Kwikie a écrit:J'ai été le "bouche-trou" toute mon adolescence. Celle qu'on vient voir parce que personne d'autre n'est dispo, celle qu'on invite parce qu'on a pas le choix, celle qu'on oublie quelques secondes après.
J'ai fini par mettre fin à ce comportement moi-même : mieux vaut être seule, que croire qu'on a des amis qu'on a pas.
Le déclic... je me souviens parfaitement d'une "amie" (on parlait pas mal au lycée, on était souvent assise l'une à côté de l'autre). L'été arrive, je l'appelle - trop - souvent le soir, mais après tout on est amies, non ?
Bref un soir je suis au téléphone avec elle, mais elle me dit qu'elle a une copine qui dort chez elle. Ok. Et là elle rajoute, en parlant à sa copine, "tu sais c'est celle qui m'appelle tous les soirs".
La honte.
Je me suis sentie comme un boulet qui s'accrochait à elle (ce que j'étais très probablement).
Je suppose que mon amitié était acceptable quand on était au lycée où elle n'était pas très populaire non plus, mais à part ça, elle n'avait pas besoin de moi.
J'ai pas retéléphoné, et j'ai fait très très gaffe à partir de ce moment là. Toujours garder ses distances, toujours se souvenir qu'on est simplement pratique à ce moment là mais ne pas en déduire qu'on est ami(e)s.
:shock: J'aurais pu l'écrire, ça. Ça fait bizarre.
J'ai arrêté depuis longtemps de prendre au sérieux les "on est ami(e)s" des gens. Dans leur bouche c'est juste une excuse pour se voir rendre des services sans jamais donner en retour. Sérieux, sans attendre un retour systématique, il me semble logique que lorsqu'une personne ne rechigne pas à te rendre service dès qu'elle le peut alors on peut peut-être le lui rendre de temps en temps. Juste parce qu'on a quand même envie de faire du bien aux gens qui nous en font, non ?
Bref, moi plus ça va plus je me méfie des gens, et moins je donne. Du coup, on a aussi arrêté de me prendre pour un bouche-trou. On a dû remarquer que je ne me laissais plus avoir, que je n'étais pas dupe, et quitte à être seule au moins on me fiche la paix avec toute cette hypocrisie.