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Des chiens et des hommes ...

44 ans Rhône-Alpes 726
De la crotte de chien à l’obésité, il n’y a qu’un pas !

Date de création : 12 septembre 2005

Le développement de l’obésité qui prend aujourd’hui un caractère épidémique dans les  
pays développés est lié à des facteurs individuels (génétiques, métaboliques ou psychologiques) mais aussi à des influences sociales et culturelles. Ces facteurs favorisants environnementaux rendent ainsi compte, plus que les causes individuelles, des différences de prévalence de l’obésité entre les pays (caricaturales si l’on compare les Etats-Unis à certains états européens) et selon le niveau socio-économique (l’obésité étant plus répandue dans les populations à faible revenu des pays riches).

Rien de ce qui est humain n’étant étranger à l’épidémiologiste, un groupe de chercheurs a tenté de savoir, si, sur le terrain, certains indicateurs collectifs du mode de vie étaient corrélés à l’obésité ou à la sédentarité.

6919 adultes de huit villes européennes (dont Angers en France) ont donc été interrogés sur leur taille, leur poids et leur niveau d’activité physique. Dans le même temps dans l’environnement proche de leurs lieux de résidence des enquêteurs notaient de 1 à 5, la densité des espaces verts, la quantité de graffitis et de tags sur les murs et le volume d’ordures dans les rues (y compris les déjections canines !).

Tous ces chiffres étant introduits dans un programme informatique ad hoc, il suffisait alors de rechercher des corrélations entre d’une part le niveau d’incivilité local (évalué par la densité de graffitis et de crottes de chiens) ou l’étendue des espaces verts et l’indice de masse corporelle (IMC) ou l’activité physique.

Miracle de la statistique, il existe bien une relation inverse entre la taille des espaces verts près du domicile d’un sujet et son IMC (diminution du risque d’obésité de 37 % dans les quartiers les mieux pourvus par rapport aux quartiers les moins bien pourvus ; p=0,001). En revanche, dans les zones où tags, graffitis et crottes de chiens sont les plus abondants, l’IMC est plus élevé que dans les quartiers les plus propres (augmentation du risque d’obésité de 42 % ; p=0,001). L’activité physique quant à elle est positivement corrélée à l’étendue des espaces verts à proximité du domicile et négativement à la saleté des rues (p=0,001 dans les deux cas).

Faute d’analyse multivariée tenant compte de la multitude des facteurs de confusion possibles d’ordre socio-économique notamment on ne peut évidemment affirmer que l’incivilité ambiante ou une urbanisation excessive constituent bien des facteurs de risque indépendants d’obésité. Tout laisse à penser en revanche qu’une invasion de tags et d’ordures dans une ville sans parc est plutôt un marqueur de pauvreté et de désocialisation qu’une cause directe de surpoids.

Dr Céline Dupin


Ellaway A et coll. : « Graffiti, greenery, and obesity in adults : secondary analysis of European cross sectional survey. » Br Med J 2005


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