Alors de mon côté... j'ai toujours su que je me ferais tatouer, depuis qu'un jour, sur une plage, j'ai vu un mec tatoué des pieds à la tête, on aurait dit un BD vivante... j'ai dit à ma mère en le montrant du doigt "moi aussi, un jour je serai comme ça" et elle a levée les yeux au ciel genre "ça commence les conneries"... :lol: J'avais 7 ans...
L'idée est toujours restée en moi, je n'en parlais pas, mais je savais qu'une fois adulte, je le ferais, pas sur un coup de tête, qu'il fallait que je "rencontre" le motif qui m'apparaitrait comme une évidence... ça a pris quelques années après ma majorité, j'y pensais beaucoup, je ne vais pas dire jour et nuit, mais je lisais plein de revues, j'allais voir travailler des tatoueurs, etc...
Dans mon entourage, mon homme de l'époque était contre, car lui était constellé de grains de beauté, et rêvait d'une peau "parfaite" (c'est à dire vierge de "défauts") comme la mienne... et j'entendais aussi souvent "tu vas regretter", "c'est moche, ça fait biker", bref... Quand je l'ai fait, ma mère en a été blessée (d'ailleurs je ne lui en avais pas trop parlé, parce que je devais appréhender sa réaction), et elle m'a dit que j'avais abimé ce qu'elle avait fait (c'est à dire moi :lol: ), mais quand elle a vu mon tatouage (le premier), elle m'a dit "je ne peux même pas dire que c'est moche"... Par la suite il y en a eu beaucoup d'autres (j'en ai 10 en tout) et il n'y en a qu'un qu'elle n'aime pas (une tête de taureau gaulois stylisée, à l'arrière du mollet)...
Mon choix s'est porté vers des motifs ethno, intemporels, qui me correspondent bien (et toujours autant, 15 ans après mon premier)... Et que du noir, pas de couleur, quelque chose de brut. J'ai beaucoup aimé visuellement le new school, sur les autres, ça ne me correspondrait pas, "dans ma peau".
Je les ai longtemps cachés à ma famille, premier tatoo à 21 ans, j'ai fait en sorte que mes grand-parents, mes oncles et tantes ne les voient pas (j'avais pas envie d'avoir des réflexions et prises de tête, déjà que je passais pour la marginale de la famille :lol:)... 4 ans plus tard (et 5 tatouages), à l'enterrement de ma grand-mère, j'ai décidé que c'était la dernière fois que je les cachais pour ma famille... ma famille les a vu, mais n'a prudemment rien dit... y a jamais eu trop de discussions à ce sujet...
J'ai fait les 10 entre 1996 et 2003. Parfois j'ai envie d'y retourner, mais d'une part il ne me reste plus tellement d'endroits à tatouer :mrgreen:, mais la "nécessité" ne s'en fait plus sentir... un jour peut-être, mais pour le moment, ce n'est pas d'actualité.
Mes tatouages font partie de moi, je ne les regrette pas, même si dans certaines situations professionnelles, je dois déployer des trésors d'ingéniosité pour dissimuler certains d'entre eux... La plupart sont cachés facilement (dans le haut du dos et au genou), mais ceux que j'ai en haut de la poitrine et surtout sur les pieds, chevilles et mollets sont plus compliqués à dissimuler, surtout en vivant dans le sud... en ce moment ça, je travaille avec une vieille dame, qui est assez "vieille france" dirons nous, elle se demande pourquoi je garde mon foulard en toutes circonstances, chez elle, alors que c'est surchauffé... :mrgreen: Pour cet été, il va bien falloir que je me décide à lui en montrer un ou deux, ou alors je vais bosser chez elle en pantalon et chaussures fermées, et t shirts à col ras...
Quand j'ai fait un peu de vente aussi, je devais mettre des collants opaques (je devais être en tailleur jupe, c'était dans les pompes funèbres), en été, le truc chiant...
Ce n'est pas la question de ne pas assumer, je les assume, mais c'est quelque chose de perso, que j'estime ne pas avoir à "jeter au visage" des gens que je rencontre (c'est mon point de vue).... mais ça dépend aussi du milieu dans lequel tu travailles, de là où tu vis, etc... Par exemple, je ne me serais pas vu aller à un entretien d'embauche tout tatouages dehors... de même que j'enlevais certains de mes percings (ceux du visage), je dissimule mes tatouages car je préfère éviter les préjugés, d'autant que ça ne me demande pas trop d'efforts...
Donc je ne les regrette pas, même si parfois ils posent problème, ils font partie de moi et j'avais fait ce choix de pouvoir les dissimuler relativement facilement... Par exemple, j'aurais aimé me faire tatouer un avant bras, j'ai d'ailleurs un motif gaulois tout prêt :mrgreen: mais je me l'interdis, car socialement, je trouve ça too much à gérer... de même que dans le cou, ou sur les mains, même si il y a des choses vraiment chouettes...
C'est le seul truc que j'ai envie de te dire, Cute... réfléchis bien au fait qu'il y a parfois des circonstances où c'est compliqué, quand on porte des grosses pièces bien voyantes, il faut y penser, pour justement ne pas regretter... En même temps, on a le droit aussi de regretter un jour, ce n'est pas se renier, c'est juste évoluer... c'est justement en imaginant regretter un jour que tu feras peut-être un choix plus raisonnable quand à la taille, l'emplacement, que sais-je... genre la moitié du visage en étoiles, c'est no way... :lol:
Prends ton temps, trouve le bon tatoueur, c'est pas urgent, c'est pas une rage de dents, mais je te sais très réfléchie, donc je ne m'inquiète pas à ce sujet... Ce que pense ton entourage, ça les regarde... c'est ton corps, et ton propre chemin... :kiss: