Certains repères chronologiques sont importants à retenir :
- 0 à 3 mois : sourire-réponse, suivi de l'objet dans les deux directions de l'espace, tenue de la tête, ouverture des mains.
- 3 à 6 mois : intérêt pour les objets, rire, gazouillis, l'évolution du tonus axial et périphérique se poursuit selon un gradient céphalo-caudal : ( Tête -> Cou -> Ceinture scapulaire ->Tronc -> Ceinture pelvienne , Membres supérieurs->Membres inférieurs )
- 6 à 9 mois : le nourrisson porte les objets ou un gâteau à la bouche, manipule les cubes d'une main dans l'autre, dit des bisyllabismes (ba-ba, ta-ta, pa-pa +), tient assis sans appui. Sur le plan comportemental, l' enfant quitte la période symbiotique où il ne se distingue pas de ce qui l'entoure, pour entrer dans la période dyatique où il se perçoit comme distinct de l'environnement et notamment de sa mère.
L' enfant est timide avec les inconnus, par exemple l'examinateur (notion d'angoisse de l'étranger), supporte mal la séparation avec sa mère. Il s'attache souvent à un objet (bout de tissu, peluche...) dont l'odeur, la douceur la chaleur rappelle certaines qualités maternelles et permettent de mieux tolérer la séparation, c'est "l'objet transitionnel". Cependant, les expériences de séparation prolongée ou répétée sans substitut maternel stable peuvent conduire à un état dépressif grave ou "dépression anaclitique du nourrisson".
- 9 à 12 mois : évolution de la pince pour saisir les petits objets ou la pièce de monnaie (8-10 mois : pince pouce-doigt, 10-13 mois : pouce pouce-index), notion de permanence de l'objet (acquise vers 10 mois) : l' enfant va chercher l'objet caché sous un tissu ou dans la main de l'examinateur, l' enfant tient debout contre appui, s'assoit et se met debout seul. La compréhension verbale, plus encore que le langage, évoluent. L' enfant comprend certaines séquences reliées à une situation vécue ( au revoir, bravo, donne), dit "papa" "maman" de façon dirigée.
- 12 à 18 mois : le langage apparaît: d'abord sous la forme de mots séparés, "mot phrase" qui peut prendre plusieurs sens, par exemple "maman" peut désigner la personne mais aussi le sac, les chaussures... de maman. Les mots sont ensuite groupés deux à deux. Développement de l'autonomie dans certains gestes (boire au verre, utilisation de la cuillère...), sur l' acquisition de la marche. L' enfant découvre son corps : il aime regarder son image dans le miroir (stade du miroir de J. Lacan), peut montrer son nez, bouche... à la demande.
-18 mois à 2 ans : poursuite de l' acquisition de l'autonomie, suit des ordres simples, habilité accrue dans la réalisation de tour de cubes, comprend comment sortir la pastille de la bouteille en la retournant. Pour atteindre son but, il passe progressivement de la solution empirique à la solution réfléchie. C'est la fonction "sémiotique" qui associe quelque chose de concret à un symbole.
- 2 à 3 ans : l' enfant est maintenant très autonome dans ses déplacements, se déshabille seul et commence à enfiler les vêtements. Acquisition de la propreté de jour. Commence à utiliser un crayon. Le langage s'enrichit, fait de courtes phrases, le "je" apparaît vers 3 ans. La fonction sémiotique avec l'accès aux symboles se renforce. Cela se traduit par l'imitation différée dans le jeu avec les poupées, les voitures..., les jeux symboliques comme l'avion représenté par deux bouts de bois croisés.
sources: http://www.med.univ-re...iatrie/retard_psychomoteur.htm
Parents, sachez ... vous intéresser à ce que dit votre enfant ...
Quand votre enfant vient vous dire quelque chose, soyez intéressés par ce qu'il vous dit. Pour le stimuler, vous pouvez :
:arrow: reformuler son énoncé :
ex. enfant : " pantalon rouge." parent : " oui, tu vas mettre ton pantalon rouge."
Mais n'interrompez jamais le message de votre enfant, laissez-le terminer et n'intervenez qu'après. Il est préférable de le laisser terminer sa phrase avant de reformuler. Ceci est moins frustrant pour votre enfant. Imaginez que quelqu'un vous interrompe tout le temps, même si c'est pour votre bien, vous vous lasserez très vite et abandonnerez l'échange.
:arrow: élaborer davantage son idée
ex. enfant : " c'est pareil. "
parent : " oui, la balle et l'orange sont toutes les deux rondes, elles ont la même forme. Elles se ressemblent. Elles sont presque pareilles."
:arrow: poser des questions ouvertes tout en lui laissant le temps de répondre
ex. enfant : " maman, ma poupée pleure. "
plutôt que de dire :
parent : " elle est tombée ? " (question fermée)
enfant : " oui "
préférez :
parent : " qu'est-ce qui lui est arrivé ? "
enfant : " elle est tombée."
Les questions fermées sont limitatives.
Ce sont celles auxquelles on répond par oui/non.
Celles constituées seulement par l'intonation.
Celles qui sont implicites.
Celles de type " qu'est-ce que c'est ? ".
Les questions ouvertes (quoi ?, qui ?, où ?, qu'est-ce qui se passe ?, et puis après ?, pourquoi ?…) permettent une réponse plus riche et donc une nouvelle reformulation par l'adulte.
Parents, sachez ... inviter votre enfant à l'échange ...
Entretenez cet échange par une attitude d'invitation à l'échange , à la réponse.
En premier lieu, il s'agit d' accorder à l'enfant le temps de répondre et l'inviter à ne pas manquer son tour. Cette invitation doit être marquée dans le temps par une pause. Cette pause pouvant être accompagnée d'une incitation corporelle de la part de l'adulte. Ces signes corporels peuvent se situer au niveau :
:arrow: des yeux : en écarquillant les yeux, en haussant les sourcils.
:arrow: de la bouche : le sourire est toujours encourageant, il est une invitation à l'échange et montre à l'enfant que l'on a envie de cet échange/ le sourire est positif. L'ébauche orale de sons ou de mots peuvent également montrer à l'enfant que l'on attend quelque chose de lui à ce niveau et qu'on lui indique ainsi ce qu'il doit faire.
:arrow: du corps dans sa totalité : les mouvements des épaules, des bras, des mains peuvent encourager l'enfant et l'entraîner dans cet échange.
Vous réussirez à attirer et à garder l'attention de votre enfant si votre voix et votre communication corporelle sont vivantes et de nature à l'intéresser.
Parents, sachez ... inviter votre enfant à prendre son tour ...
Le langage nécessite la mise en place d'un tour de rôle , d'un tour de parole. Pour qu'il y ait conversation, il faut que chaque participant ait son tour de parole. Sinon, il ne s'agit que d'un monologue. Mais ce tour de parole peut, dans un premier temps, être un tour de rôle, de communication non verbale (geste, mimique, son, signe…) Même celui-ci doit être mis en place ou pris en compte.
:arrow: L'enfant doit apprendre qu'il a droit à son tour, afin de comprendre cette notion de participation à un tour de rôle dans la conversation. D'où l'intérêt des jeux de type :
- imitation de mimiques, de gestes, des émissions sonores…
- jeux de mains (la petite bête qui monte, je t'attrape, guili-guili…)
- comptines
- jeux de balles, de voitures que l'on se renvoie
- bulles de savon que l'on fait chacun à son tour
- cotillons ou petites balles sur lesquels on souffle à tour de rôle
- mains que l'on pose l'une sur l'autre
- jeux de cubes…
- jeux où l'on dit " à toi…, à moi "
Ceci afin d'amener l'enfant à la notion de participation à un échange , à un tour de rôle et l'inviter à prendre son tour lorsque celui-ci revient.
:arrow: Lorsque vous êtes en conversation avec votre enfant, veillez à ne pas la dominer. Cherchez une répartition égale des tours, laissez à votre enfant le temps de répondre, de prendre son tour .
:arrow: Faites preuve d'enthousiasme. C'est en rendant la communication attrayante, amusante, que l'on donne à l'enfant l'envie de communiquer. L'adulte doit être un interlocuteur intéressant.
Parents, sachez ... imiter votre enfant ...
Toutes les situations de la journée sont des occasions pour parler avec votre enfant : le bain, l'habillage, les courses, les repas, les jeux, les promenades, les livres…
Il n'y a pas besoin de créer des activités spéciales. Ce qui n'empêche pas d'avoir des moments plus privilégiés de langage. Profitez de ces moments pour laisser à votre enfant l'initiative de la communication.
Il est alors très important d'imiter votre enfant , car ainsi vous attirez son attention , vous confirmez ce qu'il sait déjà. Vous lui donnez la notion d'imitation.
:arrow: Faites la même chose que lui, c'est-à-dire copiez ses actions, ses sons, ses expressions faciales.
Par ex. S'il fait
" ae " , faites
" ae ".
S'il tape sur la table, faîtes la même chose.
S'il tape dans les mains, tapez aussi dans les mains.
Lorsque vous donnez suite à quelque chose qu'il a lui-même amorcé, et que vous vous montrez attentifs à ce qu'il veut vous dire, votre enfant ressent un sentiment de confiance en soi, de réussite, de maîtrise de soi, qui le poussera à recommencer et l'aidera à progresser.
:arrow: Par la suite, vous pourrez introduire une nouveauté lors de votre échange (par exemple : introduire un nouveau son, une nouvelle mimique), votre enfant restera attentif encore plus longtemps puis essaiera peut-être même de vous imiter.
:arrow: Montrez-vous attentifs à ce que votre enfant veut vous dire, c'est important. Il a des choses à vous dire, c'est à vous de l'écouter et de montrer que cela vous intéresse.
Il est normal que vous n'ayez pas toujours le temps d'écouter votre enfant, mais à ce moment, il suffit de le lui expliquer au lieu de faire semblant de l'écouter ou de lui dire qu'il est fatigant et dérangeant.
:arrow: Vous devez lui porter la même attention quand il vous parle, que vous souhaiteriez avoir vous-mêmes, quand vous vous adressez à quelqu'un.
Parents, sachez ... commenter vos actions, celles de votre enfant
:arrow: Lorsque vous êtes occupés à faire quelque chose, parlez, décrivez ce que vous êtes en train de faire (pensez à voix haute). Il s'agit d'une traduction simultanée des actions en parole.
En effet, c'est une bonne occasion de fournir à votre enfant un bon modèle verbal.
Ex. " Maman est en train de faire à manger. Je prends la casserole, après je vais la mettre sur le feu… "
" Je prépare un gâteau pour mon bébé, je vais prendre de la farine, du sucre… "
" Papa répare le vélo. Regarde, je prends la roue, elle est cassée… "
:arrow: Vous pouvez également décrire ce que votre enfant fait quand il est occupé à une activité.
Ex. " Oh, tu es dans ton bain… Comme c'est bon… Comme ça fait du bien… Plouf, tu tapes tes petits pieds dans l'eau ! ".
Parents, sachez ... que le langage doit être source de plaisir ...
Le langage doit être quelque chose de plaisant pour votre enfant. Il doit considérer que c'est amusant de parler et d'apprendre à parler.
:arrow: Il doit être dans le plaisir de la communication.
Par exemple, si vous ne lui parlez que pour lui donner des ordres ou faire des commentaires négatifs du genre :
" Va te coucher ", " Range tes affaires ", " Bois ton biberon ", " Dépêche-toi ", votre enfant répondra à des questions, suivra des consignes, mais il est fort probable qu'il ne trouvera aucun plaisir à parler. Et ainsi votre enfant ne trouvera pas qu'il est important de parler.
Lui parler, au contraire, de choses intéressantes et affectueuses pour lui, vous aidera à établir une meilleure relation avec votre enfant.
:arrow: Prendre le temps de lui parler et de participer à ses jeux ou ses activités y contribuera également.
:arrow: Il ne faut pas qu'il y ait de pression excessive , sinon votre enfant risque de se fermer à la communication. Plus on insiste pour faire parler un enfant, moins il aura envie de parler. Or, si on lui donne le langage gratuitement sans rien attendre en retour, il le prendra et l'utilisera quand il y sera prêt.
L'apprentissage du langage est un travail à long terme
Parents, sachez ... fournir à votre enfant un bon modèle verbal ...
:arrow: Suite à une production incorrecte de votre enfant, vous devez lui fournir un bon modèle verbal sans exiger que l'enfant répète , c'est-à-dire que vous répétez après lui la bonne façon de dire le mot, et ceci dans une petite structure. C'est donc l'adulte qui va reprendre le mot ou la structure en insistant davantage sur la partie mal produite (en travaillant l'intonation).
Ex. enfant : " to "
Parent : " tu veux du gâteau ? ah, si tu veux du gâteau, tiens je te donne du gâteau. "
:arrow: Plutôt que d'insister sur une prononciation parfaite de quelques mots, il est souhaitable d'obtenir plus de mots ou plus de phrases simples moins bien prononcés. Il est en effet plus facile de comprendre les besoins de votre enfant, lorsqu'il s'exprime par plusieurs mots réunis que de deviner ce qu'un seul mot veut dire. De plus, l'articulation pourra être travaillée par la suite. Tout est une question de priorité à donner.
:arrow: Persévérez : c'est en reprenant les mots souvent, dans des situations différentes, que ces mots auront le plus de chance d'être acquis par votre enfant.
Parents, sachez ... parler en faisant des phrases ...
:arrow: Quand vous parlez à votre enfant, utilisez une prononciation et une structure de phrases normales , car parler ce n'est pas seulement dire des mots, mais également faire des phrases.
Dans un premier temps, les petits mots enfantins et les bruitages sont bien plus faciles à utiliser.
Ex. " Miam, c'est bon "
" Miaou, c'est le petit chat "
:arrow: il n'est pas nécessaire de parler " bébé " à votre enfant.
" Bébé veut gâteau ? "
il n'est pas vrai qu'il comprend mieux comme cela.
:arrow: par contre, il est nécessaire d'utiliser des mots précis et non des termes généraux comme par exemple :
" affaires ", " truc ", " choses "…
" va chercher ton pantalon et ton pull " plutôt que " va chercher tes affaires ", " va le mettre sur la chaise " plutôt que " va le mettre là ".
N'oubliez pas que :
:arrow: Bien qu'il soit fatigant pour l'adulte de répondre aux éternelles questions " qu'est-ce que c'est ? ", " pourquoi ? " , il est très important de répondre à ces questions car votre enfant apprend beaucoup de cette façon, tant au niveau du vocabulaire qu'au niveau des structures linguistiques.
:arrow: Il faut considérer que votre enfant est capable de comprendre beaucoup de choses quand elles sont expliquées de façon simple. Il faut également savoir, qu'il vous faudra parfois répondre plusieurs fois à la même question. Ce qui est normal, votre enfant prenant à chaque fois ce qu'il est capable de comprendre.
:arrow: Ne dites pas à votre enfant de parler plus lentement , de prendre une respiration ou de penser à ce qu'il va dire avant de parler. Si votre enfant sent que vous avez le temps de l'écouter, ou que vous prenez le temps de l'écouter, il parlera de façon détendue. Une atmosphère calme et détendue dans la maison facilite le dialogue. En ce sens faites attention à la télévision ou à la radio qui créent un bruit de fond qui peut énerver, qui oblige à parler plus fort ou plus vite ou au contraire à ne pas parler du tout par ce que ça dérange celui qui écoute la télévision ou la radio. Il peut nous arriver de ne pas avoir envie de parler, c'est la même chose pour l'enfant.
:arrow: Ne le forcez jamais à parler , tout particulièrement dans certaines situations :
- devant des personnes étrangères
- quand il est fatigué
- quand il est énervé…
:arrow: Ne ridiculisez jamais ou ne punissez jamais votre enfant pour des difficultés de langage. N'en riez jamais, ne vous mettez pas en colère, ne faites aucun reproche, car votre enfant pourrait perdre le goût de parler.
Ne dites jamais " Non, c'est pas comme ça "
" Parle comme il faut "
" mais enfin, quand est-ce que tu le diras bien "
:arrow: Faites en sorte que votre enfant soit en contact avec d'autres enfants et d'autres adultes que ceux qui se trouvent dans son milieu quotidien. Il aura besoin de plus s'exprimer pour se faire comprendre. Il fera ainsi l'effort nécessaire pour arriver à ses fins.
:arrow: Evitez de comparer votre enfant avec les autres , parce que chaque enfant a son propre rythme de développement, son caractère… (les enfants n'apprennent pas tous à marcher au même âge).
:arrow: Rappelez-vous à tous moments les clés de la communication :
- Réponses immédiates
- Imitation
- Tour de rôle
- Reformulation
- Dénomination
- Questions adéquates
- Encouragements
- Persévérance
- Enthousiasme
- Plaisir
sources: http://www.orthophonis...eme.php?NumTheme=24&Article=36