Ce n'est pas une position dans la fratrie qui fait le caractère. Je suis la dernière d'une famille de 4 enfants et j'ai été selon les dires de ma mère "un petit ange" par rapport à mes frères et soeurs avec qui elle était très en conflit. Bon si j'analyse la situation en fait je ne disais pas un mot car j'avais trop peur de ses colères et je n'osais pas l'affronter donc je ne bougeais pas une oreille.
J'ai eu un ainé très calme à qui il suffisait de dire non pour qu'il ne fasse pas les choses, ne pleurait très peu, aimait lire et tout. Mon 2ème a été très différent, plus dans la norme en fait, cela a été difficile pour lui d'apprendre le non, il faisait des colères. J'avais aussi plus d'affinités avec mon grand que je comprenais mieux mais j'avais très peur de reproduire ce que ma mère avait fait c'est à dire de me préférer (c'est elle qui le dit :cry: ) par rapport à mes frères et soeurs. J'ai assisté à la souffrance de mes frères et soeur et il faut reconnaître qu'ils m'ont détesté et spécialement ma soeur qui était juste avant moi (5 ans de plus que moi).
A ce jour j'ai des relations avec une de mes soeurs (7 ans de plus) qui elle s'est plutôt comportée comme une petite maman avec moi, des relations cordiales mais lointaines avec mon frère et plus de relation avec mon autre soeur.
Tout cela pour dire que quand j'ai ressenti ce genre de chose quand mon second fils a eu 2 ans environ et que j'ai du faire face à ses colères j'ai vite été consulté pour essayer de casser ce schéma familial (1 préféré et l'autre enfant qui en souffre).
Cela m'a aidé énormément à prendre du recul par rapport à mon histoire familiale, et cela m'a permis de dédramatiser et stigmatiser le caractère plus expressif dans la colère de mon second. La psy m'a rendue attentive au fait que mon grand était un peu trop sage et renfermé et cela m'a permis de l'aider à s'extérioriser plus. En dédramatisant et en ne stigmatisant jamais les scènes de mon fils second par exemple avec des termes négatifs et bien tout s'est estompé avec le temps.
Je suis toujours proche de mon fils de 17 ans mais son caractère plus réservé lui a joué quelques tours à l'extérieur et il a du apprendre à s'affirmer un peu plus et je suis aussi proche de mon autre fils de 14 ans qui a appris à canaliser ses colères par des mots. De plus, ils s'entendent bien et se respectent l'un et l'autre avec leur caractère différent.
Pour ce problème en particulier il n'a pas fallu beaucoup de séances, j'ai par contre voulu continuer et faire une thérapie pour moi. Mais l'on peut très bien y arriver sans thérapie, chez moi le poids du passé était un peu lourd.
En tout cas je peux te rassurer mon second fils qui avait de la peine à gérer la frustration, qui a eu des colères impressionnantes quelques fois et bien il est devenu un adolescent calme, passionné et extrêmement gentil et sensible. (je pense d'ailleurs que c'était cette extrême sensibilité qui lui faire des colères). Mais j'ai énormément lutté pour ne pas lui sortir des mots "négatifs". Il a simplement appris à mettre des mots sur ses émotions (enfin quand je dis simplement cela parait simple mais le chemin a été long mais le résultat en vaut la peine)