En ce qui concerne la porte, tu n'es pas obligée de la claquer. Tu peux l'a laissé légèrement entrouverte.

Sinon, le "je ne peux pas leur imposer ça", ça me fait bondir. Ta mère et le reste te famille ne t'imposent pas seulement de maigrir, ils t'empêchent surtout de faire ce que tu veux, d'aller où tu veux. Tu as accès à internet. Heureusement ! Parce que là, tu es en prison. Tu n'es pas libre de tes mouvements, pas libre de choisir que faire(travail, études, repas). En France, on appelle cela une séquestration.

Je n'ai jamais été vraiment très libre. Ma mère opposait toujours une restriction pour certains vêtements, certains amis, certaines soirées, certains choix d'études (et encore, je crois que c'est vraiment LA SEULE chose que j'ai pu choisir sans trop de problèmes)
Alors le fait de m'imposer des choses, j'en ai toujours eu l'habitudes, ça sonnait comme logique pour moi, je n'ai pas connu autre chose.

Le fait de rester aussi longtemps dans cet environnement (quand j'étais seule, je faisais ce que bon me semblait), c'est comme si je faisais un bond de 5 ans en arrière. Faire face à ma mère même après 3 ans "d'absences", finalement ça reste une épreuve. Moi qui pensait le contraire, je suis toujours la gamine de 12 ans effrayée à l'idée de décevoir et de blesser sa mère.

Je sais, certains de mes amis ont employés ce terme aussi. Lorsque j'en entendais parler à la télévision, dans des émissions...etc ça me paraissait être plus extrême. Enfin, l'image que je colle à la séquestration est plus hard. C'est peut-être pour ça que je ne l'admet/réalise pas...

Séquestration
Infraction commise par celui qui prive illégalement une personne de sa liberté. (C'est un crime, sauf si la victime est libérée saine et sauve avant le 7e jour [délit].)

D'après tes réponses, on t'empêche de partir, y compris physiquement. Tu es séquestrée.
Tu n'es pas battue, ok, mais la séquestration seule est un crime. Même pas un délit, tu vois.

Pour l'horaire, ce n'est pas très grave, dans la mesure où tu peux attendre des heures à l'intérieur de l'aéroport après le passage de la sécurité. Une fois là, personne ne peut venir te chercher. Tu n'as qu'à attendre tranquillement 11h du matin... avec quelques cafés!!

Dans tous les papiers que tu as cités, il n'y en a aucun que tu ne puisses pas faire refaire. Même le diplôme du bac, il suffit d'écrire http://vosdroits.service-public.fr/part ... 0492.xhtml

Tous les autres, tu peux simplement les déclarer perdus (tu auras peut-être quelques euros à payer pour le renouvellement de la carte bancaire).

Si tu as ton passeport, tu es libre (je ne veux pas minimiser l'enfermement que tu subis, je veux dire que tu es libre administrativement parlant).

La porte, tu la laisses entrouverte, comme suggéré par Klarisa.

Quand ton plan sera fin prêt, il faudra affronter ta peur, et juste le faire. Juste ça. Si tu as peur d'être rattrapée, programme un e-mail à quelqu'un de confiance (ton copain) pour qu'il prévienne la police si tu es séquestrée sans internet ni téléphone [uniquement dans ce cas extrême]. Si tout marche bien, tu n'auras qu'à annuler l'e-mail prorgammé.

Tu auras le courage de partir, je pense. Parce que l'instinct de survie est toujours le plus fort. Parce que le temps passant, tu t'apercevras que peu importe le nombre de kilos que tu perds, rien ne change. Parce que tu vas commencer à t'inquiéter pour ton CV (comment justifier un "trou" de plusieurs années sans activité ? tu ne peux pas dire à ton employeur "ma mère voulait pas que je sorte"...), pour ta vie de famille (j'ignore si tu veux des enfants, mais enfermée jusqu'à 40 ans, ça compromet l'idée), pour ta santé (parce que tu risques de reprendre du poids avec ce régime débile et contreproductif)...
Alors tu t'en iras. Ce sera douloureux, je m'en doute, mais je crois vraiment que tu en es capable, du peu que je sais de toi, et que je crois percevoir d'après tes dessins.

Je ne suis pas psy, mais tu n'aurais pas un petit souci de syndrôme de Stockholm par hasard ?

Le syndrome de Stockholm désigne un phénomène psychologique observé chez des otages ayant vécu durant une période prolongée avec leurs geôliers et qui ont développé une sorte d'empathie, voire une sorte de sympathie ou de contagion émotionnelle vis-à-vis de ceux-ci, selon des mécanismes complexes d'identification et de survie

La liberté, ça fait peur, ça étourdit tellement ça fait peur... Mais c'est si beau... Tu n'y as jamais vraiment goûté, et tu ne pourras plus t'en passer...

Je pense avoir goûté à la liberté quand j'étais seule à faire mes études, et encore pas totalement puisque je dépendais financièrement de mes parents.

Merci de croire que j'en suis capable, parce-que j'ai du mal à le concevoir moi.
Je n'ai jamais été poussé à bout vraiment réellement, j'ai toujours (réussi à) accumuler.

Tu es bel et bien séquestrée, mais dans une cage fermée de l'intérieur...Il ne tient qu'à toi de pousser cette porte, mais tout a été fait pour te faire culpabiliser et saper la confiance en toi qui t'aiderait à aller au-delà. C'est une situation toxique et très pernicieuse pour toi, néanmoins, tu ne pourras pas la supporter éternellement. Le fait que tu ressentes de la colère pour ton entourage est justement salutaire, c'est la preuve qu'une partie de toi ne peut s'accommoder de cette vie complètement délirante.
Je suis aussi d'accord avec ce qui t'a été dit sur ton poids : ce n'est qu'un prétexte pour te couper les ailes, tu serais mince, ta famille aurait trouvé autre chose pour te garder avec elle...

Répète-toi sans cesse : c'est ton droit le plus imprescriptible de pouvoir faire tes propres choix, la loi est de ton côté, tu es majeure, tu es capable, tu as de la ressource, peut-être pas matérielle mais au moins mentale, tu as des amis, un amoureux, tu n'es pas rien sans ta famille.

Merci à toute d'avoir la patience de m'encourager à chaque fois que je poste !
Je lis et relis vos conseils qui m'aident pour "tenir la route".
Je sais qu'il n'en tiens qu'à moi pour partir.

Merci de votre soutien permanent, sans jugement.

Bon du nouveau cette fois et pas une éternelle plainte.

Ma mère a vidé son sac tout à l'heure. Elle a raison sur beaucoup de points. Je comprends sa colère, ses angoisses. Je les comprenaient déjà à la base, mais j'ai plus de détails maintenant.
J'ai énormément de torts par rapport à ce que j'ai pu faire lorsque je vivais seule (dans mon hygiène de vie).
Je ne dis pas ça, parce-qu'elle m'a convaincue, mais parce-que je m'en étais déjà rendue compte avant de venir ici. Et évidemment, je me suis dit que ce break ici me ferait faire une pause, me remettre à plat, et que je pourrais repartir à zéro.
Le bon moment pour prendre des bonnes résolutions et finalement on me garde aha.

Enfin bref, elle m'a dit que ça ne tenait qu'à moi pour repartir. Qu'il fallait que je change mon attitude et que je me "remette en forme". (que j'arrête de faire la gueule et que je maigrisse en gros.)
Le fait qu'elle ai utilisée le terme "partir" déjà, ça me donne un soulagement fou.

Bon bien sur, je suis la cause de tout ses malheurs, elle s'est rendu malade à me voir comme ça blablabla. Elle ne m'a pas forcément envoyer le plus beau des messages à la figure, mais en soit j'ai compris une chose : la situation PEUT changer.

Je pense que ta mère a tord. Tu aurais pu te comporter de la pire des manières, rien ne justifie un enfermement.

Ce n'est que mon avis mais enfermer les gens pour leur bien est une drôle façon d'aider.

Je pense aussi qu'elle a tort Klarisa.
Au vue de tout ce que vous m'avez dit, expliqué etc... Je n'en doute pas une seconde.

Mais ça a déjà débloqué une possibilité de départ (consentis ou non). Ca m'aide surtout dans ma tête, à me dire qu'elle n'envisage pas forcément que je sois coincée ici pour de bon. Et ça m'aide aussi dans le sens où quand je m'estimerais prête à partir pour de bon (j'ai encore beaucoup de mal à prendre mon courage à deux mains), je le ferais sans aucune culpabilité, ni inquiétudes (ce qui est NORMAL de base me direz vous.)
J'ai beaucoup de mal à le dire et à l'envisager mais pour l'instant "j'accepte" la situation car je sais définitivement que cela va changer.

Bon je sais pas, si je suis clair ou si je me suis très mal exprimée dans ce que je voulais dire.

klarissa, ta mère peut dire la vérité, mais elle peut aussi mentir, personne ne peut le savoir. Je pense que, dans un cas comme dans l'autre, elle a tort: elle a tort de t'enfermer, de te priver du droit de décider de ta vie, de t'empêcher de terminer tes études et de te culpabiliser comme elle le fait.

De ton côté, peut-être n'as-tu pas eu une hygiène de vie parfaite, OK, mais c'est TA vie, ce n'est pas la sienne et tu fais bien ce que tu veux: des tas de gens fument, boivent, font des sports dangereux, prennent des risques en conduisant trop vite sur la route, bref, des tonnes de personnes n'ont pas une hygiène de vie irréprochable, et on ne les prient pas de leurs droits élémentaires pour autant.

Bref, je comprends que tu aies envie de la croire, mais je pense que tu devrais demander un échéancier: du style, si je vais bien à la gym pendant 1 mois, alors je pourrais faire tel truc, et si je continue alors je pourrais faire tel truc, histoire de te sentir libérée petit à petit et surtout de voir si elle tient bien ses promesses.

mamykro a écrit :klarissa, ta mère peut dire la vérité, mais elle peut aussi mentir, personne ne peut le savoir. Je pense que, dans un cas comme dans l'autre, elle a tort: elle a tort de t'enfermer, de te priver du droit de décider de ta vie, de t'empêcher de terminer tes études et de te culpabiliser comme elle le fait.

De ton côté, peut-être n'as-tu pas eu une hygiène de vie parfaite, OK, mais c'est TA vie, ce n'est pas la sienne et tu fais bien ce que tu veux: des tas de gens fument, boivent, font des sports dangereux, prennent des risques en conduisant trop vite sur la route, bref, des tonnes de personnes n'ont pas une hygiène de vie irréprochable, et on ne les prient pas de leurs droits élémentaires pour autant.

Bref, je comprends que tu aies envie de la croire, mais je pense que tu devrais demander un échéancier: du style, si je vais bien à la gym pendant 1 mois, alors je pourrais faire tel truc, et si je continue alors je pourrais faire tel truc, histoire de te sentir libérée petit à petit et surtout de voir si elle tient bien ses promesses.

Je sais que dit comme ça, j'ai l'air d'être super utopique à me dire, youhou ma mère va changer.
Non, je sais que c'est pas le cas. Quand elle a vidé son sac, elle m'a accusé de tous les torts du monde, et m'a sortis des choses vraiment...si ça ne venait pas de ma mère, je dirais que c'est les paroles les plus humiliantes qu'on m'aient dite (mais vu que ça vient d'elle et du fond du coeur de sa grossophobie, on va dire, que j'étais préparé)

Je sais que si je "joue" le jeu, elle me laissera plus de libertés. Là, je n'obtiendrais rien, mon corps n'est pas encore acceptable.
Mais là où je veux en venir, c'est surtout que peut-être ça pourrait m'aider à m'affirmer un peu plus. Je crois que c'est mon plus grand défaut face à elle.
Prendre assez de confiance en moi pour décider de ma vie. Après, je n'attendrais pas qu'elle me prenne par la main et qu'elle m'accompagne jusqu'à la porte d'embarquement de mon avion.

Je sais pas si ce que je dis à un sens, ou alors mes réflexions sont complètements stupides.

Non, ce n'est pas stupide, mais c'est dangereux, je trouve. C'est difficile d'apprendre à s'affirmer dans ces conditions-là.

Pour ma part, la meilleure décision que j'ai prise a été de partir loin: c'est grâce à cela que j'ai pu prendre confiance en moi, en me rendant compte que j'étais capable de faire des tas de choses, et ceci m'a permis de tenir tête à mon père ensuite.

En tous cas, le plus important, c'est que tu obtiennes des promesses concrètes avec un échéancier, pas de vague promesse de "un jour, les choses s'arrangeront". Si tu négocie avec ta mère un vrai échange et un vrai échéancier, alors tu pourras voir très vite si elle compte tenir ses promesses ou pas, et tu auras aussi un peu plus de libertés, petit à petit.

Tes réflexions ne me semblent pas stupides, et je comprends que ça t'ait soulagée que ta mère ait bien à l'esprit que tu vas partir un jour. Tant mieux, c'est clair.

Maintenant, il y a le risque qu'elle n'arrive jamais à s'estimer satisfaite et à se dire que c'est le bon moment. Elle peut toujours repousser ce moment (même dans sa propre tête je veux dire), car elle a du mal à te percevoir comme une adulte.

Et toi aussi, tu as du mal à l'admettre il me semble Tu es une adulte. Tu sais quoi ? Tout le monde a une hygiène de vie moyenne. Je ne connais personne qui fait du sport régulièrement, mange bien, ne fume pas, boit peu, conduit sûrement, mange 5 fruits et légumes par jour...
Qu'elle s'en inquiète est normal, qu'elle t'humilie (parce que mère ou pas, elle t'humilie apparemment), ce n'est pas normal.

Pour résumer ma pensée :
Il faudra bien partir, comme prévu ; tant mieux si ta mère y semble plus ou moins préparée dans un futur lointain, mais n'attends pas sa permission...

Salammbo a écrit :Maintenant, il y a le risque qu'elle n'arrive jamais à s'estimer satisfaite et à se dire que c'est le bon moment. Elle peut toujours repousser ce moment (même dans sa propre tête je veux dire), car elle a du mal à te percevoir comme une adulte.

Pour résumer ma pensée :
Il faudra bien partir, comme prévu ; tant mieux si ta mère y semble plus ou moins préparée dans un futur lointain, mais n'attends pas sa permission...

Tu résume bien ce que je pense. Je pense toujours à partir, ça ne changera pas. Qu'ils le veuillent ou non.

Bon, je suis de retour pour une plainte nocturne.

Je reparle à ma mère, l'ambiance s'est améliorée.
Ca lui donne certainement la satisfaction qu'après son discours, elle a eu raison et que je l'ai écouté comme une gentille petite fille.
Même si je joue le jeu, ça ne va pas mieux, en fait. J'aurais pensé que d'accepter le fait de rester plus longtemps en sachant que je pourrais partir m'aiderais.
Mais non. Ca ne change rien finalement.
Je n'arrive plus à "pardonner" ses paroles à ma mère. A passer au dessus en tout cas.
Elle a vidé son sac, ce n'est pas la première fois. Mais cette fois-ci ses paroles résonnent en boucle dans ma tête.
Pour résumer c'est de ma faute. Mais pourquoi bon sang ?!

C'est de ma faute si elle est tombée malade récemment, si elle a perdu 3 kilos, si elle n'a toujours pas acheter de meubles pour l'appartement (il y a vraiment le strict strict minimum) au vue de mes études coûteuses, si ils se sont serrés la ceinture. C'est aussi de ma faute si je ne continue pas mes études, si j'avais su gérer mon corps, si j'avais su avoir une hygiène de vie correcte. Ca ne tenais qu'à moi, c'est de ma faute, je l'ai chercher.
Elle aurait voulue m'emmener dans des instituts de beauté, mais comment pourrait-elle emmener CA se faire coiffer et maquiller ?
Je prône fièrement que je vais chercher du travail, mais qui embaucherait CA pour travailler ?
Mais c'est mes amis qui m'ont monté la tête. C'est leurs fautes à eux aussi. Que des mauvaises fréquentations, il ne faut faire confiance à personne.

Et après ça, elle parle comme si de rien n'était. Mais comment ? Je n'oublierais jamais. Une telle violence dans ses mots. Mais bordel, pourquoi quelqu'un ne lui dit pas ? Pourquoi personne ne voudrait lui dire qu'elle pourrait aimer sa fille comme elle est pour une fois dans sa vie et qu'il faudrait qu'elle arrête de dire des choses pareilles ?

Sa pseudo masseuse lui a donner d'excellents conseils pour moi. Je ne dois pas manger de bananes, c'est pas bon, ça fait grossir. C'est le seul fruit que je peux avaler au petit-déjeuner. C'est la seule chose que je mangeais le matin. Maintenant je n'ai plus le droit.
Je devrais me lever à 6h du matin, enfiler un pull et aller courir.
Je fais déjà du sport l'après-midi. Mais elle voudrait que j'en fasse toute la journée pour perdre plus vite.
Toujours perdre plus vite.

Et cette solitude qui me ronge. Mon dieu que je me sens seule. Je n'ai pas le droit de blâmer mes amis d'avoir une vie et d'être disponible h24. Je n'ai pas le droit.
Et je les jalouse de manière complètement irrationnelle, ils ont une vie eux.
Moi j'ai rien. Et je dois prendre sur moi.

Et je n'ai pas la force de partir, je prends racine à pleurer et à déprimer. Mais je dois faire semblant que tout aille bien.