J'ai un gros problème avec le regard des autres, je sais. Petit à petit ça va mieux mais y a des gens comme ça que j'ai toujours admiré et aux yeux desquels je n'ai pas envie d'être "salie".

Pour ma mère c'est compliqué. J'ai parfois été très dure avec elle. Elle m'empêchait de sortir avec mes amies et encore maintenant, elle a des réticences à me laisser sortir quand il fait noir. Enfin, je suis grande, j'essaie de lui faire comprendre mais elle ne me fait pas confiance. Je lui ai reproché de m'avoir gâché mon enfance, mon adolescence en essayant de m'enfermer, je lui ai dit qu'elle m'étouffait et on s'est déjà engueulées, je l'ai déjà giflée. Je l'ai vue pleurer pas mal. Quand elle se disputait avec mon père, elle s'est quelques fois mise à pleurer dans mes bras. Je ne sais pas, je me suis adoucie petit à petit et je me suis rendue compte qu'au plus j'essayais de m'extraire de son "affection", au plus ça se resserrait. Mon ancienne psy m'avait déjà dit que ma mère avait sûrement un problème aussi... Je sais qu'elle souffre et je voudrais faire les choses en douceur, peu importe le temps que ça prend. Ma mère n'a pas d'amis (enfin juste un), elle passe sa vie à bosser et elle a rien. Elle commence à comprendre que je grandis et ça progresse bien mais il reste du boulot. J'ai enfin réussi à lui faire comprendre qu'à 20 ans, il fallait qu'elle me laisse essayer de cuisiner, que je ne vais pas forcément mettre le feu.

Et, Deputee, tu as remarqué une chose qu'un de mes profs, mon père et ma meilleure amie avaient aussi trouvé étrange. Ils m'ont dit que sur certains points, j'étais incroyablement mature, plus que certains adultes et que c'était sans doute la raison pour laquelle j'ai eu du mal à me "socialiser" à un certain moment. Mais bizarrement, sur d'autres points, j'ai la maturité et la réflexion d'une gamine de 10 ans. J'ai jamais trop compris comment c'était possible et moi-même, je ne le vois pas mais si autant de personnes proches de moi me l'ont dit, je suppose que ça doit bien venir de quelque part...

Sinon pour une psy, le seul hic, c'est que je finis tous les jours à 18h. J'ai parfois une ou deux heures de fourche au milieu de ma journée mais c'est tout...

L'âge mental, ou la mâturité, est bien expliqué par l'analyse transactionnelle. Tu peux lire des ouvrages comme "Naître gagnant" ou "Le triple moi" pour comprendre comment on peut être parfois enfant, parfois adulte, parfois parent.

Ta mère c'est ta mère, et toi c'est toi.
Ce sont deux personnes bien distinctes.

Et ça peut paraître évident, mais tu n'as pas à porter ta mère à bout de bras.

Tu as été dure avec elle, OK, jusqu'à la gifler, d'accord. Ce sont des choses qui arrive quand un enfant grandit et cherche à prendre son autonomie. Je comprends que tu te sentes coupable d'avoir eu ce geste, mais je pense que maintenant il serait temps que tu passes à autre chose.

Et +12000 avec députée, ainsi qu'avec les autres intervenants.

Pardon pour le ton un peu sec, j'aurais dû me relire, ce n'est pas ce que je voulais faire passer...

Il n'y a pas de problème. C'est la vérité et il n'y a pas vraiment besoin de l'édulcorer.

J'ai pas mal réfléchi durant ce week-end et j'en ai un peu parlé avec ma meilleure amie. Je vais faire tout ce que je peux pour ces études et si je me foire quand même, j'essaye autre chose. Je pensais à de la pâtisserie ou de la cusine. C'est la seule chose qui m'attire depuis que je suis gamine. Dans le même registre,j'ai décidé de m'imposer un peu plus au près de ma mère, sans pour autant être méchante. Juste lui faire savoir que j'ai besoin qu'elle me laisse grandir un peu. Et pour le reste, je vais essayer d'arrêter de réfléchir (ça s'annonce difficile à tenir ), travailler dés que je peux et faire un bilan après mes examens.

Ca m'a fait beaucoup de bien d'en parler ici et je vous remercie pour votre aide. Je ne me sens pas prête à aller voir un psy pour l'instant, ayant eu une assez mauvaise expérience et étant sûre de ne pas pouvoir m'y tenir. Peut-être que ça viendra

On n'a pas toujours besoin d'un psy.

Déconstruire ses schémas, ses actions réflexes, ça peut se faire de différentes manières.

L'important c'est de ne pas rester bloquée.

Et accepter que l'évolution puisse se faire pas à pas. À son rythme propre.

Ce n'est trop réfléchir qui est le problème, c'est ruminer .

Mais décider d'agir pour débloquer c'est bien aussi.

Si je peux me permettre quelques conseils.

lorsqu'on intellectualise trop, c'est bon de faire des choses terre à terre qui procurent du plaisir. Tricot, crochet, cuisine, poterie. C'est tout con, mais il n'y a rien de plus gratifiant pour les échauffées du bulbe ( dont je suis, malheureusement) que de finir un tricot tout pourri, plein de défauts, mais que j'ai fait jusqu'au bout, un cœur en tissu en forme de heuuuu, on sait pas trop, une sculpture en terre qui ressemble à une bouse, ou un point de croix qui ne finira jamais sur aucun mur. Ebay est une mine de petits prix pour les doigts maladroits.

Autorise toi la légèreté.

Accroche toi aux petites choses.

Je ne sais pas si cela peut s'appliquer à toi, ce ne sont que mes petits trucs.

Je te souhaite plein de courage.