Comme nous le montrent ces 34 pages de débat, le sujet intrigue, intéresse, interpelle. Je voulais juste vous faire part de quelques-unes de mes réflections (un peu en vrac):
J'ai lu un livre écrit par une infirmière qui est partie en Afganistan faire du bénévolat, elle décrit avec beaucoup de justesse et de simplicité ce qu'elle a pu voir et comprendre en tant que femme, originaire d'Allemagne (si je me souviens bien) qui arrive là-bas et découvre ce peuple pendant plusieurs années.
Elle raconte qu'un homme et sa femme sont arrivés, la femme à un décoleté et quand on lui fait la réflection que ça ne se fait pas, le mari répond quelque chose du genre "qu'ils en profitent, ils ne doivent pas avoir souvent l'occasion de voir ça" et l'auteur nous explique avec finesse que les Afghans ne voient pas du tout cela ainsi, que la vision du décoleté les choque et heurte leur pudeur.
Leur pudeur est plus exacerbée que la nôtre (Européen), pour nous ce serait comparable à voir des gens nus dans la rue (enfin pour les gens pudiques, qui n'aiment pas le naturisme).
En France nous avons une culture que je trouve assez contestataire, avide de droits, souvent acquis dans la violence et ces droits nous y tenons comme à la prunelle de nos yeux, peut être car ils sont tâchés du sang de nos compatriotes. La différence concernant ce que nous nommons des droits, des libertés (simplement une manière de vivre différente impliquant une éthique ou des restrictions) est parfois mal vécue par les Français (je généralise) qui doivent inconsciemment penser que ces différences mettent en péril leurs propres droits.
Par rapport aux autres pays Européens, la France était en retard pour le droit de vote. Le corset (mutilant, car il en existe plusieurs sortes) se portait encore au début du siècle, il a pris fin essentiellement avec la première guerre mondiale, quand les femmes ont dû travailler, encore une fois nous retrouvons un climat de tension, de violence étant donné qu'il y avait une guerre. Les années 70 sont encore fraîches, la "libération de la femme" (je ne suis pas vraiment une fan de la politique soixante-huitarde) s'est faite au sein de mouvements, de manifestations, un climat assez violent, encore une fois. Je pense que dans l'inconscient collectif français les droits sont acquis durement et qu'une perte potentielle de ces droits serait un manque de respect vis-à-vis des générations précédentes qui ont lutté pour les obtenir (je ne suis pas d'accord avec cela).
Peut être que si le sujet créé parfois des tensions, des explosions, c'est parce que nous sommes renvoyés à une image médiévale de la femme (inconsciente encore une fois), d'un passé que nous jugeons archaïque, un passé honteux, que nous souhaiterions oublier.
De l'autre côté, il s'agit d'une autre culture. Parfois la femme est l'égale de l'homme, parfois non; mais derrière, il y a de la pudeur, une pudeur difficilement compréhensible pour un Européen car elle concerne le visage.
Concernant le fait que les converties auraient plus tendance à être favorable à la burqua (ou niqab), il d'abord le vérifier. Si c'est vrai on peut y voir un désir peut être plus prononcé d'appartenir au groupe, une manière de vouloir plus s'intégrer (je m'exprime mal), d'être plus royaliste que le Roy, peut être, (décidemment je ne trouve pas les mots). Disons que si le fait est avéré, j'y verrai peut être une peur d'être rejetée du groupe et de la parer en étant au maximum, en faisant le plus possible tout ceci à un niveau inconscient bien sûr.
Personnellement j'ai trouvé les propos de Leeda intéressant et je continue d'être intéressée par sa manière de voir les choses, de vivre sa conversion, son choix de porter la burqua... si seulement on la laisse parler en confiance et en accueillant ses propos dans la tolérance, même s'ils ne sont pas en accord avec nos convictions.