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IVG, toujours le choix de la femme?

42 ans Belgique 48
Bonjour à tous,

Je ne trouve pas mon titre très bien formulé mais je n'arrive pas à l'exprimer autrement.

Hier soir, discussion avec deux copines. L'une d'elle s'est retrouvée enceinte par accident,  
déjà maman, mariée, petit dernier encore jeune. Apparemment un "problème de pilule", je n'ai pas approfondi estimant que ça ne me regardait pas vraiment.

Enfin bref, test positif, enceinte de 8SA d'après échographie. Cette grossesse n'est pas une joie, et elle est en train de faire des démarches pour une IVG. Elle est un peu paumée, son mari ne veut pas du tout de ce bébé, elle semble plus partagée. Elle dit que la raison la pousse vers l'IVG, mais qu'elle a du mal à s'y résoudre. Bref notre copine commune conclut en lui disant "De toute façon, c'est ton corps, et c'est TOI qui décide".

Vraiment? Je suis un peu mal à l'aise avec sa phrase parce que pour moi un enfant se fait à deux. Il ne s'agit pas d'un accident avec un partenaire de passage mais de son mari depuis 10 ans, père de ses autres enfants. Et lui ne veut pas du tout du bébé. Il n'a pas son mot à dire dans l'histoire? Ou son avis compte moins parce que ce n'est pas son corps?

J'aimerais votre avis sur le sujet, hommes ou femmes...

Merci de votre attention ;)
45 ans 04 5576
Arg...

c'est une question difficle. Peut être même est il impossible de faire une réponse.

Pour ma part, je dirais que déjà cela dépend si l'enfant vient d'un couple uni et fort ou pas. Si un des deux parents n'est pas très impliqué dans la relation, la décision n'est pas à prendre en commun et elle revient donc forcément à la femme, puisque :
- mère a envie du bébé et père ok : ils prennent la décision en commun pour élever le gamin dans les meilleures conditions possibles, en restant amis.
- mère a envie du bébé et père pas ok : la mère assumera le bébé seule.
- mère pas ok et père ok ou pas : personne ne peut contraindre une femme à avoir une grossesse non désirée.

Donc là la decision revient à la femme.

Maintenant dans le cas d'un couple uni...
si la mère ne veut pas de l'enfant mais que le père le veut... ça peut être très compliqué de gérer. On peut supposer qu'elle finira pas aimer l'enfant mais c'est une grosse erreur de penser que l'amour maternel est systématique... Un pari sur l'avenir, de grande ampleur, quoi..
Si c'est la situation inverse, c'est tout aussi difficile à gérer. Comment une femme enceinte qui se retrouve avec un bébé non souhaité peut être mais déjà aimé peut elle accepter d'avorter, même pour des questions de logique, ou matériel ? Un père ne peut pas forcément comprendre parce qu'ils mettent plus de temps à intégrer le fait que c'ets leur enfant, là, dans le ventre de la compagne mais pour les mères...

Dans les deux cas, cela ne peut être que source de souffrance et d'incompréhension. Et dans les deux cas, si la femme se laisse imposer la décision de son mari, elle souffre. Mais l'inverse est vrai également...
R
39 ans 15384
Bah moi je suis d'accord avec ses copines. C'est SON corps. Jamais personne ne m'imposera d'avortement si je n'en ai pas vraiment envie,ca risque d'etre une vraie torture psychologique !
833
Un enfant se fait à 2 et non seul. Il faut tjs bien réflechir quant aux répercussions d'un avortement (psy et phy) et aux répercussions d'un enfant gardé sans la volonté du père d'assumer. Bien souvent les pères n'ont pas leur mot à dire et les salles d'audiance JAF se retrouvent pleines pour réclamer une pension alimentaire.
42 ans Belgique 48
Oui je me rends bien compte que la situation est très compliquée et moi de l'extérieur je ne peux pas faire grand chose à part écouter.

Disons que sa première réaction a été elle aussi d'envisager l'IVG mais maintenant que ça se concrétise, c'est plus difficile car elle porte ce bébé, qu'elle vit sa grossesse, etc... Mais quand on lui demande si elle se projette avec un enfant de plus, la réponse est non, elle ne l'imaginait pas, en tout cas pas si rapproché. C'est surtout de la culpabilité qu'elle ressent "Je vais tuer ce bébé qui n'a rien demandé, etc".

Après dans leur cas, d'un couple solide, uni et déjà parent je ne conçois pas cette remarque "c'est TON corps", oui c'est le corps de la maman mais c'est LEUR couple, LEUR famille, non?

Cute je comprends bien ton point de vue aussi, mais je pense au père également et surtout aux autres enfants bien là et qui d'un manière ou d'une autre subiront les conséquences...

Bref, ils ont encore un long moment de réflexion devant eux...
37 ans A l'envers du Miroir 2133
Ancolie a écrit:
Après dans leur cas, d'un couple solide, uni et déjà parent je ne conçois pas cette remarque "c'est TON corps", oui c'est le corps de la maman mais c'est LEUR couple, LEUR famille, non?



Oui, mais c'est avant tout le corps de la femme qui va subir la grossesse ou la douleur de l'avortement, c'est elle qui devra supporté d'avoir porté l'enfant avant de l'expulser et c'est elle qui portera dans sa chair, dans son esprit la responsabilité d'une IVG.
Parce que l'homme il décide mais pour lui les conséquences d'une IVG, ça reste abstrait, ça ne le marquera pas dans sa chair.
Parce que la femme porte l'enfant, c'est à elle d'avoir le dernier mot en matière d'avortement.
45 ans en région parisienne 211
Bonjour Ancolie
J'ai pour ma part une soeur qui a eu à faire le choix deux fois.
Elle a eu tout d'abord un petit garçon, enfant attendu et "normal".
Et puis elle a eu une seconde grossesse très très compliquée. Le gynéco, dès les premières écho, décèle une nuque beaucoup trop large, pas en fourchette haute, non véritablement hors norme.Suspicion de trisomie 21 ou de malformations diverses et variées. Il transfère son dossier à l'hopital pour aller plus loin dans les recherches. Recherche au niveau cardiaque, réééévaluation de cette maudite nuque, ponction du liquide amniotique au 5ème mois de grossesse. Résultats de la ponction, pas de trisomie mais tous les médecins lui ont dit qu'elle allait mettre au monde un bébé "au mieux non viable" ou ayant de graves malformations.
Mon beau frère ne voulait pas avoir un enfant handicapé, cela était impossible pour lui et ma sœur ne pouvait pas avorter, frein religieux mais surtout freins insurmontables de notre éducation : ma mère au début de sa carrière d'infirmière (avant donc la loi pour l'avortement) a "récupéré" des mères qui s'étaient faites avortées par des faiseuses d'anges, ma mère a été traumatisée par ça et nous en a beaucoup (trop) parlé avec force et détails depuis notre enfance :cry:
Ma soeur est donc allée au terme de cette 2ème grossesse avec le risque que si l'enfant était handicapé de perdre son mari et elle le savait, tout était clair sur ce point.
La petite est née et les médecins ont fait planer un doute au niveau cardiaque durant quelques temps encore. en définitive son deuxième enfant est tout à fait "normal" mais son couple en a pris un coup car son mari lui en a longtemps voulu d'avoir "préférer" l'enfant qu'elle portait à lui...
leur problème de couple ont perduré quelques années.
Il y a deux ans, leur couple n'allait toujours pas mieux, pire, ils parlaient de divorcer! et ma soeur tombe enceinte, mon beau frère doute même être le père de l'enfant vue la mésentente dans leur couple... L'ambiance entre eux est telle que nouvelle demande de mon beau frère à ma soeur d'avorter.
Il n'était pas concevable selon lui d'accueillir un enfant dans une situation pareille.
Ma soeur était désespèrée car elle pouvait peut être sauvée son couple en avortant et donc en le choisissant lui cette fois ci. Seulement, comme elle m'a dit, comment puis je avorter d'un enfant pour cause de mésentente entre nous alors que lors de ma précédente grossesse je n'ai pas avorté d'un enfant qui risquait d'être lourdement handicapé...
Elle a donc mené à terme sa 3ème grossesse, une jolie petite fille est venue agrandir la famille, nulle doute que mon beau frère est le père !!!
Je veux juste ajouter que mon beau frère est totalement addict de tous ses enfants.
Depuis la naissance de leur 3ème et dernière, leur couple va beaucoup mieux, ils ne parlent plus de divorce et font pleins de projets.
Désolée pour le pavé.
44 ans Oise ( 60 ) 264
Si clairement la contraception concerne les deux partenaires, pour l'IVG c'est moins évident...Comment forcer une femme qui ne le désire pas à mener une grossesse à terme avec tout ce que cela implique ? Et à l'inverse, comment l'obliger à interrompre une grossesse si elle même n'est pas convaincue que c'est LA chose à faire ? Un avortement n'est pas un acte anodin et peut créer un réel traumatisme... J'aurais tendance à dire que oui , au risque de choquer , c'est à la personne qui va en porter les marques dans sa chair que revient l'ultime décision. Cela n'exclut pas le dialogue cependant...
41 ans 2
je pense que le choix de l'IVG revient toujours à la femme au final, cependant ... ce n'est pas toujours le résultat de sa volonté propre.
parce qu'il y a toujours, toujours un contexte: l'âge, la relation avec le père, les finances, la carrière, la famille etc etc.
je trouve que la sœur de chambouletout a été d'un courage exemplaire, pour ma part je ne sais pas si j'aurai le courage de porter un enfant à terme en sachant qu'il y a de grandes chances qu'il soit handicapé. mais! je dis ça sans avoir jamais été enceinte. alors si ça se trouve, j'aurai réagit pareil.
de part mon travail je côtoie énormément de femmes qui font des ivg. et je suis persuadée qu'on ne peut faire aucune généralité. bien sur nous avons la chance immense d'avoir cette liberté et ce choix. de pouvoir contrôler notre corps.
mais combien de femmes font un ivg juste comme ça, parce qu'elles n'ont pas envie de mener une grossesse à terme???
ce choix est généralement déterminé par le contexte.
une mineur, collégienne ou lycéenne n'a pas toujours le choix de garder son bébé ... même si j'en ai croisée, aidées et supportées par leur famille et leurs amis. c'est rare.
une femme en instance de divorce d'un mari violent ou qui dilapide l'argent du foyer, une femme qui a déjà eu 4 ou 5 enfants, une femme trop pauvre pour assurer l'avenir d'un bébé, une femme qui vient de perdre son conjoint et qui ne peut pas assurer une grossesse toute seule etc etc ... ces femmes ont eu la chance d'avoir ce choix.
mais auraient-elles préféré garder ce bébé? elles seules peuvent le dire.
B I U