Tiens, j'avais envie de donner des nouvelles deux ans plus tard!
On n'a pas le droit de donner des chiffres de perte de poids, mais on a le droit pour la prise?? j'imagine que oui, vu que c'est dans le but de décrire ma ra...
Fin 2007, je découvre VLR, la RA, Dr Z et Dr A....
Bouleversement dans la tête, inversion des valeurs, révolution du dedans de moi-même. Pas d'un coup hein, avec des questionnements. Mais de façon assez rapide et radicale quand même.
Des "conseils alimentaires" dès la prépuberté, 1er régime à 15 ans, mon corps tire (avec toute la force de sa nature) vers les 70kg, mais dans ma tête il faut faire "10 de moins" (donc 60kg pour 1m70)... le combat commence!
Je veux faire moins de 70, il m'y ramène, puis 72, 75, etc, jusqu'à 78-80.
Là , 30 ans, déprime, donc je suis appelée à être grosse toute ma vie???
Virgin, rayon régimes, il faut que j'achète un bouquin, mais lequel? Je suis tentée par WW (jamais essayé la méthode "en groupe", je déteste les groupes, mais après tout je déteste aussi la poudre protéinée) ou bien "Maigrir sans régime" du Dr Z (le titre est con, mais le résumé intéressant... vraiment? se passer de régimes??). J'hésite looooontemps entre les deux bouquins. Non, WW ça va pas être possible. Découverte de la RA (cf. bouleversement décrit plus haut).
Lire les bouquins de Z et A m'a appris des choses sur moi (moi qui déteste le moi! et le "développement personnel" et autres billevesées...). Là je dois avouer que c'est du lourd, j'en apprends sur le fonctionnement du corps et aussi sur ce que c'est que d'être homme. Je lis des pages dignes d'Epicure. La médecine nutritioniste remonte dans mon estime. Au moins deux gars sont capables de faire la critique de leur propre discipline, donc l'humanité est sauvée, l'intelligence existe.
En revanche, et d'où ce post, plus je pratique la ra et plus je grossis. Mais impossible d'établir facilement un lien de causalité. Les seuls moments où je grossissais auparavant, c'étaient les effets yo-yo des régimes. Mais, après 30 ans, j'ai commencé à grossir sans raison, sans régime, sans changer mes habitudes alimentaires (autant que j'aie peu le remarquer) et sans anomalie endocrino.
J'ai commencé la ra et
continué à grossir sans raison, et non pas commencé à grossir avec la ra.
80, 85, 90, 95, je n'avais jamais connu ces hauteurs!
Et, surtout, quel comble que ça arrive juste au moment où j'essaie de m'en sortir, de ne plus reproduire le cycle infini des régimes. Grosse tristesse et gros découragement.
Un setpoint à 100kg? mais comment ce serait possible? moi dont le corps revenait tout seul à 75 tout le temps et pendant 15 ans!
Peut-être qu'il en a eu marre qu'on ne lui donne pas ses 75.
Résultat: il est monté à 105.
Une fois la barre des 3 chiffres franchie, je ne déprimais même plus, j'étais résignée.
Et là , ce saloupiaud de body il a trouvé que ça devait être cool, qu'on était bien au chaud, bien rembourré et tout.
Un truc un peu bizarre quand même, après cette montée sans fin et sans raison, s'est produit: je me suis s-t-a-b-i-l-i-s-é-e.
J'ai attendu pour y croire, vu que ça faisait 3 ans que je prenais (réglée comme un automate!) entre 500g et un kg tous les mois!
Mais là je dois bien l'admettre, ça fait un an que ça ne bouge plus.
Alors, quel bilan en tirer?
La voix pessimiste: tu es stabilisée à ton poids le plus haut. Tu as découvert les insultes contre les gros. Tu ne te trouves plus très jolie, ni habillée, ni nue.
La voix optimiste: tu n'as pas connu les tca, jamais vomi, jamais fait d'hyperphagie, tu as enfin cessé de grossir.
La question qui tue: tu es prête à avoir un imc de 36 toute ta vie? d'autant plus que ta fréquentation des médecins et hôpitaux connaît actuellement un pic (affection non liée à l'obésité mais, qui comme toute maladie y compris le panari, "irait tellement mieux si vous perdiez 10% de votre poids"...) et qu'il faut supporter la moue boudeuse des dits médecins à chaque annonce de ton poids. La réponse est: non, je ne suis pas sûre de pouvoir ou de vouloir endurer cela. MAIS je suis certaine que me remettre en position de combat contre moi-même me mènera à un imc de 40 et à une réflexion sur la chirurgie. DONC j'accepte (non pas d'accepter les choses telles qu'elles sont mais) de suspendre mon jugement, de ne pas m'en vouloir (trop) et d'attendre de voir. Somme toute, régimes 15 ans - RA 5 ans. Donc la ra a du retard à rattrapper.
Ca m'arrache les ongles sur le clavier de l'écrire mais il se pourrait bien que mon bilan RA soit p-o-s-i-t-i-f.
En effet, puisque la volonté de maigrir à tout prix m'était enfin apparue comme contre-productive, je m'étais proposé deux objectifs en 2007:
1. faire la paix avec la nourriture, mettre fin aux quasi crises de panique à la supérette (quoi faire? quoi manger? dans quelle étagère?)
2. stabiliser mon poids.
But n°1: accompli à plus de 90%. Presque plus jamais de questionnement sinon sur ce qui me fait envie et me procurera le maximum de plaisir. Plus de paquet de biscuits descendu le dimanche soir, du coup.
But n°2: ben accompli aussi, faut bien le reconnaître. Certes, je ne m'imaginais pas stabiliser aussi haut (sinon, je n'aurais jamais signé pour la ra et sûrement opté pour le bouquin des ww!)... mais j'ai stabilisé quand même. J'ai même commencé à me peser (pas trop souvent non plus, max une fois par semaine) pour autre chose qu'espérer faire moins: je vérifie que c'est bien le même chiffre! C'est pas qu'il me réjouisse, mais je le regarde comme un nouveau nez ou de nouveaux seins, en m'interrogeant: c'est ça, le nouveau moi?
Bon, ça ne me réjouit pas, mais ça ne me dégoûte pas trop non plus. Y'aurait comme une neutralité bienveillante qui s'installerait. Jamais plus je ne me surprends à m'insulter intérieurement "sale grosse! regarde ce que tu es devenue!". Je me dis plutôt "ça va poupoule la gro-grosse? comment va-t-on essayer d'améliorer ta mise aujourd'hui? allez, sois coopérative petit boudin!". Eh ben, ça fait moins mal de se parler comme ça.
Alors Poupoule, serais-tu donc obligée de reconnaître un bilan positif de ta RA? :-k