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Mes phobies et moi

38 ans 3056
Bonjour les filles !

Aujourd'hui, ça ne va pas très fort...
Pour vous faire découvrir le tableau, j'ai une vie sociale un peu "chaotique". Je m'explique :

Tout a commencé en 6ème, moi  
qui adorait l'école primaire, je détestais cordialement le collège mais j'étais comme des millions d'enfants, j'allais apprendre et c'est tout.
En 5ème, j'ai fait un séjour en cure d'amaigrissement pendant 4 mois à environ 150 kms de chez moi. J'y étais mal, surtout au début, je pleurais constamment. Au bout des 4 mois, ne tenant plus, j'ai fait un genre de mini depression : je ne mangeais plus, je ne dormais plus, j'avais l'impression que je ne maitrisais plus mon corps. Dès qu'elle a vu la mesure de mon mal être, ma mère est revenue me chercher. Même si j'étais plus qu'heureuse de retourner à la maison, c'était la première fois que je n'allais pas au bout de quelque chose. L'année de 5ème s'est terminée comme la 6ème : dans mon ancien collège où je me rendais comme tous les collégiens.
En 4ème, les absences au collège se sont faites plus nombreuses : je ne me sentais pas à ma place mais le pire fut en 3ème, j'étais très souvent absente.

En 2nde, je suis restée 15 jours au lycée, tous les soirs, je rentrais, je pleurais la soirée, allait me coucher d'épuisement, ma mère venait me réveiller et je faisais tout pour ne pas aller au lycée.
Finalement, au bout des 15 jours, je suis allée voir une psychiatre qui a diagnostiqué une phobie scolaire. S'en est suivi 3 ans de thérapie sans réels résultats. J'ai continué mes études par correspondance sans trop d'écueils jusqu'au bac.
Le bac en poche, je voulais continuer mes études et je me suis donc très logiquement inscrite à la fac mais mes vieux démons sont ressortis et j'ai du quitter la fac. Encore une fois, j'ai continué mes études en BTS par correspondance.

Durant ces deux ans, j'ai été agoraphobe au point que je ne sortais même plus chercher le courrier. Je m'en suis sortie grâce à mon médecin traitant qui a pris le temps de m'écouter et de me lancer des défis quotidiens. Je lui dois ma vie car grâce à lui, je vis enfin ma vie normalement.
Après le BTS, j'ai essayé de retourner à la fac pour faire ma licence et encore un échec.

Aujourd'hui, je suis en troisième année de licence par correspondance, j'ai fait de gros progrès par rapport à mon agoraphobie, je vais vers les autres, j'ai un travail à côté de mes études et je m'entends à merveille avec mes collègues, les gens me voient comme quelqu'un d'agréable mais il y a un problème...

Dans le cadre de mon travail, je dois faire une formation. Je me suis donc inscrite et le premier jour, c'était hier. Quand j'y suis allée, je n'étais pas stressée, pas angoissée, je me suis plutôt amusée et ai fait des connaissances avec lesquelles je me suis plutôt bien entendue. Mais pendant le stage, j'ai eu les larmes qui me sont montées aux yeux et dès que j'étais dans la voiture, j'ai fondu en larmes. je n'ai fait que pleurer pendant 2 heures et j'ai eu l'impression de retourner 8 ans en arrière, quand j'ai du quitter le lycée. J'ai aussi l'impression d'avoir fait des efforts pendant toutes ces années pour rien et que je suis une incapable, que ce problème m'empêchera d'avancer et de faire ce qui me plait. Je suis incapable d'y retourner même si j'en aurais envie et je ne connaîs pas la raison de cette incapacité.

J'ai aussi déçu mon zhom et hier, il m'a dit que ce problème pourrait nuire à notre couple, pas tout de suite mais à terme, qu'il fallait que je me fasse soigner. Je suis tout à fait d'accord avec lui même si je n'avais pas besoin qu'on me rajoute une couche.

Je suis donc dans un état d'esprit pas super. J'ai pris la décision d'aller voir un psychiatre pour enfin me guérir de mes anciens démons qui ressortent constamment et me pourrissent la vie, pour mon zhom, pour ma famille et surtout pour moi.

D'un autre côté, j'ai peur de ne pas trouver un professionnel qui pourra me soigner et de perdre mon temps comme je l'ai fait il y a quelques années.

Avez vous quelques conseils?

Je vous remercie d'avoir lu le pavé (pour ceux qui ont eu le courage de le faire).

Bonne soirée.

petitedel
P
45 ans 610
Sache déjà que tu n'es pas la seule à souffrir de ces maladies (phobie scolaires/agoraphobie).

Une thérapie avec un thérapeute qui te conviendrait (il ne faut pas hésiter à en "essayer" plusieurs. Je te conseille particulièrement l'orientation cognitivo-comportementale) pourrait effectivement t'aider.

Quant à ce qui s'est passé, le passé est le passé. Tu n'as peut être pas réussi une fois mais tu as réussi de nombreuses fois. Concentre toi sur le positif, pense à ce que tu as accompli, pas à ce qui n'a pas fonctionné. Engranger des expériences positives permet d'avancer, à chaque fois que tu réussis à sortir, à aller quelque part, profite de cette victoire sur ton passé douloureux, concentre toi sur le fait que là, sur le moment tu peux le faire, que ça marche, que tu es dehors et que tout va bien.

Chaque personne a le droit à l'échec. Pour les agoraphobes, un échec ça peut être de ne pas pouvoir sortir de chez soi et éclater en sanglot à cause de la déception, c'est difficile à comprendre pour les personnes qui ne sont pas concernées mais toi, tu te comprends et quand tu arrives à sortir pense à te féliciter, quand tu n'y arrives pas, pense à te rappeler que personne n'est parfait, que tout le monde trébuche de temps en temps. Toi aussi tu peux trébucher, accepte-le pour mieux te tourner vers l'avenir et ce que tu veux vraiment faire.

Courage.
53 ans strasbourg 6049
bon moi je suis assez en colère quand je lis que monsieur dit que ca le déçoit. c'est n'importe quoi (désolée mais ca ca me met hors de moi), l'agoraphobie ca ne se controle pas. les agoraphobes ont des gros problèmes pour sortir etc... c vraiment aps facile. c'est une peur terrible de ne pas controler l'envirronnement et des tas d'autres angoisses qui peuvent totalement te paralyser. je le sais j'ai passé 8 ans sans quasi pouvoir sortir de chez moi et mm si ca va nettement mieux, on ne guérit pas, on vit avec.

donc voilà que monsieur rajoute un stress à quelque chose qui fait déjà qu'on se sent comme une merde ca me rend furieuse. mon ex m'a humiliée comme ca et honnêtement, le premier qui me refait ca je crois que je lui en voudrait à vie....

maintenant tu sais t'es loin d'être la seule, y'a déjà des posts ici là dessus et moi je te dis le psy c la bonne démarche. n'aie pas peur, si tu vois que la personne te convient pas : change sans regrets et sans remords. j'ai choisi un psy qui parle, et surtout qui accepte de ne pas me donner de médicaments, parce que je suis totalement contre mm quand je dors pas des jours entiers.

t'en fais pas, d'autres sont passés par là, accroche toi, le chemin est long mais pas impossible.
38 ans 3056
Coucou les filles !

Tout d'abord, je vous adresse un grand merci pour vos réponses, ça fait du bien de se sentir soutenue ;)

Je viens vous donner un peu des nouvelles : je suis allée voir mon médecin généraliste qui m'a effectivement conseillé d'aller voir un psychiatre et de faire une thérapie cognitivo comportementale je crois.
On a aussi avancé dans le sens où on a trouvé un facteur commun à toutes les fois où ça a "bloqué" : le lycée, la fac, la formation représentent à chaque fois des univers où l'apprentissage est en commun. Je peux apprendre seule sans soucis et aller passer mes examens avec un peu de stress mais rien d'insurmontable, je peux travailler en contact avec des personnes et même beaucoup de personnes (j'ai assuré des visites guidées dans un château) donc, l'agoraphobie que j'ai fait semble être soignée mais le problème se situe ailleurs, il faudra s'atteler à trouver la solution avec la psychiatre même si le délai avant le premier rendez-vous est assez long (mois de février).

PrudenceN, je vais essayer d'appliquer tes conseils et me revaloriser un petit peu car effectivement, je vis pas vraiment bien d'avoir du quitter la formation.

louis_cyfer, merci aussi de me parler de ton expérience. Pour répondre sur le monsieur, je suis tout à fait d'accord avec toi sur le fait qu'il n'avait pas besoin de dire ça mais sans le défendre, je dois préciser qu'il ne comprend pas trop le pourquoi du comment, il n'est pas habitué à être confronté à ce genre de situation et il veut me pousser car il souhaite que j'aie un boulot qui me plaise et que ce problème ne me mette pas des bâtons dans les roues. D'ailleurs, il disait que sa pourrait nuire à notre relation dans le sens où si je dois aller le rejoindre à Paris, je serai confrontée constamment à la foule et il a peur que je ne puisse pas encaisser et vivre ma vie "normalement".
Après, j'avoue qu'il est assez maladroit dans ses paroles mais il ne pense pas forcément à mal.

Comme toi, j'espère que je ne serai pas obligée de prendre des médicaments car je suis contre aussi mais bon, on verra bien...

En tout cas, encore un grand merci pour vos réponses !

petitedel
P
45 ans 610
Courage, tu nous tiens un peu au courant?
49 ans Dans des lieux infestés de serpents 137
Voici un lien que tu pourra faire lire à ton homme !
ça pourra peut-être l'aider à t'aider et à mieux comprendre. ;)

http://www.deploie-tes...es.org/doc/partenaire_info.php

Courage à toi.
38 ans 3056
Oui, oui, je vous tiendrai au courant ;)

Merci beaucoup.
38 ans 3056
Coucou à tous !!!

Je viens vous donner quelques nouvelles.

Je ne suis encore pas allée voir le psychiatre (rendez-vous le 12 février) mais il y a quand même du "nouveau".

Une formation est organisée par mon employeur la deuxième semaine de février et mon patron a accepté d'aménager les horaires pour que ça puisse me convenir mieux. La formation se fait à une quarantaine/cinquantaine de kilomètres de chez moi et outre le fait qu'on va avoir des horaires de dingue (soit disant 8h-22h), ça serait génial mais voilà, j'ai peur de ne pas réussir à faire la formation, que ça fasse comme la première fois.

En plus, je m'en veux énormément car je m'aperçois que tout le monde fait de gros efforts pour que je puisse faire ma formation dans les meilleures conditions et que je bloque encore...

J'ai pensé dormir sur place pour ne pas avoir le stress et la fatigue des trajets mais aussi bien cette option que celle de rentrer chez moi le soir m'angoisse...

A chaque fois que j'y pense, je suis en pleurs et je culpabilise beaucoup par rapport à ces gens qui font des efforts pour moi.

Je suis vraiment perdue quoi...

Voilà pour les nouvelles...

Bonne soirée à vous tous.
53 ans strasbourg 6049
ben faut pas culpabiliser c normal ce que tu ressens... se retrouver d'un coup comme ca loin de la maison, devoir y rester tout ca c pas facile pour quelqu'un qui a ce type de phobies. alors voilà faut faire au mieux et essaye de pas trop t'en faire... par avance :) (je sais ce que c je me suis encore fait engueulée parce que je dors pas par "angoisse stupide")
38 ans 3056
Merci de ta réponse louis_cyfer !

On est un peu dans le même bateau nous deux... Ces phobies nous gâchent la vie quoi...

Pour l'instant, je laisse faire le temps mais ce n'est pas évident... vivement que j'aille voir la psychiatre, je compte beaucoup là dessus.

Encore merci à toi et bonne journée.
38 ans 3056
Coucou à tous !

Comme promis, je viens vous donner des nouvelles par rapport à mes phobies.

Je suis allée voir la psychiatre pour mon premier rendez-vous le 12 février donc. Je suis tombée sur un docteur un peu excentrique comme je les aime :lol:

Elle ne comprend pas trop dans le sens où je suis un cas "atypique" selon elle car je n'ai pas de réelles crises d'angoisses et pas de symptômes physiques tels que maux de ventre, envie de vomir, besoin de partir au plus vite. Je lui ai expliqué que j'avais envie de pleurer et qu'une fois que je n'étais plus dans le contexte, je pleurais à chaudes larmes. En définitive, elle m'a expliqué que le prochain rendez-vous consisterait pour elle à bien comprendre mon problème, ensuite, elle me donnera un livre à lire et je devrai noter si je fais des liens avec ma vie puis elle me mettra dans des situations pour faire agir la "phobie" afin que je puisse la maitriser par la respiration.

Elle m'a aussi dit que je souffrais d'un manque de confiance en moi (ce dont je n'avais pas conscience) et qu'on devait se focaliser sur une seule chose à la fois (moi qui voulait travailler sur la rupture avec mon ex et sur certains "T.O.C", ben ça sera pour plus tard... :roll: )

Voilà pour les nouvelles ;)
P
45 ans 610
ça à l'air bien.

Courage.
38 ans 3056
Merci à toi ;) .
42 ans On my black cloud in a white heaven 7469
Je me permets d'intervenir car ce tu vis fais écho à ce que j'ai vécu.

J'étais phobique sociale de 12 à 17-18 ans .... Je ne pouvais qu'aller en cours. J'allais en cours et le reste du temps, j'étais chez moi. Les seules fois où je sortais c'était avec mes parents ou seule pour promener mon chien ...
Le reste : médecin, repas de famille, etc engendrait des crises d'angoisses. Je n'ai pas eu d'adolescence.

Pendant toute cette période, j'ai refusé d'aller voir un psy et mes parents comprenaient pas ce qui m'arrivait. C'est à 17 ans que le traitement antidépresseur qu'on m'a prescrit qui m'a libéré pour avoir une vie normale. Bon aujourd'hui, j'ai des "séquelles" on va dire mais j'essaie de pas me laisser bouffer. Je vois une psy pour des choses qui doivent être liées mais bref.

Je voulais juste t'apporter mon soutien, te dire que tu n'es pas folle ou capricieuse et surtout que tu es maître de toi même. Tu y arriveras, sois en convaincue :D
52 ans Lorraine 4326
Merci de nous raconter ton parcours Petitedel, ca m'interesse particulierement , etant aussi concernée
B I U