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Je vais mal, besoin d'aide et de conseils pour m'en sortir.

38 ans 4879
Voila ce que j’écris ici est très personnel mais j’ai, je pense, besoin d’avis de personnes qui auraient vécu la même chose que moi (ou du moins des éléments similaires)  
et auraient réussi à en sortir.
Je vais mal.
J’ai eu une enfance pas facile, un père pervers narcissique qui n’a eu de cesse de m’humilier, me dire que je ne valais rien, qu eje n’arriverai à rien, que je n’étais rien, plus qui le lendemain me demandait avec un grand sourire aux lèvres « eh bien ma chérie tu fais une drôle de tête ça ne va pas ? tu peux m’en parler tu sais ». Un père qui a détruit ma mère (elle a fait une TS alors que je n’avais que 3 ans) et en a fait une femme anxieuse, pessimiste, aigrie.

J’ai toujours, au dela de ça, été jugée sur mon poids. Mon père (qui pèse à ce jour pas loin de 130kg) m’a toujours énormément persécutée la dessus, me poussant aux régimes hyper protéinés, m’accusant de n’avoir aucune volonté « car lui arrivait à perdre 30 kg en 3 mois » et que « quand on veut on peut ». Ma mère ne jure que par la minceur m’a toujours fait de petites réflexions sur mon physique allant du « t’as pas un peu grossi » au « ah non mais là il faut vraiment faire quelque chose ça peut plus continuer » …encore récemment et pour mon bien elle me disait qu’il faudrait envisager des séances de drainage lymphatique (genre 800 euros les 10 séances) alors que même si mon père a de l’argent elle n’en voit pas la couleur et moi non plus…et c’est pas avec mes ptits salaires par ci par la que je vais pourvoir me les payer. Au dela de ça, les amis de mes parents, la famille se sont toujours inquiétés de mon poids…dernière réflexion de ma grand-mère « ah ben dis donc ça te va tellement mieux comme ça plus mince , parce qu’avant hein… »… Puis les moqueries à l’école, ça on l’a toutes connu.

A l’heure actuelle je souffre de différents symptômes : dépression, tendances agoraphobiques (trouble de la personnalité évitante) , dépendance affective.
Pour synthétiser, j’ai excessivement peur du regard que posent les gens sur moi, je suis incapable d’une quelconque spontanéité, lorsque je sors je deviens soit hyper hautaine (genre je regarde tout le monde comme si c’était de la merde) soit complètement renfermée (du style à me mettre à dessiner lors d’une soirée entre amis au bar). Je n’ai aucune confiance en moi ce qui bloque complètement, au dela de toute vie sociale, toute vie professionnelle. J’ai fait un bts en graphisme que j’ai réussi avec mention ce qui ne me sert strictement à rien puisque je suis incapable de me vendre pour trouver du travail ou même de croire en mon propre travail. Je suis incapable d’envisager de reprendre des études (tout en sachant au fond de moi que j’ai les compétences pour faire des études longues), je vivote de petits boulots ou on me me garde pas car trop lente, pas d’esprit d’initiative, trop sensible ou risquant de se faire marcher sur les pieds (contact avec le public).

Et au dela de ça je n’ai envie de rien. Strictement rien.
J’ai compris avec ma psy que je n’arrivais pas à vivre pour moi. Cela expliquant pourquoi j’ai un besoin total d’être toujours en couple, afin de pouvoir vivre. Seule je ne fais rien, je n’ai envie de rien, et en plus j’en souffre. En couple c’est pareil mais comme l’autre prend les descisions je parviens à vivre un peu, par procuration.
Je viens de me faire quitter par un homme que j’aime entre autre parce que « je n’ai aucune joue de vivre, jamais le sourire, jamais d’envies, en bref parce que je suis morte ». Cette relation m’a fait beaucoup de mal car nos deux caractères étaient difficilement conciliables mais je me sens totalement incapable de ne pas le supplier de se remettre avec moi. Je n’arrive pas à m’imaginer à nouveau seule, chez mes parents, me levant à 15h et me couchant à 5h du matin, bloquée devant mon écran d’ordinateur, ne sortant plus, ne communiquant plus « normalement ».
Aujourd’hui je n’en peux plus de cette situation.
Je ne veux plus subir ma vie, souffrir sans savoir pourquoi, me voir crier de l’intérieur d’une enveloppe corporelle qui ne réagit plus, prisonnière de mes propres peurs.
Je veux m’amuser, rire, reprendre contact avec mes amis, sortir et en profiter, éprouver du plaisir à communiquer, à ressentir, à vivre…je veux vivre. Mais je ne sais pas comment. Et ma souffrance en est d’autant plus insupportable.

Alors voila je sais qu’ici il y a toujours une ou des oreilles attentives au mal être des autres. Je sais qu’il y a beaucoup de gens qui souffrent ou ont souffert, de dépression, d’angoisses, du jugement des autres, peut être de dépendance affective…de tout ce qui me bloque dans ma vie. Et je pense que certains ont réussi à en sortir.

J’aimerai des témoignages positifs pour me dire qu’on peu sortir de la, des idées, des choses que vous avez testées pour résoudre certains de ces problêmes…

Je sais que tout cela est un peu fouilli et merci d’avoir lu jusqu’au bout mais si je peux avoir quelques réponses me donnant des pistes, une idées de par ou commencer pour peu à peu sortir du trou ce serait génial.

Bisous à tous et toutes 
S
89 ans 4951
tout d'abord ilune :kiss: pour ta peine.

Quand je te lis je me dis que tu as déjà fait un gros gros boulot par rapport à d'autres personnes que j'ai pu rencontrer ou lire. A 23 ans je te félicite.

Tu as déjà identifié plein de choses avec ta psy. Ou en es-tu dans ton parcours psy ? cela fait longtemps que tu as découvert tout cela, ou alors les prises de consciences sont récentes ? as-tu l'impression de ne plus avancer ?

Je te pose ces questions car personnellement dans ma thérapie j'ai avancé en plusieurs étapes et quelques fois il m'a fallu des pauses pour laisser bien assimiler tout cela.

Pour ce qui est de mon vécu, j'ai enfin fait la paix avec mon passé, j'ai aussi vécu des choses difficiles mais elles ne me tirent plus vers le bas.

Je ne sais si tu connais le psychiatre borix cyrulnik. Il a mis au point la méthode de résilience (c'est à dire renaître malgré les traumatismes). Ce n'est pas cette thérapie que j'ai suivi mais je l'avais vu dans un documentaire et il expliquait qu'on peut se remettre de tout traumatisme. Il faut parler, reconnaître son traumatisme et décider que zut, qu'on a le droit d'aller bien malgré cela et d'avoir une chouette vie. (je raccourci un peu)

Cette idée a fait du chemin en moi pendant des années. Dans le fond c'était donc possible d'avoir vécu certaines choses et de ne pas en souffrir toute sa vie. Je suis convaincue que cette petite phrase a fait gentiment son chemin en moi. Honnêtement à ton âge je n'étais pas bien du tout dans ma vie, je n'avais aucun but et je n'avais pas de plaisir à vivre, j'étais à la recherche de modèles qui ne me correspondait pas. Ce qui m' aidé au départ c'est de me sortir de mon isolement, j'ai été plus vers les autres, j'adorais donjon et drageons et le théâtre je me suis poussée à rencontrer des gens de ce monde là et j'ai commencé à trouver une petite place. En plus j'ai rencontré mon homme dans ce milieu ou je me sentais bien.

Ce que je ressens quand je te lis c'est que tu n'es pas loin d'avancer mais que peut-être tu mets la barre trop haut. Essaie de chercher une seule chose que tu aimes et cherche ce que tu pourrais faire en fonction de cela. A toi de voir ou tu en es dans ta démarche psy, mais elle n'est pas terminée peut-être. Tu connais les raisons tu peux essayer une thérapie comportementale ? J'en sais rien, je te donne juste des idées comme cela.

T'es pas loin ilune, t'es pas loin, tu as envie de changer je le sens, mais les changements ne se font pas d'un coup, mais il suffit de petites choses, mises avec des petites choses, du bonheur.

Quand j'étais en dépression, m'a psy me disait de me concentrer sur la recherche d'une seule chose qui me ferait plaisir dans la journée (quand on est en dépression, c'est super dur à trouver), pierre par pierre tu construis l'édifice et un jour tu te rends compte ben qu'en fait tu n'as plus envie d'aller mal, que de vivre des petites choses sympa cela en vaut la peine et autant la spiralle du négatif tire vers le bas, le contraire est tout aussi vrai.

Courage Ilune
58 ans le pays de Cocagne bien sur 4169
père pervers narcissique aussi
qui m'a aussi bassiné avec "quand on veut on peut" sauf que ma mère a pu faire contrepouvoir et m'a toujours poussé à faire de mon mieux et à ne pas avoir de regrets
comment je m'en suis sorti? je ne sais pas... c'est tout un ensemble dont une chose importante a été pour moi de savoir très tot que le comportement de mon père était pervers, enfin petite je ne mettais pas ce mot dessus mais je comprenais que certaines réactions de mon père n'était pas normale

est ce que tu continues à dessiner pour toi? cela peut t'aider, il te fait garder un espace ou tu réussis indépendamment de ta famille et surtout de son regard à lui
P
40 ans Nice 21965
jte conseille de lire ca c'est karen qui m'en a parlé et je suis tentée d'aller le voir http://etre-humain.net/psychotherapie/
68 ans nice 3117
alors un psychothérapeute qui pratique par téléphone (hormis les psys d'urgence psychiatrique), et par web-cam , la je pars en courant - et pourtant les psy j'ai pratiqué plus de 10 ans -

par ailleurs la PNL , il y a le pire et le moyen - lorsque on voit que avec un stage de 10 jours on peut afficher PNL sur sa plaque -

j'ai fréquenté 3 ans , un forum psy de personnes en souffrances diverses d'origine psy , et la PNL n'avait pas la cote !
68 ans nice 3117
Je précise que c'est juste une opinion , expérience personnelle !
38 ans 4879
Merci à toutes pour vos réponses :)

@princessezelda: J'ai commencé mon parcours psy depuis 2 mois, autant dire depuis rien du tout...effectivement j'ai en revanche énormément travaillé sur moi ces dernières années...j'aime bien me regarder le nombril faut croire ^^

La plupart des choses dont je parle j'en ai conscience depuis longtemps mais en réfléchissant à tout ce que tu me dis sur le parcours psy je me rends compte que si j'ai l'impression que tout devient plus difficile depuis deux mois, que je prends pleinement conscience d'à quel point je vais mal tout cela n'est sans doute pas étranger à ma psychothérapie...c'est fou mais je sens en moi également une envie de vraiment changer qui elle est toute neuve, comme un petit rayon de soleil à traver la brume.
Je me dis que si , je peux appeler des gens, voir les choses plus positivement...j'envisage le fait que non, je ne vais pas forcément replonger et recommencer à passer les journées devant mon ordi...j'envisage de recommencer à vivre.

Sinon j'adore Boris Cyrulnik (ma mère aussi comme quoi ^^) mais je ne connais que très peu donc il faudrait que je me plonge vraiment dans ses écrits (vais en parler avec ma psy tiens ^^)... Pour ce qui est de mettre la barre trop haut oui, c'est une évidence, je ne supporte pas l'à moitié, l'imperfection, je suis toujours en quête de la chose bien faite, surtout quand ç ame concerne, je suis une espèce de maniaque de l'existance en fait :p (ce qui explique sans doute en partie le fait que je n'arrive pas à lacher prise, à être spontanée etc...)

La j'ai pris une grande descisions (que j'aurais pas pu prendre y'a deux mois je pense) : reprendre l'équitation.
Ce sport m'avait fait énormément de bien à l'époque ou je pratiquais, sur beaucoup de plans: émotionnel, relationnel, angoisses etc...et j'ai décidé que voila c'était pas parce que j'avais pas un CDI, un revenu régulier etc que je pouvais pas m'y relancer, alors j'ai mis 500 euros de mon dernier salaire de côté (l'avantage, faut bien qu'il y en ait, de vivre encore chez papa-_maman) et j'ai de quoi payer mes cours jusqu'à la fin de l'année...rien que d'y penser ça me fait un bien fou, je vais m'inscrire mercredi et j'aurais comme ça une activité régulière et rien que pour moi...je suis supoer heureuse.

En tout cas merci énormément pour ton message qui me fait encore plus prendre conscience que oui, je suis pas loin :)

@cocagne: Ah toi aussi :s, je suis désolée, je sais à quel point c'est dur pour un enfant de subir ça (et pour n'importe qui d'ailleurs)... J'ai pris conscience à mon adolescence qu'il avait vraiment un problême, qu'il mentait, qu'il écoutait aux portes, bref qu'il était pas normal...mais entre remarquer et accepter que son père n'est pas quelqu'un de "bien" il y a un monde...cette prise de conscience date d'il y a 3 ans à peu près....

Pour le dessin non, j'avouen, je ne dessine presque plus, cet échec dans l'univers du graphisme a remis beaucoup de choses en question et complètement gaché mon envie de dessiner...non pas que je me trouve nulle ou quoi, je n'ai juste plus envie...mais je pense que la dépression joue aussi un grand rôle dans cette perte d'anvie. mIantenant quand je vais mal j'écris, ici, ailleurs, pour moi, des textes, des mails...ça me permet d'extérioriser...un peu :)
Lui n'a jamais posé un regard sur mon travail artistique de toute manière, je pense que ça ne l'intéresse pas, de toute façon pour lui dessiner ce n'est pas un boulot ^^....
S
89 ans 4951
Ilune quelle bonne décision tu as prise pour l'équitation :D , faire quelque chose qui nous apporte de plaisir est le premier pas vers la guérison et il est des fois difficile à franchir! Je suis contente que tu l'ais réussi.

Le chemin est long et des fois on régresse, on perd l'espoir on doute, mais on y arrive finalement. Il faut y croire, mais en lisant ton message qui parle de la petite lueur que tu entrevois, je pense que tu y arriveras.

Reviens nous donner de tes nouvelles et je suis à disposition si tu veux parler en mp :kiss:
38 ans 4879
princessezelda a écrit:


Reviens nous donner de tes nouvelles et je suis à disposition si tu veux parler en mp :kiss:


Merci ma belle je n'y manquerai pas :)
58 ans le pays de Cocagne bien sur 4169
je te parlais du dessin parce que je te savais graphiste mais l'équitation est une bonne idée
ce qui est important c'est que ce soit quelque chose à toi, pour toi et qui te nourris et te rend heureuse

je te comprend parfaitement tu sais, ce ne sont que des remarques anodines à la suite qui en elle même ne sont pas forcément méchantes mais qui, répétées les unes après les autres, aboutissent à une perte de confiance totale, c'est pour ça que les étrangers à la famille ont du mal à comprendre aussi le coté destructeur et pervers de ces personnages, en société ils sont en général si bien, si serviable... alors que la famille est la seule à voir le coté noir et à en être victime souvent
38 ans 4879
Cocagne a écrit:
c'est pour ça que les étrangers à la famille ont du mal à comprendre aussi le coté destructeur et pervers de ces personnages, en société ils sont en général si bien, si serviable... alors que la famille est la seule à voir le coté noir et à en être victime souvent


Ah ça je ne te le fais pas dire...combien de fois j'ai entendu "mais arrêtes il est sympa ton père" bla bla bla...sauf quand mes amies venaient chez moi et que mon père s'amusait à me provoquer et m'humilier pour pouvoir finir par me dire de me casser dans ma chambre (sympa quand t'as une amie à la maison)...
Mais les gens ne peuvent pas comprendre...les pervers narcissiques sont tellement machiavéliques...des gens tellement sympa à l'extérieur que tu passes forcément poyr une affabulatrice ou une femme aigrie si tu vas raconter ce que tu subis... :cry:
58 ans le pays de Cocagne bien sur 4169
c'est aussi ça qui rend le fait que ce soit ton père difficile à vivre c'est très duel, l'apparence d'un père idéal à l'extérieur et quelqu'un de tres négatif dans la famille alors lequel est le vrai? et a-t-on le droit de le hair pour le mal qu'il nous fait?
d'un coté c'est notre père... et de l'autre un être finalement très imparfait et très fragile au fond mais dont nous devons nous protéger à tout prix :kiss:
B I U
☺