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E. Badinter sur l'actuel recul de la condition féminine

39 ans 2879
J'ai l'impression quand à moi qu'on pousse la femme dans deux directions opposées tout à la fois. Elles doivent être des mères parfaites, et selon le lobby actuel ça signifie  
être très présente, allaiter, éveiller son enfant etc et de l'autre côté ne pas être au foyer.

La grande culpabilisation des femmes qui veulent travailler et sont fatalement moins disponibles pour leurs enfants, ce qui signifierait "mauvaise mère" ( je ne suis d'ailleurs pas du tout d'accord : ma mère me mettait au centre de loisirs et j'adorais ça, elle m'a nourrie au biberon -avec mon père d'ailleurs- et je n'en ai retiré aucun traumatisme je crois ^^) est forte en effet.

Mais d'un autre côté on voit la femme au foyer comme une femme forcément soumise, victime inconsciente d'un homme rétrograde qui la maintiens hors société et sous sa coupe financière.
Et là je dis non aussi. On peut très bien vouloir ce fonctionnement en couple où l'un amène l'argent et l'autre s'occupe des tâches à faire dans le foyer.
Pourquoi est il de mauvais ton de fonctionner "en couple" et non forcément individuellement ?

Bref, deux situations où la femme est vue d'un mauvais oeil, soupçonneux : mauvaise mère ou sous-femme, faites votre choix !
M
44 ans Belgique 1926
Cette discussion me fait penser à ma BM,...

Pour qui c'était inconcevable que je sois au foyer, dans le sens que je devais rammener ma part de pognon, pour assurer un niveau de vie "acceptable" à son petit fils...et à son fils aussi...

Mais qui d'un autre coté, quand je lui explique que l'école de notre village offre un service de "garderie" après l'école, me remballe un "mais il ne va pas passer sa vie à la garderie..."

Sauf que moi, à 15H30, il me reste encore 1h30 à bosser, plus le retour...
40 ans Niort, Deux-Sèvres 3657
On en a déjà parlé avec mon mari et il est clair pour l'un comme pour l'autre qu'il ne faut pas qu'un de nous arrête de travailler pour élever les enfants. Sa mère l'a fait et aujourd'hui, ça fait 15 ans qu'elle veut partir mais ne peut pas car elle a rompu trop longtemps avec le monde du travail et qu'elle a plus de 50 ans. Nous on veut éviter qu'en cas de divorce, un se retrouve le bec dans l'eau financièrement.

Après, si on se met à culpabiliser celles qui n'allaitent pas, on peu le faire pour celles qui n'ont pas d'enfants et on mettra les stériles et les femmes dont le lait n'est pas "bon" dans un panier avec écrit "pestiférées" dessus lol. Je dis ça en plaisantant mais j'ai connu ça : ma mère ne pouvait pas allaiter ni pour moi ni pour mon frère (on ne digérait pas son lait et elle en avait trop peu) et elle a eu droit à des reflexions très vexantes à cause de ça.
42 ans 4907
MaryMorgane a écrit:
On en a déjà parlé avec mon mari et il est clair pour l'un comme pour l'autre qu'il ne faut pas qu'un de nous arrête de travailler pour élever les enfants. Sa mère l'a fait et aujourd'hui, ça fait 15 ans qu'elle veut partir mais ne peut pas car elle a rompu trop longtemps avec le monde du travail et qu'elle a plus de 50 ans. Nous on veut éviter qu'en cas de divorce, un se retrouve le bec dans l'eau financièrement.

Après, si on se met à culpabiliser celles qui n'allaitent pas, on peu le faire pour celles qui n'ont pas d'enfants et on mettra les stériles et les femmes dont le lait n'est pas "bon" dans un panier avec écrit "pestiférées" dessus lol. Je dis ça en plaisantant mais j'ai connu ça : ma mère ne pouvait pas allaiter ni pour moi ni pour mon frère (on ne digérait pas son lait et elle en avait trop peu) et elle a eu droit à des reflexions très vexantes à cause de ça.


Vous aviez probablement des intolérances de nourrisson mais ce n'était pas connu à l'époque. Il aurait fallu qu'elle ne mange pas d'aliments allergènes, dont principalement les produits laitiers de vaches. Puis il y a plein de techniques et compléments pour augmenter la production de lait. Quand on y tient. Mais la recherche dans le domaine n'était pas très forte il y a 20 ans et les femmes se voyaient dire que leur lait n'était pas assez nourrissant, etc. Ce qui les culpabilisait. Alors que les femmes dénutries on un lait tout aussi nourrissant.
40 ans Niort, Deux-Sèvres 3657
Ben mon frère c'était y'a 14 ans, moi 25. Pour autant, mon père ayant encore des vaches laitières à l'époque, il m'apportait mon biberon tout frais sorti du pie de la vache et ça m'a plutôt bien réussi :D
V
74 ans 5070
J'ai revu mme badinter sur france 5 ce soir, elle était pas très contente de l'interprétation et des raccourcis faits sur son livre et ses paroles, donc ce que j'en ai compris c'est que ce qu'elle dénonce c'est de ne pas laisser le choix aux femmes, la culpabilisation faite ... Et les inégalités hommes/femmes qui sont encore là, et les écarts qui se creusent encore.

En tout cas pour ma part je crois que j'ai bien compris ce qu'elle voulait dire et au final sur ce que j'ai entendu je partage son avis.
42 ans 4907
nature a écrit:
J'ai revu mme badinter sur france 5 ce soir, elle était pas très contente de l'interprétation et des raccourcis faits sur son livre et ses paroles, donc ce que j'en ai compris c'est que ce qu'elle dénonce c'est de ne pas laisser le choix aux femmes, la culpabilisation faite ... Et les inégalités hommes/femmes qui sont encore là, et les écarts qui se creusent encore.

En tout cas pour ma part je crois que j'ai bien compris ce qu'elle voulait dire et au final sur ce que j'ai entendu je partage son avis.


Si c'est dans ce sens là qu'elle l'a dit tant mieux.

Ne pas culpabiliser les femmes qui allaitent ou celle qui n'allaitent pas. Ne pas culpabiliser celles qui travaillent ou celles qui restent à la maison, etc. Qui peut être en désaccord avec ça ?

C'est comme dire ne pas culpabiliser les femmes rondes qui font des enfants ;) (et ça il y en a encore beaucoup selon le forum maman ronde) et leur faire peur avec les histoires de bébés macrosomes.
C
53 ans 1965
En fin de compte ce que dit Badinter ou x ou y, je m'en fiche. A ce niveau là, personne n'est en droit de proposer une attente de la part des femmes, de chaque femme. On est toutes différentes, on a toutes des attentes différentes et des partenaires de vie différents.

La chose qui actuellement me trouble le plus c'est les justifications que les femmes doivent faire... peu importe le choix fait. Avoir un enfant, ne pas en avoir, être maman au foyer, ne pas l'être, donner le sein, ne pas le faire... C'est du choix de chacun, de chaque couple. Et quand je dis couple, je veux remettre en place le rôle du papa qui, dans cette discussion, est complètement annihilée. Le père disparait souvent dans les propos.

Une autre chose qui me trouble, c'est comme déjà dit ici, les idéaux de vie. Cette maudite conception du bonheur, cette recherche du bonheur de NOTRE société qui nous pousse à être malheureux quoi que nous fassions. Une femme qui dévoue sa vie à sa carrière ne peut être heureuse car elle doit se sentir coupable de ne pas avoir assisté assez à l'éducation de son enfant. Une femme au foyer doit se sentir coupable de ne pas avoir cette vie de working woman. Nous devons emmerder les mauvais idéaux, l'idée de perfection, l'idée que si nous faisons un choix, cela nous marque à vie d'un défaut quelconque... Nous ne sommes pas parfaits et nous ne devons pas le vouloir. Ainsi, nous ne devons pas écouter Badinter, x ou y, mais suivre notre conscience, notre coeur... Simplement arrêter de se poser un milliard de question en ce qui concerne les enfants et les conséquences d'en avoir dans nos vies.

Peu importe la situation de base, l'allaitement, le travail mis de coté ou non, l'important est de faire de son mieux pour aider "nos" enfants à être bien dans ce monde. Si l'amour est présent, si le meilleur confort possible à donner selon la situation donnée a été donné, si le désir de fournir une bonne éducation, un bon foyer... si tout cela est présent, alors peu importe comment ça s'est passé, s'il y a eu des hauts et des bas, si il y a eu absences du père, de la mère, séparation ou non...

Moi je pense qu'il faut parfois relativiser. Outre le besoin d'être femme sans rentrer dans un shéma (ce que je pense primordial), il faut dédramatiser quand il n'y a pas de quoi dramatiser.
42 ans 4907
Tout à fait d'accord avec tout ce que tu as dit cornflakegirl.
B I U