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Vous et votre entourage : Pas si simple d'en parler !

35 ans Tournai (Belgique) 31
Bonjour à tous,

J'ai envie de partager un sujet avec vous, autour de l'entourage et de votre problème de poids/TCA.
Ce qui m'amène à parler de cela aujourd'hui, c'est  
qu'hier soir, j'ai discuté via Internet avec une amie proche. Je lui ai fait part de mes questionnements autour de mon problème d'hyperphagie, en me demandant si l'on se défaisait d'un TCA, ou si c'était un combat "à vie", une simple et lourde question... Mais j'avais juste besoin de le dire à quelqu'un.
Sa réponse m'a énormément frustrée, voire choquée. La voici : "j'ai connu deux anorexiques qui sont maintenant heureuse et qui vont tres bien, et le fait de manger sous l'emprise des emotions, c chez tout le monde quasi
dc rien de grave. pas de stress avec ca. ca se controle... (en parlant de mes crises d'hyperphagie), c comme tout dans la vie la miss, quand on veut on peut
".


Au niveau famille, je dois dire qu'ils sont très ouverts et me comprennent bien, j'ose leur en parler (malgré des "préférences" au niveau des personnes évidemment). de plus, lors d'un questionnement de ma mère sur le genre de crise que je vivais, j'ai fait la démarche de lire un bouquin dans lequel j'ai trouvé une très bonne réponse à sa question (je n'ai pas les références sous les yeux mais l'auteur expliquait clairement le "processus de crises" et d'adddiction. Si intéressé par le livre, j'irai chercher et posterai sur le forum). Ma mère a lu ce passage et je crois que c'est à partir de ce moment-là qu'elle m'a davantage comprise et qu'elle ne me juge pas, ne me culpabilise pas quand je lui dis parfois avoir eu des crises.

Hélas, tout le monde ne semble pas si ouvert et beaucoup généralisent. La réaction de mon amie hier m'a vraiment bouleversée (la preuve j'en parle encore ce matin!). J'ai coupé court à la conversation en lui disant mon désaccord, elle m'a simplement répondu qu'elle était juste quelqu'un d'optimiste.

Et vous, osez-vous en parler avec votre famille ou amis ?? Comment réagissent-ils ?


Bibi0211
31 ans 395
Pour ma part je n'ai jamais abordé ce sujet avec ma famille, et très peu avec mes amis (un peu avec ma meilleure amie mais je sais qu'elle a eu pas mal de soucis avec la nourriture (anorexie) donc j'évite de parler de ça) . Parce que je ne me sens pas le courage de le faire, et puis je pense tout simplement qu'ils ne me comprendraient pas, et que leurs réponses s'apparenteraient à celle de ton ami. Parce que pour eux, il faut faire attention, ne pas manger entre les repas, etc.. ils sont enfermés dans des règles rigides et vraiment je pense que c'est peine perdue de tenter de leur expliquer mon rapport un peu space avec la nourriture. (mon père me félicitait quand je faisais régime.. :roll: ). J'ai peur de me prendre des réflexions en pleine gueule du style " avec un peu de volonté tu y arriverai", etc.. donc je ne dis rien, et je garde tout pour moi, bien que ce ne soit pas non plus la solution. L'idéal serait d'aller voir un psy, mais bon je suis pas prête à franchir le pas.. et puis mes soucis avec la bouffe ne sont pas non plus vraiment très handicapants dans la vie de tout les jours, enfin ça reste gérable.
PS: on est voisine 8) j'habite près de tournai aussi :D
35 ans Tournai (Belgique) 31
Salut "Voisine" ! ;-)

Je comprends parfaitement ton point de vue.
J'ai mis longtemps à en parler avec ma famille. En fait, c'est parce que je suis suivie au centre d'orthonutrition (à Tournai, hôpital civil, tu connais peut-être?) qu'ils ont été un peu curieux et se sont posé des questions. Maintenant, quand je dis ma famille, j'en parle peu aussi, mais parfois j'en ai envie et je sais que mon frère par exemple à les oreilles ouvertes. Et heureusement que j'ai mon suivi - surtout avec psychologue (mais tous les autres membres de l'équipe sont biens aussi) - pour pouvoir en parler. J'ai vécu avec tout ça pendant de longues années et j'ai pu y mettre du sens grâce à l'équipe.

Quant aux amis, j'en ai 2 à qui je peux en parler, sans me sentir jugée... C'est déjà beaucoup, j'en suis consciente.

J'espère sincèrement que tu as trouvé / trouveras - ici ou ailleurs - des oreilles attentives. cela fait du bien de se libérer de temps en temps... :)

En te souhaitant une bonne journée Fan-ouille !

Bibi0211
43 ans 49
et me voilà, j'ai trouvé ton post sur l'entourage!! 8)

pour ma part le sujet de mes TCA a toujours été tabou, les rares fois ou j'ai voulu l'aborder je me suis heurté aux mêmes genre de remarques genre 'oh çà passera' (comme s'il s'agissait d'un ptit rhume) ou bien encore 'faut du caractère, de la volonté etc...' bref que des trucs bateaux bien loin de la réalité!!!

du coup, je me suis fermée, j'en parle plus du tout maintenant, et quand j'ai des 'descentes' (j'appelle çà comme çà) je me coupe du monde extérieur, je m'isole, j'ose même plus sortir de chez moi, tellement je suis mal dans ma peau et je déprime... çà c moralement et faut dire que physiquement c'est pareil, je suis malade, mal au ventre, complètement 'intoxiquée' par la nourriture...bref çà se lit sur le visage!!

mais je peux pas rester enfermée H24 non plus et suis bien obligée de sortir malgré tout, donc si à l'extérieur un proche remarque que je suis pas dans 'mon état normal' j'explique toujours que je suis patraque (et crois moi, je suis très souvent patraque... :(

j'ose pas en parler, car je sais d'avance que je serai pas ou mal comprise et puis peut être que j'ai honte aussi d'être comme çà...

j'arrive toujours à reprendre le dessus et les craquages sont fréquents...les rechutes plus ou moins longues...mais comme je le disais sur ton post d'avant...je désespère pas (enfin j'ai appris à ne plus désespérer sinon c'est l'engrenage et c'est encore pire après, je m'enlise comme dans du sable mouvant)

je pense qu'il ne faut pas en vouloir à l'entourage qui peut se montrer maladroit, ils ne savent pas ce que c'est et n'imaginent même pas la gravité de la situation s'ils n'ont pas eux même vécu la même chose!!

bien sûr, il y aura toujours des personnes plus sensibles et plus ouvertes que d'autres, mais les TCA restent des troubles très personnels, limites intimes et je garde énormément de pudeur là dessus moi (à part ici sur le forum parce que je sais que j'écris à des 'membres' concerné(e)s et faut bien l'avouer écrire est toujours plus facile que parler ouvertement)

en résumé trouvons le soutien où l'on peut, au bon endroit, au bon moment!!

a bientôt et merci à vous d'être là
A
37 ans Nord (59) 310
Je n'en parle pas avec ma famille, déjà parce que vu les réflexions que je ramassais dans les dents étant petite sur mon poids, je n'ai plus aucune envie de me confier à eux. Et ensuite, parce que mes parents ont des tendances hypocondriaques par rapport à moi, dès que j'éternue, ils s'affolent, alors bon, j'ai pas envie qu'ils me mettent la pression de ce coté là.
J'aime être tranquille, j'ai du mal avec le trop plein d'inquiétude ou les trop pleins de conseils, j'aime qu'on me fiche la paix, du coup, il faut que j'apprenne à tenir ma langue, moins j'en dis, mieux je me porte.
Mes amis, je ne ressens pas le besoin d'en parler avec eux. J'ai déjà mon chéri qui me soutient, qui m'accompagne et à qui je peux me confier, cela me suffit.
Et maintenant que j'ai trouvé ce super forum, je suis comblée, niveau échanges et discussions :)
35 ans Tournai (Belgique) 31
C'est là tout le problème : On ose se lancer, on en parle, mais on n'est pas réellement écouté ! Et on se ramasse des réflexions blessantes, on se sent incompris...

Avez-vous songé à utiliser un autre dérivatif à la parole pour vous exprimer ? genre écrire, peindre, dessiner, etc pour exprimer votre mal-être.

Personnellement, depuis quelques mois, je tiens un petit carnet (petit format) dans lequel j'écris surtout mes états d'âme, et j'y joins souvent des images, photos trouvées sur le Net. Et d'ailleurs, ces derniers temps j'utilise davantage le visuel que l'écrit. Ca m'aide, sur le coup, à me soulager, à faire sortir les choses de l'intérieur.

Malgré mon suivi par 5 professionnels différents, il m'arrive encore de me sentir seule. Puis, soyons clairs, quand on a une crise d'hyperphagie ou boulimie, on est seul face à soi-même et la nourriture...

Je vous souhaite à tous, très sincèrement, de pouvoir avoir une main tendue, que ce soit un ami, un proche ou un professionnel. Je sais à quel point c'est dur de se sentir seule face à nos maux. Même si c'est de l'ordre de l'intime et qu'on le sera tjs un peu, je pense que pouvoir compter sur au moins UNE personne nous aide déjà. Mais je comprends parfaitement la difficulté qu'on peut avoir de s'exprimer. Suis pas très extravertie de nature non plus... et la culpabilité, la honte peut-vent nous envahir tellement parfois, freignant notre envie et besoin - surtout - de s'exprimer.

Heureusement que ce forum existe !!!


Bibi0211
49 ans ST GRATIEN 727
Moi non plus, je n'en parle pas à mon entourage. Dèjà sans en parler, ma mère me dit encore "ton régime, c pour quand ??" , 'ou est passée ta volonté ?'

Mais je n'ai plus envie de ce genre de réaction, tout ce que je souhaites c'est vivre comme je suis et peut être qu'à partir de là j'arrêterais de manger quand j'ai une crise d'angoisse ou un manque de confiance en moi

La seule personne qui m'écoute sans me juger parce qu'il a vécu la même chose avec l'alcool, c mon père. Je peux tout lui dire mais cela ne fait pas longtemps. Il y a juste quelques mois que je peux le faire et cela fait du bien

Ce forum est bien pour les écoutes des uns et des autres, et c'est ce que j'apprécie fortement
On se sent moins seule face à nos problèmes même si c'est virtuel

Il faut que l'on se soutienne entre nous, et nous avancerons les unes et les autres

Bon courage à toutes
B I U


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