En une vingtaine d'années, l'obésité a fortement progressé en France, touchant plus particulièrement les agriculteurs, les ouvriers et les habitants des régions du nord et de l'est du pays, selon une étude publiée mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (InVS).

Globalement les Français, hommes et femmes, ont grandi et grossi au entre 1981 et 2003, mais l'obésité a augmenté particulièrement dans les années 1990, le nombre d'hommes obèses ayant presque doublé entre 1992 et 2003 (respectivement 5,5% et 9,8%), tout comme les femmes (6,2% puis 10,2%), selon l'étude "Obésité et milieux sociaux en France: les inégalités augmentent".

Si l'obésité a progressé sur l'ensemble du territoire, elle reste très présente dans le nord et l'est de l'hexagone (respectivement 14% et 13% en 2003 contre 8% en 1981). A l'inverse, la zone méditerranéenne connaît la prévalence la plus faible, avec moins de 8% d'obèses.

Ces proportions sont également à affiner selon que les personnes vivent en milieu rural ou urbain, les hommes habitant à Paris accusent en moyenne deux kilos de moins qu'un homme d'une commune de moins de 2.000 habitants (pour la même taille et la même classe d'âge).

Autres facteurs frappants d'inégalité, la catégorie socioprofessionnelle et le niveau d'études. Entre 1981 et 2003, c'est chez les agriculteurs que l'obésité a le plus augmenté (plus de sept points entre 1992 et 2003). Suivent les ouvriers, les artisans commerçants et chefs d'entreprise et les employés.

A l'inverse, les cadres et professions intellectuelles supérieures restent les moins touchés par l'obésité, avec une progression de deux points seulement chez les cadres entre 1992 et 2003.

Logiquement, les différences entre groupes sociaux se retrouvent au niveau des diplômes et des niveaux de vie. En 2003, 15% des individus sans diplôme ou titulaires au plus d'un brevet des collèges sont obèses, alors que seuls 5% des diplômés du supérieur le sont. Cet écart déjà observé en 1981 a doublé en une vingtaine d'années, pour atteindre une différence de dix points. Ce fossé se retrouve chez les femmes, une femme d'1,63m pèse en moyenne 3,9kg de plus si elle ne dispose que du brevet des collège ou pas de diplôme, et 1,2kg de moins si elle est diplômée du supérieur.

Les données sont issues des trois dernières enquêtes sur la santé et les soins médicaux de l'Insee réalisées en 1980-1981, avec quelque 12.400 individus âgés de 18 à 65 ans, ayant donné leur taille et leur poids, 13.400 en 1991-1992 et 22.600 en 2002-2003. L'étude s'est appuyée sur leur indice de masse corporelle (IMC, poids divisé par la taille au carré), repère utilisé par l'Organisation mondiale de la Santé pour mesurer les risques de surpoids (ou de sous-poids).

Anne_Onedin a écrit :Tout à fait d'accord avec Karen, qui a bien exprimé ma pensée. Pour info, moi aussi j'ai Bac+4 et je suis obèse (et je ne viens ni du Nord ni de l'Est )