Un grand Oui à Mathilde
(Ã part que je ne comprends rien sur l'histoire des chromosomes, mais ce n'est pas grave)
Je voulais simplement faire comprendre que quelque soit le type de société, patriarcale ou matriarcale, nous n'avons pas vraiment eu le choix. Choisir notre évolution sociale quelque soit notre sexe relève d'une vision très moderne qui n'est pas toujours facile à maîtriser et à comprendre pour nous tous encore pétris d'idées qui nous codifient. Nous découvrons à peine l'opportunité de nous émanciper de notre genre. (Je ne suis pas mieux...)
La vérité est que la libération sexuelle permet enfin aux hommes de grimper d'une case dans leur émancipation personnelle pour peu que l'éducation et leur environnement puisse être favorable (et là il y a encore de grands progrès à faire). La fin de la "domination masculine" (qui est une idée à nuancer et j'ai souhaité utile de le faire à de nombreuses reprises) est une bonne chose pour tous et n'est pas une chute pour l'homme (C'est la domination ou le patriarcat qui chute, pas l'homme). Aussi, les hommes n'ont pas été les simples spectateurs de tous les bouleversements liés à l’émancipation des genres. Mais nous n'avons pas œuvré au même post si je puis dire. Comme tu le disais d'une autre manière dans d'anciennes interventions, le monde du travail et donc des innovations techniques ont été dans le passé des domaines très majoritairement masculins mais ainsi que la politique qui a insufflée les idées de liberté et d'égalité. Le courant du Libéralisme et la Révolution Industrielle ont changé beaucoup de choses. Il ne s'agissait pas encore d'idée d'égalité des sexes au sortir de l'Ancien Régime certes, mais le principe était lancé et le progrès technique rendait beaucoup de choses possibles! On peut ajouter à ce raisonnement de nombreuses actions et interventions féminines "Les Journées d'Octobre" en sont un exemple excellent mais il y en a bien plus...
La participation des femmes a été importante par la suite car elle a porté la cause féministe (je n'aime pas dire le combat qui pour moi est la source de nombreux amalgames) que nous connaissons tous et dont nous avons toujours besoin. Le monde doit s'améliorer et harmonieusement. Rien n'aurait été possible sans la participation de chacun.
Ainsi les bases sont jetées mais tout reste à faire. Je vois des femmes incomprises et des jeunes garçons en peine dans leur développement car les nouveaux bouleversements les mettent dans une situation compliquée sur le plan familiale, éducatif ou environnemental. Cela m'inquiète pour nous tous (femmes et hommes confondus). La réponse ne pourra venir que de la compréhension mutuelle.
Je ne sais pas à quoi ressemblera la société de demain. Je peux tenter un essais mais c'est naviguer dans de pures hypothèses. La famille nucléaire (père, mère et enfant(s)) se délite au profit des structures monoparentales. Il est peu probable que nous retombions dans une société patriarcale ou matriarcale. C'est l'inverse de ses deux systèmes qui est en train de se produire à mon sens. Il n'y a plus de nécessite d'être en couple ou parents sous le même toit et ces modèles s'essoufflent. Il ne sera peut-être plus question de savoir qui fera plus de tâches ménagères ou qui s'occupe de la voiture (qui je l'espère va disparaître aussi). Peut-être ne voterons nous plus pour des personnes mais pour des idées ou des feuilles de routes. Ou bien nous verrons nous simplement la fin de la démocratie au profit du système des "Organisations" ainsi que l'a imaginé Jeremy Rifkin. Avis aux amateurs...
Petite réponse sur la femme et sont lien avec le foyer:
Pour ce que tu dis sur la maternité Mathilde je comprends le raisonnement. Mais c'est regarder le passé avec des yeux d'aujourd'hui. J'ai par exemple lu "Louis XIV et 20 millions de Français" de Pierre Goubert. La majorité des enfants mourraient encore en bas âge au 17ème siècle. La famille de 13 enfants que l'on imagine n'existait pas. Les familles avaient 3 ou 4 enfants (vivants) tout au plus. Les mères étaient souvent enceinte dans leur courte vie d'adulte car leur espérance de vie ne dépassait pas les 35 ans (et je te parles des meilleurs chiffres que j'ai lu si tu cherches un peu tu trouveras facilement bien pire). La famille élargie existait en fait très peu aussi (c'est-à -dire avec les grands-parents) car l'espérance de vie ne le permettait simplement pas. Et là on est à la veille du 18ème siècle. Je te laisse imaginer avant...
Petit tableau de l'espérance de vie que j'ai trouvé sur internet, mais là je trouve que les chiffres sont bas quand même. Mais quand on passe d'un livre à un autre c'est pareil on a jamais la même chose:
http://www.cvm.qc.ca/glaporte/vie.htm
Les hommes mourraient encore plus jeune entre les maladies attrapées dans les champs l'hivers et le début d'une forme de conscription (Il s'agissait de milices provinciales plus exactement) mais le résultat est de faire des sujets de la chaire à canon. On vivait avec la mort au quotidien, d'ailleurs les cimetières étaient au cœur des villes. On attendait pas du tout les mêmes choses de la vie.
De nos jours la place de la femme peut parfaitement changer bien sûr. Mais les stéréotypes perdurent malheureusement et continuent à être relayés dans l'éducation et l'environnement (publicitaire, littéraire, culturel,...). Les hommes et les femmes en sont tout aussi responsable.
La société qui pouvait attendre un peu mieux de la vie que de procréer et mourir ne faisait pas 5% de la population au 17ème siècle. Certains historiens disent moins, je pense à Bluche par exemple qui avait écrit 3% il me semble (À vérifier). Dans cette toute petite partie de la population hommes et femmes avaient une éducation de très bon niveau en réalité. Mais dictée selon leur genre. Les hommes à la politique et aux mathématiques, les femmes à la littérature et la couture mais des fois à la musique aussi dans les couvents (pour faire simple mais j'avoue que c'est caricatural). D'ailleurs les femmes étaient très nombreuses dans les salons propageant les idées nouvelles au 18ème siècle. Les princesses étaient parfaitement instruites mais les rôles n'étaient pas les mêmes et ils faut avouer que l'éducation des hommes restait plus poussée. Alors la société patriarcale a existé certes, la place des femmes s'est faite à l'intérieur des foyers aussi. Mais de quel société parlons nous? et de quelle taille? Ce serait justement bien que les hommes comprennent qu'ils n'ont jamais été si supérieurs que cela aux femmes et que d'un autre côté on accepte que les femmes ont une histoire aussi riche et étroitement liée. Aucun des deux sexes n'a à rougir de son passé.