Ma mère, cette catastrophe...

Je n'ai pas connu ta situation, mais j'ai une problématique un peu similaire avec mon père. Sauf que maintenant, c'est moi qui n'appelle jamais (ni lui, ni ma mère, ni quasi personne mais bref :roll:).
Clairement, comme ça a été dit, la seule possibilité de te libérer de cette souffrance est bien de faire le deuil de la mère que tu attends...
Elle n'existe pas, n'a jamais existé, et n'existera jamais.
Ta mère a l'air d'être déjà bien égarée dans sa propre existence.
Quand on n'attend rien, on n'est jamais déçu.
C'est pourtant parfaitement normal d'attendre de l'affection et de la reconnaissance de ses parents.
Mais la réalité c'est que ta mère ne pourra (probablement) jamais te donner ça, à mois qu'elle fasse un travail sur elle (ce qui ne paraît pas être à son ordre du jour).
Donc préserve-toi, et dis-toi bien que ta vie est devant toi, et surtout sans son ombre au-dessus de toi.
Dans un premier temps je pense (ça a été ma démarche en tout cas) il faut que tu fasses un peu comme si elle n'existait pas.
Ensuite, une fois que tu auras pris assez de recul, à toi de voir si tu la sollicites ou pas.
Une aide extérieure est sûrement nécessaire.
Pour ta grand-mère, si sa fréquentation est culpabilisante pour toi, limite les contacts.

Je te dis bon courage en tout cas.
;)

PsychoSpoon a écrit:

Peut-être réussir à te dire qu'aujourd'hui tu n'as plus besoin d'une maman. Tu es adulte, capable de te prendre en charge, donc plus besoin

Dans les faits c'est plus difficile et le chemin à faire prend du temps. Moi, je vois les choses ainsi (en résumé):

La première étape est d'accepter que tu ne la changeras JAMAIS. Il n'y a qu'elle qui peut faire quelque chose pour elle, personne ne le peut à sa place. Ca parle aussi de ton impuissance : et non, même l'amour si profond que peut ressentir un enfant pour ses parents ne suffit pas à les changer s'ils n'en font pas la démarche.

Ensuite, deuxième étape : faire le deuil de ce qu'elle ne t'a jamais donné (amour et attention) et qu'elle ne te donnera jamais. Pitain c'est dur :cry: mais ensuite on se sent libéré.

Ensuite, si elle est encore toxique, la mettre hors de ta vie.

Bon courage à toi,

isonami a écrit:

Ce qui a été le plus dur pour moi, même si j'ai vécu avec par ma mère c'est quand j'ai pris conscience - dans mes tripes - que ma vie avait eu si peu de valeur pour cette femme. Que la vie tout court n'avait pas de valeur pour elle.
C'est pour cela que je m'accrochais désespéremment à cette relation en espérant qu'un jour enfin, elle daigne donner de la valeur à MA vie. Pour ça aussi que je pensais toujours l'aimer malgré les années de maltraitance) (l'abandon psychologique et/ou physique est une maltraitance. Il fallait maintenir l'illusion à tout prix sinon la petite fille n'aurait pas survécue.

Pitain, ça a été dur, le chemin m'a paru long et douloureux. Mais maintenant je me sens enfin apaisée et la réalité (ma mère ne peut pas m'aimer, ne peut pas me prêter la moindre attention) ne me fait plus souffrir.

Citation:

Ca ce n'est pas forcement vrai ... parceque même adulte et etabli dans sa vie d'adulte il y a toujours ce manque (manque d'amour, manque de reconnaissance ... qui construit la plupart des gens)

Et c'est encore pire quand tu deviens maman à ton tour ... quand tu constates que tu n'as pas ta mère à tes cotés dans ce grand moment, que tu n'as pas la mère à laquelle toute personne à le droit, que tes enfants n'auront pas de grand-mère digne de ce nom ...

Anecdote très rigolotte ... j'ai reçu une lettre de ma mère ce matin, juste après mes interventions sur ce post ...

En tous cas ça fait du bien de trouver des gens avec qui les expériences se croisent...

Je suis souvent étonnée de l'innocence avec laquelle ma mère peut faire des réflexions plus grosses qu'elle, genre "oh tu peux bien faire ça pour moi" (au nom de qui? de quoi?)

Oui m'éloigner d'elle c'est la solution, et essayer de me convaincre que c'est moi qui en suis l'origine, pas que c'est elle qui s'en fout...

Devenir maman à mon tour ce n'est pas pour demain, je sais à la perfection les traits de caractère dont j'ai hérité de ma mère, comme l'irresponsabilité etc., et même si je fais d'énormes efforts et qu'au quotidien je gère vachement mieux qu'elle, je ne me sens pas capable d'avoir un enfant, trop peur de faire les mêmes conneries qu'elle...

Merci encore de toutes vos réponses...

TrysKellia a écrit:

Je veux dire qu'une fois adulte nous sommes capables de prendre soin de nous et de répondre à nos besoins. Nous sommes capables de gagner notre vie, nous sommes capables de nous créer un réseau d'ami, de nous marier...nous ne sommes plus dépendantes comme lorsque nous étions enfants Nous n'avons plus besoin d'un amour maternel (plus besoin d'être materné) ni paternel ("paterné") Nos besoins d'adulte sont différents de ceux d'un enfant.

Quant à l'amour d'une mère, ma foi, si nous ne l'avons pas eu enfant et avons survécu, une fois adulte, on peut s'en passer.

Pour ce qui est du moment où on devient mère, une très bonne amie peut faire le relai. Quant aux enfants, je crois que c'est sa propre souffrance qui transparaît. Tes enfants ne souffriront pas du manque de ta mère, leur grand mère, si toi tu n'en souffre pas. Ils iront trouver ce genre d'affection, si besoin est, ailleurs... Et oui, ça fait mal de se rendre compte que nous n'avons pas eu la mère que nous méritions.

A mon avis, si nous restons dans l'illusion que nous avons encore besoin de notre mère, nous ne pouvons pas couper complètement le lien (physiquement mais aussi émotionnellement)

PsychoSpoon : l'irresponsilité n'est pas héréditaire :D Toi, tu peux faire évoluer ta vie, ton caractère, et répondre à TES désirs et TES besoins. Tu n'es pas ta mère, tu es TOI.

PsychoSpoon a écrit:

Exactement ! C'est TOI qui décide de ne plus entretenir de lien toxique avec cette femme ! C'est TOI qui décide de ne plus souffrir, de ne plus TE faire du mal avec elle.
C'est TON choix

Dis donc, tu as une belle maturité pour ton âge ! J'aurais aimé te ressembler et avoir autant de lucidité ! C'est ta force, sers-toi en !

Faire le deuil de la mère idéale, pfffff.... Plus facile à dire qu'à faire ! Et pourtant...

Au moins, essaye de te dire que tu n'y es pour rien. Et que tu n'y peux rien. Son histoire doit déjà être assez ardue, côté maternel, vue ce que tu dis de ta grand-mère. Seulement toi tu ne peux pas réparer ce qui a manqué avant.

Je crois qu'on est beaucoup, comme ça, à avoir essayé de donner à nos mères ce dont elles ont manqué. A vouloir les combler. Sauf que ça n'est pas notre place, et en plus ça marche pas.

Une mienne amie s'en sort en ne voyant plus sa mère que dans des lieux publics. J'aurais tendance à te conseiller d'en faire autant : préserve ton intimité et ton couple. Parce que j'ai un peu le sentiment que ta mère a pris une place de copine qui n'est en rien la sienne, quand même. Et que peut-être mieux vaut trop d'absence que de l'envahissement?

Tu n'as pas les moyens de trouver un psy remboursé ? Ou un(e) bon(ne) généraliste qui pourrait te donner des adresses ?

Ma psy m'avait conseillé d'écrire à ma grand-mère maternelle (pas connue, mère orpheline à 6 ans) et d'accrocher la lettre à un ballon gonflé à l'hélium. J'ai mis des mois à la faire, cette lettre, puis elle est restée longtemps dans mes papiers, puis... je l'ai lue à haute voix sur le balcon et je l'ai brûlée. ça m'a fait du bien. J'ai réglé des comptes et ça m'a épurée, un peu réconciliée avec les femmes qui m'ont précédées.

Bon courage.

Citation:

A partir du moment ou le problème est identifier, ou tu es réaliste sur ce qu'est ta mère ... si tu sais faire la différence entre ta mère en tant que personne réelle et la mère que tu aurais voulu avoir ... Le psy ne servira à rien ...

Le reste c'est du travail de deuil ...

Savoir avoir une relation avec sa mère pour ce qu'elle est et non pour ce que tu voudrais qu'elle te donne ...
Savoir couper les ponts avec sa mère si elle est trop toxic ...

chaque démarche est personnelle ...

meme si je ne suis pas dans ton cas, j'ai pas la mere ideale non plus et bah je vais te dire un truc que j'ai assimilé y'a peu et qui m'a "liberé" : les liens du sang ne font pas tout, ma mere m'a repeté plusieurs fois que je suis sa chair et son sang (me saoule quand elle me dis ca....) je lui repond et alors c'est une raison pour me traiter comme elle l'a fait? bah non pour moi j'ai créé une famille de coeur et non de sang (meme si ca se croise)

TrysKellia a écrit:

Oui je crois. Certaines personnes seront suffisamment bien entourées affectivement pour réussir à faire le travail sans thérapie, d'autres tellement isolées affectivement même si entourée (c'était mon cas) qu'il vaut mieux avoir une aide extérieure. Après reste à trouver le bon thérapeute :? Pas obligé non plus de se taper 20 ans de thérapie analytique. Quelques fois, quelques séances permettent de se rendre compte que la vérité ne tue pas
Comme tu le dis, c'est un chemin personnel avant tout

Citation:

Oui bien sûr, d'ailleurs je me plains, je me plains, mais je suis super bien entourée, hein...

Citation:

J'avoue lâchement que dans un futur proche je ne me sens pas l'âme de commencer une thérapie, même si je sais que je devrais et que quelque part j'en ai envie, c'est un peu comme la vaisselle, c'est quand ça déborde que je réagis... ;)