Felliniennes

je me souviens,
encore et toujours
de ses divines femmes
qui souriaient
sur les écrans;
femmes de campagnes,
femmes de villes,
bourgoises et prolétaires,
toujours plus grandes
et plus rondes
que nature;
comme un enfant,
rendez nous les
toutes,
femmes de rêves,
femmes du clair de lune,
femme du midi
dansant sous le
soleil
sur une plage;
tumultes
des marchés,
les belles marchandes
des quatres saisons
dont les pastèques
et les melons
se confondent
presque avec
les imposants
autres fruits
débordant de leurs
corsages
quand elles
se penchent
pour choisir
ce qui fera le
délice d'un dessert;
femme de Rome,
elle n'a qu'un
prénom Anita,
elle vogue
sur l'eau
de la fontaine
de Trévi
comme un
songe trop
rapidement
envolé;
femme de l'Antique,
femme du Satyricon,
belles dames
du temps jadis
ressuccitées
par Cinecita;
femme de l'enfance,
dans un "je me souviens"
quand au loin
brille sur la mer
un paquebot
comme un
vaisseau spatial;
buraliste
a la poitrine
olympienne
dans son pull angora
et toutes celles,
voluptueuses, maternelles,
tigresses et madones,
imprimées
sur pellicule,
poèmes faites
femmes,
ciao Fellini,
avec toi,
c'est sûr
la Terre est
vraiment et
merveilleusement
ronde....