Mais sincèrement je me demande comment font les athés pour supporter les deuils....
Je pense que chacun a son opinion sur "l'après-mort", et que les religions ne sont là que pour donner des pistes. Je ne suis d'aucune religion, sauf la mienne et j'ai mes pistes personnelles. Je ne pense pas retrouver les proches que j'ai perdu quand je partirai, mais j'ai des idées parfois dingues sur la question. Peu après la mort de mon père, un chat est arrivé dans notre vie. Il avait débarqué un jour chez des connaissances de mon père, sans qu'on sache jamais d'où il était venu, et ces amis ayant déjà un autre chat, et nous venant juste de perdre le nôtre, ont pensé qu'on l'accueillerais volontiers. Le plus bizarre était qu'il s'agissait d'un chat magnifique, un angora pure race, immaculé et avec un oeil bleu et un oeil vert, que jamais personne n'a réclamé pourtant que les nouvelles vont vite dans une petite région comme la mienne. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé dans mon esprit, mais j'ai songé qu'il pouvait s'agir d'une réincarnation (mon père souffrait des jambes depuis un accident, et ce chat avait des problèmes aux pattes arrières). Je sais que ça parait fameusement farfelu, sans doute j'avais besoin de m'attacher à quelque chose, mais les coincidences de ce genre marquent l'esprit d'un enfant, et le jour où ce chat a dû être euthanasié suite à une crise d'épilepsie, j'ai versé énormément de larmes. J'ai eu l'impression de perdre mon père une deuxième fois. Par la suite et en grandissant, j'ai développé ma propre théorie sur "l'après-mort", pas vraiment celle qui croit en la réincarnation, mais qui dit que "de la poussière tu es né, poussière tu retourneras" et que "rien ne se perd, rien ne se crée". Je ne songe pas encore à ma propre mort, ni au devenir de mon âme ou de mes particules balancées au gré du vent. Mais je vis chaque jour avec la peur que ma mère ou ma soeur ne partent subitement.
Je crois également que du jour où j'ai perdu mon papa, j'ai perdu toutes les larmes à verser lors de la mort d'autres proches. Quand mon grand-père est décédé, pas une seule fois je ne serais entrée dans la pièce de la maison où il reposait si on ne m'y avait pas forcée, et j'aurais évité son enterrement, tout simplement parce que je n'ai été capable de rien ressentir. Peut-être était-ce du fait qu'il n'était plus lui-même depuis plusieurs années, je ne sais pas, mais j'ai une frousse bleue d'à nouveau ne rien ressentir le jour où ma grand-mère partira. Je pense avoir développé un esprit qui fait une totale abstraction de ce genre de sentiments, parfois je me déteste, tout simplement. D'avoir été si égoiste de ce genre de tristesse, de ne l'avoir accordée qu'à la mort de mon papa alors que ceux qui vivent encore ne bénéficient de rien.
J'arrête lÃ