M
A
Sans commentaires... :cry: Paru aujourd'hui mercredi dans la Tribune de Genève.
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Assurances: les obèses vont passer à la casserole (07/04/2004)
Après les fumeurs, les séropositifs ou les
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Assurances: les obèses vont passer à la casserole (07/04/2004)
Après les fumeurs, les séropositifs ou les
femmes potentielles futures mères, les gros vont subir des hausses de primes.
ELISABETH ECKERT DUNNING
Les premières attaques judiciaires ont déjà commencé aux Etats-Unis. Des personnes en surcharge pondérale comme le veut le dictionnaire du politically correct viennent d’introduire des actions en dommages et intérêts contre McDonald’s pour avoir contribué à leur obésité. Dans sa dernière édition, un journaliste vient d’ailleurs de faire le test pour Paris Match, mangeant matin, midi et soir des hamburgers de la chaîne de distribution. Résultat des courses: treize kilos accumulés en un seul petit mois.
L’heure de l’attaque au nom de la santé publique a donc sonné pour les obèses. Hier, le numéro deux mondial de la réassurance, Swiss Re, a publié une étude portant sur les incidences de l’obésité sur les assureurs. Le résultat est simple, implacable: "La prévalence croissante de l’obésité à une portée telle que le secteur de l’assurance vie ne saurait l’ignorer." En clair: pour les acteurs de cette branche, les gains en matière d’allongement de la durée de vie pourraient être bien meilleurs si les gros n’existaient pas. Or, cette mortalité nouvelle risque de coûter aux compagnies qui assurent un individu sur la vie.
Évolution exponentielle
Et pour cause: "Liée aux maladies cardiovasculaires, à l’hypertension, au diabète et à de nombreux types de cancer, l’obésité est devenue un problème majeur de santé publique dans le monde entier", affirme Swiss Re. Ainsi, selon des études récentes, la surcharge pondérale touche, dans les pays développés, entre 10 à 20% des hommes, et 10 à 25% des femmes. Dans les pays les plus concernés par ce "danger nouveau" que sont les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, l’obésité a ainsi doublé, voire triplé au cours des vingt dernières années. Depuis lors, d’autres nations européennes dont la Suisse ont suivi une évolution similaire.
Pire, selon Swiss Re: cette épidémie au sens de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’étend deux fois plus rapidement au sein des jeunes générations, puisque le nombre de petits Américains obèses entre 6 et 11 ans a plus que doublé depuis 1980. Dès lors, ce que propose la réassurance helvétique est que, dans le futur, les assurances définissent leurs primes en fonction des risques que présente le client. Un peu sur le modèle de la modulation des taux d’intérêts qu’offrent désormais les banques en rapport avec la solvabilité des débiteurs...
La faute aux gros
"L’obésité, explique ainsi Ronald Klein, directeur chez Swiss Re, est généralement le résultat d’un mode de vie délibérément choisi. La société combat le tabagisme par toute une série de mesures, notamment éducatives et persuasives. S’attaquer à l’obésité est devenu une tâche tout aussi urgente." L’une de ces mesures va donc passer par le porte-monnaie: les primes d’assurances seront fixées et payées au pro rata du poids! Véridique (pour le mode d’emploi, lire l’encadré) et déjà fonctionnel.
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L’indice de la masse corporelle
Concrètement, lorsque, bientôt, vous voudrez souscrire à une assurance vie, il vous faudra monter sur la balance. On calculera dès lors pour votre indice de masse corporelle (IMC), établi par l’OMS, qui ne devra pas être supérieur à 30, au risque de vous faire taxer d’obèse. Comment cela fonctionne-t-il? L’IMC divise le poids d’un individu exprimé en kilogrammes par la taille au carré exprimé en mètre. Ainsi, un homme d’1,85 qui pèse 77 kilos possède un IMC de 22,7 (77 divisés par 1,85 au carré). Pour dépasser le seuil fatidique de 30, il lui faudrait atteindre les 102 kilos. Ce potentiel assuré a donc de la marge devant lui, mais gare. Au-dessus, le tiroir-caisse résonnera, en guise de punition.
E.E.
ELISABETH ECKERT DUNNING
Les premières attaques judiciaires ont déjà commencé aux Etats-Unis. Des personnes en surcharge pondérale comme le veut le dictionnaire du politically correct viennent d’introduire des actions en dommages et intérêts contre McDonald’s pour avoir contribué à leur obésité. Dans sa dernière édition, un journaliste vient d’ailleurs de faire le test pour Paris Match, mangeant matin, midi et soir des hamburgers de la chaîne de distribution. Résultat des courses: treize kilos accumulés en un seul petit mois.
L’heure de l’attaque au nom de la santé publique a donc sonné pour les obèses. Hier, le numéro deux mondial de la réassurance, Swiss Re, a publié une étude portant sur les incidences de l’obésité sur les assureurs. Le résultat est simple, implacable: "La prévalence croissante de l’obésité à une portée telle que le secteur de l’assurance vie ne saurait l’ignorer." En clair: pour les acteurs de cette branche, les gains en matière d’allongement de la durée de vie pourraient être bien meilleurs si les gros n’existaient pas. Or, cette mortalité nouvelle risque de coûter aux compagnies qui assurent un individu sur la vie.
Évolution exponentielle
Et pour cause: "Liée aux maladies cardiovasculaires, à l’hypertension, au diabète et à de nombreux types de cancer, l’obésité est devenue un problème majeur de santé publique dans le monde entier", affirme Swiss Re. Ainsi, selon des études récentes, la surcharge pondérale touche, dans les pays développés, entre 10 à 20% des hommes, et 10 à 25% des femmes. Dans les pays les plus concernés par ce "danger nouveau" que sont les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, l’obésité a ainsi doublé, voire triplé au cours des vingt dernières années. Depuis lors, d’autres nations européennes dont la Suisse ont suivi une évolution similaire.
Pire, selon Swiss Re: cette épidémie au sens de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’étend deux fois plus rapidement au sein des jeunes générations, puisque le nombre de petits Américains obèses entre 6 et 11 ans a plus que doublé depuis 1980. Dès lors, ce que propose la réassurance helvétique est que, dans le futur, les assurances définissent leurs primes en fonction des risques que présente le client. Un peu sur le modèle de la modulation des taux d’intérêts qu’offrent désormais les banques en rapport avec la solvabilité des débiteurs...
La faute aux gros
"L’obésité, explique ainsi Ronald Klein, directeur chez Swiss Re, est généralement le résultat d’un mode de vie délibérément choisi. La société combat le tabagisme par toute une série de mesures, notamment éducatives et persuasives. S’attaquer à l’obésité est devenu une tâche tout aussi urgente." L’une de ces mesures va donc passer par le porte-monnaie: les primes d’assurances seront fixées et payées au pro rata du poids! Véridique (pour le mode d’emploi, lire l’encadré) et déjà fonctionnel.
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L’indice de la masse corporelle
Concrètement, lorsque, bientôt, vous voudrez souscrire à une assurance vie, il vous faudra monter sur la balance. On calculera dès lors pour votre indice de masse corporelle (IMC), établi par l’OMS, qui ne devra pas être supérieur à 30, au risque de vous faire taxer d’obèse. Comment cela fonctionne-t-il? L’IMC divise le poids d’un individu exprimé en kilogrammes par la taille au carré exprimé en mètre. Ainsi, un homme d’1,85 qui pèse 77 kilos possède un IMC de 22,7 (77 divisés par 1,85 au carré). Pour dépasser le seuil fatidique de 30, il lui faudrait atteindre les 102 kilos. Ce potentiel assuré a donc de la marge devant lui, mais gare. Au-dessus, le tiroir-caisse résonnera, en guise de punition.
E.E.
42 ans
3727