Mes parents, c'est tout simple, c'est un sujet qu'ils n'ont jamais abordé, dutou, jamais, tabou de chez tabou.
Quand j'étais enfant, ma mère a mis un livre dans ma bibliothèque "La vie sexuelle, pour les 6/8 ans" puis quelques années plus tard "La vie sexuelle, pour les 8/10 ans","la vie sexuelle pour les 12/14 ans" etc... En catimini, sans me le dire. Bon, moi je les ai trouvés, et je les ai lu. J'ai tiré la conclusion (du fait que ça soit arrivé en cachette) que je ne devais surtout jamais poser de questions là-dessus.
Un jour, je devais avoir environ 8 ans j'ai demandé "c'est quoi un tampon?" (ça faisait plusieurs fois que je me demandais ce que c'était en voyant la pub à la télé, mais je n'avais aucune idée que ça pouvait être une question embarassante ou que ça pouvait risquer de m'embarquer vers une transgression de tabou). Nous étions à table, chez des amis, il devait y avoir environ 15 personnes autour de la table, toute on cessé de parler instantanément... et j'ai senti que j'avais dit une connerie. Ma mère a répondu "je t'expliquerai ça tout à l'heure".
Quand le "tout à l'heure" est arrivé, je n'avais plus du tout envie de savoir.
J'ai essayé de la dissuader de m'expliquer, mais elle y a tenu, donc j'ai entendu, sans poser aucune question, que les filles saignaient à 12 ans... et j'ai cru que (malédiction d'être une fille), j'allais saigner sans discontinuer pendant 365 jours à compter de mon douzième anniversaire.
J'ai pioché par la suite divers renseignements, dans les bouquins et à la télé.
Mais pour ce qui est de mes parents, ça reste encore aujourd'hui un sujet tabou par excellence, au point que je ne leur ai jamais présenté "officiellement" un petit ami (j'ai emménagé avec mon copain à 18 ans sans avoir réussi à leur dire "je te présente machin, mon petit-ami" :? ).
J'ai eu également un mal fou à leur annoncer que j'étais enceinte (et pourtant c'est une grossesse que nous avions désirée)
Je me souviens que quand j'ai eu l'appendicite (à 17 ans), le médecin m'a demandé si j'étais vierge, devant ma mère ! J'ai jamais été aussi mal à l'aise.
Enfin, si peut-être, le jour de la question des tampons...
Pareil après mon accouchement, la gynéco de la maternité n'a pas jugé bon de faire sortir ma mère de ma chambre pour me proposer de me prescrire la pillule :twisted: (oui, j'adore les médecins en général :twisted: )
Bref, il y a tout un tas de choses, même banales, que je me sens incapable d'aborder, dès que ça touche de près ou de loin à la sexualité (ceci dit, j'essaie d'être un peu moins coincée ;) petit à petit ).
Pour dire à quel point je suis grave... j'étais très génée lorsque j'étais enceinte à l'idée que les gens, forcément, "savaient" que j'avais eu des relations sexuelles... c'était comme si j'avais fait ça en pleine rue devant tout le monde. :oops: