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Pudeur, fierté, sociabilisation ?

45 ans 04 5576
Coucou,

mon titre est très peu explicite, j'en conviens.

Je voulais débattre d'un point, disons, comportemental mais pas évident à formuler. Je vais parler de mon cas, donc, en espérant  
que vous comprendrez ce que je veux dire ;)

Longtemps, j'ai mis en avant des "arguments" pour justifier mes erreurs ou mes égarements. Cela pouvait être un besoin d'amour venu d'une enfance "malheureuse" pour justifier une relation un peu bizarre, une maladie pour justifier mon comportement, un "chuis trop trop malheureuse" pour le moindre petit truc.

Or, je rumine depuis trois jours pour un bilan qui a eu lieu aujourd'hui et même si ce point n'a pas été abordé, la conclusion que j'en tire est la suivante : j'ai changé. Maintenant, il me semble malavisé, voire incorrect et irrespectueux, de balancer à la face du monde un truc qui n'a rien à voir avec le schmilblick pour justifier de tout. Un exemple : je suis tombée en depression, enfin en quasi depression en Mars/ Avril. Je pense que j'aurais pu prendre cela pour pretexte pour justifier de certaines choses pas faites, de certains ratés, si cela s'était passé quelques années en arrière.

Aujourd'hui, d'une certaine façon, je suis fière de ne plus me cacher derrière ce genre de raisons, je suis fière de ne plus arroser mon entourage de ce genre de calimérotage pour qu'on me prenne en pitié, qu'on m'"aime", pour que je sois le centre des attentions de tous.

La contre partie de cela est que quelque part, je deviens intolérante à ceux qui mettent toujours en avant les mêmes arguments, les mêmes choses juste d'une certaine façon pour "préparer le terrain". Une collègue agit de cette façon, elle balance sans arrêt ses malheurs, et du coup la réaction assez général est de tout lui passer. Bon je fais avec, je ne dis rien mais parfois j'ai envie de rétorquer "ben ouais mais t'es pas seule au monde... et ça t'a pas empêchée d'aller skier, comme par hasard par contre finir le dossier comme promis...".

Chais pas, je pense essayer d'être ouverte et tolérante de la même façon, pour tout le monde mais ce genre de comportement, peut être parce que je l'ai eu et qu'avec l'experience, j'en suis vraiment peu fière, me révulse. Pour moi il manque de dignité. Il n'est pas juste pour les autres, il est plein de bassesse parce que fait quelque part pour avoir un traitement de faveur.

Connaissez vous des personnes comme cela ? quelle est votre réaction ? Des conseils pour pas lancer de tatanes au boulot ?
;)
S
35 ans 3465
J'en connais une oui. Une collègue aussi... Alors si on l'écoute, le monde est contre elle. Tout va mal, elle n'est jamais contente, se plaint sans arrêt des malheurs qui lui arrivent. Elle se plaint par exemple quand elle doit faire des heures supplémentaires, qu'il n y a qu'à elle que le patron demande ça, que c'est la victime de tout le monde etc...etc... Ouais, elle oublie vite que moi j'ai dû me taper des semaines à 200% parce que madame était malade. Pas de bol pour ma gueule elle se met à l'assurance à chaque fois qu'elle a un ongle cassé. Sa vie c'est de la merde, tout le monde profite d'elle...Enfin, tu vois le genre.

Finalement j'en pouvais plus de l'entendre se plaindre. J'en ai eu marre. Alors je lui ai dit ce que je pensais. A savoir que: La vie elle est facile pour personne, tout le monde a des problèmes, et qu'il y a un moment ou faut se sortir le pif du nombril et se rendre compte qu'on est pas seul.

Non alors les gens comme ça ça va un moment. Je veux bien qu'on soit mal et qu'on ait besoin d'en parler, mais quand ça devient chronique ce besoin de se faire plaindre, j'ai juste envie d'enfoncer la personne encore plus. Pourquoi ne pas le faire, puisqu'elle se met dans une position de victime d'office?

Je ne sais pas dans quelle mesure tu peux réagir. Mais un truc qui marche aussi face à ce genre de personne quand elle commence à te raconter à quel point sa vie est une "chienne", c'est de rebondir sur tes problèmes à toi et de jouer la nana égocentrique à fond, qui en a que pour sa gueule. Qui n'écoute pas les autres, et qui dit tout le temps " moi je"..Tu verras, elle se lassera plus vite que toi et au final elle ne viendra plus te demander tes faveurs. Quant aux autres, ma fois s'ils sont assez cons pour tomber dans le panneau, toi tu ne peux rien y faire.
40 ans 5932
Je crois qu'on en connait tous, des comme ça. Après, il faut peut-être faire la part des choses entre ce qui est vrai et ce qui est là juste pour masquer un je-m'enfoutisme, une incompétence réelle.

Quand une personne est compétente et/ou de bonne volonté et qu'à un moment elle commence à justifier certains manquements (par une phase de déprime, de dépression, d'autres soucis qui l'empêchent de se concentrer, etc), je pense que j'écoute plus facilement, même si ça traîne en longueur. Après tout, c'est vrai que parfois il nous en arrive tellement, des embêtements, qu'on a du mal à se concentrer sur autre chose et encore moins sur les autres. En temps normal, on se rend bien compte que les autres aussi ont leur lot d'ennuis, mais quand on a l'impression de se noyer sous les soucis, toute notre énergie est consacrée à essayer de sortir la tête de l'eau.

Par contre, quand c'est une personne incompétente et/ou de mauvaise volonté, du genre à chercher des mauvaises excuses pour ne pas faire son boulot, pour prendre des pauses tout le temps ou bien pour se mettre en arrêt maladie pile au bon moment (chouette, un week-end allongé ! :roll: ), tant que je peux j'ignore. En général, quand je commence à écouter les soucis des gens, j'ai bien envie d'arriver à trouver des solutions pour aider les gens. Alors se laisser déconcentrer juste pour quelqu'un qui fait semblant et/ou qui se complait dans ses soucis, non merci. Et puis quand j'en ai assez je commence à fredonner ça : http://www.youtube.com/watch?v=6dY1VYCDCr4

Et puis je pense que parfois il n'y a pas que la personne qui déconne, c'est la boîte au complet. Tout le monde s'entraîne sur cette voie-là en se plaignant des clients, de la hiérarchie, du temps, des conditions de travail qui seraient (et ne sont pas toujours) catastrophiques, du menu de la cantine, etc. Et comme tout le monde se plaint tout le temps, soit les nouveaux venus font la même pour essayer de s'intégrer soit ceux qui ne le faisaient pas finissent par céder.
Alors les gens ont l'air de se plaindre pour justifier leurs erreurs lorsque leurs erreurs sont en fait la conséquence du temps qu'ils passent à se plaindre et à ne pas se concentrer sur leur travail.
37 ans perdue dans un monde qui est devenu fou 539
Je crois qu'on connait tous quelqu'un comme ça... En ce qui me concerne dans ces cas là, je remets la personne à sa place. On a tous des soucis plus ou moins importants. Je remets les choses dans le contexte et je positive...
Elle doit faire des heures supp : elle rentrera une heure plus tard chez elle le soir mais c'est pas la fin du monde, elle a un toit sur la tête, est en bonne santé (bein oui un rhume, ça compte pas !)... et en plus c'est pas du bénévolat, elle sera payée en conséquent...

Je ne suis pas très tolérante pour les gens qui se crée des problèmes tout seul, je ne comprends pas les gens qui se laisse aller.
Il m'est arrivé d'aller mal, vraiment mal. Mais on peut avoir un minimum de dignité et ne pas pleurnicher toute la journée, surtout au boulot, ce n'est pas un endroit approprié.
Je sais que je suis dure mais on n'a pas à subir ses collègues ! Non mais !
Z
35 ans Dans le Sud. 494
Je suis du genre à ne pas me plaindre.
Je crois avoir déjà été en phase de dépression, j'ai été très triste, actuellement j'ai des problèmes financiers assez graves, et je ne me plains pas, d'ailleurs, personne ( sauf ma mère ) ne sait que j'ai fait une dépression. Mes soucis financiers, personne ne les connait !
Alors oui, je suis dans une période où j'ai du mal à supporter les plaintes " superficielles ". Genre une copine qui me parle de son histoire avec un collègue. Je l'écoutais, en pensant qu'elle allait mal. J'ai fini par comprendre qu'elle me prenait juste pour son journal intime, donc je lui ai dit " amusez-vous bien; je vois pas quoi te répondre d'autre ".

Dans ces périodes, je m'éloigne de beaucoup de connaissances/potes, je me recentre. Et je deviens intolérante aux vexations ( petites remarques dites avec le sourire mais bien pensées ).

Donc oui, ce qui t'arrive est légitime je pense. Après il y a des gens qui croient vivre le pire du pire et qui se plaignent sincèrement, sans penser que d'autres vivent un calvaire en silence. C'est peut-être eux qui sont le plus à plaindre dans le fond.
B I U