Le 07.03.22 Par warnweb

Obésité : le troisième facteur de discrimination au travail

L’obésité, bien qu’elle soit répandue sur tous les territoires et ce, depuis bien longtemps, a toujours été la cible de certaines formes de discrimination. Le fait d’être en surpoids, pour certains, est un prétexte aux moqueries et, pire encore, aux discriminations professionnelles.

Les motifs de cette discrimination ne reposent non pas sur des arguments mais des idées préconçues et des anathèmes. Des anathèmes dont sont victimes de nombreuses personnes du fait d’un surpoids qui les disqualifie injustement aux yeux de leurs employeurs et de leurs collègues.

La discrimination s’opère sur des critères physiologiques

De par la loi, la discrimination au travail suppose des sanctions judiciaires pouvant être parfois lourdes. Cependant, la discrimination n’est pas toujours facile à montrer du doigt. D’une part, l’ostracisme en dissuade mais surtout, il est difficile de prendre sur le fait un collègue ou un employeur s’adonnant à un acte de grossophobie.

Et pour cause, ces remarques sont généralement insidieuses et gratuites, survenant de manière inopinée. Même si certains en sont témoins, eux aussi, parce qu’ils s’inscrivent dans cette entreprise de discrimination, en viennent à sous-évaluer voire même à nier l’importance et la gravité de cet acte sur un lieu de travail.

La grossophobie : un critère de discrimination trop occulté

La discrimination au travail concerne en premier lieu les personnes d’origine étrangère – ou supputées d’origine étrangère – puis les femmes. Malgré les avancées en matière de lutte contre les discriminations, celles-ci subsistent dans l’environnement professionnel.

Or, la discrimination prenant pour prétexte l’obésité constitue la troisième forme de discrimination la plus répandue en entreprise. Cette discrimination, alors, reposant sur des stéréotypes qui gagneraient à être démontés, empêche de nombreuses personnes obèses d’accéder à un emploi.

Des études statistiques menées en Angleterre ont déterminé qu’environ 50 % des entrepreneurs pratiquaient une forme de discrimination au moment de sélectionner un candidat à embaucher. Au regard de cette information, on peut donc considérer qu’une personne en surpoids – à compétence égale avec un autre candidat – a deux fois moins de chance en moyenne d’accéder à un emploi donné.

En France, la grossophobie est largement sous-évaluée. Les organismes de lutte contre la discrimination au travail ne comptabilisent souvent pas ce qui est, en tout état de cause, la troisième cause de discrimination au travail dans le pays. Personne ne prend cette problématique au sérieux au prétexte que l’obésité est parfois considérée comme la responsabilité des personnes victimes de ce surpoids. Une mentalité qu’il convient de changer.

Le harcèlement au travail concerne aussi l’obésité

Quand bien même l’accès à l’emploi serait permis, le fait de subir les remarques désobligeantes sur son lieu de travail constitue en soi une épreuve au quotidien. La discrimination au travail est autant l’affaire d’un employeur que de collègues.

Cette discrimination peut alors se matérialiser sous la forme d’un harcèlement discret et pernicieux qui ne prend jamais fin. L’absence d’outils légaux pour les contrer fait que ces derniers se multiplient dans la plus parfaite indifférence.

Certaines associations se sont emparées de la thématique de la discrimination liée à l’obésité, mais les avancées sociales, pour l’instant, évoluent lentement en France.


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