Je me contenterai d'une réponse purement juridique à la question qui est posée.
Il faut distinguer deux choses: la liberté d'expression et la liberté de communication.
Cette distinction est opérante par rapport à la chanson de ce mec. En effet, la liberté d'expression c'est pour lui le droit d'écrire sa chanson et de la chanter en privé.
La liberté de communication c'est la diffuser que ce soit sur internet, à la télé ou à la radio.
Maintenant, comme toute liberté fondamentale, il existe des limites à la liberté d'expression et de communication. En effet, toute liberté n'est jamais absolue et doit être conciliée avec d'autres libertés.
En l'occurence, c'est essentiellement avec l'ordre public que cette question se pose. En effet, la provocation à la haine, à la violence constitue une limite à la liberté d'expression, limite passible de sanctions pénales.
Cependant, cette incitation doit constituer les éléments de l'infraction. En résumé, il ne peut s'agir d'une limite générale et absolue et doit consister en une appréciation concrête, en fonction des paroles. Par exemples, sont elles réellement incitatrices, doivent elles être comprises au premier degré etc (je ne connais pas cette chanson, je ne prend donc pas position en vous disant cela).
Pour autant, et vous en conviendrez, le fait pour se rappeur de tenir de tels propos (liberté d'expression) est moins génante que le fait qu'il les chante en public et les diffuse (liberté de communication).
La liberté de communication comporte elle même des limites. Les premières sont posées en matière de presse. En effet, constituent des infractions pénales le fait d'inciter à la commission de crimes ou de délits et ce par voie de presse (écrite et/ou audiovisuelle). En matière audiovisuelle, le CSA dispose d'un pouvoir d'interdiction de certains contenus. Sa chanson pourrait donc être interdite de diffusion, ou restreinte, ou encore à certains horaires (comme ce fut le cas concernant des clips de rappeurs limite porno).
Concernant la diffusion sur internet, deux choses. A priori la chanson n'est pas diffusée par voie de presse (site internet d'un journal, etc...), donc il n'est pas possible d'apporter une limite sur ce fondement.
Pour autant, il existe là encore deux limites: la responsabilité pénale de l'auteur (le chanteur), sur l'atteinte à l'ordre public causée par la chanson et qui pourrait justifier sa suppression du site qui la contient. Par ailleurs, la responsabilité pénale de l'hébergeur, qui est responsable du contenu de son site et qui encourt également des sanctions.
Donc en conclusion: non on ne peut pas tout dire et non on ne peut pas tout diffuser.