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frère schizophrène

42 ans Montréal 1666
Avez vous des personnes schizophrènes dans votre entourage proche? Si oui, j'aimerais bien en jaser avec vous parce qu'il y a des moments où je ne sais plus quoi faire.  
Mes parents sont loins, mes grands-parents sont dépressifs, mes oncles et tantes s'en foutent et il ne reste que moi pour s'occuper de mon frère. Que moi pour le forcer à aller à l'hopital. Que moi pour le "dénoncer" à son psy de parler de suicide. Je ne sais pas trop où me positionner entre la relation fraternelle et d'égal à égal que j'aimerais avoir avec lui et cette necessité de parfois le protéger en défaisant la confiance... :(
A
38 ans Caen 6651
ah non je ne connais pas cette pathologie du côté familial mais ça serait super que tu trouves des gens (ici par exemple lol) pour te décharger de tout ça en effet parce que c'est jamais facile d'avoir un parent à charge

est-ce que ton frère a un travail ? est-ce qu'il a une autonomie autorisé en dehors de l'hôpital ou est-ce qu'il n'y vit pas en permanence faute de place là-bas (ça arrive beaucoup en France et de nombreux SDF sont en fait des schizophrènes qu'on ne peut/ veut plus suivre) ?
68 ans nice 3117
tu peux trouver de l'aide et des conseils avisés sur ce forum tres serieux et tres bien moderé :

http://www.atoute.org/n/article5.html

ils sont les plus serieux que je connaisse - evite les doctissimo ou autre -

tu sais, seule c'est un poids trop lourd pour toi :)

courage !
43 ans 102
moi j'avais un cousin qui était atteind de cette fichue maladie.
Je dis j'avais car il s'est suicidé au mois de juin. Il avait 29 ans !

La maladie en elle même je connais car j'ai fait des études de psycho et mes stages m'en ont fait rencontrés.
C'est une maladie pourrie , détestable qui vous éloigne la personne dans un monde différent.

avant que sa maladie ne se déclare , benjamin était gentil super souriant, dynamique , sportif et aimait vivre.
Mais son comportement a changé. Moi personnellement , je ne l'ai pas vu tout de suite car je le voyait pas si souvent que ça mais cela nous frappait lors des réunions de famille ; il était différent ;effacé.

il était suivi , avait un traitement qui lui permettait de vivre presque normalement.
il y avait des jours avec où il rigolait : le 31 décembre 2008 a été pour nous une soirée de franche rigolade !!!
Mais il y avait des jours sans et il est passé aux actes.

pour tous ce fut une épreuve : nous sommes environ 20 cousins ( sans compter les maris , femmes...) et cette épreuve nous a ressoudés comme jamais.

il s'est soulagé , il s'est libéré de maladie et même si l'on ne comprend pas complètement , on l'accepte tant bien que mal.

j'espère que ce petit témoignages t'a aidé.
pour ton frère , il faut absolument que vos parents ou quelqu'un d'extèrieur t'aide car tu ne pourra pas tout faire toute seule.
42 ans Montréal 1666
Merci pour vos conseils! Je vais aller voir ce forum...

Mon frère à quand même de la chance, si on peut dire cela, dans sa maladie. Il vit seul dans son propre appartement, avec nue intervenante qui vient le visiter régulièrement, et il n'a pas été hospitalisé depuis plus d'un an. Il a aussi un travail payant vu son niveau de scolarité. Malheureusement, c'est un travail d'usine remplis de collègues débiles et il est le souffre douleur de tout le monde. Un collègue a même pris 10 jours de suspension pour l'avoir gratuitement tabassé...

C'est dur à voir pour moi, mais surtout pour lui. Comme il va relativement bien et qu'en plus, il a eu le courage d'arrêter de consommer, il voit ses problèmes un peu plus en face et je crois que si j'avais sa vie, j'aurais probablement aussi des pensées suicidaires. Ça m'a toujours étonnée qu'il n'en ait pas avant.

Avoir 20 ans et une maladie qui fait peur à tout le monde, déjà, ce n'est pas facile, mais en plus, il se sent seul et ce n'est pas facile pour lui de rencontrer des gens, encore moins une copine, avec ses comportements sociaux parfois étranges et toujours distants. Et la famille, faut pas compter dessus... En plus, les médicaments qu'il déteste prendre lui ont fait prendre beaucoup de poids et il a perdu la confiance en lui qui lui restait.

Pourtant, il mène sa vie avec beaucoup de courage et il continue. Il a eu son permis de conduire cet année et veut retourner finir son diplome secondaire. J'ai juste parfois peur qu'il se décourage avant...

Je sais pas trop pourquoi j'écris tout ça. Peut-être juste pour que ceux qui ne connaissent pas cette maladie puissent se mettre deux minutes à la place d'un jeune qui l'a et compatir plutôt que de juger ou de se moquer???
68 ans nice 3117
c'est une maladie que j'ai malheureusement connu dans ma famille et parfois le plus dur est la réaction des gens , leur attitude cruelle et stupide !

pour la majorité des gens etre shizoprene = dangereux - ors ils ne sont dangereux que pour eux memes -

toute proportions gardés ils n'y a pas plus de malades dangereux que des gens dangereux chez les gens en bonne santé psy (enfin qui se disent "équilibré")

sur ce forum tres bien tenu , des shizoprenes et famille de shizoprenes peuvent beaucoup t'apporter ainsi qu'a ton frere !

pour ce qui est du poids, c'est du au neuroleptique, mais pris en charge par un spécialiste de la nutrition , il peut se stabiliser et meme maigrir - ça vaut le coup d'essayer !

aussi , félicitations a ton frere d'arriver a bosser avec ses médocs, parce que c'est pas évident :) il doit etre arrivé a avoir un certain équilibre !

bon courage a vous deux et juste pour les c**s , une liste de schizoprene célébres parmi bien d'autres :




D'apres Wikipedia , voila une liste des schizophrenes celebres:

* Antonin Artaud, génie qui fut à la fois poète, essayiste, dramaturge, acteur et metteur en scène;
* Johanne Greenberg qui a écrit sous le nom d'Hannah Green : Je ne t'ai jamais promis un jardin de roses dont un film a été réalisé en 1977 ;
* John Forbes Nash Jr, grand mathématicien, prix nobel de science économique ;
* Kurt Gödel, grand logicien du XXe siècle et ami d'Einstein ;
* Isaac Newton, grand physicien du XVIIe siècle ;
* Georg Cantor, grand mathématicien, celèbre pour ses travaux sur l'infini ;
* Syd Barrett, fondateur du groupe de rock psychédélique Pink Floyd, dont la schizoprénie a été acentuée par la consommation de LSD dans les années 1970.
* Vincent van Gogh, peintre et dessinateur hollandais de la deuxième moitié du XIXe siècle, voir les Lettres à son frère Théo
* Socrate Philosophe
68 ans nice 3117
Desolée pour les fautes d'orthographe !!
43 ans 102
c'est vrai que c'est une maladie qui met la personne à part.

une femme que je connait entendait des voix. Elle savait qu'elle n'existaient pas mais c'était plus fort qu'elle elle les écoutait quand même.

pour ton frère , travailler c'est une chance. ça lui permet d'être encore si on peut dire inséré dans la vie !

mon cousin aussi en avait marre des médicament car ils le fatiguaient . Lui aussi n'avait pas de copine et je pense que ça aussi cela lui pesait surtout quand il voyait qu'autour de lui ses copains fondaient des familles.
pas facile

j'espère qu'il tiendras le coup et restera la tête hors de l'eau.
Courage !
43 ans Thaïlande 1084
anijo a écrit:

toute proportions gardés ils n'y a pas plus de malades dangereux que des gens dangereux chez les gens en bonne santé psy (enfin qui se disent "équilibré")


Il y en aurait même moins, d'après les statistiques, parce que les malades ont plutôt tendance à exercer leur violence contre eux-mêmes.

Bon courage Vertige !
42 ans Montréal 1666
Citation:
D'apres Wikipedia , voila une liste des schizophrenes celebres:

* Antonin Artaud, génie qui fut à la fois poète, essayiste, dramaturge, acteur et metteur en scène;
* Johanne Greenberg qui a écrit sous le nom d'Hannah Green : Je ne t'ai jamais promis un jardin de roses dont un film a été réalisé en 1977 ;
* John Forbes Nash Jr, grand mathématicien, prix nobel de science économique ;
* Kurt Gödel, grand logicien du XXe siècle et ami d'Einstein ;
* Isaac Newton, grand physicien du XVIIe siècle ;
* Georg Cantor, grand mathématicien, celèbre pour ses travaux sur l'infini ;
* Syd Barrett, fondateur du groupe de rock psychédélique Pink Floyd, dont la schizoprénie a été acentuée par la consommation de LSD dans les années 1970.
* Vincent van Gogh, peintre et dessinateur hollandais de la deuxième moitié du XIXe siècle, voir les Lettres à son frère Théo
* Socrate Philosophe


Vraiment vraiment valorisant! Merci!
F
41 ans Lorraine 791
Pas facile ni pour toi, ni pour ton frère.
Normalement (dans le meilleur, le plus souhaitable des cas) tu ne devrais pas te charger de lui, mais généralement on fait ce qu'on peut.
Effectivement je te conseille des forums où les personnes auront plus l'habitude de ce genre de problèmes, de cas, où ils pourront t'aider à comprendre, à réagir et te donner trucs et astuces pour mieux vivre la maladie à la fois pour toi et ton frère.

La schizophrénie concerne une personne sur cent en France, ce n'est pas une maladie rare, il existe différents stades, formes, degrés. Ton frère peut déjà travailler, c'est déjà bien, certains mènent des vies tout à fait normales, pour d'autres c'est plus compliqué.

Le rejet et la violence vis-à-vis des malades viennent souvent du manque de connaissance et de l'incompréhension.
Dans certaines écoles pour éviter le rejet d'un enfant malade (quelque soit sa maladie) ils l'expliquent aux autres enfants qui gèrent ainsi mieux la différence et acceptent plus facilement l'autre. Une idée, peut être utopique me vient donc à l'esprit. Pour faciliter l'intégration de ton frère, serait-il possible de faire une sensibilisation à cette maladie dans son entreprise?
Avec deux choses importantes à noter: il y a eu des violences graves, ton frère aurait pu porter plainte pour coups et blessures (et le fait qu'il soit malade et justement qu'il ait été attaqué à cause de sa maladie et un facteur très aggravant), l'employé responsable n'a pas été renvoyé (il s'est un peu fait tirer les bretelles). Il y a donc des antécédents dans l'entreprise qui justifient une intervention pour expliquer la schizophrénie.
Est-ce que les autres savent que le problème de ton frère porte le nom de "schizophrénie" car ce mot fait peur, les gens s'imaginent des choses horribles à tort, recadrer, redéfinir et informer sur la maladie peut les amener à revoir leur vision de cette maladie et des gens qui en sont atteints. S'ils ne connaissent pas le nom, ils ont quand même senti que quelque chose n'était pas normal, il me parait judicieux, si c'est possible de rappeler qu'on parle d'une maladie, et que ton frère ce bat contre cette maladie, qu'il fait tout pour ne pas vivre aux crochets de la société, que c'est dur et que ce n'est pas une attitude de rejet et agressive envers lui qui va l'aider à être financièrement indépendant.

Il existe malheureusement certains tabous sur les maladies mentales, c'est dommage pour les victimes dont l'égo est injustement blessé et qui risquent de ne plus se soigner à cause de la honte.

Les personnes avant moi t'ont bien conseillée, je ne vois pas grand chose à rajouter mis à part ces quelques pistes de réflection.
Bon courage à vous deux.
38 ans Plus loin vers l'ouest 3057
ma cousine a cette maladie, elle s'est déclenchée à l'age de 30 ans, laissant derrière elle une vie d'interpretre a l'assemblée nationale, un fiancé, une maison, elle a tout perdu car elle a totalement "perdu la tête" et a errée dans toute la france et mon oncle l'a retrouvé dans un HP à Bordeaux.

S'en ai suivi les traitement, psy etc etc....
Mon oncle est à la retraite et à du la reprendre chez elle, impuissant face à ça. Malgré le traitement elle replonge de temps en temps et fugue et revient, s'endettant, faisant des bêtises à tir l'arigot.

Elle avait retrouvé un travail, passait son permis et elle a replongé y'a quelques mois et a fais un passage à l'HP.

Mon oncle ne sait plus quoi faire malgré le soutien qu'on leur donnait mais elle est dangereuse pour elle même et il est difficile de l'aider correctement.

C'est vraiment compliqué comme situation je comprend que tu soit demunie.
F
41 ans Lorraine 791
fanou72, déjà pour son bien il faut passer au tribunal pour la mettre sous tutelle ou curatelle, elle ne doit pas avoir moyen d'avoir des moyens de payement type CB ou chèque si elle ne peut pas les gérer. Il y a déjà des choses à faire sur le plan juridique pour la protéger elle et ton oncle. Dans des cas graves il faut voir pour les HDT (Hospitalisation sur Demande d'un Tiers) ou HO (Hospitalisation d'Office, mais c'est complexe). Je lui (à ton oncle) conseille en priorité d'assurer ses arrières ce qui lui donnera plus de pouvoir pour pouvoir aider ta cousine et lui même.
42 ans Montréal 1666
C'est une bonne idée pour la curatelle, fanou. Tu devrais peut-être en parler à ton oncle. Il a été question pendant un bout de temps que je devienne tutrice de mon frère, ce qui était absolument hors de question pour moi, mais j'ai pu bien m'informer sur la curatelle et je pense que c'est une bonne solution pour que personne ne sorte de cette maladie complètement détruit. C'est tellement dur pour l'entourage et souvent, on ne sait pas quoi faire. S'il faut en plus gérer l'avenir d'une personne qui a tous les droits légaux de se détruire, c'est impossible...

Freudette: c'est une bonne idée, la sensibilisation, mais je crains que le Q.I. moyen des gens de son usine ne rendrait tout ça que pire pour mon frère.
Au moins. il a obtenu un congé pour dépression de son psychiatre, qui lui donne ainsi l'occasion de prendre un break de tout ça et de faire ses démarches, avec son intervenante, pour retourner à l'école. Ça s'en va dans le bon sens.
Pour ce qui est de la violence et de l'intimidation, la loi oblige l'employeur à prendre des moyens contre le harcèlement psychologique. J'ai écris au siège social pour que des mesures soient prises et si ils ne le font pas, ils devront dealer avec la commission des normes du travail... J'en ai marre des irresponsables!
48 ans 1896
Je fais remonter ce post, car je suis un peu déprimée aujourd'hui. J'ai un frère schizophrène moi aussi, et ça me mine terriblement.

Il a 32 ans et est malade depuis une bonne douzaine d'années (peut-être même plus, mais le diagnostique a été posé il y a 10-12 ans). Dans les débuts de sa maladie, je pensais qu'il était dépressif et anxieux: il n'avait aucune énergie, avait l'air absent, parfois angoissé. Je n'avais jamais remarqué un signe positif de schizophrénie (hallucinations par exemple), mais il est vrai qu'il était difficile de savoir vu qu'il ne communiquait pas beaucoup.

Je passe sur les années de traitement, les séjours en HP alternés avec des périodes de répis où il va assez bien, s'active, fait du sport, etc. Il n'a pratiquement pas travaillé ni étudié, il s'est contenté de vivoter.

Je crois que pendant les dix premières années de traitement, il n'a jamais arrêté les médicaments. Il l'a fait une première fois il y a trois ans, et c'est là qu'on a vu ce qu'était une hallucination et l'agitation due à cet arrêt. Apparemment, il s'est aussi fâché avec son psychiatre, à tel point que celui-ci ne veut plus le voir (difficile de savoir ce qu'il en est précisément). Ça a plutôt été un bien finalement, car celle qui l'a remplacé semblait beaucoup plus dynamique, plus gentille, plus jeune aussi, moins ancrée dans son train-train. Je n'ai jamais vu mon frère évoluer autant que quand il avait cette psy. Malheureusement, elle a trouvé un autre poste à sept-cents kilomètres, et mon frère a changé à nouveau de praticien (pas le premier).

Entre-temps, il a rencontré une fille à l'HP. Ça semblait se passer bien entre eux, et ils ont décidé de vivre ensemble. Dans les premiers mois, cette fille était encore hospitalisée en semaine, et ne partageait donc la vie de mon frère que le week-end. Mais voilà, elle est sortie définitivement, et la vie de couple est beaucoup plus dure qu'à temps partiel, surtout pour deux personnes qui n'ont pas de travail.

Mon frère a dû être hospitalisé hier, et il paraît qu'aujourd'hui sa copine a pris des médicaments avec de l'alcool, assez pour se retrouver aux urgences.

Cette situation me fait très peur. Je ne sais pas comment ça va évoluer. A chaque fois qu'on sent un changement positif, quelque chose se passe qui fait que ça ne marche pas bien.

Par moment, je suis comme pétrifiée par tout ça, paralysée. Pour l'instant, mes parents ne sont pas encore vieux, ils n'habitent pas loin de chez mon frère, et il y a le reste de la famille aussi qui peut nous soutenir. Mais j'ai peur du moment où mes parents n'y arriveront plus, j'ai aussi très peur de ne pas réussir à les aider si l'un d'eux tombe malade et que l'autre est obligé d'assumer les deux malades de la famille. Je me dis que ça peut durer encore dix ans, mais guère plus, après mes parents entreront bel et bien dans la vieillesse, même si elle est active.

Et je me sens mal de ne pas trouver un bon boulot qui me permette de mettre de l'argent de côté et de voir l'avenir sereinement. Bien sûr, on ne peut pas tout mettre sur le dos de la schizophrénie, mais le moins qu'on puisse dire, c'est que ça ne m'aide pas à avancer. Je me sens impuissante. J'ai déjà consulté moi-même un psy, ça m'a permis de relativiser, mais concrètement je n'avance pas beaucoup, c'est un cercle vicieux.

A la relecture, c'est un peu brouillon ce que j'ai écrit, mais j'avais besoin de vider mon sac! Je pourrais continuer comme ça longtemps, mais je vais m'arrêter là. Merci à celles et ceux qui m'ont lue!
B I U