Quel auteur sympa ce Dallaire! !Haris-tote a écrit :
Il y a des centaines de revendications que les hommes devraient mettre en avant pour eux-mêmes et où les femmes ne sont d'ailleurs pas nécessairement innocentes. Je vous propose de lire par exemple "Homme et fier de l'être" écrit par le sexologue Yvon Dallaire pour vous en faire une idée (Il existe une nouvelle version 2015). À la place on essaye de contrer les femmes sur des choses où elles ont simplement raison. (C'est triste)
http://vimeo.com/6791540 (éjaculation précoce est une création féminine...)
https://youtu.be/22JlW4VKY3Y
(Le dernier de la fine équipe)
Et pour une étude plus détaillée de ses thèses :
https://scenesdelavisquotidien.com/2015 ... feminisme/
Édifiant on peut dire.
"Inquiétante éducation sexuelle
L’obsession de Dallaire pour le phallus et la pénétration (des femmes, des océans, de l’espace) l’amène à formuler une recommandation aux pères, quant au développement sexuel de leurs garçons (hétérosexuels). Dans la section du livre Homme et toujours fier de l’être où il vante l’« intrusivité » phallique, il déclare ainsi :
Messieurs les papas, parlez avec vos adolescents de cette intensité sexuelle par laquelle vous aussi êtes passés afin de les aider à se déculpabiliser d’être des êtres sexués, sexuels et génitaux. Parlez-leur afin qu’ils en soient plutôt fiers et qu’ils apprennent à assumer et gérer cette puissance libidinale dans le meilleur contexte possible. Ne laissez pas vos femmes, leurs mères, les mettre en garde contre les débordements possibles de cette sexualité en leur demandant de faire « attention » aux filles avec qui ils sortent. (Dallaire, 2015 : 187).
Dans son livre consacré à expliquer aux femmes comment être « heureuses » en couple (hétérosexuel), Dallaire affirme que
[dès] que l’homme est excité, toute son attention est concentrée sur son désir, lequel devient intrusif : il veut pénétrer la femme source de sa stimulation et de son excitation. Et il n’aura de cesse que lorsqu’il y sera parvenu. […] son énergie va de l’intérieur vers l’extérieur : son désir le pousse à l’action pour son plaisir. […] Pour être heureuse en amour et s’épanouir sexuellement, la femme doit savoir et accepter que la sexualité de l’homme soit visuelle, génitale, intrusive, intense, rapide et toujours à l’affût. L’homme qui se sent respecté dans son être sexuel aura plus de facilité à s’ouvrir aux caractéristiques sexuelles féminines et à en tenir compte dans sa relation avec sa partenaire (Dallaire, 2009b : 65).
Insistant sur les différences entre les sexes, il précise en passant qu’il ne faudrait pas « survaloriser » l’un des deux caractères (Dallaire, 2009b : 65; 2010 : 76). Mais la comparaison entre le livre s’adressant aux hommes et celui s’adressant aux femmes permet de constater que Dallaire propose une sexualité plutôt adaptée aux besoins des hommes (tels qu’il les définit). Dans le livre pour les femmes, Dallaire explique qu’une femme doit endosser un « féminisme de bon aloi » et « être féministe et féminine, c’est-à -dire mettre de l’avant des valeurs féminines […]. Être féminine dans votre sexualité, c’est, sans renoncer à ce que vous aimez, recevoir la sexualité masculine dans son essence : visuelle, génitale, intrusive, intense et rapide. » Voilà en effet un féminisme « de bon aloi »… Et tout cela sera sans doute d’autant plus facile pour la femme, puisque Dallaire explique du même souffle que sa sexualité est «séductrice», « réceptive » et « retenue » (Dallaire, 2009b : 200; pour les hommes, voir Dallaire, 2010 : 75-76). Si le psychologue «hoministe» souhaite à la femme (hétérosexuelle) une sexualité épanouie et active, il insiste pour qu’elle ne critique pas son partenaire, ce contentant de lui exprimer « ce qu’elle aime quand ils font l’amour, non ce qu’elle n’aime pas » (Dallaire, 2009b : 154; conseil répété à la page suivante). Il avance aussi que « [l]’homme qui sait qu’il peut avoir du sexe à volonté avec une partenaire qui aime les jeux sexuels est beaucoup moins tyrannique sur la fréquence des rapports sexuels » (Dallaire, 2009b : 156 —je souligne), sans compter que « toute récompense […] sexuelle stimule l’initiative masculine» quant aux tâches ménagères (Dallaire, 2009b : 169).
Bref, selon Dallaire, le bonheur conjugal a un coût pour la femme. Pour être heureuse, elle a déjà accepté que la relation soit inégalitaire. Elle doit aussi s’offrir sexuellement sans préciser ce qui ne lui plaît pas. Après la relation sexuelle, elle aura au moins la satisfaction de voir son partenaire effectuer des taches ménagères avec plus d’enthousiasme.
Violence dans les relations hétérosexuelles
En reprenant presque mot pour mot les mêmes conseils dans son livre destiné aux femmes et dans celui destiné aux hommes, Yvon Dallaire précise qu’« aucune violence n’est admissible dans un couple » et qu’il faut mettre fin à la relation si l’autre exerce une violence physique, « surtout si vous ne faites rien, physiquement ou verbalement, pour le provoquer » (Dallaire, 2010 : 32 —je souligne ; 2009b : 27). Cela dit, Dallaire cherche aussi à expliquer la violence conjugale par la biologie (voir Brassard, 2008 et Brodeur, 2003). L’homme serait naturellement plus agressif physiquement que la femme, de par son expérience préhistorique de «chasseur-guerrier» et par l’effet de ses hormones.
Dallaire présente d’ailleurs l’agressivité comme une valeur structurante de l’identité masculine. La femme, pour sa part, a développé sa puissance de parole en attendant terrée au fond de la caverne conjugale le retour du chasseur. Par les mots, elle pourrait être aussi violente que l’homme. Dallaire avance même que « contrairement à la croyance populaire, le sexe fort, c’est le sexe féminin, malgré son apparence de fragilité » (Dallaire, 2009b : 197). Dans l’ouvrage La violence faite aux hommes : Réalité taboue et complexe, il explique que les femmes « ont une longueur d’avance en ce qui concerne la violence psychologique et verbale » (Dallaire, 2002a : 15). Dallaire refuse d’admettre que les hommes peuvent user de violence psychologique, et aussi beaucoup parler, crier et insulter, y compris avant ou lorsqu’ils ont recours à la violence physique.
Dallaire ne voit la force de la parole que du côté des femmes. En voulant trop souvent communiquer avec son partenaire, la femme non seulement l’importune, mais l’agresse. Dallaire répète régulièrement que les femmes en relation de couple (hétérosexuelle) ne devraient pas critiquer leur partenaire. Il déplore que « 80 % des critiques émises dans un couple le sont par la femme » (Dallaire, 2007 : 54). Le psychologue avance aussi que l’homme « a besoin » plus que les femmes « d’être valorisé pour ce qu’il fait » et remercié lorsqu’il effectue des tâches domestiques, par exemple « ranger la vaisselle […] ou sortir les poubelles » (Dallaire, 2007, 84 et 2009b : 192). Il y aurait escalade de la violence parce que trop de femmes osent critiquer l’homme, ou insistent pour discuter des problèmes du couple.
Yvon Dallaire explique comment réagit l’homme ainsi critiqué, en raison de son expérience préhistorique de « chasseur-guerrier » :
les hommes deviennent rapidement défensifs. À cela existent des explications biologiques.[…] La testostérone est reliée à l’agressivité et à l’ « accès de fuite »[…]. Et comme notre cerveau humain ne fait pas la différence entre un danger réel (un tigre) et un danger virtuel (la tigresse qui existe en toute femme), on peut comprendre la réaction atavique de l’homme en situation stressante.[…] les hommes, galvanisés par des poussées d’hormones de stress, réagissent par la réponse « fuir ou combattre »[…]. Plus il fuit, plus la femme stressée cherche à retenir l’homme qui, coincé, n’aura d’autre possibilité que de combattre. L’escalade peut alors s’envenimer et exploser dans la violence verbale et/ou physique (Dallaire, 2007 : 54-58-59-60-61; voir aussi Dallaire, 2015 : 198).
Il explique aussi que l’homme « en colère, […] claque la porte et va prendre une marche ou (malheureusement) il frappe la source de sa colère » (Dallaire, 2001 : 109; voir aussi 2009b : 193). Dallaire prétend que la violence conjugale relève d’une « dynamique relationnelle interactive » où les deux protagonistes sont « coresponsables » et également victimes (Dallaire, 2002b : 28) : « il y a toujours deux victimes dans les cas de violence conjugale […] et deux cocréateurs de cette escalade vers l’explosion physique, peu importe le sexe » (Dallaire, 2001 : 130). Selon Louise Brassard (2008 : 99-100), il s’agit là d’une « belle entreprise de déculpabilisation des hommes et de responsabilisation des femmes ! […] Surtout, Dallaire minimise tout rapport de pouvoir des hommes sur les femmes ». Évacuer ainsi les rapports de pouvoir entre les sexes est d’autant plus incohérent pour Dallaire qu’il insiste pour rappeler l’importance de rapports inégalitaires entre les hommes et les femmes pour que les couples (hétérosexuels) fonctionnent bien.
À titre d’explication, Dallaire recourt ici à la notion anthropologique de «schismogénèse», développée dans les années 1930 et tombée en désuétude, qui désigne une dynamique à deux pôles contradictoires (empruntée à Bateson, 1984 : voir Dallaire, 2015 : 185, note infra 214 et Dallaire 2002a : 12, note infra 1, et 57). Selon Dallaire, le caractère féminin et le caractère masculin sont dans une dynamique de « schismogénèse complémentaire », c’est-à -dire que leurs différences sont à la fois incompatibles et se renforcent mutuellement. Dallaire ne voit point de bonheur hors du couple (hétérosexuel) et il précise que « la prévention de la violence sous toutes ses formes passe par la responsabilisation individuelle, la promotion du couple et la prévention du divorce » (Dallaire, 2009a — je souligne). Les femmes devraient donc rester dans un couple inégalitaire où elles éviteront la violence en parlant le moins possible, en ne critiquant pas leur partenaire, en le félicitant pour toute tache ménagère accomplie sans attendre la réciproque, et en ne le quittant pas..."