Les variations hormonales ont parfois d’importantes répercussions sur le poids, sans compte les déséquilibres hormonaux durables, qui peuvent entraîner l’accumulation de masse graisseuse. Lorsqu’il est question de déséquilibre hormonal, les femmes semblent plus touchées que les hommes, c’est notamment parce que leur organisme est entre autres régi par les hormones ovariennes, de la puberté à la ménopause.
Pourquoi les hormones féminines influencent-elles le poids ?
Certaines formes d’oestrogènes, comme l’estradiol, sont en charge de réguler le métabolisme chez la femme. Lorsqu’une modification de ce niveau hormonal intervient, lors de la ménopause par exemple, ou bien durant l’allaitement, alors c’est la forme physique qui se retrouve impactée. L’oestrogène, hormone produite par les ovaires, est l’une des deux hormones sexuelles féminines. Cette hormone joue un rôle primordial dans l’apparition de la puberté ainsi que le déclenchement du cycle menstruel. L’oestrogène permet également de réguler un certain nombre de fonctions essentielles à l’organisme, comme la stabilisation de l’humeur, la protection du cerveau, la santé des os, mais aussi le taux de cholestérol. Tout déséquilibre dans la production d’oestrogène comme de progestérone, entraîne un dérèglement hormonal pouvant conduire à une prise de poids. Le syndrome des ovaires polykystiques en est le parfait exemple.
Le syndrome des ovaires polykystiques, maladie hormonale courante chez la femme
Chez les femmes en âge de procréer, le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une maladie hormonale courante, puisqu’elle affecte une femme sur dix. Ce syndrome entraîne des troubles de la fertilité, de la pilosité (hirsutisme), mais aussi des complications métaboliques comme le diabète.
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est causé par un dérèglement hormonal se produisant au niveau des ovaires et/ou du cerveau. Le SOPK entraîne une production accrue d’androgènes, notamment de testostérone, produite en temps normal en petite quantité chez la femme. Il en résulte un taux anormalement haut de testostérone dans le sang des femmes. L’appellation “syndrome des ovaires polykystiques” provient de la découverte de cette pathologie dans les années 30, que l’on pensait due à des kystes ovariens. En réalité, il s’agit d’une multitude de follicules dont le développement est inachevé.
Le SOPK entraîne des symptômes très variables d’une femme à l’autre. Chez certaines patientes la maladie peut être très légère, chez d’autres elle se révèle particulièrement handicapante.
Les symptômes du SOPK
Une patiente souffrant du syndrome des ovaires polykystiques présente généralement des troubles de l’ovulation se caractérisant par une rareté ou une absence d’ovulation. Les cycles menstruels sont en général longs et irréguliers, ou bien totalement absents ce qui entraîne une aménorrhée (absence de règles). Ce syndrome cause une infertilité chez près de la moitié des femmes atteintes de SOPK.
Chez près de 70 % des patientes, la production excessive de testostérone entraîne une hyperpilosité, de l’acné et des chutes de cheveux (alopécie). C’est ce qu’on appelle l’hyperandrogénie.
Le SOPK cause également un syndrome métabolique, se caractérisant par une adiposité excessive qui prédispose à l’insulinorésistance et donc au diabète. Les patientes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques présentent aussi un risque plus accru de souffrir d’hypertension artérielle et de maladies cardiovasculaires.
Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) et surpoids
Il est à noter que le tableau clinique décrit ci-dessus s’aggrave en case de surpoids ou d’obésité. En effet, chaque étude menée à ce sujet a démontré une corrélation entre l’infertilité associée à cette pathologie et l’IMC (Indice de Masse Corporelle) des patientes.
De plus, les spécialistes de ce symptôme s’accordent pour dire qu’il est susceptible d’entraîner chez la femme atteinte une prise de poids et/ou une difficulté à perdre des kilos, notamment à cause de la résistance à l’insuline pouvant se déclarer. Il est donc particulièrement important, lorsque l’on souffre de syndrome des ovaires polykystiques, d’adopter un mode de vie sain et une alimentation équilibrée.
De nombreuses études ont en effet démontré que l’alimentation et l’activité physique constituaient la base du traitement du SOPK. Grâce à un mode de vie sain, il est possible d’équilibrer les taux d’insuline produits par le pancréas et ainsi réduire les chances de développer un diabète. Les femmes présentant un surpoids ou une obésité ont tout intérêt à perdre quelques kilos, étant donné que chaque kilo de perdu permet une réduction du SOPK et de ces symptômes.
Un traitement hormonal contraceptif peut également être prescrit par le médecin afin de diminuer la tendance acnéique et la pilosité. Ce traitement aura pour but d’abaisser le taux de testostérone pour réduire l’acné et la croissance des poils, mais également de régulariser le cycle menstruel. Cela permettra aussi de réduire le risque de cancer de l’endomètre, légèrement plus élevé chez les femmes ne présentant pas des cycles menstruels réguliers.
Lorsqu’il est correctement pris en charge et qu’il fait l’objet d’un suivi régulier par un gynécologue, le syndrome des ovaires polykystiques n’empêche généralement pas de concevoir, puisque la plupart des femmes qui en sont atteintes ont des ovaires sains et un utérus normal.