Vaste sujet!
Si je suis bien ta problématique, c'est d'analyser les deux parties du sujet et d'essayer ensuite de proposer une résolution de cet apparent paradoxe, juste?
Cela n'engage que moi, mais j'aurais inversé tes 2 premières parties, même si ce n'est pas l'ordre de ton sujet. tu es censée aller du plus évident au plus complexe, dans ta présentation, or le roman a toujours souffert de cette image de pur objet de divertissement. C'est un lieu commun du genre. Pendant des siècles, ce fut même dénigré en tant que "littérature féminine" (voir les reproches faits aux romans dans Mme Bovary).
d'autre part, ton 1) se place du côté de l'auteur (c'est lui qui "défend" des idées) , ton 2 et ton 3 du côté du lecteur. à mon avis, faut reformuler le 1: le lecteur voit dans le roman une matière à réflexion, ou quelque chose du genre (tu parles de Tolkien à un moment, c'est exactement l'exemple du divergence de vue auteur/lecteur: lui, philologue, écrit pour fonder une langue; le lecteur cherche une forme extrême d'exotisme).
sinon ton plan est un peu simple, mais pas mauvais.
pour le 1: pas mal, mais pense à expliquer pourquoi ce choix de la forme romanesque, ce qu'elle apporte de plus que l'essai/pamphlet ou que la poésie. pourquoi faire le détour par la fiction, etc.
pour le 2:
je crains que tu te fasses allumer pour hors sujet si tu parles du conte dans un sujet sur le roman.
et parler de Harry Potter, oui, sauf que c'est à la base un roman jeunesse. non que ça n'entre pas dans ton champ de réflexion, mais ça pose la question du public visé.
par contre, tu peux analyser rapidement la notion de plaisir: le plaisir en littérature, c'est quoi?
pour ton 2. a, tu peux aussi parler du rôle de la description dans le roman (décrire, c'est un exercice de style, ça pose l'ambiance, et très éventuellement ça donne des infos)
qu'entends-tu par attendrissement? le registre pathétique, parfait pour Rousseau, ne cadre pas avec tout le monde.
En matière d'esthétisme, parle de Théophile Gautier, par exemple, de cette mouvance "art pour l'art" du XIXè siècle. Ou Huysmans. ou même Sartre, tiens, beaucoup plus tard, qui a un style extrêmement brillant, càd travaillé de façon à ce que ça se voit ^^, un régal par moment.
pour ton 3:
pour élargir la réflexion: plutôt que juste prendre position sur un événement, le roman sert à dire des choses sur la nature humaine. voir par exemple l'exergue des liaisons dangereuses qui est, si ma mémoire est bonne "lettres recueillies dans une société pour l'édification de quelques autres" ( à vérifier, j'ai pas le livre sous les yeux).
Hugo, bon exemple, mais aussi Balzac (comédie humaine: représenter l'humanité), Stendhal, Céline,Hemmingway, Steinbeck... Le roman, c'est essentiellement ça, parler de l'humain en faisant tours et détours; comme c'est un genre très libre, les possibilités sont multiples. Seuls les très mauvais romanciers n'ambitionnent pas de faire passer un message, comme tu dis.
Par contre, ce n'est pas toujours moral. Loin de là. donc ne réduit pas "instruire" à "donner une moralité".
voilà en gros, et en vitesse, si tu veux des précisions, n'hésite pas...