Avoir envie et pouvoir, ce n'est pas la même chose...
L'envie, en tous les cas, pour moi, l'envie d'écrire, ne me quitte jamais tout à fait, parfois elle sommeille, c'est tout, parce que pas le temps, pas le courage, pas l'énergie, pas les mots qui me plaisent, etc etc etc.
C'est en ce sens qu'écrire pour être publié, c'est aussi un travail, et pas uniquement un loisir, un passe-temps.
Quand j'écris, quel que soit le genre de textes que j'écris, je le fais d'abord pour moi, toujours, le partage vient après. Il y aussi des exceptions, parce qu'il m'arrive d'écrire pour des personnes chères à mon cœur, même si parfois ces rencontres sont passagères, il reste les textes, et les souvenirs des émotions partagées avec ces personnes sont alors dépassées, transcendées par l'écriture.
Le contact avec les éditeurs, encore que le mien est pour le moment très léger, est assez terrible, et parfois effrayant : une vingtaine de manuscrits envoyés, des réponses très longues, 18 réponses-types, avec des erreurs sur mon nom, sur le titre de mon bouquin, une réponse motivée...qui a commenté un texte, et a vu tout le contraire de ce que j'y avais mis -et pourtant, c'était quand même clair...-, et surtout qui a aussi émises de vraies critiques, constructives, mais aussi effrayantes, histoire de mode parfois aussi -pas toujours- à laquelle mes textes ne correspondaient pas.
J'imagine que si j'écrivais ce qui est dans l'air du temps, avec quelques idées d'ailleurs sous ma plume, ce serait peut-être plus facile, en tous les cas moins impossible. Mais je refuse de le faire, bref on n'en sort pas. trouver le bon éditeur avec le nombre infernal d'éditeurs qui existent, c'est un vrai chemin de croix.
Enfin, l'idée qu'écrire est un partage : oui...et non. Oui parce que bien sûr, j'aime l'idée de faire lire mes textes à d'autres, j'ai la chance d'avoir pas mal de connaissances, amis et potes pour le faire, encore que le jugement de mes amis me paraissent toujours trop subjectif. J'adore surtout que les points de vue croisés, les réceptions soient entièrement différentes, parfois opposées, parfois en voyant des interprétations que moi je n'y voyais pas, parce qu'on lit avec son bagage social, avec son vécu, sa sensibilité, aussi.
Non parce qu'écrire uniquement pour être lu, ce serait-pour moi, c'est vraiment purement subjectif- écrire à la commande, écrire ce que les autres ont envie de lire. Ce qu'ils veulent lire n'est pas forcément ce que j'ai envie d'écrire.
Mais c'est un long débat, passionnant débat^^!