Je me classe dans une catégorie aisée.
Sans avoir manqué vraiment, mes parents était d'un niveau très inférieur à ce que je suis aujourd'hui, donc on faisait attention.
Petit je me suis mis en tête d'arriver à un niveau plus élevé pour pouvoir avoir un certain confort financier. Confort que j'ai maintenant.
Alors non je ne suis pas plus heureux (mais je ne le suis pas moins non plus). En revanche, une chose est sure c'est que je me sens à l'abri. Je sais qu'en cas de très gros coup dur, j'ai de quoi vivre plusieurs années tranquille, de quoi me laisser le temps de rebondir.
Et franchement c'est une épine du pied que j'ai en moins.
Et comme le disait Colette j'assume mon statut parce que je n'ai pas honte du parcours que j'ai fait. Ce ne sont pas mes parents qui m'ont poussé, j'ai décidé tout seul des études que je voulais, je les ai réussies. Et je n'estime pas avoir volé mon niveau de revenus aujourd'hui.
Certes, mes parents m'ont donné matériellement la possibilité de faire ces études mais j'ai managé mon parcours.
Et je ne vais pas tomber non plus dans l'excès inverse de la méga fierté. J'assume c'est tout.
Et pour répondre à la question "l'argent peut-il tout acheter?".
En gros je dirais oui. Evidemment, l'argent ne m'achètera pas forcément une longue vie, ni une vie sans souci de santé mais il est vrai qu'avec de l'argent on achète bien entendu les biens matériels que nous convoitons.
Mais aussi, et surtout, l'argent permet des passe-droits parce que la tendance à favoriser une personne aisée est bien réelle.
Le seul vrai exemple que j'ai à donner c'est celle de mes relations avec mon banquier.
Lorsque j'ai eu mon premier compte bancaire, c'était dans la banque de mes parents. mon père qui était artisan avait souvent des soucis de trésorerie et les relations n'étaient pas au beau fixe.
Et par extension, je n'étais pas non plus super bien accueilli à la banque.
Pour pouvoir avoir droit à un prêt étudiant pour me payer mon école, il a fallu que j'aille démarcher d'autres banques.
Il n'empêche que lorsque mon premier salaire est tombé (j'ai toujours été cadre et ce, depuis ma sortie de l'école), ma conseillère clientèle de l'époque m'a accueilli avec le sourrire. c'était bien la première fois que je la voyais sourrire.
Avec mon banquier d'aujourd'hui, les relations sont encore plus développées.
Si je n'avais pas eu ce statut et si j'avais été au RMI, je ne suis pas sur que mon banquier m'aurait donné son n° de tel portable.
Je ne pense pas non plus qu'il m'aurait invité à manger comme il l'a fait ou m'aurait fait un cadeau pour mon mariage.
Il ne m'aurait pas non plus fait grace de facilités de trésorerie gratuitement et supprimé des frais bancaires pour certaines opérations exceptionnelles.
Bref, oui l'argent permet d'acheter beaucoup de choses et une certaine aisance de vie. On galère moins, on fait moins la queue (par exemple, à l'embarquement en business class en avion), on octroie des facilités qu'on ne fait pas aux autres.
Et c'est sur ce dernier point où j'ai du mal parce que j'ai été élevé avec un souci d'équité. Et je me rends compte qu'on a facilement tendance à dire non à un "pauvre" quand on dirait oui à un "riche".