantes, des rêves idylliques, des envies honteuses ou parfois tout simplement des jeux enfantins …
Je n’ai pas vraiment aimé ce livre : Les descriptions des décors me font penser aux livres ennuyeux de mon enfance. Y a t-il un rapport avec le fait que Pierre Fournel écrive aussi des livres pour enfants, sûrement!
Les sentiments qui sont explorés dans ces nouvelles sont pourtant intéressants, mais ces femmes sont pour la plupart dénuées de réflexions.
L’intelligence du coeur est parfois là, mais leurs vies sont d’une platitude déprimante, seul le rêve vient apporter sa petite touche de fantaisie.
A vrai dire l’idée de ressembler un jour à l’une de ces femmes m’effraie un peu, j’en ai froid dans le dos.
Une adaptation en court métrage, ou en pièce de théâtre serait plus adaptée pour ce type de texte, car si l’écriture y est un peu « lourde », les thèmes et idées soulevés ne sont pas moins intéressants.
Comment supporter un monde où un centimètre de tour de taille est une angoisse ? Comment survivre avec de la cellulite ? Comment habiter un village où les mâles passent comme des ombres?
Paul Fournel nous livre quelques portraits de femmes qui, sous les regards croisés des unes et des autres, protègent leur monde intérieur avec un acharnement vital et un appétit dévorant. Elles sont grosses rêveuses comme on est gros mangeur, avec le même excès de vie et la même joie suicidaire. «