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Ca va pas tarder à exploser...

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Un autre post sur ce forum a remué des souvenirs...

Nous partons en vacances avec ma soeur et ma mère la semaine prochaine - elle veut partir, et ni moi  
ni ma soeur ne voulons partir seules avec elle. Nous passons pas mal de temps au téléphone à prévoir ci et ça, comment éviter une crise de nerfs, à quel moment va-t-elle craquer, pouvons nous essayer de nous arranger quelques heures entre soeurs sans que ça dégénère...
En même temps on a l'habitude, on vit comme ça en permanence depuis 30ans, entre les menaces de TS, les vraies TS, nos chambres saccagées parce qu'on avait le malheur de passer un peu trop de temps chez nos amies, les crises où elle se barrait et qu'il fallait faire le tour de la ville pour la retrouver, les lettres d'insultes qu'elle laissait "cachées" bien en évidence pour qu'elle soit sûre qu'on tombe dessus. Nous sommes des ratées, des grosses nulles, elle regrette de nous avoir eues, les enfants des autres sont tellement mieux etc...

Ma soeur est allée s'exiler quelques années en province et elle en parle comme des meilleures années de sa vie, même si elle éprouvait un peu de culpabilité à m'avoir laissée seule là-dedans.

Pour le moment ça se passe relativement bien, bien sur on marche sur des oeufs en permanence pour éviter les crises, mais ça c'est une seconde nature chez nous. Mon père aussi d'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi il n'a toujours pas divorcé. On peut divorcer de sa femme mais pas de sa mère...

Mais moi j'aime pas trop quand ça se passe bien. C'est con à dire, mais je sens la tempête venir, et ça va pas être joli à voir.
S
89 ans 4951
Hello :D

Pas facile tout cela. Ce n'est pas évident de se détacher de ce genre de situation toxique, mais je crois qu'il faut gentiment laisser ta mère se débrouiller toute seule.

Ni toi, ni ta soeur ne pouvez rien pour elle. J'ai eu une mère très spèciale aussi qui alternait les périodes de violence (envers nous et mon père, pas envers elle) et les périodes d'oublis.

Je suis partie très tôt de la maison et c'est ce qui m'a aidé. C'est ma mère, je l'aime en tant que telle, mais je ne me sens plus obligée de m'occuper de son bonheur. Elle a tout oublié sa violence et encore maintenant si elle fait une crise elle oublie après. La seule solution que j'ai trouvée ainsi que mes frères et soeurs c'est de mettre de la distance en kilomètres et dans la tête.

Il est temps de commencer à vivre pour toi. Quand à ton père s'il est malheureux et qu'il reste c'est son problème et il a certainement ses raisons. Toi par contre tu n'en as aucune à devoir supporter cela. Je peux te dire qu'en aucun cas je ne partirais en vacances avec ma mère. Je fais un très grand maximum de 2 jours quand je n'ai pas je choix et j'ai longtemps aussi essayé de trouver le bon comportement pour éviter une crise chez elle mais un jour je me suis rendu compte que je n'avais pas de pouvoir réel là-dessus, même si elle accuse tout le monde d'être responsable de son état quand elle est comme cela, je me suis rendu compte que c'était elle qui avait un problème, qu'elle n'arrivait pas à affronter pour x raisons, mais je n'avais pas à me sentir coupable (bon la culpabilité je la traine encore un peu mais cela va de mieux en mieux).

Je te souhaite plein de courage pour t'affranchir de tout cela, car je sais que ce n'est pas facile.



:kiss:
48 ans 1896
Princessezelda, j'admire ta capacité à analyser ce genre de situation difficile et à prendre du recul!

Maybe, si l'ambiance avec ta mère est telle que tu le dis, je comprends que tu aies peur. Pour l'essentiel je suis d'accord avec la réponse ci-dessus, sauf que c'est du long terme, et que là il y a le cap de ces vacances à passer. Y a-t-il moyen de prévoir un programme tellement chargé que tout le monde soit hyper-KO le soir, et incapable d'exploser? A défaut d'une solution de fond, ça permettrait peut-être de passer la semaine. J'aimerais t'aider mieux, mais je n'ai pas d'idées. J'imagine que discuter n'est pas facile, et qu'être entre soi ajoute à la tension... J'espère pour toi que ça se passera bien.
1289
Ca fait à peu près un an qu'on ne vit plus dans la même ville, et c'est clair, je respire un peu plus. Mais si par malheur elle n'arrive pas à s'inviter chez moi une fois par semaine, c'est le drame. Je sais que ma soeur n'a qu'une envie, repartir à l'autre bout de la France, et elle le fera quand financièrement ça sera possible pour elle.
D'ailleurs, ma grand-mère voulait nous faire une donation à chacune de 30,000 euros. Mon père l'en a dissuadée, parce qu'il sait que si ma soeur touche cet argent, elle partira illico. Je trouve ça très lâche de la part de mon père, il sait que ma soeur déteste la région parisienne et voudrait habiter ailleurs, mais il sait aussi que ma mère est encore plus insuportable quand sa fille est loin. Comme d'hab il choisit sa tranquilité (relative) au bonheur de ses enfants. Mais ça aussi, on a l'habitude.
1289
Maiadi a écrit:
Maybe, si l'ambiance avec ta mère est telle que tu le dis, je comprends que tu aies peur. Pour l'essentiel je suis d'accord avec la réponse ci-dessus, sauf que c'est du long terme, et que là il y a le cap de ces vacances à passer. Y a-t-il moyen de prévoir un programme tellement chargé que tout le monde soit hyper-KO le soir, et incapable d'exploser? A défaut d'une solution de fond, ça permettrait peut-être de passer la semaine. J'aimerais t'aider mieux, mais je n'ai pas d'idées. J'imagine que discuter n'est pas facile, et qu'être entre soi ajoute à la tension... J'espère pour toi que ça se passera bien.


Le programme est chargé à bloc :lol: Le tout, c'est de s'y tenir. Elle est quand même plus gérable en vacances qu'au quotidien parce que, justement, on l'occupe, et on fait quasiment que des trucs qu'elle aime. Mais on sait jamais trop ce qui va la faire partir en live, parfois juste le fait que ma soeur, qui adore dormir, ne se réveille pas assez tôt à son gout. Ou que moi, par exemple, je refuse de manger dehors.

Ce qui m'inquiète c'est que parfois j'ai les même réactions qu'elle - quand pour la énième fois, elle choisit une table au plein milieu d'un restau, alors qu'elle sait que j'ai une phobie de manger en public, et qu'elle me hurle dessus parce que "je fais encore chier le monde", je me barre comme elle. C'est aussi pour ça que je clame haut et fort que je n'aurais jamais d'enfant, même si j'en crève d'envie, je vois les signes, et je sais que lui foutrais sa vie en l'air, à ce gosse, comme elle l'a fait pour nous.

Wow, beaucoup de trucs qui sortent ce soir... C'est la pleine lune ou quoi?!
S
89 ans 4951
Merci Maiadi mais tu as raison sur le fait qu'il faut d'abord envisager la semaine avant de voir le traitement de fond.

Mais je n'ai aucune idée à proposer. Effectivement l'idée de faire plein de choses la journée pour qu'elle soit k.o. le soir est pas mal.

Mais je persiste à penser que de toute façon c'est reculer pour mieux sauter dans le sens ou sa mère ne changera jamais (son père non plus) et qu'il devient urgent pour sa soeur et elle d'enfin avoir droit au bonheur.

Maybesomeday je sais que tout cela tu le sais au fond de toi, je sais aussi que tu ne vois pas l'utilité de consulter un thérapeute pour t'aider, car tu ne vois pas ce qu'il pourrait te dire que tu ne saches déjà. Oui, tu sais tout ce qui est toxique dans ta vie et de savoir tout cela ne t'aide pas. Je le comprends tout à fait et c'est cela la grande difficulté pour s'en sortir, car le fait de savoir et de comprendre certaines choses ne suffit pas toujours.

Personnellement j'ai vécu ma thérapie comme une espère de coaching qui m'aidait semaine après semaine à faire des petits pas en avant sur le chemin du bonheur. Pour cela il faut trouver la bonne personne (j'ai changé 3 fois de psy avant de trouver la personne qui me convienne).

C'est très difficile d'être heureuse quand a eu une mère malheureuse et qui nous rend responsables de son malheur. Comme je l'ai déjà expliqué, je me suis reconstruite en même temps que mes enfants, j'ai "aimé" la petite fille en moi et cela a été libérateur. Je suis très honnête car je te dis que je ne suis pas sûre que j'aurais pu autant avancer si je n'avais pas eu le moteur de vouloir donner une mère heureuse à mes enfants pour casser ce shéma familial, car je n'avais pas le sentiment que je n'en valais pas la peine. Je me doute bien selon plusieurs de tes écrits que tu ne te donnes pas une grande valeur.

Tu sais dans notre histoire familiale chacun de nous s'est reconstruit de manière différente et pour une de mes soeurs cela a été en coupant les ponts avec ma mère pendant un bon nombre d'années mais je pense que le fait qu'elle ait fait des tentatives de suicide vous retient toi et ta soeur, mais dans le fond vous êtes en train de passer à côté de votre vie toi et ta soeur et cela aucun enfant ne le doit à ses parents. On élève nos enfants pour qu'ils nous quittent et vivent leur vie un jour et c'est le premier devoir des parents. Je crois que l'idée de ta grand-mère était très bonne et je pense qu'elle a envie de vous offrir un peu de bonheur et de liberté. Savoir qu'elle peut vous offrir cela peut être une porte ouverte à un début de changement?
S
89 ans 4951
Je n'avais pas vu ta réponse. La peur d'être comme ma mère nous a tordu les boyaux pendant des années à mes soeurs et moi, mais on peut échapper à une malédiction familiale.
48 ans 1896
Citation:
Wow, beaucoup de trucs qui sortent ce soir... C'est la pleine lune ou quoi?!

Oui! :D

maybesomeday a écrit:
Ce qui m'inquiète c'est que parfois j'ai les même réactions qu'elle - quand pour la énième fois, elle choisit une table au plein milieu d'un restau, alors qu'elle sait que j'ai une phobie de manger en public, et qu'elle me hurle dessus parce que "je fais encore chier le monde", je me barre comme elle. C'est aussi pour ça que je clame haut et fort que je n'aurais jamais d'enfant, même si j'en crève d'envie, je vois les signes, et je sais que lui foutrais sa vie en l'air, à ce gosse, comme elle l'a fait pour nous.

Ce n'est pas une fatalité, tu n'es pas elle. En plus, tu es consciente de la situation, donc tu as des chances d'évoluer. Trouve quelqu'un capable de t'aider, et vis ta vie.

Pour ce qui est de ton père, je crois qu'il a peur. Peur de se retrouver seul avec ta mère qui ne va pas bien, et de ne pas savoir gérer ça. Et peut-être que tout simplement il l'aime trop pour pouvoir divorcer? Mais il doit comprendre que si ta soeur et toi n'êtes pas capables de faire votre vie, vous ne pourrez pas l'aider lui en cas de besoin. Pour bien aider les gens, mieux vaut être autonome et heureux de vivre. Il est plus facile d'agir si on arrive à se détacher.
1289
Je suis aussi coupable d'entretenir cette dépendance, je lui téléphone beaucoup, surtout en ce moment vu que je m'ennuie et que je déprime (et encore, pas question de lui dire que je déprime!).
Partir loin, je ne sais pas si je pourrais. J'aime l'endroit ou je vis et il me reste quelques amis, pas beaucoup, mais j'en ai jamais eu beaucoup.
Partir seule, sans trop savoir ce que je vais trouver, ça me fout la trouille.
Oui le sous de ma grand-mère ça aurait été très bien pour nous, malheureusement c'est mon père qui décide pour ça, et il ne le fera jamais.

Bien sûr si j'avais quelqu'un dans ma vie personnelle, ça serait différent. Mais c'est pas le cas, et ça se bat pas au portillon. Et encore, les gens n'ont pas la moindre idée d'à quel point c'est tordu dans ma ptite tête :)

Je te remercie pour tes réponses,tu me donnes pendant quelques moments l'espoir d'une vie quasi-normale dans le futur.
48 ans 1805
hello,
Je crois que :
1) tu n'est pas responsable de la "pathologie" de ta mère (ou du moins ce qu'elle est).

2)chacun évolue à sa manière: si tu n'as pas envie de partir et bien soit! Reste et ne culpabilise pas... Viendra le temps pour toi un jour de trouver une solution.

allez prends confiance et courage ;)
1289
Maiadi a écrit:
Citation:
Wow, beaucoup de trucs qui sortent ce soir... C'est la pleine lune ou quoi?!

Oui! :D


Ah ben ça explique, vais pas tarder à avoir les poils qui poussent :)

Maiadi a écrit:
Pour ce qui est de ton père, je crois qu'il a peur. Peur de se retrouver seul avec ta mère qui ne va pas bien, et de ne pas savoir gérer ça. Et peut-être que tout simplement il l'aime trop pour pouvoir divorcer? Mais il doit comprendre que si ta soeur et toi n'êtes pas capables de faire votre vie, vous ne pourrez pas l'aider lui en cas de besoin. Pour bien aider les gens, mieux vaut être autonome et heureux de vivre. Il est plus facile d'agir si on arrive à se détacher.


Je pense aussi qu'il a peur de se retrouver à gérer ça tout seul. Mais il ne l'aime plus, depuis longtemps, et je suis pratiquement sûre qu'il a eu une ou plusieurs liaisons - je ne peux pas vraiment lui en vouloir pour ça. Mais notre bonheur, il s'en fiche. On est toujours passée au dernier plan : sa carrière d'abord, "les gens" après, et en dernier, nous.

Après c'est sur que ça ne sert à rien de ressasser tout ça, il y a beaucoup de personnes qui ont vécu une enfance cent fois plus difficile que la nôtre, qui se sont battus et qui s'en sont sortis.
S
89 ans 4951
Je ne te dis pas de partir à tout prix, c'était plutôt pour ta soeur que je disais cela, d'après ce que tu disais. Ta solution sera la tienne.

Ne te sens pas coupable et ne te dévalorise pas. Oui il y a eu des enfances pires que la tienne et la mienne par la même occasion, mais il y a eu aussi des enfances meilleures.

Ce n'est pas parce qu'il y a eu pire que tu n'as pas le droit de te plaindre.

Je parlais aussi comme toi je disais j'ai pas le droit car il y a eu pire, mais après j'ai eu une période ou je me suis beaucoup plainte (pendant ma thérapie ou j'ai enfin pu me lâcher à dire des choses pas sympa sur ma famille). De le faire dans un cadre neutre m'a aidé. Cela m'a fait du bien. Pendant 6 mois environ j'ai pleuré sur mon passé avec quelqu'un qui écoutait et me déculpabilisait).

Cette période pour moi a été nécessaire et salvatrice, mais en aucun cas quand je parle de mon cas je te dis, tu dois faire ceci ou cela. Comme le dit muséedelagrenadine chacun trouve sa voie. Simplement des fois j'ai trouvé des trucs dans le parcours d'autres personnes et c'est pour cela que je me permets de te parler de mon vécu.

Puis un jour j'ai accepté les choses comme elle étaient, j'ai pas réussi à trouver du positif tout de suite, j'ai pardonné à mes parents, j'ai compris qu'ils n'avaient pas eu la capacité de faire mieux, mais j'ai aussi compris que je n'étais pas obligée de faire comme eux, ce n'est pas une baguette magique loin de là et il m'arrive encore d'être mal par rapport au passé, mais cela passe après un ou 2 jours.

Sache que je suis touchée par ce que tu écris et que je te souhaite vraiment le meilleur, tu le mérites, même si tu n'y crois pas trop.
B I U