49 ans
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Green_eyes a écrit:
Ca ne m'étonnerait pas de savoir que pas mal d'histoires soient factices dans le but de nous "apprendre des leçons".
mais tu as tout à fait raison sur ce point ! mais je crois simplement que tu confonds l'Histoire (les grands évenements historiques, la chronologie) et les histoires qui forment notre culture et notre imaginaire collectif : là oui, la plupart de ces histoires n'existent que pour nous éduquer et nous transmettre un message, en nous les présentant comme vrai parce qu'on le tient de la grand-mère d'une personne qui a bien connu celui dont on parle dans le conte en question...
je donne un exemple : dans "la légende de la mort" d'Anatole Le Braz (j'avais fait un topic à ce sujet il y a quelques temps... c'est ici : http://www.vivelesrond...ic_3661_l%E9gende+++mort.htm), ce livre dans lequel l'ethnologue a compilé les légendes concernant les traditions en bretagne au 19e siècle, on trouve un conte qui explique pourquoi il ne faut pas trop pleurer les morts...
je vous raconte comme je m'en souviens sans vous faire la citation exacte :
une jeune femme avait perdu sa mère, et ne s'en remettait pas... elle passait son temps à pleurer et à se lamenter, priant le ciel de l'appeler bientôt pour rejoindre sa mère... elle se laissait dépérir tant son chagrin était grand, et se négligeait, négligeait ses devoirs et travaux domestiques... le prêtre (ah ah !) vient la voir et lui dit qu'elle doit se reprendre. elle dit qu'elle n'en a ni la force ni l'envie. il lui propose alors de l'accompagner la nuit de la veille de la toussaint (qui correspond à halloween dans la tradition celtique ;) ) pour regarder la procession des morts de l'année, et ainsi ellle reverra sa mère. la jeune femme accepte. le soir dit, le curé et la fille se cachent derrière le mur du cimetière et entendent des chants dans le lointain. arrivent bientôt tous les morts de l'année, on reconnait le forgeron mort d'un accident de cheval, le vieux voisin emporté par une mauvaise grippe... puis viennent les enfants portant des cierges, dans leurs jolies robes blanches de communion qui ferment la marche, mais la jeune femme ne voit pas sa mère passer... les chants s'éloignent, la lueur des cierges diparait... et c'est alors que la jeune femme apperçoit une ombre grise qui s'avance en trainant la patte, grommelant et trainant derrière elle deux énormes baquets remplis d'eau... elle reconnait sa mère et s'élance vers elle pour la serrer dans ses bras, mais la vieille lui lance un regard mauvais et lui crie : "vas-tu donc t'arreter de pleurer à la fin ??? je n'en peux plus de trainer avec moi le poids de tes larmes !!!"... de ce jour, la jeune femme arreta de pleurer et repris sa vie en sachant que la fin de son chagrin avait du libérer l'âme de sa mère...
j'ai eu la surprise de retrouver pratiquement la même histoire, avec la même structure exactement, dans les contes et légende de franche comté : cette histoire là nous explique pourquoi il ne faut pas pleurer les enfants morts... :
une jeune mère avait perdu son enfant, et ne s'en remettait pas... elle passait son temps à pleurer et à se lamenter, priant le ciel de l'appeler bientôt pour rejoindre son enfant... elle se laissait dépérir tant son chagrin était grand, et se négligeait, négligeait ses devoirs, ses travaux domestiques et le reste de sa famille, son mari et ses autres enfants... le prêtre (enconre!) vient la voir et lui dit qu'elle doit se reprendre. elle dit qu'elle n'en a ni la force ni l'envie. il lui propose alors de l'accompagner la nuit de la veille de la toussaint (qui correspond à halloween dans la tradition celtique ;) ) pour regarder la procession des morts de l'année, et ainsi ellle reverra son enfant. la jeune femme accepte. le soir dit, le curé et la femme se cachent derrière le mur du cimetière et entendent des chants dans le lointain. arrivent bientôt tous les morts de l'année, on reconnait le forgeron mort d'un accident de cheval, le vieux voisin emporté par une mauvaise grippe... puis viennent les enfants portant des cierges, dans leurs jolies robes blanches de communion qui ferment la marche, mais la jeune femme ne voit pas son enfant passer parmi les autres... les chants s'éloignent, la lueur des cierges diparait... et c'est alors que la jeune femme aperçoit une petite ombre grise qui s'avance, loin derrière les autres, et qui semble accablé de tristesse... elle reconnait son enfant et veut s'élancer vers lui pour le serrer dans ses bras, mais le curé la retient et lui dit "tu vois ton enfant, c'est ton chagrin qui l'accable et l'empêche d'être heureux au paradi de dieu avec les autres enfants"... de ce jour, la jeune femme arreta de pleurer et repris sa vie en sachant que la fin de son chagrin avait du libérer l'âme de son enfant...
alors moi je trouve ça génial... déja ce qui est marrant, c'est le mélange de christianisme et de paganisme... bref... cette histoire est faite pour éduquer les gens, pour leur expliquer qu'il ne sert à rien de pleurer les morts, qu'il ne faut pas négliger les vivants... une histoire qui avait quand même de quoi faire peur aux gens endeuillés... on sent vraiment la volonté d'éduquer les gens en leur présentant des exemples proches d'eux, genre légendes urbaines (ou plutôt rurales dans ce cas précis :lol: )
bref, je pourrais en continuer des heures, tellement ce topic me fait réfléchir... enfin tout ça pour dire que entre "Histoire" et "histoires", parle t-on vraiment de la même chose ? ;)
Ca ne m'étonnerait pas de savoir que pas mal d'histoires soient factices dans le but de nous "apprendre des leçons".
mais tu as tout à fait raison sur ce point ! mais je crois simplement que tu confonds l'Histoire (les grands évenements historiques, la chronologie) et les histoires qui forment notre culture et notre imaginaire collectif : là oui, la plupart de ces histoires n'existent que pour nous éduquer et nous transmettre un message, en nous les présentant comme vrai parce qu'on le tient de la grand-mère d'une personne qui a bien connu celui dont on parle dans le conte en question...
je donne un exemple : dans "la légende de la mort" d'Anatole Le Braz (j'avais fait un topic à ce sujet il y a quelques temps... c'est ici : http://www.vivelesrond...ic_3661_l%E9gende+++mort.htm), ce livre dans lequel l'ethnologue a compilé les légendes concernant les traditions en bretagne au 19e siècle, on trouve un conte qui explique pourquoi il ne faut pas trop pleurer les morts...
je vous raconte comme je m'en souviens sans vous faire la citation exacte :
une jeune femme avait perdu sa mère, et ne s'en remettait pas... elle passait son temps à pleurer et à se lamenter, priant le ciel de l'appeler bientôt pour rejoindre sa mère... elle se laissait dépérir tant son chagrin était grand, et se négligeait, négligeait ses devoirs et travaux domestiques... le prêtre (ah ah !) vient la voir et lui dit qu'elle doit se reprendre. elle dit qu'elle n'en a ni la force ni l'envie. il lui propose alors de l'accompagner la nuit de la veille de la toussaint (qui correspond à halloween dans la tradition celtique ;) ) pour regarder la procession des morts de l'année, et ainsi ellle reverra sa mère. la jeune femme accepte. le soir dit, le curé et la fille se cachent derrière le mur du cimetière et entendent des chants dans le lointain. arrivent bientôt tous les morts de l'année, on reconnait le forgeron mort d'un accident de cheval, le vieux voisin emporté par une mauvaise grippe... puis viennent les enfants portant des cierges, dans leurs jolies robes blanches de communion qui ferment la marche, mais la jeune femme ne voit pas sa mère passer... les chants s'éloignent, la lueur des cierges diparait... et c'est alors que la jeune femme apperçoit une ombre grise qui s'avance en trainant la patte, grommelant et trainant derrière elle deux énormes baquets remplis d'eau... elle reconnait sa mère et s'élance vers elle pour la serrer dans ses bras, mais la vieille lui lance un regard mauvais et lui crie : "vas-tu donc t'arreter de pleurer à la fin ??? je n'en peux plus de trainer avec moi le poids de tes larmes !!!"... de ce jour, la jeune femme arreta de pleurer et repris sa vie en sachant que la fin de son chagrin avait du libérer l'âme de sa mère...
j'ai eu la surprise de retrouver pratiquement la même histoire, avec la même structure exactement, dans les contes et légende de franche comté : cette histoire là nous explique pourquoi il ne faut pas pleurer les enfants morts... :
une jeune mère avait perdu son enfant, et ne s'en remettait pas... elle passait son temps à pleurer et à se lamenter, priant le ciel de l'appeler bientôt pour rejoindre son enfant... elle se laissait dépérir tant son chagrin était grand, et se négligeait, négligeait ses devoirs, ses travaux domestiques et le reste de sa famille, son mari et ses autres enfants... le prêtre (enconre!) vient la voir et lui dit qu'elle doit se reprendre. elle dit qu'elle n'en a ni la force ni l'envie. il lui propose alors de l'accompagner la nuit de la veille de la toussaint (qui correspond à halloween dans la tradition celtique ;) ) pour regarder la procession des morts de l'année, et ainsi ellle reverra son enfant. la jeune femme accepte. le soir dit, le curé et la femme se cachent derrière le mur du cimetière et entendent des chants dans le lointain. arrivent bientôt tous les morts de l'année, on reconnait le forgeron mort d'un accident de cheval, le vieux voisin emporté par une mauvaise grippe... puis viennent les enfants portant des cierges, dans leurs jolies robes blanches de communion qui ferment la marche, mais la jeune femme ne voit pas son enfant passer parmi les autres... les chants s'éloignent, la lueur des cierges diparait... et c'est alors que la jeune femme aperçoit une petite ombre grise qui s'avance, loin derrière les autres, et qui semble accablé de tristesse... elle reconnait son enfant et veut s'élancer vers lui pour le serrer dans ses bras, mais le curé la retient et lui dit "tu vois ton enfant, c'est ton chagrin qui l'accable et l'empêche d'être heureux au paradi de dieu avec les autres enfants"... de ce jour, la jeune femme arreta de pleurer et repris sa vie en sachant que la fin de son chagrin avait du libérer l'âme de son enfant...
alors moi je trouve ça génial... déja ce qui est marrant, c'est le mélange de christianisme et de paganisme... bref... cette histoire est faite pour éduquer les gens, pour leur expliquer qu'il ne sert à rien de pleurer les morts, qu'il ne faut pas négliger les vivants... une histoire qui avait quand même de quoi faire peur aux gens endeuillés... on sent vraiment la volonté d'éduquer les gens en leur présentant des exemples proches d'eux, genre légendes urbaines (ou plutôt rurales dans ce cas précis :lol: )
bref, je pourrais en continuer des heures, tellement ce topic me fait réfléchir... enfin tout ça pour dire que entre "Histoire" et "histoires", parle t-on vraiment de la même chose ? ;)