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dyspraxie

48 ans monteux (84) 1358
je ne sais pas s'il y a déjà un post sur ce sujet, mais j'avoue étre en crise de temps pour tout lire
donc j'ouvvre ce post pour recueillir les  
t"mignages de parents qui comme nous ce rétrouve esseullés face aux troubles de leur enfant.
depuis tout petit notre fils est agité, manque de concentration, d'attention, ne veut ne construire, ni dessiner, est maladroit.....
nous sommes enseignants, donc vite alerté par ces troubles anormaux pour son age.
parcours du combattant car les structures sont inondées de demandes,liste d'attentes, spécialistes qui ne veulent pas se mouiller....
bref!notre fils est au CP avec une aide (AVS) en classes 12h par semaine
nous avons fait un dossier MDPH, une demande au CMPP, vu des psy en tout genre et neuro qui ne veulent pas le tester car soi disant trop jeune, ni lui donner le traitement qui pourrait l'aider à se concentrer
tout ses symptomes coincident avec la dyspraxie, maladie neurologique.
je sais aussi qu'il existe des solutions pour l'aider à écrire par ordinateur avec l'aide d'un ergothérapeute, mais là je suis bloquée face à la non reconnaissance de sa maladie
je ne sais plus quoi faire pour l'aider et là on a alerté tout le monde.
si vous étes pasé par là, merci de me raconter comment vous avez aider votre enfant, car là, en plus de son comportement agité, je ne sais plus quoi faire....
P
35 ans 858
Bonjour, je n'ai pas d'enfant dyspraxique mais il y a beaucoup de cas de dyslexie, de troubles de l'attention et un cas diagnostiqué de dyspraxie dans ma famille.

J'ai moi-même été soupçonnée de plusieurs troubles non nommés depuis l'enfance et mon psy m'avait dit de chercher un diagnostique de dyspraxie (entre autre et apparemment plus accessible à mon âge mais peu reconnue en France, comme l'autre problème qu'on me soupçonne).

Mon oncle qui est dyspraxique et a été diagnostiqué dans l'enfance (sous un autre nom) a été rééduqué dans un centre et a vu plusieurs psychologues, il s'en sort mieux maintenant.

J'ai l'impression que le cas de votre fils est assez important. Avez-vous essayé les forums spécialisés dans la dyspraxie ? Ils connaissent probablement des spécialistes ou des méthodes (même si chaque dyspraxie est différente), je ne sais pas s'il y en a en français mais il y a ce site pour plus d'info, peut-être trouverez-vous quelqu'un à contacter :
http://www.dyspraxie.info/
48 ans monteux (84) 1358
merci pour cette réponse!
effectivement je connais ce site sur lequel je vais réguliérement
pour le moment, mon fils est traité par ritaline car on a diagnostiqué un TDAH (trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité)
on attend de faire un bilan dans un mois pour voir si les troubles praxiques persistent et là on fera les tests pour la dyspraxie, malheureusement mal connue....
L
55 ans 5
Bonjour,
mon dernier a été diagnostiqué dyspraxique au CE1: jusque-là, c'était franchement une grosse galère...

Les symptômes, pour lui, c'était une extrême maladresse, de grosses difficultés pour s'habiller ou pour beaucoup de gestes "simples" du quotidien. A l'école, en GS, il a mis toute l'année à arriver à tracer un trait au crayon à papier sans casser la mine... Par contre, il avait une mémoire phénoménale, et a appris à lire, compter et comprendre par déduction logique les 4 opérations très très vite.
Au CE1, ça a tourné à la catastrophe, l'aide maternelle étant persuadée qu'il se fichait d'elle tout le temps, puisqu'il savait lire, diviser, multiplier de tête des nombres à plusieurs chiffres mais pas écrire son prénom? L'instit ne pipait mot, préférait regarder ailleurs. Des crises de tremblement, des vomissements aux contrariétés, des nuits à pas dormir, et pour finir, des questions du genre "si je saute par la fenêtre, c'est sûr que je meurs"?
Bref, ça a vraiment dégénéré, on a cherché de l'aide. Le premier psychologue rencontré nous a dit qu'il avait un grave retard mental, le second qu'il était surdoué :cry:
Enfin, une troisième lui a fait passé des tests de QI; ça a pris à peu près la journée, et ça a mis bien en évidence différents subtests: certains obtenaient un résultat très au-dessus de la moyenne, d'autres très au-dessous. C'est elle qui nous a parlé de dyspraxie.
Elle nous a orienté vers une ergothérapeute et une orthoptiste. Les bilans réalisés ont abouti à de la rééducation, une grosse remise en question pour nous, et tout le monde à la maison, parents et grands frères ont "appris à lui apprendre": son fonctionnement est différent.
Ensuite, petit à petit, il y a eu des progrès, mais c'est très long; il faut être patient, et beaucoup apprendre.
En théorie, il lui fallait un ordinateur puisqu'il ne saurait jamais écrire, et probablement un centre spécialisé. J'ai eu la chance de pouvoir prendre une année entière, pour tranquillement l'entraîner dans les gestes, un minimum d'aisance dans les mouvements tout en maintenant le niveau scolaire. Ca a très bien marché; mais il faut pouvoir s'y consacrer, et avoir l'appui de toute la famille.

Aujourd'hui il est dans un collège tout ce qu'il y a de classique, et même s'il ne peut pas faire de vélo, par exemple, dans l'ensemble il est bien dans sa peau.

Désolée si le post est long :oops:

Pour ce que j'ai vu pendant la rééducation, autant d'enfants dyspraxiques, autant de dyspraxies... Donc chacun est différent: la seule chose en commun, à mon avis, c'est l'incompréhension générale qui peut fortement aggraver la situation. Mais ça fait du bien de discuter avec les autres parents dans la salle d'attente de l'ergo ;)
48 ans monteux (84) 1358
merci à vous de ce témoignage qui fait du bien!
certes c'est dur pour l'entourage de comprendre ce troubles.mon fils est trés maladroit mais fait de gros progrés
le vélo c'est bon, mais c'est venu d'un coup....difficile à comprendre
ça vient aussi de la prise de confiance en soi et des encouragements de son entourage.
des difficultés dans les gestes de la vie quotidienne aussi, pour écrire bien sur, mais surtout son hyperactivité qui l'empéche de se concentrer!
son traitement l'aide énormément et il se met au travail progreesivement....pour nous c'est un bon départ on va voir au fur et à mesure
le 11/10 on revoit le neurologue pour voir si il y a des progrés dans la motricité fine, pour l'instant pas grand chose
et là on envisagera les tests pour la dyspraxie
mais pour les parents, c'est le parcours du combattant
L
55 ans 5
bien d'accord pour la prise de confiance en soi et l'importance de l'entourage!
Pour le traitement, je ne sais pas du tout, je ne connais pas l'hyperactivité; mais si vous pouvez rencontrer d'autres parents, discuter, même si chaque enfant est différent, ça donne des idées, des pistes.
Pour la concentration, j'ai compris d'un coup le problème (du mien) en me concentrant dessus, en fait: il semblait ne pas pouvoir se concentrer. En réalité, si, il pouvait, mais peu de temps et surtout, de façon plus intense. Et si on répétait, ça donnait une sorte d'effet d'annulation de ce qu'il venait d'entendre, il décrochait.
J'ai appris avec l'ergo à lui expliquer les choses; dans son langage à lui.
Au début, j'étais plus angoissée qu'autre chose, la peur de l'inconnu, en grande partie. Mais au fur et à mesure, c'est vraiment un autre monde que nous avons découvert, et la fameuse phrase "dyspraxique mais fantastique" est on ne peut plus vraie :-)

Courage! Pour la motricité fine, pas de panique; j'étais au début découragée par avance, ayant trop entendu des choses du style il n'y arrivera jamais. Finalement, après c'est vrai un entraînement sur la longueur, c'est aujourd'hui suffisant pour qu'il ne se sente pas gêné, alors que nous partions dans l'idée que d'accord, il ne pourrait jamais maîtriser ceci ou cela, mais il fallait quand même essayer.
Effectivement, en dessin un enfant de CP fait mieux, mais après tout, comme il le dit lui-même, lui n'est pas doué en dessin, d'autres sont nuls en maths, et ce n'est pas la fin du monde; il peut écrire et c'est déjà pas mal.
Par contre pour ce qui est du parcours du combattant... malheureusement, oui, c'est vrai, et on entend vraiment tout et n'importe quoi, et de tout le monde. Mais il faut s'accrocher, continuer quand même à chercher par quel chemin il peut avancer au mieux.
Je crois que ce qui compte, c'est qu'il sente bien que même si, pour le moment, vous êtes comme lui à ne pas trop bien savoir ce qu'il faut faire, il peut quand même compter sur le fait que vous êtes bien décidée à ne pas laisser tomber.
Lui sait mieux que quiconque que rien n'est facile, mais c'est quand même dur à avaler!
Surtout courage, et persévérance ;)
48 ans monteux (84) 1358
merci beaucoup!ça fait du bien et c'est rassurant!
effectivement il est aussi nul en dessin,il faut lui rapeller les taches à accomplir dans la douche (pas d'automatisation des gestes) comme mouiller/savonner/rincer, mais la maitresse nous a dit qu'il est trés bon en maths et entre bien dans la lecture....
nous l'accompagnons au mieux, mais le regard des autres, et la discrimination sont durs...mon fils n'a pas de vrais copains, n'est jamais invité....
ce rejet me fait mal pour lui....
et ses soeurs qui le talonnent et font mieux dans certaines choses le renvoyent vers son handicap...
L
55 ans 5
En effet, ça ressemble quand même beaucoup je trouve à ce que nous avons connu.
Mais, à partir du moment où on a eu les bonnes clés, les "empotés, débile" et compagnie se sont estompés, puisqu'extérieurement, il a appris à ressembler aux autres.
Tiens, je te donne un exemple:
Une adulte et un groupe de jeunes enfants face à elle, dont un dyspraxique; l'exercice consiste à embobiner du fil sur une pelote de laine.
Pelote en main, l'enseignante leur montre: vous faîtes comme ça, regardez bien, et hop on tourne, on tourne, on tourne...
Les enfants regardent, reproduisent, sauf un. Pour lui, c'est très exactement impossible. Il a bien regardé pourtant, mais pas moyen, "ça marche pas". L'échec complet.
Plusieurs réactions possibles: la plus courante, celle qu'il reproduit régulièrement dans ce genre de situation, c'est l'art de l'esquive. Soit une soudaine envie pressante, soit un oiseau qui passe devant la fenêtre, soit la pelote qui s'échappe, bref, techniques assez fines si on y réfléchit et qui font que sa "maladresse" peut passer inaperçue.
Il peut aussi ressentir une grande frustration, une grosse injustice: les autres y arrivent et pas lui. Alors la colère déborde, et il finit au piquet parce qu'il est "infernal", voire violent si le petit d'à côté a eu une moquerie malheureuse; ou bien il se renferme, se dévalorise, et peut venir à se détester. Chaque enfant va réagir à sa manière, mais en général, elle sera interprétée de façon très négative.

Et pourtant...

Tu te places à côté de lui, pas en face. Tu utilises la même main que lui pour tenir la pelote, et la même main pour tenir le fil, et tu détailles chaque geste avec des mots. Il va vite apprendre main gauche, main droite, pouce, index!
D'abord, on tient la pelote dans une main: on le dit; on serre un peu, pour bien sentir sa présence, et on le dit. Si la pelote tombe, parce que les doigts ne font pas ce que demande le cerveau, ce n'est pas grave, on la ramasse, et on reprend. Avec un peu d'humour, c'est important de dédramatiser. Et chaque mouvement est accompagné d'une mise en mots.
Le côté positif, c'est que ces enfants-là disposent assez vite d'un vocabulaire étendu ;)
C'est une simple exemple, mais pour lui, ce type d'exercices le place en situation de réussite, et ça change tout!
Il n'y a pas d'automatisation des gestes; mais, on peut béquiller avec un "mode d'emploi"; des phrases qu'il va suivre, et exécuter de plus en plus vite, au point que vu de dehors, on ne fait pas la différence, puisque l'exécution est là.
Il peut avoir une excellente mémoire, mais être dans l'incapacité de la "trier"; donc l'accès aux informations qu'elle renferme est compliqué. C'est pareil que pour apprendre certains gestes, question de... techniques, et de patience!
C'est avec ce genre de choses, et il y en a une grande quantité, que nous avons fait de gros progrès.
Bien sûr, on ne peut pas se résumer à ça, il y a beaucoup d'aspects dont il faut tenir compte. Mais, ça commence par remettre en question ses propres méthodes pédagogiques, même si elles ont fait leurs preuves avec les autres; à partir de là, sachant que ces méthodes peuvent être très bonnes, mais pas pour lui, on avance.
:lol:
L
55 ans 5
:oops: encore une chose, les copains (mais les adultes aussi, malheureusement)
Il est, et restera, différent.
Au mieux, il est bizarre et on l'évite. Au pire il devient la tête de turc.
On peut changer ça. Il va apprendre à utiliser son propre mode de fonctionnement; c'est difficile, mais, à ce stade-là, ça change déjà pas mal les choses, puisque les "bizarreries" ne sautent plus aux yeux. Puis il va apprendre à comprendre que les autres fonctionnent autrement, et il va s'adapter. Il va développer une belle capacité d'analyse et d'anticipation: le handicap peut se transformer en atout.
Voilà! il faut explorer, chercher, peut-être prendre ça comme un défi et pas une malédiction, ça en vaut la peine.
48 ans monteux (84) 1358
il est vrai que je vois mon fils autrement mais il n'empéche que parfois ses maldresses m'exaspérent!
B I U