Michel Deville
Et en 99, ce garçon a réalisé " la maladie de sachs", le film.
Car il y a eu un film tiré du roman.
Que j'ai pas lu.
Le roman.
Pas le film.
Lui je l'ai lu.
Le film.
Parce qu'il y a des films qui se lisent jusqu'à la dernière image sans qu'on puisse en décrocher.
Alors " La maladie de sachs " version film, c'est très bon.
C'est très cour.
La critique, mais pas le film.
Le film fait 1 heure 40 minutes.
C'est pas cour, mais c'est pas long.
C'est tellement peu long que ça passe trop vite.
Ca, c'est ce qu'on appelle la relativité du temps.
Car existe des temps au long cours, des cours longtemps, des long tout cour et des temps longs, qu'on trouve.
Brefl, dans " la maladie de sachs", on perd pas son temps, même qu'il est trop cour.
C'est donc l'histoire d'un mec, médecin, de campagne, qui voit des patients. En fait non, c'est les patients qui le voient, au début.
Et ils en témoignent, de ce qu'ils en voient de leur médecin de campagne.
Et ils voient tous la même chose: un praticien doux, attentif, ne soignant pas que la maladie mais aussi la souffrance humaine. Sous toutes ses formes. Et elle en a des formes la souffrance. Surtout que l'Homme étant ce qu'il est ( ne parlons pas de la porteuse d'ovaire ), lorsque il ne trouve pas à quoi s'abattre, il en rajoute une couche, de souffrance.
Brefl encore, c'est un médecin idéale. Tellement que j'en ai jamais vu un comme ça. Un médecin qui soigne la souffrance et aussi ses sources. La source, c'est la connerie, le dogme, comme il le dit si bien lui même.
Donc il se heurte à ce qu'il y a de plus bas et misérable chez ses patients, en l’occurrence le quotidien mais aussi contre certain de ses confrères qu'il se bat. Parce que le serment d’Hippocrate a été peu à peu remplacé par les notices d'utilisation des derniers appareillages médicaux et par les fiches de remboursement.
Attention.
Oui, c'est là, c'est las aussi.
Ce film n'est pas un docu, c'est un film, qu'on peut même classer dans le rayon " chronique sociale".
Et là je sais ce que vous direz: " Oui, Argh, il en a une plus grosse".
De mauvaise foi.
C'est pas faux.
Mais c'est pas le sujet.
Le sujet c'est que vous aurez raison de penser que les chroniques sociales c'est chiant.
Car c'est vrai.
Mais pas toujours.
Parfois, le réalisateur, lorsque il est bon, lorsque il s'appuie sur un scénario qui tient la route, et lorsque il fait appelle à une distribution excellente, bien, dans ces cas là, le réalisateur il arrive à faire d'une chronique sociale quelque chose de pas chiant.
Il arrive meme à en faire une heure 40 minutes de jubilatoire, comme on dit dans les Innrocks, mais pas dans Telerama, ça non, dans Telerama on le dit pas.
D'ailleurs on lit pas Telerama.
Dans tous les cas, on devrait pas.
Donc, "la maladie de Sachs", c'est que du bonheur. C'est l'histoire, d'un mec, d'un médecin, d'un médecin qui est attaché à une pratique de la médecine qui considère le patient comme un etre humain et pas comme un simple vecteur de maladie à traiter. C'est aussi l'histoire de la ruralité, de la vie des ruraux dans la ruralité. C'est l'histoire d'un mec qui tente de se dépatouiller d'une pratique de la médecine devenue inhumaine, de ses patients, de son serment, des cons, de son quotidien.
Et pour ça, il écrit. Il écrit ses rencontres et ses sentiments.
Histoire de traiter sa propre maladie rampante.
La maladie du docteur Sachs.
Voyez ce truc, donc, c'est la morale de l'histoire de ce post.
Parce que c'est déjà un très bon film, filmistiquement parlant ( ça..ça c'est un mot qu'on trouve dans Telerama ) et qu'en plus, c'est très mais très très bien joué que par des acteurs pas connus.
Ou bien alors ne le voyez pas.
Mais venez pas vous plaindre ensuite que le cinéma français c'est que de la merde.
Ca non, venez pas.
Quand à la réforme de l'examen des médecins dont il est fait question, ça videra peut etre les régions qui ont besoin de généraliste, mais avant..quand ça se passait autrement..est ce que ça incitait les bons généralistes à venir s'installer dans les coins paumés de France ?
ps: c'était pas une vrai question.