Bonjour à tous et à toutes, :)
Je ne sais pas si c'est exactement le bon endroit pour m'exprimer mais j'ai trouvé sur ce site beaucoup de respect
et de tolérance :) . Je voulais apporter mon témoignage à ceux et celles qui souffrent d'anxiété généralisée :
J'ai mis de longues années (de trop longues années) avant de "consulter" sur ce que je considérais comme une timidité maladive...
Les débuts de cette anxiété remontent au Lycée, vers mes 16-17 ans : cela se traduisait par un sentiment de mal-être, d'oppression lorsque je me retrouvais en classe (coeur qui palpite, rougissements), de même dans la salle d'attente de mon généraliste. J'ai dès cette époque appliquer la politique de l'autruche, je me cachais, je faisais semblant de ne rien voir pour ne pas me sentir "en danger".
Mon bac en poche, j'ai débuté mon DUT mais très vite, mises en situation et prises de paroles constantes me font abandonner. Je me dirige vers la fac pour un deug AES que je décroche en 3 ans : "noyé" dans la masse d'étudiants, je me sentais bizzarement plus à l'aise même si je luttais constamment contre cette anxiété : j'étais, de ce fait, très fatigué et c'est l'époque ou j'ai perdu progressivement tous mes amis qui m'étaient proches (ils ne comprenaient pas mes refus de sortir mais comment aurais-je pu leur en vouloir). Parallèlement, j'étais animateur en centre de loisirs avec des petits de 4-6 ans, ou mon anxiété se révélait moins forte.
En 2004, j'attaque ma 3ème année de fac mais ne supportant plus cette "oppression" constante, j'abandonne une nouvelle fois !... me voilà parti pour 4 années en usine ou seul à mon "poste", je me sentais "bien". Il est évident que ce n'était pas une vie...peu de sorties, plus d'amis, des relations amoureuses éphémères et très courtes.
Puis ce jour de Janvier 2009, où sur un forum, je mis enfin un nom sur ce qui me faisait tant souffrir : "l'anxiété généralisée", c'était un début de soulagement. J'ai pris la décision d'aller consulter assez vite (contrairement à toutes ces années ou je remettais toujours les "choses" au lendemain. J'ai pris rendez-vous avec un psy : plusieurs essais d' AD puis le bon en Juin 2009 (Cymbalta) avec très peu d'effets secondaires (pour moi).
En mars 2010, j'ai entamé une formation de téléconseiller où je me suis senti "revivre" : je pouvais enfin me concentrer sur les tâches a faire sans être constamment préoccupé par les regards extérieurs. Socialement, je me suis fait quelques ami(e)s durant ces 4 mois de formation ponctués de 2 stages qui se sont très bien passés.
J'ai repris confiance en moi et depuis 6 mois, je bosse dans un centre d'appel où il y a pourtant une certaine pression mais où j'ai repris confiance en moi.
Mon traitement sous AD baisse progressivement et je participe tous les mois à un groupe de paroles.
Ma vie commence vraiment aujourd'hui même si j'ai bien conscience d'avoir perdu pas mal de temps en refusant d'admettre mon état.
J'ai aujourd'hui 29 ans et tout a construire...
J'espère que ce témoignage apportera un peu de bôme au coeur à certains.
N'hésitez pas à me poser des questions. :)