Votre réaction face au handicap

Je me sens mal à l'aise.... sans vraiment savoir pourquoi...et sachant que cela pourrait vexer la personne en face de moi si elle s'en aperçoit..

Je suis parfaitement consciente que certaines personnes qui souffrent d'un handicap peuvent le vivre "bien" et se sentir vexées quand une personne "normale" (bien que je n'aime pas ce mot parce que je ne sais jamais où se situe la normalité) se sent mal à l'aise face à elle....

Je me souviens qu'il m'est arrivé de cotoyé un monsieur qui n'avait plus de main gauche....J'etais très mal à l'aise en face de lui parce que j'avais l'impression de ne voir que ça.... Je sais que c'est très réducteur :roll: mais ce n'est qu'une impression je le précise....

Donc, d'une manière générale, je me sens plutôt mal à l'aise et le fait de me sentir dans cet état me rend encore plus mal à l'aise....C'est à n'y rien comprendre :puppydogeyes:

Ma mère a travaillé pendant longtemps en ime (institut médicaux éducatif) donc elle cotoyait des handicapés (mentaux, ou physique) .. en tant que professeur des écoles, elle leur faisait cours ...
Nous lui rendions souvent visite...

De plus, nous faisons partie d'une assoc qui s'appelle à bras ouvert, qui s'occupe de recevoir un week end par mois des personnes handicapés ... ou disons les personnes handicapées partent pendant 2-3 jours dans une famille d'accueil ... cela leur fait une petite coupure avec leur famille, leur permet de rencontrer du monde, voir des régions etfc.. Souvent, ils adorent...
De plus, nous suivons de prêt une enfant handicapée moral qui habite à c^toé de chez nous, elle vient à la maison, nous lui payons certains frais de scolarité, noël, anniversaire ... etc

Je suis donc assez familiarisée avec les "handicaps", je n'éprouve ni gêne, ni rien, je réagis comme avec une autre personne (toujours timidement, car je suis très timide de nature ! ;) )

Et bien .. comme sabishoo, ma voisine a toujours été une handicapée (mentale) et du coup, quand ma mère partait sur Pontivy, où elle avait son centre (elle ne passait que la journée là-bas), on l'emmenait avec nous, des fois je restait jouer un peu avec eux, mêmes si c'est devenu de moins en moins en grandissant. Donc bon voila. Y'a des fois où je peux paraitre agressive, c'est quand certains d'entre eux, en fauteuil, par exemple, se laissent faire par des "valides", sans doute par lassitude, là, je me fous en colère à leur place et puis je termine par un "Faut user de sa gueule aussi, les cons, ça a pas de cerveau mais vous, si!"

hum.... je dirais qu'il y a tout d'abord différentes formes de handicap... certaines étant plus visibles que d'autres, plus destabilisantes....

Pour ma part j'avais une vieille voisine sourde, qui est d'ailleurs indirectement liée à mon choix professionnel, puisque je l'ai accompagné à quelques unes de ses séances d'orthophonie...je la connaissais depuis toute bébé, elle était quasi une grand mère d'adoption pour moi. Je sais qu'elle faisait peur à pas mal d'enfant, elle avait un physique un peu particulier, mais je ne m'en rendais pas compte.

Pour moi c'était Simone (elle est décédée depuis quelques années maintenant) , mon amie. ça m'a fait bizarre dernièrement, on a regardé des vieux films caméscopes de nos anniversaires, et je l'ai donc revu. J'avais un peu oublié son visage et sa voix, typique des sourds, avec le recul là, je voie qu'elle était différente des gens ordinaires , mais sur le moment en la cotoyant tous les jours, je ne me rendais pas compte. Je comprends que des personnes qui ne cotoient pas de personnes handicapées puissent être interpelées par des gens différents, en revanche, ceux qui en cotoient tous les jours n'y prêtent plus attention, pour eux ceux ne sont pas des "handicapés", mais "marie" ou "loïc" ou "david", des gens quoi.

Sinon enfant et ado j'étais assez effrayée par les personnes trisomiques. Je me rappelle d'une fois ou j'avais été prise dans une ronde , je tenais ses mains inconnues et différentes, je voyais ces visages étranges, tordus par des sourires, on tournait, c'était horrible je ne savais pas comment paraître à l'aise... Le fait d'avori ressenti cette gêne m'a longtemps travaillé, j'étais mal à l'aise à l'idée d'avoir été mal à l'aise (!)

Toujours est il que , les choses s'enchaînent parfois d'une façon étrange , j'ai orienté mes études d'orthophonie d'une telle façon que mon mémoire d'orthophonie portait sur la trisomie. :-) et dans mon boulot le travail avec des personnes porteuses de trisomie ets vraiment génial, et m'apporte beaucoup.


La peur nait de la méconnaissance. Rencontrer des personnes, apprendre à les connaître, fait tomber les préjugés.

boreale a écrit:

erratum: je tenais ces mains inconnues

StreetSpirit a écrit:

keske je fais? Rien de spécial
Pour moi les personnes handicapées sont des personnes comme les autres, je n'ai pas de regard particulier
Bien sur je ferais quand meme attention, si je vois un aveugle par exemple je me pousserais de son chemin
Je ne pose pas spécialement de question, j'ai fait du bénévolat pour l'APF (association des paralysés de France), j'étais monitrice et aide dans un centre aéré d'enfants et d'ado handicapés physiques (en grande majorité) et intellectuels (tres peu). J'ai beaucoup aimé cette expérience. Je n'avais pas choisis ce job, je voulais juste être utile, aider les autres alors j'ai été voir une association qui m'a dit "l'APF cherche justement quelqu'un" et je me suis lancée. Je ne l'ai pas regretté. C'est là que j'ai appris que les handicapés n'étaient pas si différents des autres personnes


Mon grand pere etait sourd, moi-meme je souffre d'hypoacousie. Peut etre aussi que c'est une des raisons pour lesquelles je ne me pose pas 1001 questions :lol:

Vivant avec un mari malentendant et qui souffre de différents troubles, je ne serais évidemment pas mal à l'aise en croisant une personne handicapée dans la rue. Il est vrai que la tolérance de nos jours se fait rare face aux personnes qui ont un problème de santé. Combien de fois je me suis battue pour que mon mari soit intégré ne serais ce que dans son boulot, combien de fois ai je piqué ma crise face aux personnes qui expriment de la pitié :roll:. Les personnes qui en général ont une maladie ou un handicap nous apportent souvent de belles leçons de courage, la vie n'ayant pas été clémente. N'oublions jamais que ces personnes ont un coeur, des sentiments, et rien n'est plus terrible que de croiser un regard de pitié, ou de sentir une personne mal à l'aise en face d'eux.

Alors moi je n'ai pas plus de reaction qu'avec une autre personne, ce sont des des personnes à part entière avec leur qualités et leurs défauts.

L'une des meilleures amis de ma mère est en chaise roulante et c'est une femme extraordinaire que je respecte.

Par contre il y avait une fille sourde dans ma promo qui bossait avec nous et profitait de son handicap : arrive toujours en retard ne travaille pas lors des exposes ne vient pas aux exposes (du coup j'ai du presenter sa partie heureusement c'est moi qui l'avait faite) mais viens au cours suivant et ca je ne tolere pas, comme je n'aurai pas tolere d'un autre.

d'abord entendons-nous sur la notion d'handicap...pour moi par exemple un sourd n'est pas handicapé. J'ai cette notion en moi simplement parce que j'ai fait toutes mes études secondaires avec deux sourds, parfaitement intégrés dans notre classe. J'ai toujours apprécié leur présence et même si les premiers mois m'ont demandé un effort de concentration pour apprendre à comprendre leur façon de vocaliser et de les aider à lire sur mes lèvres une fois qu'ils m'ont compris ça n'a plus posé le moindre problème

des années plus tard en étant devenue enseignante on m'a proposé une place dans une institution médico-pédagogique. Là pendant un moment j'ai eu du mal, les handicaps étaient lourds (nanisme, troubles moteurs et cérébraux) voire même très lourds (myopathie spina bifida entre autres). J'ai du passer au-delà de leurs mimiques, de leur façon de baver quelquefois sur leurs bancs, de leur dépendance à moi (pas habituée de remettre des classeurs dans le sac d'une gamine de 15 ans par exemple). Après quelques mois j'avoue que j'en ai appris plus que pendant mes études et que ce moment passé avec eux (ça a duré plus de 2 ans) m'a aidée à grandir. j'ai trouvé chez certains une vraie sensibilité, une réelle humanité et j'en ai tant appris!!!

Aujourd"hui si, dans la rue, je croise une personne handicapée je ne ferai plus jamais (je crois) l'erreur de ne voir que ça ou d'imposer mon aide. Comme à toute personne non handicapée je ne propose mon aide que si je pense qu'elle peut être utile et réagis avec la personne le plus normalement possible. Mes enfants eux aussi sont mis en contact avec le handicap et mon fils a adoré partager une partie de ses classes maternelles avec un petit trisomique. Je l'ai observé, j'ai vu qu'il avait un peu de mal avec cette différence au départ mais, plus vite que moi encore, il a su comment attirer son attention et ils sont très vite devenus complices

voilà pour moi

Au début j'étais un peu génée ne sachant pas comment les aborder...

j'ai les parents d'une amie qui sont sourds, mon amie appréhendait ma réaction et finalement tout s'est très bien passé !! on va vite communiquer ensemble et on s'est très bien compris !! ce sont des gens que vous et moi... mon petit cousin aussi est malentendant et lui et moi on a toujours bien accroché, on se parle normalement et tout va pour le mieux !! et comme pour Eve pour moi être sourd n'est pas être handicapé !!

quand aux autres types d'handicap, je ne regarde pas ces personnes avec insistance ou comme des "choses" différentes et bizarres, je suis naturelle avec et ils me le rendent bien :)

je n'ais pas eu l'education qui aurait entrainée une ouverture d'esprit dès mon jeune age ....
j'avais peur des handicapés et je me sentais mal .
cet été j'ai travaillé pour une une entreprise de menage et de sois pour personnes dependantes ... ça a été mon electrochoc...
bien sur ça a été très difficile au debut mais maintenant j'ai compris le vrai sens de l'handicap ...
un handicapé est quelqu'un presentant une difference par rapport à quelq'un en bonne santé ( physique ou mental ) , mais cette difference n'est pas une barrière à la vie !!!!
je ne vais pas m'attarder , je suis maintenant très facilement emotive quand on parle d'handicapés ( histoire personnelle )

J'ai pratiquement grandit avec ma meilleure amie d'enfance qui était sourde,nous nous comprenions et nous adorions :D
Une de mes meilleures amies est malentandante et son mari est sourd profond,je ne les ai jamais vus comme étant des personnes différentes,pour moi,ils sont comme tout le monde,juste qu'ils n'entendent pas!
Lorsque j'ai connu mon amie elle n'osait pas trop parler et n'osait pas dire qu'elle était malentande!
Moi,dès la première fois que j'ai entendu sa voix je savais déjà;elle pensait que je ne comprendrait pas ce qu'elle disait parceque parfois les gens se moquaient d'elle :evil:
Donc pour dire que chacun à un seuil de tolérance propre,il n'est peut-être pas simple de surmonter certaines appréhensions mais on a toujours peur de ce qu'on ne connait pas ;)

Hello à toutes!
Merci pour vos réactions.
Je peux bien comprendre que vous ayez peur de l'inconnu. Le tout est que cette peur ne se manisfeste pas par des comportements qui pourraient vexer les personnes.
Je suis moi même handicapée sensorielle (je suis malvoyante et un peu malentendante). Je suis d'accord avec le fait qu'être sourd ou malentendant ne constitue pas pour moi un handicap, même s'il est considéré officiellement comme tel.

Maintenant, je vais vous dire ce que moi, je vis dans le monde "extérieur".
J'étudie dans une ville étudiante très "open minded", ce qui me fait beaucoup de bien... Maintenant, que les gens sont habitués à me voir dans les rues, ils ne me demandent plus d'aide (puisque je peux circuler assez facilement) sauf s'ils me voient en difficulté (quand il y a trop de soleil, quand il y a de la neige, du verglas, il y a souvent quelqu'un pour m'aider et papoter aussi...comme quoi on fait facilement des rencontres à l'univ :P )
Je vais en cours, dans les cafés, je fais la fête.... Sans qu'on se pose la moindre question.
Et je n'ai jamais eu la moindre moquerie en 2 ans!
Par contre, quand je rentre chez mes parents le week end....Depuis que je vis ici en semaine ou pendant les vacances, ça me semble encore plus flagrant!
C'est quand même "marrant" :roll: , lorsqu'au loin, à la gare, on entend un groupe en train de chahuter et rigoler, et dés que je passe, ....grand silence... :evil:
Une fois, dans une autre gare (décidement :lol: ), un vieux type a profité du fait que je ne "vois pas" (pas de bol pour lui, je vois un ptit peu) pour se poser devant moi et me regarder sous toutes les coutures! Il a de la chance que mon train soit arrivé, sinon je lui aurais lncé un 'tu veux ma photo?" bien placé... Comme si j'étais une bête de foire, pff.
Et puis j'ai été le bouc émissaire de ma classe pendant des années (j'étais dans une école normale). Ben oui, pour certains débiles profonds, j'aurais été chouchoutée par les profs, mon handicap m'avantagerait pour les examens, ...Ben voyons! Je leur aurait bien crevé les yeux pour voir ce qu'ils en pensent de ces avantages :evil:

Je vous épargnerai aussi de raconter les crachats, les agressions verbales et physiques..

Enfin voilà avec tout ça, être ronde passe au 2nd plan finalement :lol:

je ne suis pas génée de croiser des handicapés ; j'ai bossé avec eux il n'y a pas si longtemps, juste avant de devenir moi-même handicapée !!! mais chez mmoi ça ne se voit pas trop ; mais quand je croise des personnes en fauteuil ou des trisomiques, je leur donne un sourire et un bonjour ; les jeunes trisos sont toujours ravis qu'on leur parle et
leur sourire me réchauffe toujours le coeur ;
et sortir en fauteuil roulant à nancy, c'est héroique, surtout si on veut prendre le tram !!!
les locaux apprécieront !