Qu’est-ce que l’hyperthyroïdie ?
À l’inverse de l’hypothyroïdie, l’hyperthyroïdie est une maladie engendrant une trop grande sécrétion d’hormones thyroïdiennes dans l’organisme, les hormones T4 (thyroxine) et T3 (tri-iodothyronine). Cette sécrétion anormale d’hormones entraîne de nombreux troubles dans l’organisme. Il existe deux types d’hyperthyroïdie :
Les hyperthyroïdies diffuses : la glande est augmentée en volume et se nomme alors le goitre. Cette dernière sécrète des quantités anormales d’hormones thyroïdiennes. L’hyperthyroïdie diffuse est la plupart du temps causée par la maladie de Basedow, qui associe aux signes cliniques de l’hyperthyroïdie une saillie des globes oculaires, appelée exophtalmie. Il peut également s’agir d’un ancien goitre qui se met brusquement à sécréter des quantités anormales d’hormones thyroïdiennes.
Les hyperthyroïdies nodulaires : dans ce cas précis, seule une partie de la glande thyroïdienne devient hypersécrétante. Cela peut être causé par un unique nodule nommé alors adénome toxique, ou bien par plusieurs nodules pathologiques, appelés goitres multinodulaires hétérogènes toxiques.
Quelles sont les causes de l’hyperthyroïdie ?
Les recherches en matière d’hyperthyroïdie, comme d’hypothyroïdie, ont encore du mal à définir de manière précise les raisons du dysfonctionnement de la glande thyroïde. Néanmoins, il semblerait que le terrain familial joue un rôle prépondérant.
Qu’est-ce que la maladie de Basedow ?
La maladie de Basedow est une affection auto-immune, ce qui signifie que les anticorps stimulent anormalement la sécrétion d’hormones en se fixant sur les récepteurs à la TSH des cellules thyroïdiennes.
Le plus souvent, cette maladie touche de jeunes patients, généralement des femmes. Le sujet présente des signes d’hyperthyroïdie (sur lesquels nous reviendrons dans le texte), mais également une saillie des yeux en dehors de leur orbite, de manière symétrique et bilatérale. Généralement, la paupière supérieure est rétractée et le regard est fixe. Le cou présente quant à lui un goitre homogène qui vibre sous la main lorsqu’on le palpe. Ce goitre est soufflant lorsqu’il est ausculté au stéthoscope.
La surcharge iodée : autre cause possible d’hyperthyroïdie
L’hyperthyroïdie peut également être due à une surcharge d’iode provoquée par une ingestion abusive de produits hormonaux, souvent dans le but de maigrir (préparations, thyroxine, extraits thyroïdiens, etc). Les troubles sont alors ceux de l’hyperthyroïdie classique, mais sans goitre ni exophtalmie. Le diagnostic est établi en se basant sur une prise de sang permettant de détecter l’augmentation du taux d’hormones thyroïdiennes dans le sang, ainsi qu’une fixation de l’iode radioactif nulle à la scintigraphie.
Certains médicaments peuvent également provoquer une hyperthyroïdie iatrogène, notamment lorsqu’ils contiennent de l’iode. Citons, par exemple, l’amiodarone, des médicaments expectorants, des produits de contraste iodés utilisés en radiographie ou encore certains topiques cutanés iodés. Un médicament comme l’interféron peut également provoquer une hyperthyroïdie auto-immune.
L’adénome toxique : hyperthyroïdie pure sans exophtalmie
L’adénome toxique est une hyperthyroïdie pure sans exophtalmie. Les symptômes sont alors ceux d’une hyperthyroïdie classique, cependant les complications d’ordre cardiaque sont fréquentes. Dans ce cas précis, il n’y a pas d’anticorps TSI (stimulateurs d’hormones thyroïdiennes) ou antithyroïdiens. Le diagnostic est confirmé par des examens biologiques, lorsque l’hypothèse d’un kyste est éliminée par échographie.
La scintigraphie montre alors un nodule chaud, c’est-à-dire fixant tout l’iode. Le traitement de l’adénome toxique se fait par intervention chirurgicale ou par iode radioactif.
Le goitre multinodulaire hétérogène toxique : lorsque le goitre est volumineux
Les patients ayant un goitre volumineux et des symptômes d’hyperthyroïdie sans exophtalmie présentent alors un goitre multinodulaire hétérogène toxique. Le seul traitement possible est alors d’ordre chirurgical.
Quels sont les symptômes d’hyperthyroïdie ?
L’hyperthyroïdie cause un fonctionnement “accéléré” du métabolisme. Tout fonctionne beaucoup trop vite, c’est ce qu’on appelle la thyrotoxicose. Plusieurs symptômes apparaissent alors, de manière simultanée ou non :
- Une perte de poids rapide, malgré un appétit conservé ou même augmenté.
Une accélération permanente du pouls, régulière et persistante même durant les phases de sommeil (on parle alors de tachycardie).
Faiblesse musculaire.
Tremblement rapide et fin des mains.
État émotif, grande nervosité et irritabilité.
Diarrhée, nausées ou alors vomissements fréquents.
Peau chaude et moite, cheveux cassants.
Le patient se plaint de bouffées de chaleur et d’une soif handicapante.
Hyperthyroïdie : existent-ils des facteurs de risque ?
Il n’existerait pas réellement de facteurs de risque spécifiques, néanmoins, quelques facteurs peuvent jouer un rôle dans le développement de l’hyperthyroïdie. Bien que la recherche soit encore en cours dans ce domaine, les chercheurs ont déjà mis en évidence plusieurs facteurs de risque :
- Les femmes sont plus touchées que les hommes par l’hyperthyroïdie.
Une prédisposition génétique aux maladies thyroïdiennes auto-immunes, notamment la maladie de Basedow.
Une surcharge en iode pouvant induire une hyperthyroïdie auto-immune ou bien une carence en iode pouvant favoriser la survenue d’une hypothyroïdie nodulaire.
À noter qu’un dépistage tardif de l’hyperthyroïdie peut mener à des complications comme un cancer, des problèmes cardiaques, de déminéralisation osseuse corticale ou de thyrotoxicose. Il est donc très important de mesurer les effets d’un dérèglement de la thyroïde afin de prendre soin de sa santé.
Vivre avec une hyperthyroïdie
Il est tout à fait possible de vivre correctement avec une hyperthyroïdie, dès lors que le suivi médical est régulier. Il faut alors se rendre scrupuleusement à chaque rendez-vous médical, prendre de manière continue son traitement, réaliser divers examens obligatoires et signaler tous les effets secondaires à son médecin.
Les traitements possibles en cas d’hyperthyroïdie
Le traitement de l’hyperthyroïdie peut être d’ordre médicamenteux, chirurgical ou bien s’effectuer à l’aide d’iode radioactif.
Les traitements médicamenteux ont pour but de bloquer l’hypersécrétion de la glande thyroïdienne grâce à l’action de produits inhibant son fonctionnement. Ce sont des antithyroïdiens de synthèse, qui permettent que la situation rentre dans l’ordre en 12 à 18 mois.
Parfois, la chirurgie s’avère nécessaire afin de détruire totalement la glande thyroïde. Elle est pratiquée avant 40 ans, lorsque les traitements médicamenteux n’ont pas fonctionné. Un acte chirurgical est également indiqué dans les hyperthyroïdies nodulaires des patients de moins de 40 ans.
Après 40 ans, un traitement à l’iode radioactif est préconisé lors d’une hyperthyroïdie diffuse ou en cas de formes nodulaires, ou bien encore lorsque la chirurgie est contre-indiquée selon l’âge et l’état général du sujet.
Quelques conseils pour prendre soin de sa thyroïde
Vous l’aurez compris, la thyroïde joue un rôle essentiel à notre bonne santé, en régulant notre métabolisme. En prendre soin est donc important, notamment en cas d’antécédents familiaux.
Commencez par adopter une alimentation suffisamment riche en iode, oligo-élément essentiel au bon fonctionnement de la thyroïde : produits de la mer, algue marine, huile de foie de morue, sel enrichi en iode, etc.
Par ailleurs, méfiez-vous lors d’examens réalisés avec des produits à base d’iode, comme les scanners. Dans certains cas, ces produits peuvent déséquilibrer la thyroïde. Après un examen de ce genre, il convient alors de surveiller la fonction thyroïdienne dans les semaines qui suivent.
Mangez également des aliments riches en sélénium, oligo-élément permettant la bonne régulation de l’hormone thyroïdienne T3 : poissons, noix du Brésil, coquillages et crustacés, etc.
Dans la mesure du possible, ne consommez pas de tabac. En effet, l’un des composants du tabac, les thiocyanates, peut diminuer grandement l’utilisation de l’iode par la thyroïde.
Il est conseillé d’éviter un maximum le plastique dans notre environnement, afin de limiter les perturbateurs endocriniens. Il s’agit principalement des phtalates (rideaux de douche, emballages divers, film plastique, cosmétiques, etc), ainsi que le bisphénol A (boîtes de conserve, biberons, etc). Préférez les récipients en verre pour conserver et réchauffer vos aliments, et mangez un maximum bio pour limiter les pesticides. Regardez bien la composition de vos produits d’hygiène afin d’éviter également la présence de mercure ou de triclosan.