Lorsque l’on a peu confiance en soi, alors la dépendance relationnelle peut rapidement s’installer. Le besoin de l’autre est quelque chose de naturel et de fondamental à toute vie humaine. Cependant, dans la plupart des relations il existe une dépendance saine, c’est-à-dire une dépendance basée sur un échange mutuel et respectueux animé par la confiance.
On n’est rien sans les autres
Nous avons en effet besoin des autres et c’est au travers de nos échanges avec notre entourage que nous tissons des relations qui nourrissent nos vies. Lorsqu’une relation est saine, alors elle est un moteur de croissance, puisqu’elle invite à l’interdépendance en nous offrons l’opportunité de donner, mais également de recevoir en retour. Certes, ces relations dites saines ne sont jamais exemptes de difficultés, il peut en effet arriver de se sentir blessé tout comme nous pouvons blesser l’autre. Nous éprouvons ainsi parfois de la tristesse, de la colère, de la honte, de la peur ou de la culpabilité, mais nous apprenons au travers de ces relations le sens de la responsabilité. Une relation saine nous pousse à comprendre l’impact de notre comportement sur les autres, mais aussi l’impact des autres sur notre vie.
Qu’est-ce que la dépendance relationnelle ?
Alors, qu’entend-on par dépendance relationnelle ? Comment différencier la souffrance, qui est toujours possible dans une relation saine, avec la souffrance causée par l’addiction relationnelle ?
Comme toute autre forme d’addiction, la dépendance relationnelle est un phénomène progressif et évolutif. La dépendance à l’autre est alors aussi forte que celle causée par une drogue. La relation à l’autre se vit sur un mode compulsif et obsessionnel, de ce fait, la personne perd peu à peu son autonomie et sa liberté. Ainsi, l’autre ne donne jamais assez, la personne dépendante en vient à demander des preuves d’amour ou d’amitié qui ne sont jamais suffisantes à ses yeux, elle en veut toujours plus. La relation est de fait vécue comme un besoin vital ne pouvant jamais être assouvi. Les conséquences de la dépendance relationnelle sont alors dévastatrices.
Les conséquences dévastatrices de l’addiction affective
La difficulté de ce type de relation est notamment de savoir l’identifier, étant donné que la substance addictive n’est pas une drogue, ni même de la nourriture, du tabac ou de l’alcool. Le déni en est alors renforcé. Pourtant, comme avec les autres addictions, la personne quitte petit à petit le monde réel pour s’enfermer dans un état psychique, physique, émotionnel et spirituel qui ne cesse de se dégrader. Elle perd alors le contrôle de sa propre existence et de ses propres capacités de jugement, ne percevant le monde que dans le regard de celui ou celle dont elle est dépendante. La dépendance relationnelle est un phénomène qu’il convient de ne pas prendre à la légère, tant ses conséquences peuvent être destructrices, sur le plan psychique comme physiologique.
Ce type de relation, comme toute addiction, entraîne des troubles de l’humeur, des troubles du sommeil, des troubles de l’appétit et autres somatisations en tout genre. La personne souffrant de dépendance relationnelle vit bien souvent dans le déni, s’enfonçant petit à petit dans la confusion, la honte, la timidité et la peur. Elle trouve alors de multiples justifications à son comportement irrationnel et autodestructeur en s’illusionnant sur son sort. Inéluctablement, tous les aspects de sa vie se détériorent, la vie amoureuse, sexuelle, familiale, amicale, professionnelle et sociale. Les souffrances qui en résultent sont alors si importantes qu’elles peuvent parfois conduire au suicide.
L’addiction affective : quand l’autre sert à retrouver une sécurité interne
Le surpoids, comme tout problème pouvant entraîner une perte de confiance en soi et sa propre valeur, est susceptible de mener à la dépendance relationnelle. Être dépendant d’une relation en particulier, ou bien se sentir en situation de dépendance relationnelle avec tout un chacun, entraîne de nombreuses souffrances, notamment le fait de manquer constamment de reconnaissance, de présence, de complicité et d’affection. Ainsi, une personne dépendante affectivement se sent constamment abandonnée, ressent de nombreux manques affectifs et entretient des liens fusionnels la poussant parfois à vouloir surprotéger l’autre, afin que celui-ci ait toujours besoin d’elle. En effet, la plus grande peur de la personne dépendante affectivement est l’abandon. Cette situation est d’autant plus pénible si vous êtes en situation de dépendance affective vis-à-vis d’un manipulateur ou pervers narcissique, ou bien si vous êtes victime de chantage, de harcèlement moral, avez ou êtes victime d’abus, d’agressions sexuelles, de violence, etc.
Lorsque l’on souffre d’un surpoids avéré, la dépendance affective peut s’installer sur l’idée même que l’on ne peut être aimé avec un corps non conforme à l’idéal de beauté ambiant. Pourtant, il existe de nombreuses clefs pour se défaire de ce schéma de pensée toxique, qui n’apporte que déceptions et mal-être. Ainsi, à toujours vouloir plaire ou être aimé à tout prix, on en oublie l’essentiel : commencer par s’aimer soi-même.
En finir avec la dépendance affective
Pour en finir avec la dépendance affective, que son origine soit due au surpoids dont l’on souffre également, ou bien tout autre problème -pouvant par ailleurs avoir généré une prise de poids-, entreprendre une thérapie est une très bonne initiative. Avec l’aide d’un thérapeute, la personne dépendante affectivement va ainsi pouvoir mettre des mots sur son addiction à l’autre, comprendre d’où proviennent ce sentiment constant d’abandon et cette peur de ne pas être aimée et reconnue. Prendre conscience de sa dépendance et en comprendre les mécanismes est ainsi le premier pas vers la guérison.
Dans les relations amoureuses, il est ainsi important, voire primordial, de demeurer dépendant affectivement. Cela ne veut en aucun cas dire que les partenaires n’ont pas besoin l’un de l’autre, loin de là, mais plutôt que chacun trouve dans l’autre le soutien nécessaire pour vivre sa vie de manière épanouie, avec confiance. Vous l’aurez compris, sortir de la dépendance affective, revient à s’aimer suffisamment pour avoir confiance en ses capacités à être aimé. Lorsque l’on est en surpoids, ou obèse, il peut être difficile de s’apprécier dans une société particulièrement grossophobe, où toute différence est perçue comme un défaut. Être dépendant affectivement est alors avant tout un choix : celui d’apprendre à s’aimer suffisamment afin de ne plus craindre d’être abandonné ; seule porte d’entrée vers de vraies relations saines, qui amènent à grandir et s’épanouir.