puisque certaines de mes paroles ont pu choquer, puisque j'admets tout à fait que ma façon de vivre avec la nourriture est extrème et peu recommandable (chose dont je suis
totalement conscient), je vais m'expliquer un peu ici, non pas pour en tirer un jugement, uniquement pour aider à la comphréension, car il est difficile d'être objectif sans avoir toutes les clés en mains...
une enfance banale, même si le carnet de santé, dès la plus jeune enfance, fais état d'obesité, obesité +, ++, +++, le tout allant crescendo... des parents assez costaud, un petit bonhomme qui aime manger, boire des sodas, regarder la tv, qui n'aime pas vraiment le sport, des parents qui ne veulent pas le priver, un enfant qui n'a pas vraiment de réel mal être, qui à beaucoup d'amis, qui le vis assez bien...
viens l'âge de l'adolescence, les 15ans, 16 ans... ma grand mère veut perdre du poids, elle va voir une nutritionniste à la sécu... je demande à l'accompagner, on me prescris à moi aussi une sorte de régime, enfin plutôt une réeducation avec légumes le soir, féculents à midi, bonbons limités, sodas de même... je perds quelques kilos, puis ma grand mère stoppe son régime, peu convaincant pour elle, et moi je fais de même...
passe à nouveau un an, et là d'un coup le déclic. peut être parceque je me rends compte que je deviens diforme, peut être parceque je ressens un manque au niveau amoureux, ou parceque je me rends compte enfin de ce qu'affiche cette balance que j'avais delaissé depuis plusieurs mois : 116 kilos à 17 ans... je prends rdv avec une nutritionniste, une endocrinologue... les examens de la seconde se reveleront ok, aucun problème génétique (c'est bizarre à dire, mais on aimerait tellement qu'on nous dise "c'est un problème de xxx ou yyyy, ca fonctionne pas bien chez vous, on va vous donnez des médocs pour palier ça"...), donc c'est bien un régime, réapprendre à manger qu'il faut. je commence donc ce régime, pas difficile en soit, des règles de bases, à adapter à vie... je me mets au sport, la course à pied, la gym... je perds un kilo en moyenne par semaine, ce qui est pas mal et raisonnable... le temps passe, on arrive à 90 kilos. même si je ne ressens pas vraiment de changement en moi, moi qui croyais que tout mes problèmes venaient de là, rien n'a changé, si ce n'est qu'on me dis plus agressif, moins joyeux, moins cool qu'avant... c'est surement vrai, même si ce n'est pas ce que j'attendais...
viens les 18 ans, la fin de l'année scolaire, le bac, et l'envie de quitter les parents. je décide de m'inscrire à une école parisienne, pour enfin commencer à vivre ma vie... entre temps, je me suis aperçu que j'étais attiré non pas par les filles mais les garçons... peut être la perte de poids nous oblige a regarder les autres garçons, les envier, les scruter, nous comparer, peut être est ce pour ça... peu importe, je suis bien decidé à vivre ma vie... je pars donc m'installer à paris dans un petit appart...
c'est dur à 18 ans de vivre seul, dans une ville que l'on ne connait pas, quand on ne connais que très peu de monde... j'arrête l'école au bout d'un mois, surement parceque je savais au fond de moi que ce n'était q'un pretexte pour partir de chez les parents... je vis seul, et je mange n'importe quoi... tout petit coin cuisine, pas le temps ni l'envie de se faire un repas pour soi tout seul, alors c'est kébab, chips, fruits, bonbons, gateaux, bref rien de bon du tout... malgré tout, je reste a 3-4 kilos prêt dans ma perte, sans jamais dépasser les 94kg. je commence à travailler dans un point chaud, et là je bouffe en non-stop, je commence à avaler des quantités affolantes (3 / 4 pains chocolats chaud en avalant le pain d'un coup, de même pour les croissants, des patés croutes, bonbons, pain au raisin, panini, sandwich, pain chaud, ... l'alimentation d'au moins une semaine en l'espace d'une heure à peine...). malgré tout, je bouge peu au niveau du poids, mais je suis pas bien dans ma peau...
je démissionne, commence un nouveau taff, à l'aéroport. c'est cool, ça me plait, je suis titularisé, je commence enfin une superbe histoire d'amour... qui prend fin un mois après... c'est la vie... je me rend compte que je deviens dingue avec la nourriture (avant la relation aussi, aucun lien de causalité) : j'ai soudain une pulsion, je cours (presque) au franprix ou monop', je remplis mon panier pour 15 € environ, je rentre chez moi en courant (à peine si jouvre pas tout dans le magasin tellement c'est pressant) et là l'orgie commence : c'est souvent la même composition, environ 3 packs de 2 sandwiches triangles, un paquet de chips que je trempe dans la moutarde, 4 glaces mystères coeur fondant chocolat à la noix de coco, une baguette de pain avec un quart de brie, un litre de lait, 2 paquets de gateau, un bocal de 500gr de cacahuètes grillés, 8 pots de mousse au chocolat... ça c'est le minimun... en moins de 30 minutes... rien qu'à l'écrire ça fait peur.... viens ensuite les bonbons que j'ai mis au frigo car je les aimes dur, les kit kat, le gateau au fromage blanc... ce que mangent en 3 mois une personne normal, et encore, je l'avale en quelques minutes... et bien sur, viens le moment ou j'ai pu rien, même si je n'ai pas la sensation de plus avoir faim, j'ai plus rien a manger, donc j'arrête... et je ne vomis pas, j'ai pas le courage de faire ça, même si j'aimerais vraiment... donc quelques heures après je regarde la poubelle remplie, je me dégoute, je regarde mes comptes, je dépense des sommes astronomiques pour la bouffe, ça peut plus durer... alors pendant deux jours je mange rien, je tiens, puis viens le soir du second jour, là pulsion me reprend, le magasin, les courses, c'est reparti...
je décide de cesser ces attitudes de fou, je m'inscris à la salle de sport, je décide de restreindre mon alimentation, quitte à me priver, mais enfin apprendre à m'accepter dans la glace... dorénavant, je ne mange que très peu, je me prive, mais je sais que si je touche à une frite, c'est fini, c'est pas une frite que je voudrais, mais 3 cornets, puis le kébab, puis les glaces, bref je prèfere le rien, puisque avec moi c'est du tout au tout.
mes repas actuels ? sur une journée, ça donne un ou deux fromages blancs à l'aspartame, un ou deux fruits, et un peu de soupe en général, voir un peu de légumes. c'est pas suffisant, c'est pas bon, c'est pas tout ce que vous voulez, mais je vois que ma balance descend (88,7 le 13 mars, j'en suis à moins de 80 là, barre que je ne me rapelle pas avoir un jour franchis). bien sur plus de 10 kilos en 1 mois c'est beaucoup trop, mais je vois mon corps changer, je vois enfin mon reflet qui commence à me plaire dans la glace, et c'est ce qui compte pour moi pour le moment. surement que j'aurais des carences, surement qu'à ce moment là je réagirais, surement beaucoup de choses, mais pour le moment je vis bien en mangeant cela, ma balance est devenu ma meilleure amie, et ça me plait ainsi...
desolé de vous avoir fais un pâté comme cela, je voulais juste vous donner mon histoire, pour que vous puissiez peut être mieux me comprendre... si certains se plaisent à 85 90 100 kilos ou autre c'est super pour eux, mais moi je ne m'envisage pas et plus comme cela, et je crois qu'à 20 ans dans quelques jours, c'est mon droit... ne vous inquiètez pas, surement que je remangereais des pates ou autres prochainement, même si cela très faible puisque je ne voudrais pas remonter, mais j'y arriverais, soyez en sur... j'avais besoin de fuir cette boulimie affolante et destructrice, j'ai suffisament détruit mon corps comme cela... merci de m'avoir lu, merci de ne pas me juger, et merci de comprendre que au jour d'aujourd'hui, je me plais (c'est un début en tout cas) enfin.
bon courage à celles et ceux qui veulent perdre, et pour les autres qui sont bien dans leur peau, chapeau, si cela vous plait ainsi, vous n'avez aucune raison de changer quoique ce soit ;)