Cool40 a écrit :A la radio l'autre jour, il faisait une comparaison avec l'abolition de l'esclavage.
Car comme l'esclavage, c'est une question de mentalité des êtres humains, si on éduque pour expliquer que ça ne se fait pas de payer pour utiliser le corps d'un autre, que c'est mal et indigne, même si la personne prostituée est d'accord (car elle ne le fait pas de gaieté de coeur en général, mais plutôt par contrainte).
Dans un pays nordique où ça a été abolit au départ 70 % des gens étaient contre, aujourd'hui ils sont 70% a être pour.
Alors bien-sûr, il existe toujours des prostitués, comme il existe toujours des esclaves. Mais je vois cette démarche d'abolition, comme un truc qui dirait, ce qu'on a fait depuis toujours est mal, faisons évoluer dans le bon sens le respect de la dignité humaine !
L'esclavage était une réalité juridique, avec un statut et des règles. On peut abolir une réalité juridique, il suffit d'un texte en ce sens. Il n'y a pas de réalité juridique de la prostitution, comme un "Code de la prostitution". Vous voyez la différence?
Oui, le fond c'est la condamnation morale. Dire aux clients: ce que tu fais est mal. Et dire aux prostitués aussi: ce que tu fais est mal.
Pour ma part, comme je ne peux pas démontrer qu'il est impossible de faire librement le choix de la prostitution (alors qu'il est impossible par exemple de faire librement le choix d'avoir des relations sexuelles quand on a dix ans), j'essaie de ne pas prendre les prostitués pour des mineurs incapables de libre arbitre.
Et si on me répond que dans 80% des cas la prostitution c'est de la barbarie organisée par des réseaux: je réponds que c'est certainement vrai et qu'il faut lutter contre les réseaux.
Comment puis-je dire à une femme: tu crois pouvoir disposer de ton corps mais en fait tu te trompes et je vais "abolir" cette possibilité que tu le veuilles ou non?