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Je n'y parviens pas.

84 ans Bretagne 724
J'ai eu mon bac. J'entame les études dont je rêvais. Enfin, je trouve ma place, je...
Stop.
C'aurait du être ça. Tout est là, tout m'a été offert. Je n'ai plus qu'à  
me laisser porter, et à être heureuse.
Seulement, je bloque.
Je sors de trois années lycéennes difficiles. Mais j'en sors. J'ai toujours cru qu'en échappant au parcours tracé de l'étudiant lambda, qui me correspond si peu, en quittant la maison familiale, je parviendrais à reprendre les choses en main. Sauf que c'est pire. Pire parce que tout m'échappe et que je ne me trouve aucune excuse, aucun prétexte.Mes cours ont commencé depuis un mois. Et je n'y ai pas mis un pied. J'ai abusé de la complaisance du médecin pour obtenir un arrêt maladie, abusé des parents.
Et c'est absurde.
Parce que j'en crève, de retourner en cours. Je ne pense qu'à cela. Mes journées s'organisent dans ce seul but. Sans que je parvienne, au matin, à passer la porte.
Alors, je ne sais pas. J'ai peut-être peur d'être déçue. Peur de decevoir. Peur de ne pas réussir. Peur de reprendre un rythme de travail contraignant. Peur de ne plus savoir travailler. D'avoir oublié ce qu'est fournir des efforts pour avancer. Progresser.

Encore une fois, c'est absurde. Absurde parce que je me sens plutôt bien, absurde parce que je n'ai plus sur mes épaules les oppressantes pressions des années précédentes, absurde parce que je ne peux qu'apprécier la vie que je m'apprete à avoir. Et je peux prendre toutes les bonnes resolutions du monde, elles importent peu, puisqu'elles ne tiennent pas, le matin, lorsqu'il me faut partir.
Là, je ne sais plus. Il faut quoi, pour que je passe le pas de ma porte?
33 ans Strasbourg 197
Je ne sais pas si j'ai bien compris mais reprend moi si j'ai tort : Tu n'as jamais mis les pieds dans ton enseignement d'études supérieures ?
Si tu as quitté le cocon familial, te sentais-tu prête à le faire ou était-ce trop brutal ?

Hum, ça sonne un peu comme une phobie scolaire mais je ne m'y connais pas dans ce domaine.
Dis-toi qu'il n'y a absolument aucune raison que tu n'y arrives pas car il y a des gens vraiment stupides en fac (je sais de quoi je parle, vu certain zigotos) qui réussissent cependant.

Ce qu'il faudrait peut-être trouvé c'est d'où vient ce manque de confiance en toi parce qu'apparemment tu as l'air d'avoir de l'ambition.
39 ans 2879
tam-o-shanter a écrit:
Ce qu'il faudrait peut-être trouvé c'est d'où vient ce manque de confiance en toi parce qu'apparemment tu as l'air d'avoir de l'ambition.

J'ai l'impression que c'est du perfectionnisme qui donne ce manque de confiance, peut-être un manque d'habitude de l'effort aussi.

Tu serais pas un peu surdouée Artio ? ;)
84 ans Bretagne 724
Surdouée, non, très loin de là.
Mais j'ai toujours été douée, dans bien des domaines. Habituée à tout réussir sans jamais fournir d'efforts. L'enfant que j'étais n'a jamais travaillé. L'ado que j'étais n'a jamais travaillé. Je me sens, pour cela, absolument incapable de gérer l'échec. Je préfère le provoquer plutôt que de le subir, et ce par un absurde orgueil. D'autant plus absurde que, dès que je me donne ne serait-ce qu'un minimum de mal, je réussi. Mieux que beaucoup. J'ai cette chance.
Je pense aussi que j'ai peur de découvrir que, peut-être, je ne suis pas si douée que cela. Ce qui arrivera probablement. Ce qu'il faudra que je sois capable d'admettre et de gérer.

...Oui, donc, en fait, tu as juste totalement raison.

Demain, j'essayerai d'aller en cours. C'est l'ultimatum que je me pose. Si je n'y parviens pas, alors je considèrerai qu'il y a un sérieux problème, et je m'organiserais pour avoir un suivi psychologique.
39 ans 2879
Artio a écrit:
Surdouée, non, très loin de là.
Mais j'ai toujours été douée, dans bien des domaines. Habituée à tout réussir sans jamais fournir d'efforts. L'enfant que j'étais n'a jamais travaillé. L'ado que j'étais n'a jamais travaillé. Je me sens, pour cela, absolument incapable de gérer l'échec. Je préfère le provoquer plutôt que de le subir, et ce par un absurde orgueil. D'autant plus absurde que, dès que je me donne ne serait-ce qu'un minimum de mal, je réussi. Mieux que beaucoup. J'ai cette chance.
Je pense aussi que j'ai peur de découvrir que, peut-être, je ne suis pas si douée que cela. Ce qui arrivera probablement. Ce qu'il faudra que je sois capable d'admettre et de gérer.

Hmm, le mot "surdoué(e)" fait peur, mais c'est une personne sur 50, ceux qui ont la "chance" d'être doués pour tout ce qui est abstrait. Chance entre guillemets parce que ces enfants n'ont pas besoin de travailler, comprenant et retenant très bien.

Souvent ils chutent en 1ère, parce qu'ils ont gardé cette habitude de non travail. L'estime de soi est rarement au top dans cette configuration, ils ne se réalisent pas, et ne se sentent pas à la hauteur des tâches par perfectionnisme.

Enfin, ce sont les grandes lignes que j'en ai retenu, et ton parcours ainsi que ta manière de t'exprimer me font complètement penser à ça. Jette un oeil sur internet voir si ça te dit quelque chose ;)
84 ans Bretagne 724
Je pense sincèrement que le terme ne me correspond pas. Je me sais intelligente, certes, mais pas non plus excessivement. Et, pour venir de me renseigner sur le net, bien des points ne me concernent pas. Je suis une élève avec des facilités, comme il en existe beaucoup.

Certains points tout de même résume une partie du problème :

"De plus, leur facilité de compréhension peut entrainer chez eux un rejet de l'effort ou de l'échec. N'étant pas confrontés à des difficultés en relation avec leur niveau de développement, ces enfants n'ont pas la possibilité d'apprendre, petits, à fournir un effort pour les surmonter. D'autre part, dans l'impossibilité d'évaluer leurs limites, ils n'apprennent pas à estimer leur niveau réel, ce qui les rend également incapables de se réjouir de leurs succès, qu'ils estiment "normaux"."

(Effectivement. Je n'ai jamais travaillé, et j'ai toujours consideré comme "normal" d'avoir des très bonnes notes. Lorsqu'au lycée mes résultats ont baissé, j'ai préféré cesser instantanément tout effort pour user de l'excuse "de toute façon, j'avais pas bossé.")

"Cet état de fait peut être à l'origine de problèmes futurs, car le surdoué n'acquerra pas de méthodes de travail et lorsque ses capacités cognitives ne lui permettront plus une acquisition quasi instantanée, il se sentira perdu"

Ajoutons que j'ai un caractère impulsif, qui m'amène à refuser en bloc tout ce qui ne me rend pas heureuse. Combiné à mon incapacité à travailler, à mes complexes, à mon très fort refus de l'autorité, et à la piètre opinion que j'en suis venue à avoir de ma force de caractère, tout cela amène au résultat présent : j'échoue à avancer.
38 ans Orgrimmar 6511
Peut etre que je me trompe, mais ça ressemble beaucoup à de la phobie scolaire :s
E
43 ans 144
Je pensais...mais je peux me tromper..à la confrontation des choix. Les tiens.

Tu sors du lycée, parcours normal, parcours imposé. Sans avoir à bosser : pas d'efforts à faire. Pas de choix à faire. On avance tout doucement, sans avoir à choisir, la route est tracée, pourquoi se poser des questions. Je ne dis pas que tu ne t'en es pas posée..Mais là, voilà, la fac. La liberté. ça y est, les responsabilités, les premières, celles que tu voulais avoir depuis longtemps, celles que tu n'as jamais eues. Elles sont là. Sont-elles conformes à ce que tu en attendais? Entre tout ce que tu semblais attendre, et la réalité, n'y a-t-il pas...un décalage?
39 ans 2879
Aptera a écrit:
Je pensais...mais je peux me tromper..à la confrontation des choix. Les tiens.

Tu sors du lycée, parcours normal, parcours imposé. Sans avoir à bosser : pas d'efforts à faire. Pas de choix à faire. On avance tout doucement, sans avoir à choisir, la route est tracée, pourquoi se poser des questions. Je ne dis pas que tu ne t'en es pas posée..Mais là, voilà, la fac. La liberté. ça y est, les responsabilités, les premières, celles que tu voulais avoir depuis longtemps, celles que tu n'as jamais eues. Elles sont là. Sont-elles conformes à ce que tu en attendais? Entre tout ce que tu semblais attendre, et la réalité, n'y a-t-il pas...un décalage?

C'est vrai que plonger tout d'un coup dans la responsabilité sans avoir pris soin de ses études, en s'étant laissée flotter, dériver, ça fait un sacré changement.

Est-ce que tu ne te sens toujours pas maîtresse de ton existence, incapable de réaliser/mener à terme des choses peut-être ?
Oh la la comme ton parcours me parle!!
J'ai toujours été douée à l'école, et en musique, comme ça sans travailler, sans faire d'effort...
Et pareil que toi au lycée mes notes ont baissé et je préférais ne pas faire mon travail plutôt que de risquer d'en rendre un mauvais...
J'ai eu beaucoup de pression, on m'attendait au tournant, et j'ai fini par m'inscrire en musicologie comme tout le monde pensait que je le ferais. Résultat des courses, je suis allée à quelques cours et puis j'ai fui. Ce que j'aimais, c'était les langues vivantes, et après 5 ans d'interruption pendant lesquels je suis passée de petits boulots en petits boulots, j'ai fini par m'inscrire à la fac en licence d'anglais!
Mais (et oui, il y a un mais), aujourd'hui je regrette de ne pas avoir repris les cours plus tôt, j'ai l'impression d'avoir gâché 5 ans de ma vie à essayer de me persuader que je n'étais pas faite pour les études et que je n'y arriverais jamais, et les choses ont fait que j'ai du m'arrêter après avoir eu ma licence (envie de prendre mon indépendance...), et trouver du boulot (et crois moi avec un parcours aussi décousu, c'est compliqué...).
Et me voilà, à 27 ans, réceptionniste à temps partiel, je suis dans une boîte sympa, il y a pire comme boulot mais bon ce n'est pas ce dont j'aurais rêvé...

Si j'ai un conseil à te donner: va voir un psy! Fais toi aider pour dépasser cette peur de l'échec, et surtout fais ce que tu aimes et pas ce que les autres aimeraient que tu fasses!

Je te souhaite beaucoup de courage pour la suite!
35 ans Vallet 2805
J'ai vecu presque la même chose,
en septembre dernier j'avais été accepter dans un BTS communication haut la main sans même mon bac (je le l'avais pas encore passer) toute ma classe été impressionner de mes facilité dans ce BTS alors que tous découvraient pleins de nouvelle choses.
j'y est été 2 semaine 2 semaines très éprouvante physiquement j'avais 1h de trajet rien que pour m'y rendre (metro train pate) j'ai du stopper le rentré 1 semaine le temps de passer mon BAC que j'ai eu et impossible de remmettre les pieds la bas.
tout les soirs j'en pleuré je faisait des crise d'angoisse j'avais peur j'avais trop de mal à me faire des amies la seul personne que je connaissait elle c'était bien intégrée et au lieu de m'aider elle me snobait.
Du coup j'ai arreté et aujourd'hui je le regrette
sa va faire plus d'un an que je n'ai pas repris mes étude je viens tout juste de me decider à reprendre un BTS l'année prochaine et je sais que même si sa va être dur il faut que je tienne le coup.


Tu as la chance de pouvoir faire des études alors profites en si vraiment c'est trop dure renseigne toi pour voir si tu ne peux pas avoir un emménagement de ton emploie du temps.
voir un psy ou quelqu'un qui pourrais t'aider sa peut peut être te faire du bien

Après je ne suis pas dans ton cas dans le sens où j'ai jamais spécialement de facilité enfin quoi que disons que j'en faisait pas une (mais vriament rien ) et j'arrivais a 12 de moyenne donc c'est pas non plus extraordinaire et je doit avouer que je n'ai jamais eu peur de l'échec ...

En tout cas je te souhaite bon courage et je te conseil d'essayer au mieux de suivre tes cours car sinon tu risque de le regretter.
84 ans Bretagne 724
Je crois...que je peux y arriver.
Comme dit précedemment, je me suis posé un ultimatum, que je suis parvenue à respecter. Pas dès le matin, certes, mais j'ai réussi, l'après midi, la peur au ventre, à me rendre en cours.
Et là, et bien...comment expliquer? L'accueil extremement chaleureux, par tous et toutes, la liberté quasi complète, les dessins partout, les poubelles collées au plafond...Au sein de cette bande de glandeurs acharnés, Je me suis presque sentie chez moi.
Tout n'est pas rose, je sais que je vais avoir énormément de mal à fournir le travail personnel plus qu'important demandé, que les cours ne sont peut-être pas ceux qui me conviennent, que je peux encore, comme je le fais si souvent, m'isoler des autres et qu'il suffira toujours de peu pour que je fuis. Je suis une demoiselle trop meurtrie dedans moi-même pour esperer que tout se passe entièrement bien.
Mais je crois que si je peux réussir à reprendre un rythme normal, c'est ici, dans ce joyeux bordel.
...
Aujourd'hui est un jour d'espoir! Je prie pour ne pas me brûler les ailes.

(Merci beaucoup. Savoir que quelques personnes, même inconnues, connaissaient mon problème m'a empêchée de fuir encore. Lâche, mais pas sans dignité.
J'ai regardé ce qu'est précisément que la phobie scolaire et, effectivement, je pense être concernée. Je vais prendre rendez vous chez une psychologue, en espérant que cela m'empêchera de lâcher prise. Je ne veux pas, je ne peux pas perdre ne serait-ce qu'une année. Financièrement, d'abord, et aussi parce que je perdrais le peu de confiance qu'il me reste. Car, comme l'ont dit Aptera et Okapi, j'ai cru pouvoir, au sortir du lycée, retrouver totalement les rênes, et me suis heurtée à une cruelle déception qui m'a légèrement laissée sur le cul.)
46 ans 1114
Félicitations.
La grande classe 8)
Ca n'a pas du être facile mais TU L'AS FAIT.
E
43 ans 144
super ^^!!
un pas après l'autre, tranquille...
C'est une excellente nouvelle ça!
Profites bien de ta vie d'étudiante ;)
B I U