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Vente de notre appartement à un nouveau proprio : Problème !

42 ans 4079
Bonjour,

Je poste aujourd'hui car j'ai besoin d'aide et d'infos, c'est une situation un peu délicate ET juridique.

Pour expliquer brièvement ; avec mon ami nous louons un appartement sur  
Paris qui a été revendu à un nouveau propriétaire.

Ce nouveau propriétaire nous donne congé car il souhaite reprendre l'appartement pour lui, et le bail se termine fin septembre.

Nous étions au courant de cette possibilité et donc nous avons cherché un autre appartement pour assurer nos gardes ( nous sommes jetés dehors, quoi...).

Je cherche à savoir si dans ces cas là nous devons respecter un délai de préavis de 3 mois comme si c'était comme dans le cas où ce serait nous qui donnions congé de l'appartement... J'ai téléphoné à l'ANIL mais évidemment ca ne répond pas, et je ne vois pas à quel autre organisme auprès duquel je peux me renseigner.


S'il y a des juristes dans le coin ou qui s'y connaissent en droit du logement, je suis toute ouïe !

Merci d'avance pour votre aide !
52 ans Lorraine 4326
tu as demandé au nouveau proprio ? p'tet que lui aussi ca l'arrange de recuperer son bien plus tot
42 ans 4079
En fait oui, nous lui avons demandé et il nous a répondu sèchement que nous devions respecter le préavis de 3 mois.

Sauf que je viens de faire quelques petites recherches et je pense avoir trouvé une réponse : on peut partir quand on veut quand le propriétaire donne congé. Il a 6 mois de préavis. Et on règle le loyer pour les jours que l'on a occupé jusqu'à la date effective de notre départ.

En réalité c'est logique, si le proprio nous donne congé, on a pas à donner congé à notre tour et attendre sa permission, puisque c'est lui qui nous donne congé...

( Je suis pas très claire, désolée ).

Si quelqu'un s'y connait par contre, je veux bien confirmation ou non de ce que je viens de raconter :)
60 ans 91 25732
Je suppose que tu loues ton logement dans le cadre de la loi de 1989 (cas le plus fréquent).

Dans le cas de la reprise du logement par le propriétaire, il doit vous donner congé à l'expiration du bail avec préavis de 6 mois jour pour jour (si votre bail expire le 31 décembre, il doit vous donner congé au plus tard le 30 juin).

S'il envoie le congé plus tôt, pas de souci, mais le préavis ne démarre que 6 mois avant l'expiration du bail (soit dans l'exemple que j'ai donné, début de la période de préavis : 1er juillet).

Ensuite, durant cette période, je te confirme que le locataire peut quitter les lieux quand il veut, à tout moment, en ne payant qu'au prorata du temps passé dans le logement.

Et je te cherche le texte de loi, ça doit être dans la loi de 89... ;)
60 ans 91 25732
Voilà voilà ! :D Je te mets en gras ce qui t'intéresse.

Citation:
Loi n°89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs et portant modification de la loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986

Article 15 Modifié par Loi n°2006-685 du 13 juin 2006 - art. 5 JORF 14 juin 2006

I. - Lorsque le bailleur donne congé à son locataire, ce congé doit être justifié soit par sa décision de reprendre ou de vendre le logement, soit par un motif légitime et sérieux, notamment l'inexécution par le locataire de l'une des obligations lui incombant. A peine de nullité, le congé donné par le bailleur doit indiquer le motif allégué et, en cas de reprise, les nom et adresse du bénéficiaire de la reprise qui ne peut être que le bailleur, son conjoint, le partenaire auquel il est lié par un pacte civil de solidarité enregistré à la date du congé, son concubin notoire depuis au moins un an à la date du congé, ses ascendants, ses descendants ou ceux de son conjoint, de son partenaire ou de son concubin notoire.


Le délai de préavis applicable au congé est de trois mois lorsqu'il émane du locataire et de six mois lorsqu'il émane du bailleur. Toutefois, en cas d'obtention d'un premier emploi, de mutation, de perte d'emploi ou de nouvel emploi consécutif à une perte d'emploi, le locataire peut donner congé au bailleur avec un délai de préavis d'un mois. Le délai est également réduit à un mois en faveur des locataires âgés de plus de soixante ans dont l'état de santé justifie un changement de domicile ainsi que des bénéficiaires du revenu minimum d'insertion. Le congé doit être notifié par lettre recommandée avec demande d'avis de réception ou signifié par acte d'huissier. Ce délai court à compter du jour de la réception de la lettre recommandée ou de la signification de l'acte d'huissier.


Pendant le délai de préavis, le locataire n'est redevable du loyer et des charges que pour le temps où il a occupé réellement les lieux si le congé a été notifié par le bailleur. Il est redevable du loyer et des charges concernant tout le délai de préavis si c'est lui qui a notifié le congé, sauf si le logement se trouve occupé avant la fin du préavis par un autre locataire en accord avec le bailleur.


A l'expiration du délai de préavis, le locataire est déchu de tout titre d'occupation des locaux loués.


II. - Lorsqu'il est fondé sur la décision de vendre le logement, le congé doit, à peine de nullité, indiquer le prix et les conditions de la vente projetée. Le congé vaut offre de vente au profit du locataire : l'offre est valable pendant les deux premiers mois du délai de préavis. Les dispositions de l'article 46 de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis ne sont pas applicables au congé fondé sur la décision de vendre le logement.


A l'expiration du délai de préavis, le locataire qui n'a pas accepté l'offre de vente est déchu de plein droit de tout titre d'occupation sur le local.


Le locataire qui accepte l'offre dispose, à compter de la date d'envoi de sa réponse au bailleur, d'un délai de deux mois pour la réalisation de l'acte de vente. Si, dans sa réponse, il notifie son intention de recourir à un prêt, l'acceptation par le locataire de l'offre de vente est subordonnée à l'obtention du prêt et le délai de réalisation de la vente est porté à quatre mois. Le contrat de location est prorogé jusqu'à l'expiration du délai de réalisation de la vente. Si, à l'expiration de ce délai, la vente n'a pas été réalisée, l'acceptation de l'offre de vente est nulle de plein droit et le locataire est déchu de plein droit de tout titre d'occupation.


Dans le cas où le propriétaire décide de vendre à des conditions ou à un prix plus avantageux pour l'acquéreur, le notaire doit, lorsque le bailleur n'y a pas préalablement procédé, notifier au locataire ces conditions et prix à peine de nullité de la vente. Cette notification est effectuée à l'adresse indiquée à cet effet par le locataire au bailleur ; si le locataire n'a pas fait connaître cette adresse au bailleur, la notification est effectuée à l'adresse des locaux dont la location avait été consentie. Elle vaut offre de vente au profit du locataire. Cette offre est valable pendant une durée d'un mois à compter de sa réception. L'offre qui n'a pas été acceptée dans le délai d'un mois est caduque.


Le locataire qui accepte l'offre ainsi notifiée dispose, à compter de la date d'envoi de sa réponse au bailleur ou au notaire, d'un délai de deux mois pour la réalisation de l'acte de vente. Si, dans sa réponse, il notifie son intention de recourir à un prêt, l'acceptation par le locataire de l'offre de vente est subordonnée à l'obtention du prêt et le délai de réalisation de la vente est porté à quatre mois. Si, à l'expiration de ce délai, la vente n'a pas été réalisée, l'acceptation de l'offre de vente est nulle de plein droit.


Les termes des cinq alinéas précédents sont reproduits à peine de nullité dans chaque notification.


Ces dispositions ne sont pas applicables aux actes intervenant entre parents jusqu'au quatrième degré inclus, sous la condition que l'acquéreur occupe le logement pendant une durée qui ne peut être inférieure à deux ans à compter de l'expiration du délai de préavis, ni aux actes portant sur les immeubles mentionnés au deuxième alinéa de l'article L. 111-6-1 du code de la construction et de l'habitation.


Dans les cas de congés pour vente prévus à l'article 11-1, l'offre de vente au profit du locataire est dissociée du congé. En outre, le non-respect de l'une des obligations relatives au congé pour vente d'un accord conclu en application de l'article 41 ter de la loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986 tendant à favoriser l'investissement locatif, l'accession à la propriété de logements sociaux et le développement de l'offre foncière, et rendu obligatoire par décret, donne lieu à l'annulation du congé.


Est nul de plein droit le congé pour vente délivré au locataire en violation de l'engagement de prorogation des contrats de bail en cours, mentionné au premier alinéa du A du I de l'article 10-1 de la loi n° 75-1351 du 31 décembre 1975 relative à la protection des occupants de locaux à usage d'habitation.


III. - Le bailleur ne peut s'opposer au renouvellement du contrat en donnant congé dans les conditions définies au paragraphe I ci-dessus à l'égard de tout locataire âgé de plus de soixante-dix ans et dont les ressources annuelles sont inférieures à une fois et demie le montant annuel du salaire minimum de croissance, sans qu'un logement correspondant à ses besoins et à ses possibilités lui soit offert dans les limites géographiques prévues à l'article 13 bis de la loi n° 48-1360 du 1er septembre 1948 précitée.


Toutefois, les dispositions de l'alinéa précédent ne sont pas applicables lorsque le bailleur est une personne physique âgée de plus de soixante ans ou si ses ressources annuelles sont inférieures à une fois et demie le montant annuel du salaire minimum de croissance.


L'âge du locataire et celui du bailleur sont appréciés à la date d'échéance du contrat ; le montant de leurs ressources est apprécié à la date de notification du congé.



Tu peux donc partir quand tu veux à partir du moment où le délai de préavis court, puisque c'est le bailleur qui a signifié le congé, conformément à l'article 15 de la loi de 89. :D

Tu n'as pas de préavis de trois mois à respecter, c'est ton bailleur qui a dénoncé le contrat, pas toi.
42 ans 4079
Merci Patty, mais je crois que ca va être plus compliqué que ca :)

En effet c'est bien le texte de loi que j'ai trouvé et ca nous arrange bien. On n'était pas du tout au courant de ce "détail" là.

Cependant, mon ami a envoyé un recommandé à la date du 13 avril signifiant au nouveau propriétaire qu'il donnait son préavis...

Et...

La fin du bail étant fin octobre... Fin octobre moins 6 mois = 1er mai ! Le congé du propriétaire prend effet au 1er mai !

Du coup on a donné notre préavis 15 jours avant les 6 mois du préavis du propriétaire ( alors qu'on avait reçu une lettre de sa part fin mars en recommandé nous disant qu'il ne renouvelait pas le bail pour garder l'appartement pour lui ).

C'est un peu confus, mais du coup, on l'a dans l'os avec le préavis qu'on a envoyé nous-même, hein ? :D

Parce que le nouveau propriétaire a l'air procédurier et franchement pas aimable ni souple d'esprit, alors du coup, il peut bien se retourner contre nous avec le préavis qu'on a envoyé trop tôt...
60 ans 91 25732
Comme ça, je dirais que ça dépend de ce que vous avez mis dans le courrier.

Si vous dites que vous donnez congé du bail, la rupture devient à votre initiative, puisque vous informez votre propriétaire de votre intention de mettre fin au bail avant la date de début de son préavis, et vous devez respecter le préavis de trois mois.

Par contre, si vous dites que conformément au courrier qu'il vous a envoyé, vous quitterez le logement le 15 mai par exemple, là vous êtes dans le préavis de votre propriétaire et vous n'avez plus de préavis à respecter.

Ca dépend vraiment de la façon dont vous avez présenté les choses. ;)
42 ans 4079
Oui on a mis un truc du genre que suite à son courrier on aimerait quitter le logement le 1er juin.

Mais si finalement on décide de partir le 15 mai, on peut ?

Dernière question après je vous embete plus promis :)
60 ans 91 25732
Si vous avez bien précisé "suite à votre courrier", vous établissez que le propriétaire vous a bien signifié congé avant que vous ayez envoyé le courrier, même si vous avez répondu avant le début légal du préavis de 6 mois.

La rupture de bail est donc donnée par le propriétaire, avec le délai de préavis obligatoire de 6 mois calculé à partir de la date d'expiration du bail (donc comme tu l'as calculé, fin de bail 31 octobre - 6 mois = 1er mai). Durant la période du 1er mai au 31 octobre, vous pouvez partir quand vous voulez en ne payant qu'au prorata du temps réellement passé dans le logement.

Pour être bien certains, à votre place, je renverrais un courrier recommandé au propriétaire en mentionnant l'article 15 de la loi de 89, en précisant qu'il vous a signifié congé au 31 octobre (date d'expiration du bail) avec préavis débutant au 1er mai selon la loi, que la loi vous autorise à partir quand vous le voulez durant cette période de préavis en ne payant qu'au prorata du temps passé dans le logement et qu'en conséquence, vous quitterz le logement le 15 mai (ou la date que vous aurez choisie).

Avec ça normalement, pas de souci, le propriétaire n'a pas le choix, c'est la loi, que ça lui plaise ou pas.

Et tu ne me déranges pas du tout, même si tu veux que je te fasse le modèle de courrier, pas de souci ! :D ;)
42 ans 4079
Je viens donner des nouvelles :)

Et bien nous avons collé sous les yeux de notre nouveau propriétaire le texte de loi, très cordialement, et sans agressivité.

Du coup, il nous a répondu "ok" pour qu'on parte quand on veut. Nous avons fixé notre déménagement le 7 mai du coup :) Pas de préavis à tenir, ni rien... Et franchement, financièrement ça nous soulage !

A nous les cartons ! :) ( et quelques travaux afin de rendre l'appartement nickel...)

Merci pour vos réponses en tout cas :)
B I U