Funérailles: ne pas pleurer

Scrapbookeuse08 a écrit:

Je pense que la petite n'a pas entendu ça quelque part par contre comme elle pleurait elle trouvait bizarre que je ne pleure pas...c'était dans le sens de la question qu'elle me l'a dit...pas un jugement

Pareil, les enterrements ne me font rien...je n'ai pas pleuré ni pour mon père, ni mon grand père, ni ma grand mère...ni pour ma chienne.
Quelque part, la vie c'est la mort, je ne les quitte pas pour longtemps...je les reverrai, ils sont mieux là ou ils sont je pense.
Par contre, pr l'enterrement de ma grand-mère, il y avait une espèce de vieille peau que je hais qui regardait tout le monde en parlant avec sa coéquipière que je déteste aussi critiquer les fringues des gens (les vieilles peaux de 85ans hein) et dire du mal des autres.
J'avoue que ça m'a bcp énervé...

mais je n'ai pas pleuré, et j'aurai eu honte de le faire devant autant d'inconnu, surement fierté mal placé, ou simplement je réserve mes peines à mes proches (mère, petit ami, grand mère)..
Les gens, on les emmerde, d'accord miss ?
t'inquiète pas bcp sont insensibles aux enterrements (le pire: ma tante qui s'est pris un fou rire pr la mort de son père, alors tu vois...)

Bon ne soyons pas trop sévères non plus, il s'agissait d'une petite fille de 9 ans ... ils comprennent pas tout non plus ...
Je dis ça parce que le jour de l'enterrement de mon grand père, ma fille voyant toute la famille pleurait, pendant la cérémonie elle me tire la manche et me glisse dans l'oreille : "dis moman si on pleure pas pépé, c'est qu'on l'aime pas?" j'ai pris le temps au beau milieu de la cérémonie de lui expliquer comment je voyais mon aurevoir à mon grand père et qu'elle ne devait pas se forcer à pleurer si elle n'en ressentais pas le besoin.

J'ai pleuré une seule fois pendant toute cette période et c'est quand je l'ai emmené vers sa fin. Lui tenir la main tout les jours, alors qu'il souffrait, lui masser les épaules pour qu'il "digère" un peu mieux les actes médicaux, l'aider à se redresser, tapoter ses coussins, parler avec lui et l'empêcher de partir dans sa folie, le rendre digne jusqu'au bout ... je faisais à ce moment là mon deuil. Je savais qu'il partait, je savais que je passais mes derniers moments avec lui ... et un soir en rentrant de ma journée avec lui, j'ai craqué, pleuré toutes les larmes de mon coeur et de mon corps ... pour le lendemain être plus forte pour lui. Je ne voulais pas lui montrer un visage affligé pour ces derniers instants avec nous, ici.

J'ai fais pareil que lui pendant son hospitalisation. Le jour de l'enterrement, je n'ai pas exagéré ma tristesse, je suis resté digne pour mon entourage.
Le deuil ne se quantifie pas, on est pas moins triste sans larmes, un deuil est un choc affectif, chacun réagit de façon personnel.
Je te souhaite bon courage en tout cas pour cette période difficile :kiss:

Je pense que chacun gère sa tristesse différemment.
J'ai pleuré comme une madeleine à l'enterrement de mes grand-pères et de ma grand mère de cœur, tout comme ma maman.
Par contre mon père n'a pas versé une larme à l'enterrement de son propre père, je pense qu'il avait déjà fait son deuil suite à sa longue maladie. Je n'ai d'ailleurs vu pleurer mon père qu'à un seul enterrement: celui du papa d'un ami très cher, décédé brutalement à 55 ans.
A l'enterrement du grand père de mon chéri, personne n'a pleuré car c'était une délivrance, il partait après 5 ans d'Alzheimer, les derniers 6 mois il ne reconnaissait plus personne, là encore je crois que tout le monde avait déjà fait son deuil.

Ce qui me gène le plus aux enterrements c'est les gens qui te regardent, ça fait parti des inconvénients de la vie dans les petits villages... Après ce qu'ils pensent je m'en tape!

je suis bien la 1ère à dire que larmes ou non ça ne veut rien dire sur ce que les sentiments.

je n'ai pas eu beaucoup d'enterrement, mais à chaque fois je pleure même quand je connais à peine les gens, et pour le coup j'ai vraiment l'air con!

Mais ce n'est pas du cinéma, je suis une vraie éponge, lors d'un enterrement, je ressent un vrai désespoir, comme si je ressentais la même chose que les proches, je suis vraiment pas bien.

je n'ai pas voulu aller à l'enterrement de mon oncle que je détestais, car je savais que j'allais pleurer...

bienvenue dans le monde des gens qui se font traiter de sans coeur sans arrêt. laisse tomber, ca sert à rien d'essayer de s'expliquer de toutes facons. quand on m'a dit : "t'es horrible tu veux mm pas venir à l'enterrement espèce de monstre insensible" j'ai juste répondu "oué oué" et je suis partie.

je pense que le mort s'en contrefiche de qui est là et pas et qui fait un concours du plus grand nombre de mouchoirs ou pas.
le truc qui m'ennerve c'est les gens que j'ai pas vu depuis au moins 20 ans qui viennent m'embrasser avec grands tremollos alors qu'on les a jamais vu et entendu en tout ce temps...

discogrenouille a écrit:

ah ben tiens j'ai le même truc moi, je peux pas m'empêcher d'avoir les larmes aux yeux, même si je ne connais pas vraiment le défunt ni la famille!!
de toutes façons, si je vois un homme pleurer, obligé je pleure avec... je ne sais pas pourquoi!

qu'on ne pleure pas aux enterrements, ça ne me choque pas. par contre, qu'on rigole, ça oui! si quelqu'un s'avisait de rigoler à l'enterrement de quelqu'un de très proche de moi, je crois que j'irais lui en tirer une.. je sais bien que c'est nerveux et tout, que c'est pas forcément voulu le rire, mais je ne pourrais pas. je le vivrais très mal, comme un foutage de gueule ou un manque de respect envers le défunt, et encore plus, envers ceux qui l'aiment et le pleurent!

SecretMel a écrit:

Qui a été sévère?

Pensez-vous que s'est plus facile lorsque les personnes que l'on perd on été malade très longtemps? je veux dire est ce que ça allège la peine? Est ce qu'on s'y prépare plus facilement?

Izumi a écrit:
Pour moi, ça a été plus simple à la mort de ma grand-mère maternelle et à celle de mon grand-père de cœur, oui.
Ma grand-mère voulait mourir. Elle avait vraiment eu une vie merdique (pourtant elle était la personne la plus exceptionnelle que je connaisse), elle a été très malade, on lui a découvert des choses jusqu'au bout. Alors sa seule envie c'était de mourir et elle avait l'air tellement heureuse, en paix, dans son cercueil que même si j'étais triste de la perdre, j'étais heureuse pour elle.
Pour mon grand-père de cœur, pareil. Je n'ai pas pleuré de tristesse ou de douleur (enfin, si, j'étais triste, hein). J'ai pleuré parce que j'ai trouvé ça horrible d'enfermer dans une boîte, puis dans un caveau de famille, une personne qui a toujours tout fait pour être le plus libre possible. Comme si on enterrait quelqu'un d'autre, ou qu'on ne respectait pas ce qu'il était.

Izumi a écrit:

Je pense que ça dépend aussi...
Quand la personne est longtemps malade, tu peux presque préparer ton deuil, tu t'attends à la disparition et tu as déjà un peu perdu la personne, qui n'est plus celle qu'elle était.

Mais pas toujours... J'ai perdu mon grand-père, que j'adorai, à 92 ans après deux années où il n'avait pas été vraiment malade (il était chez lui) mais très diminué et du coup très changé (et pénible au quotidien). On s'attendait à ce qu'il disparaisse et quand c'est arrivé il y a eu un soulagement parce qu'il avait fini de souffrir (il en avait marre, il voulait mourir), mais la peine était là entière, pour l'homme qu'il avait été avant et la place qu'il avait eu dans nos vies. On sait que ces moments arrive mais ce n'est pas toujours facile de s'y préparer parce que ça peut vouloir dire aussi la fin d'une partie de soi, la fin de son enfance ou autre chose.

On peut se préparer sans doute à l'absence physique de la personne, mais il y a aussi tout ce qu'elle représente pour nous, qu'on n'est pas forcément prêt à abandonner tant que la mort n'est pas là parce que tant que la personne est vivante il n'y a pas cette certitude qu'apporte la mort, ce vrai couperet définitif. C'est un peu embrouillé ce que je dis, mais c'est comme ça que je le ressens.

Comme beaucoup l'ont dit, chacun a sa manière de gérer la tristesse, que ce soit par éducation, par culture, par personnalité, mais aussi à cause de ce qui entoure cette mort.

Par exemple, dans ma famille, on ne pleure pas. J'ai vécu il y a quelque temps le décès de mon arrière grand mère puis celui de ma grand mère, et aux enterrements, pas une seule personne n'a pleuré. Ca ne se fait pas. On se retient, on le fait discrétement. L'unique personne que j'ai vu pleuré pour ces décès, c'est mon père quand nous sommes allés voir le corps de ma grand mère. Et il a demandé à ce que mon frère sorte et que je sois la seule dans la pièce avec lui pour cela.

Dans notre cas, les gens seraient beaucoup plus surpris si l'on pleurait!

Je crois que l'essentiel c'est de savoir exprimer pourquoi on pleure, ou pourquoi on ne pleure pas. Dans notre cas, c'est culturel. Dans ton cas, c'est peut-être le choc, ou un choix personnel conscient ou non de rester digne dans l'adieu à cette personne que tu as aimé. Si le jugement des autres t'importent, surtout n'hésite pas à leur dire que de ne pas montrer tes larmes n'enlèvent rien à l'attachement que tu avais pour elle. On ne commande pas l'émotion, et parfois il est plus facile de la mettre de côté pour un temps, pour assumer ce qui doit être fait.

J'ajouterai quand même pour les personnes qui trouvent qu'il est déplacé de rire pendant un enterrement: parfois c'est aussi une merveilleuse solution pour dire que la vie continue, tout ne s'est pas fini avec cette mort. Lors de la mort de mon arrière grand mère, on a ri lors de l'enterrement. On a ri le coeur serré, mais tout de même. Pour montrer que quand bien même on était triste, on ne s'arrêtait pas à ça. Ca n'empêche pas de prendre le décès à coeur et de respecter le défunt, c'est juste une façon comme une autre de soit se protéger contre la douleur, soit tenter de faire avec ;)

C'est aussi pour ça d'ailleurs que je trouve dommage que le "repas d'après enterrement" se perde, parce que de la même façon, c'est partager de façon "heureuse" la perte d'un être cher.

Izumi a écrit:

pas forcément... ca dépend de son propre rapport à la mort je crois bien. certains gardent toujours l'espoir que la personne ira mieux et qu'elle va pas mourir maintenant. d'autres au contraire sont réalistes et donc ne sont pas surpris quand le malade s'en va. question de carctère sans doute.

Izumi a écrit:

Préparez les roches j'arrive, car j'ai ris lors de funérailles...

à la mort de ma tante, je pleurais sans arrêt (même que ma mère m'a dit : arrête de pleurer regarde les autres ils ne pleurent pas)

à la mort de ma soeur : le jour même de sa mort mon ex beau-frère appelle pour lui parler, j'ai réussi (au téléphone) à lui dire qu'elle était décédée ce matin, et quand il est arrivé chez nous les yeux tout rouge (parce qu'il avait pleuré) et bien je lui ai parler sans pleurer. Au salon funéraires, j'ai ris...j'étais avec les amis de ma soeur et on jasait de ma soeur et j'ai aussi pleurer. Un collègue de travail de mon père me racontait des blagues et je ne les ai pas du tout trouver déplacer, je rigolais et ça faisait du bien !

et à la mort de mon grand-père...j'ai pleurer et encore la j'ai ris aussi.

J'ai ris, mais je n'ai jamais ris de la personne dans le cercueil ohh ça jamais...ou peut-être que j'ai ris en pensant des choses qui m'étaient arrivée avec cette personne.

Je ne vois pas à ce qu'il y a de mal d'éprouver des émotions autre que la tristesse durant des funérailles. Si les personnes "rieuses" doivent respecter les pleureuses...alors les pleureuses doivent respecter les rieuses...