Moi quand j'ai commencé à poser des questions on m'a dit :

Tu vois les animaux comment ils font pour avoir des petits?
Ah non, tu vois pas.

Bon tu vois les fleurs comment elles font pour avoir d'autres fleurs?
Ah non ! Tu vois pas.

Bon alors tu vois les fleurs en plastique comment on fait pour les fabriquer ?
Oui tu vois ! Bon ben Maman et Papa, c'est pareil.

Bref, le petit gars Yojik, il a fallu qu'il se débrouille sans ses parents.

Puis d'un seul coup en 1974, l'éducation nationale a décidé de mettre au programme des sixièmes quelques heures d'éducation
sexuelle en SVT qui s'appelaient à l'époque les sciences naturelles.
(Tu t'en souviens Patty, vu qu'on a pile le même age, de ces années de "débauche" dans les collèges ?)
Cela n'avait pas été sans mal d'ailleurs, parce que cette mesure avait fait l'objet d'une levée de boucliers massive de la part de l'opinion publique.
La prof qui nous donna ces cours, commença à nous mettre en garde.
"Le premier qui profite de ces cours pour faire le malin, sera sévèrement puni". (Devait pas être très à l'aise la dame!)
Bref, les cours se passèrent dans un calme olympien devant une assemblée de gosses aux yeux comme des soucoupes.
On nous expliqua tout : le spermatozoïde qui est comme un tétard mais qui n'a pas besoin de manger, l'ovule qui est comme un gros oeuf qui sort des ovaires, l'uterus qui est comme un écrin pour les oeufs fécondés, les règles qui sont comme une marée régulière quan la femme n'est pas enceinte, les glaires du vagin qui facilitent le déplacement des spermatozoîdes (charmant les glaires !), et même l'éjaculation.
Mais de la méthode pour mettre en contact les spermatozoïdes avec les ovaires, on ne nous dit rien !
Et du plaisir encore moins.
Je suppose qu'on s'attendait à ce que chacun de nous trouve tout seul.
De plus aucun gamin, n'osa poser la question.

Un tout petit peu plus tard, chez des gens de ma famille, je suis tombé sur une encyclopédie de la sexualité en plusieurs volumes.
Chaque fois que j'y étais tout seul, j'allais dévorer ces livres en lisant tout dans l'ordre.
J'y ai tout appris de la "technique".
Les préliminaires, la fameuse méthode pour mettre en contact les spermatozoïdes et l'ovaire, les caresses, le plaisir et la manière d'en donner, l'orgasme, la nécessaire attention au plaisir de l'autre.
Jusque là tout allait bien.
Puis j'ai continué à lire et j'ai aussi découvert un guide des positions, les caresses "autres", la sodomie, l'homosexualité, les maladie vénériennes, et les pratiques reconnues comme déviantes.
Mais, vu que j'avais juste 10 ou 11 ans, c'était franchement trop.

Beaucoup plus tard, j'ai acheté un livre d'enfant qui s'appelait "Et moi, d'où je viens ?"
(Ouais, les livres d'enfants c'est une sorte de passion pour moi).
Tout y était expliqué avec des dessins de petits personnages rigolos.
Y compris, les spermatozoïdes, l'ovaire mais aussi le papa qui se met sur la maman et DANS elle, et qui remue, et même le plaisir et l'orgasme (qui est comme une sorte d'éternuement mais qui fait du bien) et au passage aussi un chapitre de mise en garde (sans faire peur) qui dit que ce genre de truc c'est pas pour les enfants.

Alors voilà, je pense que si j'avais des gosses un jour, je leur ferais une lecture commentée de ce bouquin dès leurs premières questions.
Et plus tard, je leur parlerais des risques et des moyens de se protéger.

Voilà.

Yojik

Yojik, tu penses si je me souviens de cette débauche d'informations sexuelles qu'on nous a données au début des années collège ! Et du tollé que ça a fait !

C'était hyper passionnant en plus : 35 gosses qui n'osaient pas ouvrir leur bouche, hyper gênés d'être là et deux intervenants. Un prof de sciences nat homme qui n'ouvrait pas plus la bouche que les gamins et une intervenante qui a tenté sans succès de nous intéresser à "ovule et spermato même combat" !

Il faut dire que dès le début on nous mettait en condition : on allait parler SERIEUSEMENT d'un truc SERIEUX et fallait se tenir à carreau. Pas le moindre ricanement et on était prié de ne poser que des questions intelligentes. Facile quand pour la plupart, les gamins ne savaient pas du tout de quoi il retournait et qu'on avait une peur latente de passer pour un imbécile ou un ptit malin trop curieux.

En fait, on a du avoir 3 ou 4 séances là dessus. Je crois que le combat a cessé faute de volonté des combattants, à cause du découragement des intervenants et surtout des ronchonneries parentales, certains papa-maman étant outrés qu'on ose parler à leur progéniture de pénis et de vagin, quand ils abordaient à peine le "zizi indissocié"...

Ce que j'ai retenu en fait à cette époque, c'est que la dame a un cycle mensuel qui aboutit à la ponte d'un ovule. Que le monsieur produit des spermatozoides. Et que la rencontre des deux aboutit à la naissance d'un enfant.

Par contre, point d'information sur la méthode de mise en contact desdites cellules... On sentait bien qu'il y avait du "zizi sexuel" là dedans mais de là à préciser comment monsieur spermato rencontrait miss ovule, il y avait des limites à ne pas franchir. Ah si juste un truc : pour que ça marche il fallait de l'amour ! Les bb ne naissent que s'il y a de l'amour ! (Ben oui quoi ! Il fallait bien moraliser les propos sataniques que venaient tenir les intervenants aux chères et innocentes têtes blondes ! )

Quant au reste... Pénétration ? Schoking ! Plaisir ? Et puis quoi encore ! Positions ? Mais ça va pas non ! MST ? C'est que pour les gens "sales" et les personnes de petite vertu, donc pas besoin d'en parler ! Orgasme ? Restons corrects je vous prie et faisons ça dans le respect des traditions ancestrales : dans le noir et les yeux fermés !

Eh oui c'était au siècle dernier...

Je crois avoir déjà répondu à une question dans ce genre, sauf qu'elle était bien moins joliment et moins intelligemment formulée.
Alors ma 1ère conversation d'adulte avec mes parents sur le sujet à eu lieu vers mes 8/10 ans.

Un petit voisin s'était traitreusement approché de moi (sur les recommandation de sa soeur qui était déjà une vielle car elle avait au moins 15 ans) et ce saligaud avait lachement posé ses lèvres dégoutantes sur les miennes me faisant du même coup tomber instantanément enceinte. (Hum c'est sa soeur qui me l'a dit en s'enfuyant en courant).

J'ai fait jurer le secret de cette grossesse à mon frère ( de 2 ans mon aîné) et nous sommes rentrés à la maison paniqués).
Quelques jours après le début de ma grossesse, j'ai commencé à ressentir les douleurs de l'accouchement. Contractions, vomissements, crampes, etc....
Devant la douleur, j'a donc appelé les parents au secours en leur disant qu'ils allaient être grands parents et que c'était cet abruti de **** qui était le père (L'est pas mort alors je peux pas donner son nom).

Mon père est parti d'un grand éclat de rire quand mon frère et moi on lui a raconté dans quelles conditions je m'étais faite traitreusement engrossée. (je dois dire que ça m'a beaucoup vexé de l'entendre rire de la sorte)
Puis après avoir fait venir le médecin (qui a conclu à une intoxication alimentaire), nos parents nous ont expliqué comment on faisait les bébés et j'en ai profité pour demander à mon père ce qu'était la siphyllis puisqu'il ne cessait de marmonner que la mère et la fille **** (les voisines) étaient vraiment aussi connes que des chamelles syphillitiques. (expression qui m'est restée).

Une fois guérie, on est allés mon frère et moi rendre une petite visite de voisinage à l'ex père de mon ex enfant. Je lui ai foutu une bonne dérouillée en lui expliquant entre deux volées de coups que on n'embrasse pas une fille sans son consentement sous peine de se faire de nouveau écraser les couilles à coup de talons.
Le cher "papa" a marché pendant plusieurs jours comme s'il venait de se faire circoncir. Ses parents sont venus se plaindre que s'il était impuissant à l'âge adulte ce serait à cause de moi et de ma brutalité. Après tout.... avais-je besoin d'être aussi vindicative, ce n'était qu'un baiser innocent.

En tous cas je crois qu'en voilà un qui aura appris à dire "s'il vous plait" avant de mettre sa bave sur les lèvres de qqun.
Et nos parents ont toujours répondu sans imagerie (choux/roses) à toutes nos questions.
La sexualité comme la drogue n'étaient pas un tabou à la maison.
Et je dois les en remercier car cela nous a évité bien des embrouilles.
Car on parle aujourd'hui de la marie jeanne, mais on oublie que nous qui avons grandi dans les années 70/80 on a du esquiver le LSD, la coke, l'héro, et autres amphétes hyper hypes !!
Et je dois dire qu'être parent à cette époque ben ça devait quand même pas être de tout repos.

Pour la sexualité telle qu'elle est apprise aux ados d'aujourd'hui, je crois que ce n'est ni pire ni mieux qu'à notre époque.
On a tendance à se laisser bercer par les "c'était mieux avant".... Mais je crois qu'il faut qu'on regarde les choses en face, il ne faisait pas bon s'appeler Emmanuelle dans une cour de lycée (ou même au bureau aussi certainement) au début des années 80....

Et puis malheureusement je dois reconnaître que même si on parle de Q (même pas de relations/rapports sexuels) à tout bout de champs aujourd'hui (TV, radios, magazines, etc...) les gamines me semblent bien moins préparées que nous autres car il n'y a jamais eu autant de grossesses "accidentelles" chez de jeunes ados/préados ou jeunes adultes que de nos jours.
Ca veut bien dire que les campagnes d'info sont défaillantes et que les parents on loupé un truc non ? Se disant peut-être que puisque le dernier spot publicitaire à la mode montre un couple en train de se préparer à se filmer en train de ****.... et que manque de bol... Monsieur n'a plus de batterie à son camescope et qu'il n'a pas pris l'assistance 24H/24 de darty... donc Madame décide que c'est ceinture et camomille....ben ça suffit comme éducation sexuelle...

Certes elles peuvent écrire une rédaction complète sur les avantages et les inconvénients de la triple pénétration anale, mais contrairement à ce qu'elles croient.... de la sexualité elles ne savent rien ou si peu, et de leur corps, elles en savent encore moins.
Elles veulent aller vite, vite vite, brûler les étapes, baiser commes des porn stars, mais elle loupent l'essentiel.

Et ceci est tout autant valable pour les garçons qui se révèlent ignares à un point tel que cela en devient affligeant.
Les mots fellation, fisting, mélangisme, exhibitionnisme, partouzes (version édulcorée du mot "tournantes"), barebackf*** font partie de leur vocabulaire commun...
Mais parlez leur (filles comme garçons) d'hygiène corporelle, d'hygiène intime, de "pertes vaginales", de menstruations, de cycles, d'ovulation, de conception...et là pfiout plus personne.
heps les miss, un minou c'est comme une assiette, ça se lave après usage.

Donc l'accès à l'information est certes facilité aujourd'hui, mais les gens (adultes et ados) sont bien plus crétins qu'à une certaine époque.

Yojik a écrit :Moi quand j'ai commencé à poser des questions on m'a dit :

Tu vois les animaux comment ils font pour avoir des petits?
Ah non, tu vois pas.

Bon tu vois les fleurs comment elles font pour avoir d'autres fleurs?
Ah non ! Tu vois pas.

A propos de ce que disait Yojik un peu plus haut, moi aussi, j'ai appris dans les livres. La technique pure, les risques, la physiologie, l'endocrinologie, tout ca mon père y est pour beaucoup, mais lorsque j'ai voulu faire dans le plus subtil, je me suis tournée vers la lecture. J'ai fais ça à la suite de mes premiers rapports sexuels, qui étaient "bien mais pas top", donc, j'étais déjà plus une ados depuis longtemps.
Donc, voila, pour le subtil, j'ai lu les livres du Docteur Leleu.

http://www.affection.org/sexualite/cours/leleu.html

http://www.alapage.com/mx/?id=233131046 ... xt=&sv=X_L

Et puis pas mal de grands classiques : Ananga Ranga, Kama Sutra (enfin le résumé, parce que personne ne peut le lire en entier, c'est d'un chiant dans sa version originale !)...