Je sais que la mode n'est pas au saut de classe, et vos contributions sont à l'avenant.
MAis le fait est que pour mon fils cadet, le saut de classe était une nécessité, et aujourd'hui qu'il est en 3e, je constate que c'est une vraie réussite.
Pour vous dresser le tableau : L. un matin, alors qu'il était en moyenne section, il s'est mis à me lire l'arrière de son paquet de Banania, la petite BD et la composition sur les côtés (bon, c'était plus facile pour la BD hein :P). Jamais je ne saurai où il a appris à lire !
Il s'ennuyait ferme dans sa moyenne section, l'année précédente c'était pire parce que la maîtresse était un peu strange (elle pensait qu'il ne fallait pas stimuler les enfants et que ceux-ci s'auto-stimulaient en fonction de leur développement :shock: ), mais cette année-là ça allait mieux.
A chaque fois que j'accompagnais une sortie scolaire, je voyais la tête de mon fils émerger bien haut au-dessus de toutes les petites têtes de ses petits copines & copains : comme sa maman, il est très grand.
Il a été testé, et les tests ont révélé qu'il n'était pas en retard, mais les tests ne sont pas déterminants seuls. Il y a aussi à observer la façon dont il s'intègre socialement, son développment physique (motricité, coordination, etc.).
Avec tous ces éléments, et en coordination avec la primaire, les instits ont proposé un saut de classe : en grande section, mon loulou a fait les programmes de grande section et de CP en un an. Une semaine avant la fin de l'année scolaire, il a intégré le CP à l'école primaire, il y avait passé quelques journées à fréquence croissante durant l'année.
Sauter une classe n'est pas simple, et l'opération a été conçue pour être réversible à tout moment. Les institutrices ont très étroitement accompagné L. en observant attentivement ses progrès, afin de ne pas "surdoser".
Ce qui m'était annoncé comme déterminant, était la coodrination nécessaire à l'écriture. Les maîtresses m'ont bien dit que la capacité à écrire et former les lettres, tenir la distance en termes de résistance physique (eh oui, écrire ça fatigue énormément les petits bouts de chou ;)), tout ça apparait autour de 6 ans. En gros, si L. parvenait à écrire, alors c'est effectivement que ce saut de classe était pertinent, sinon il fallait se poser la question de ne pas continuer et le laisser poursuivre tranquilement sa grande section.
Le fait est que la plus grande difficulté que nous avons rencontré est que L. est une fieffée tête de mûle qui a un poil dans la main, mais à part ça il n'a eu aucun souci pour apprendre à écrire :D
Il a suivi une scolarité normale jusqu'à présent. Il est désormais en classe de troisième, toujours le plus grand de sa classe :P Il a 14 de moyenne tout en continuant à cultiver son poil dans la main :lol: Il a plein de copains, et serait bien malin celui qui saurait sans connaître sa date de naissance qu'il a sauté une classe ;)
Que se serait-il passé s'il n'avait pas sauté de classe ? Bien sûr on ne le saura jamais avec certitude. Le fait est que lorsqu'il a eu cette perspective de saut de classe, son humeur s'est éclairée, il était moins souvent triste, et beaucoup plus dynamique.
Pour ma part, j'ai été dans la même situation. Les instits à l'époque avaient préféré dire à mes parents que la maternelle n'étant pas obligatoire, c'était mieux qu'ils me gardent à la maison car j'étais un élément perturbateur. Je n'ai aps sauté de classe, j'ai fait énormément de musique pendant toute ma scolarité, mais je pense qu'un saut de classe m'aurait été bénéfique, dans le sens où j'aurais été confrontée à un peu de difficulté pendant cette looooongue scolarité où je me suis tant ennuyée. J'ai eu le bac avec mention sans bosser. Si j'avais eu à bosser, il est probable que je ne me serais pas effondrée comme je l'ai fait en Prépa, tout simplement parce que j'aurais appris à bosser avant.
Voilà mon témoignage Pétronille ;)