trisss a écrit:
D'ailleurs, ça me semble aussi absurde que quand un trou du cul du gouvernement ose emettre l'idée que chaque enfant francais doive porter le souvenir d'un petit enfant juif mort pendant la guerre, ou quand des parents font un enfant pour "remplacer" le 1er décédé. :roll:
Tu lis dans mes pensées?
Je suis justement ce qu'on appelle dans le jargon psy "un enfant de remplacement" et ce poids de devoir sa vie à la mort de quelqu'un, ce poids d'avoir l'impression d'être regardé à travers, que les parents voient quelqu'un d'autre par delà soi même ne devrait être porté par aucun enfant. Quand le justice peut le faire, je pense qu'elle doit protéger le mental des enfants. Certaines personnes s'en sortent, mais cela est généralement une énorme douleur.
Je vous donne quelques noms d'enfants de remplacement connus:
Adolf Hitler a été conçu après que sa mère ait perdu trois enfants en moins de deux mois.
Beethoven.
Salvador Dali (En 1984 il essaye de se suicider en mettant le feu à son lit, il était régulièrement victime d’hallucinations, il est considéré comme psychotique).
Salvador Dali écrira :
Citation:"Avant ma naissance venait de mourir un frère à moi : de méningite... et ce frère, mes parents l'adoraient. Quand je suis venu au monde, ils ont fait des choses affreuses et sublimes à la fois : ils m'ont donné le même nom que lui, Salvador. À cause de cela, j'ai vécu toute mon enfance et toute mon adolescence en portant agrippée à mon corps et à mon âme l'image de mon frère mort, donc, je n'étais pas moi" (Saint-Jarre, 1994, p. 190).
« Moi, j'ai connu la mort avant de vivre la vie... Désespérés, mon père et ma mère ne trouvèrent de consolation qu'à mon arrivée au monde. Mais leur malheur imprégnait les cellules de leur corps. Dans le ventre de ma mère, je ressentais déjà leur angoisse... elle ne m'a pas quitté. Ce frère mort dont le fantôme m'a accueilli en guise de bienvenue était, si l'on veut, le premier diable dalinien. Je le considère comme un essai de moi-même, une sorte de génie extrême. Ce n'est pas un hasard, s'il se nommait Salvador comme mon père, Salvador y Cusi, et comme moi. Il était le bien-aimé : moi, on m'aima trop. En naissant, j'ai mis mes pas dans les pas d'un mort adoré, qu'on continua d'aimer à travers moi, davantage encore peut-être ... j'ai appris à vivre en remplissant le vide de l'affection qu'on ne me portait pas vraiment ... »
Vincent Van Gogh: Il porte le prénom de son frère né et décédé jour pour jour un an avant sa naissance, schizophrène, il se tranche l’oreille et se suicide quelques mois après que son frère ait un fils qu’il prénomme Vincent.
Louis Althusser (1992, p.48) dont le prénom commémorait la mémoire du premier amour de sa mère, qu'elle ne cessa jamais d'aimer et qui mourut à la guerre disait dans les mêmes termes que ma patiente :
Citation:"En face de ma mère et hors d'elle, je me sentais toujours accablé de ne pas exister par moi-même et pour moi-même. J'ai toujours eu le sentiment qu'il y avait eu maldonne, et que ce n'était pas vraiment moi qu'elle aimait ni même regardait... Quand elle me regardait, ce n'était sans doute pas moi qu'elle voyait, mais, derrière mon dos, à l'infini d'un ciel imaginaire à jamais marqué par la mort, un autre, cet autre Louis dont je portais le nom mais que je n'étais pas... J'étais traversé par son regard, je disparaissais pour moi dans le regard qui me survolait pour rejoindre dans le lointain de la mort le visage d'un Louis qui n'était pas moi, qui ne serait jamais moi."
La patiente Madame B.
http://www.appq.com/colloques/textes/tx_david.htm
Didier Anzieu (1986), lui-même enfant de remplacement, écrit dans son livre Une peau pour les pensées : (pp. 8-9). Le même sort avait été celui de sa mère, Marguerite Anzieu alias le célèbre cas de Jacques Lacan. Anzieu dit de sa mère :
Citation:"Elle était comme une morte-vivante. Elle portait le même prénom que sa sœur morte brûlée vive. Sa dépression provient de ce rôle intenable. Elle avait différé sa dépression après la naissance de sa petite fille, ma sœur morte elle aussi. Et ma naissance réussie a réactivé la menace insupportable"
(p. 16). Aimée-Marguerite sombrera quelques années plus tard dans une psychose délirante de type paranoïaque.
Je vous met les diverses sources:
[url]http://www.psychopsy.com/mort.html [/url]
[url]
http://www.relation-ai...ription.php?id=28&cat=11[/url]
[url]http://www.appq.com/colloques/textes/tx_david.htm [/url]
http://www.sojazz.org/monk/reflections15.html
[url]
http://www.cairn.info/...logue-2003-2-page-53.htm[/url]
http://psydoc-fr.broca...ce01/Theorie/Glossaire/g03.htm
http://www.cairn.info/...ur-la-mort-2001-1-page-117.htm
http://www.sngenealogi...ts_de_remplacement_celebre.htm
http://rsmq.cam.org/filigrane/archives/syndrom.htm
Ce n'est pas beau, ce n'est pas un hommage, ce n'est pas la vie qui continue, c'est vouloir faire porter la mort à un enfant.
Je suis vraiment désolée pour cette femme, pour sa douleur, la perte de son mari qu'elle aiamait vraiment de toute évidence, mais on ne doit pas laisser faire ça par respect pour les enfants.