J
le lait d'amande est très allergisant (fruit à coques) donc il est a éviter ... as tu essayé le lait de riz ? c'est le moins risqué m'as t on dit
question : si tu allaites ta puce, fais tu un régime d'éviction plv ? les plv passent dans le lait !!!
bon courage pour la suite
je te copie colle un document lll :
c'est allaiter aujourd'hui n°49 : le casse tete de l'allergie
Allergies... tout le monde est concerné. Qui ne connaît au moins une personne de son entourage souffrant de cette maladie plus ou moins invalidante ? C'est une pathologie qui, selon le terme consacré, "flambe" en ce début de troisième millénaire : en France, on estime qu'une personne sur cinq souffre d'allergie, et les enfants sont encore plus atteints que les adultes. Environ 8 % des enfants souffriraient d'une allergie alimentaire.
Quelques certitudes
Quel est le mécanisme de l'allergie ? Un organisme rencontre une substance étrangère - dite allergène - (pollen, acariens, poils de chat, protéines de lait de vache, etc.), la défi-nit comme un intrus dangereux - après le premier contact, c'est la phase de sensibilisation - et la garde dans sa mémoire immunitaire. A chaque nouveau contact avec l'allergène, la personne réagira de façon exacerbée en libérant en excès les substances de lutte contre l'agresseur que l'on nomme immunoglobulines E ou IgE. Alors que dans le même temps, la majorité de la population n'aura mis en place qu'un système normal de défense.
Pour que ce processus se mette en route, il faut une prédis-position génétique - connue ou non - à produire plus facile-ment des anticorps de l'allergie. On deviendra ou non allergique en fonction de l'environnement. Trois facteurs sont donc nécessaires pour qu'un enfant développe une allergie : la prédisposition ellergique, l'exposition aux allergènes et des contributifs comme un déficit immunitaire, une maladie digestive (allergie après diarrhée), des infections (une bronchite) ou des irritants non spécifiques comme le tabac, la pollution... Parmi les nombreux allergènes de l'environnement, les aliments semblent jouer le rôle majeur dans l'enfance.
Pour un parent allergique, le risque d'avoir un enfant allergique est de 20 à 30%. Pour deux parents allergiques, il est de 40 à 50 %.
Les manifestations de l'allergie sont multiples et variées, et bien souvent déroutantes. Ainsi les symptômes d'allergie alimentaire ne sont pas seulement digestifs (régurgitations, vomissements, diarrhées, constipation, coliques, sang dans les selles), ils peuvent aussi être cutanés (eczéma ou dermatite atopique, urticaire), respiratoires (rhinite, toux, sifflements, asthme), troubles du sommeil, pleurs et au pire choc anaphylactique gravissime.
Il peut y avoir de fausses allergies alimentaires qui se caractérisent par des manifestations cliniques mimant celles des allergies alimentaires et par un mécanisme de libération d'histamine. Les tests allergiques sont alors négatifs. Le traitement consistera à diminuer les apports en aliments riches en histamine, histaminolibérateurs ou riches en tyramine (tomates, épinards, fraises, chocolat, etc.).
Dans l'allergie alimentaire, la recherche d'une sensibilisation peut être réalisée par des tests cutanés - ou prick-tests - très tôt dans la vie. Dans un article d'Oasis Allergie, le Pr Moneret-Vautrin (CHR de Nancy) dit qu'ils sont possibles "au niveau du dos dès les premiers jours de vie. Les aliments testés sont ceux qui sont le plus souvent en cause dans l'allergie alimentaire : oeuf, arachide, lait, farine de blé et l'allergène en cause dans l'allergie alimentaire familiale". Ces tests cutanés peuvent être effectués par des pédiatres allergologues dès les premiers mois. Leur fiabilité dépendra de la maturité des cellules mastocytes de la peau. J'ai vu une petite fille de 3 mois, exclusivement allaitée, qui s'était couverte d'eczéma, réagir très fortement et indubitablement aux tests cutanés du blanc d'oeuf et de la moutarde. La maman a supprimé ces deux produits de son alimentation, et l'eczéma a disparu.
Une question concerne les tests biologiques marqueurs de l'allergie qui reviennent parfois négatifs alors que les symptômes présentés par l'enfant indiquent une allergie. Ces tests sont-ils toujours fiables dans un contexte si complexe ? Dans le doute, exclure les aliments incriminés et observer l'enfant peut toujours être tenté.
... et beaucoup de questions.
Il a été prouvé, de façon indiscutable, que l'enfant peut se sensibiliser in utero. Des anticorps anti-oeuf, anti-lait de vache, anti-soja ont été mis en évidence dans le liquide amniotique. Le foetus est également exposé - et c'est assez inattendu - aux aéroallergènes acariens et pollens. Tout serait-il déjà joué à la naissance ?
Et l'allaitement ? Concernant l'allergie, la recommandation a d'abord été : "pour prévenir les allergies, allaitez". Puis il a fallu ajouter : "pendant six mois", et préciser ensuite : "exclusivement". Certains spécialistes recommandent main-tenant à la mère d'un enfant à risque allergique un régime d'exclusion pendant la grossesse et l'allaitement. Cela consiste en la réduction ou la suppression de l'alimentation maternelle du lait de vache, des oeufs, du poisson, du soja et de l'arachide. Parfois, malgré ces mesures contraignantes, l'enfant développe quand même une sensibilisation à d'autres aliments, ce qui oblige la mère à augmenter la liste des aliments qu'elle ne peut absorber. Si le régime d'éviction de la mère est très strict, la croissance de l'enfant doit être surveillée de près. Et la mère a aussi besoin d'un suivi diététique, pour éviter les carences.
Non, le lait maternel ne protège pas de tout, au moins à court terme.
Cela s'explique par une sensibilisation via le lait maternel, qui peut contenir des quantités mesurables de particules de lait de vache, d'oeuf, de blé, de poisson, d'arachide, etc. L'enfant peut réagir aux aliments que sa mère vient de manger dans les minutes qui suivent, mais le plus souvent, les signes apparaissent entre quatre heures et vingt-quatre heures après leur ingestion. La plupart des bébés montreront une nette amélioration cinq à sept jours après que leur mère ait supprimé de son alimentation l'aliment incriminé. Cela peut prendre deux semaines ou plus pour que toute trace de l'aliment soit éliminée de l'organisme de la mère et de l'enfant.
Des études qui se sont penchées sur l'alimentation maternelle, ont constaté qu'en cas d'allergie chez un enfant allaité, il y avait dans le lait maternel un taux abaissé de certains acides gras insaturés à longues chaînes. Faudrait-il en ajouter ? A l'alimentation maternelle ? Directement à l'enfant ?
Une autre étude a trouvé que la prise de Lactobacillus rhamnosus, que l'on appelle aussi probiotique, par des mères ayant des antécédents d'allergie, réduisait les patholo-gies allergiques chez leurs enfants. Cet impact positif demande à être vérifié.
L'alimentation artificielle de base, avec des préparations pour nourrissons à base de lait de vache ou plus rarement de soja, est également source d'allergie. Les signes peuvent être francs et reconnaissables (dermatite atopique, diarrhée, vomissements) ou plus subtils et non diagnostiqués comme tels (coliques, régurgitations, troubles du sommeil, enfant qualifié de "difficile"). Que penser par exemple de ces enfants nourris avec un lait industriel et constipés ? N'est-ce pas déjà un signe au moins d'intolérance au lait de vache ? Certains troubles empoisonneront la vie de l'enfant et de ses parents au point de faire changer plusieurs fois de marque de lait, jusqu'à l'amélioration apportée par un lait dont les protéines auront été hydrolysées, c'est-à-dire transformées pour perdre au maximum leur pouvoir allergisant. Ce sont ces types de lait, à base de protéines de lait ou de collagène de porc et de soja, qui sont parfois proposés pour des enfants allaités très allergiques. Malheureusement, certains enfants se révèlent être aussi allergiques à ces produits et auront besoin d'un lait à base d'acides aminés libres (la plus petite partie de la protéine), le Néocate°.
Goldman va loin dans ses réflexions, et pense que les problèmes d'allergies alimentaires ne surgissent que maintenant car l'alimentation très variée qui est la nôtre actuellement ne s'est répandue que depuis peu. Notre mode de vie a évolué très vite, trop vite pour que notre organisme ait le temps d'évoluer et de s'adapter.
Le rôle de la diversification alimentaire précoce a été lui bien démontré. Une étude néo-zélandaise, réalisée sur plus de 1200 enfants d'une population non sélectionnée pour avoir des risques allergiques, a montré que l'introduction de plus de quatre aliments avant l'âge de 4 mois multipliait par 2,9 le risque d'apparition d'un eczéma.
L'excès d'hygiène est aussi une cause de plus en plus documentée. Notre système immunitaire ne serait pas assez sollicité, à cause des conditions d'asepsie à la naissance qui induisent une colonisation intestinale par des germes hospitaliers bien différents des germes qui colonisaient les bébés de la préhistoire, à cause des habitats très propres, des médicaments qui décapitent les maladies infantiles, etc. Et du coup, il se ruerait sur des substances banales.
Nous sommes devenus plus sensibles, voire hypersensibles. Les enfants qui ont grandi dans des fermes sont moins sujets aux allergies. Les enfants de familles nombreuses, où il y a forcément plus de germes, semblent aussi moins sensibles aux allergènes respiratoires. L'habitat trop isolé, donc confiné, peu aéré, dans lequel il fait toujours chaud, favorise également les allergies. Ceci étant majoré en ville par la pollution.
Que faire ?
Pour certains enfants, l'allaitement a aidé à prévenir une allergie. C'est ce qu'a démontré le Dr Saarinen dans une étude où elle a suivi des enfants pendant dix-sept ans. Les adolescents avaient moins de manifestations allergiques quand ils avaient été allaités de façon prolongée.
Pour d'autres, il a pu être à l'origine d'une polysensibilisation. Mais nous n'avons pas assez d'études qui se penchent sur le devenir à long terme de ces enfants allaités et malgré tout allergiques quand ils sont petits. Peut-être auront-ils acquis une tolérance meilleure à long terme ? C'est ce que pense le Dr Jack Newman, pédiatre canadien. Il fait l'hypothèse que la présence de protéines étrangères dans le lait maternel permettrait de procéder à une sorte de désensibilisation. Autre hypothèse : un médecin finlandais, le Dr Isolauri, se demande si l'allergie alimentaire chez les enfants allaités ne serait pas due, non pas à de faibles doses d'anti-gènes alimentaires dans le lait maternel, mais plutôt à la constitution défectueuse d'une tolérance à de faibles doses orales. Celle-ci peut-elle s'améliorer avec le temps ? C'est ce que semblent indiquer certains témoignages des pages suivantes.
Pour mettre toutes les chances de son côté, pour en enfant à risque allergique (mais tous ne le sont-ils pas plus ou moins ? Les bébés ne naissent pas avec écrit sur leur front "je vais déclarer une allergie un jour"...), les recommandations sont :
- pendant la grossesse, ne pas fumer, éviter le contact avec les animaux domestiques, procéder à un nettoyage anti-acariens de l'habitat, dans certains cas adopter un régime alimentaire pauvre en aliments les plus allergisants ;
- un allaitement exclusif, sans biberons de complément
(qualifiés de "bombes à retardement"). Si du lait supplémentaire était nécessaire de façon transitoire, préférer toujours du lait maternel tiré et réfrigéré ou congelé ; sinon un hydrolysat de protéines semble plus adapté qu'un simple lait hypoallergénique. La mère doit surveiller son alimentation. Il lui est facile de supprimer les cacahuètes. Pour ce qui est du lait de vache, poisson, oeufs, soja, l'éviction ne doit pas se faire à l'aveugle, elle est à étudier au cas par cas avec l'aide de spécialistes. Une mère qui n'aime pas le lait de vache doit suivre son instinct et ne pas se forcer à en boire parce qu'elle allaite: à l'aide de tables, elle trouvera d'autres aliments qui lui apporteront le calcium dont elle a besoin ;
- une diversification alimentaire très progressive. A partir de 6 mois, en observant l'enfant et sans jamais forcer, proposer un aliment nouveau par semaine. Si la première semaine, l'enfant a goûté aux carottes, la semaine suivante, il pourra alterner avec des haricots verts. Puis on ajoutera par exemple des pommes dans son alimentation. On pourra ainsi repérer si un aliment n'est pas toléré et provoque des troubles. Certains parents préfèrent les boulets de purée sur-gelée qui contiennent 100 % de carottes ou de haricots verts aux petits pots dont la composition indique parfois bien plus d'ingrédients que ce qui saute aux yeux sur l'étiquette. Les innovations industrielles ne sont pas toujours très judicieuses. Ainsi il faudra éviter tous les fruits exotiques, et ne pas donner de dessert contenant de la noisette (suite à des crèmes pour bébés à la noisette récemment mises sur le marché, cette nouvelle allergie se développe...). Le poisson, les produits laitiers et l'oeuf (toujours cuit dur au début) ne seront introduits qu'après l'âge d'1 an.
Certains enfants se protègent instinctivement en repoussant l'introduction d'aliments autres que le lait maternel au-delà de 6 mois, parfois au-delà d'1 an. Avec le lait maternel et un ajout de vitamines et de fer, leurs besoins sont couverts, et l'idéal est de respecter ce que leur dicte leur organisme. Peut-être se protègent-ils ainsi d'allergies multiples et variées ;
- en cas d'allergie, l'aliment suspect sera retiré de l'alimentation maternelle et de celle de l'enfant. Il ne sera réintroduit qu'après avis médical spécialisé. Cela implique de lire les étiquettes des produits du commerce pour débusquer les allergènes cachés. Il y a ainsi de plus en plus d'allergies à la moutarde, car ce produit est ajouté pour donner du goût aux petits pots, et il sensibilise insidieusement les enfants. Comme ce fut le cas avec l'arachide présente dans des prépa-rations vitaminiques il y a quelques années, ou dans les laits pour bébés. Les parents auront aussi besoin d'expliquer sans relâche à l'entourage l'absolue nécessité de ne pas donner l'aliment incriminé à l'enfant ni à sa mère allaitante.
Conclusion
Choisir d'allaiter son bébé et découvrir que son lait, que l'on pensait être la meilleure source de nourriture pour lui, peut lui occasionner tant de troubles, est dramatique et terrible-ment culpabilisant pour une mère. Au niveau de l'humanité, il est tout aussi dramatique de voir croître le nombre d'enfants polyallergiques.
Un grand nombre de mères font le choix de se mettre à unrégime d'exclusion afin de pouvoir continuer à allaiter, pour tous les autres avantages à court et long terme qu'apporte l'allaitement. Et pouvoir soulager par une tétée un enfant qui se gratte, en calmer un autre que la toux angoisse, cela n'a pas de prix pour elles. Et elles peuvent espérer, avec raison, qu'avec le temps, certaines allergies diminueront voire disparaîtront.
Marie Courdent,
animatrice LLL, puéricultrice,
consultante en lactation IBCLC,
avec la collaboration du Dr Jeannerot,
pédiatre allergologue
question : si tu allaites ta puce, fais tu un régime d'éviction plv ? les plv passent dans le lait !!!
bon courage pour la suite
je te copie colle un document lll :
c'est allaiter aujourd'hui n°49 : le casse tete de l'allergie
Allergies... tout le monde est concerné. Qui ne connaît au moins une personne de son entourage souffrant de cette maladie plus ou moins invalidante ? C'est une pathologie qui, selon le terme consacré, "flambe" en ce début de troisième millénaire : en France, on estime qu'une personne sur cinq souffre d'allergie, et les enfants sont encore plus atteints que les adultes. Environ 8 % des enfants souffriraient d'une allergie alimentaire.
Quelques certitudes
Quel est le mécanisme de l'allergie ? Un organisme rencontre une substance étrangère - dite allergène - (pollen, acariens, poils de chat, protéines de lait de vache, etc.), la défi-nit comme un intrus dangereux - après le premier contact, c'est la phase de sensibilisation - et la garde dans sa mémoire immunitaire. A chaque nouveau contact avec l'allergène, la personne réagira de façon exacerbée en libérant en excès les substances de lutte contre l'agresseur que l'on nomme immunoglobulines E ou IgE. Alors que dans le même temps, la majorité de la population n'aura mis en place qu'un système normal de défense.
Pour que ce processus se mette en route, il faut une prédis-position génétique - connue ou non - à produire plus facile-ment des anticorps de l'allergie. On deviendra ou non allergique en fonction de l'environnement. Trois facteurs sont donc nécessaires pour qu'un enfant développe une allergie : la prédisposition ellergique, l'exposition aux allergènes et des contributifs comme un déficit immunitaire, une maladie digestive (allergie après diarrhée), des infections (une bronchite) ou des irritants non spécifiques comme le tabac, la pollution... Parmi les nombreux allergènes de l'environnement, les aliments semblent jouer le rôle majeur dans l'enfance.
Pour un parent allergique, le risque d'avoir un enfant allergique est de 20 à 30%. Pour deux parents allergiques, il est de 40 à 50 %.
Les manifestations de l'allergie sont multiples et variées, et bien souvent déroutantes. Ainsi les symptômes d'allergie alimentaire ne sont pas seulement digestifs (régurgitations, vomissements, diarrhées, constipation, coliques, sang dans les selles), ils peuvent aussi être cutanés (eczéma ou dermatite atopique, urticaire), respiratoires (rhinite, toux, sifflements, asthme), troubles du sommeil, pleurs et au pire choc anaphylactique gravissime.
Il peut y avoir de fausses allergies alimentaires qui se caractérisent par des manifestations cliniques mimant celles des allergies alimentaires et par un mécanisme de libération d'histamine. Les tests allergiques sont alors négatifs. Le traitement consistera à diminuer les apports en aliments riches en histamine, histaminolibérateurs ou riches en tyramine (tomates, épinards, fraises, chocolat, etc.).
Dans l'allergie alimentaire, la recherche d'une sensibilisation peut être réalisée par des tests cutanés - ou prick-tests - très tôt dans la vie. Dans un article d'Oasis Allergie, le Pr Moneret-Vautrin (CHR de Nancy) dit qu'ils sont possibles "au niveau du dos dès les premiers jours de vie. Les aliments testés sont ceux qui sont le plus souvent en cause dans l'allergie alimentaire : oeuf, arachide, lait, farine de blé et l'allergène en cause dans l'allergie alimentaire familiale". Ces tests cutanés peuvent être effectués par des pédiatres allergologues dès les premiers mois. Leur fiabilité dépendra de la maturité des cellules mastocytes de la peau. J'ai vu une petite fille de 3 mois, exclusivement allaitée, qui s'était couverte d'eczéma, réagir très fortement et indubitablement aux tests cutanés du blanc d'oeuf et de la moutarde. La maman a supprimé ces deux produits de son alimentation, et l'eczéma a disparu.
Une question concerne les tests biologiques marqueurs de l'allergie qui reviennent parfois négatifs alors que les symptômes présentés par l'enfant indiquent une allergie. Ces tests sont-ils toujours fiables dans un contexte si complexe ? Dans le doute, exclure les aliments incriminés et observer l'enfant peut toujours être tenté.
... et beaucoup de questions.
Il a été prouvé, de façon indiscutable, que l'enfant peut se sensibiliser in utero. Des anticorps anti-oeuf, anti-lait de vache, anti-soja ont été mis en évidence dans le liquide amniotique. Le foetus est également exposé - et c'est assez inattendu - aux aéroallergènes acariens et pollens. Tout serait-il déjà joué à la naissance ?
Et l'allaitement ? Concernant l'allergie, la recommandation a d'abord été : "pour prévenir les allergies, allaitez". Puis il a fallu ajouter : "pendant six mois", et préciser ensuite : "exclusivement". Certains spécialistes recommandent main-tenant à la mère d'un enfant à risque allergique un régime d'exclusion pendant la grossesse et l'allaitement. Cela consiste en la réduction ou la suppression de l'alimentation maternelle du lait de vache, des oeufs, du poisson, du soja et de l'arachide. Parfois, malgré ces mesures contraignantes, l'enfant développe quand même une sensibilisation à d'autres aliments, ce qui oblige la mère à augmenter la liste des aliments qu'elle ne peut absorber. Si le régime d'éviction de la mère est très strict, la croissance de l'enfant doit être surveillée de près. Et la mère a aussi besoin d'un suivi diététique, pour éviter les carences.
Non, le lait maternel ne protège pas de tout, au moins à court terme.
Cela s'explique par une sensibilisation via le lait maternel, qui peut contenir des quantités mesurables de particules de lait de vache, d'oeuf, de blé, de poisson, d'arachide, etc. L'enfant peut réagir aux aliments que sa mère vient de manger dans les minutes qui suivent, mais le plus souvent, les signes apparaissent entre quatre heures et vingt-quatre heures après leur ingestion. La plupart des bébés montreront une nette amélioration cinq à sept jours après que leur mère ait supprimé de son alimentation l'aliment incriminé. Cela peut prendre deux semaines ou plus pour que toute trace de l'aliment soit éliminée de l'organisme de la mère et de l'enfant.
Des études qui se sont penchées sur l'alimentation maternelle, ont constaté qu'en cas d'allergie chez un enfant allaité, il y avait dans le lait maternel un taux abaissé de certains acides gras insaturés à longues chaînes. Faudrait-il en ajouter ? A l'alimentation maternelle ? Directement à l'enfant ?
Une autre étude a trouvé que la prise de Lactobacillus rhamnosus, que l'on appelle aussi probiotique, par des mères ayant des antécédents d'allergie, réduisait les patholo-gies allergiques chez leurs enfants. Cet impact positif demande à être vérifié.
L'alimentation artificielle de base, avec des préparations pour nourrissons à base de lait de vache ou plus rarement de soja, est également source d'allergie. Les signes peuvent être francs et reconnaissables (dermatite atopique, diarrhée, vomissements) ou plus subtils et non diagnostiqués comme tels (coliques, régurgitations, troubles du sommeil, enfant qualifié de "difficile"). Que penser par exemple de ces enfants nourris avec un lait industriel et constipés ? N'est-ce pas déjà un signe au moins d'intolérance au lait de vache ? Certains troubles empoisonneront la vie de l'enfant et de ses parents au point de faire changer plusieurs fois de marque de lait, jusqu'à l'amélioration apportée par un lait dont les protéines auront été hydrolysées, c'est-à-dire transformées pour perdre au maximum leur pouvoir allergisant. Ce sont ces types de lait, à base de protéines de lait ou de collagène de porc et de soja, qui sont parfois proposés pour des enfants allaités très allergiques. Malheureusement, certains enfants se révèlent être aussi allergiques à ces produits et auront besoin d'un lait à base d'acides aminés libres (la plus petite partie de la protéine), le Néocate°.
Goldman va loin dans ses réflexions, et pense que les problèmes d'allergies alimentaires ne surgissent que maintenant car l'alimentation très variée qui est la nôtre actuellement ne s'est répandue que depuis peu. Notre mode de vie a évolué très vite, trop vite pour que notre organisme ait le temps d'évoluer et de s'adapter.
Le rôle de la diversification alimentaire précoce a été lui bien démontré. Une étude néo-zélandaise, réalisée sur plus de 1200 enfants d'une population non sélectionnée pour avoir des risques allergiques, a montré que l'introduction de plus de quatre aliments avant l'âge de 4 mois multipliait par 2,9 le risque d'apparition d'un eczéma.
L'excès d'hygiène est aussi une cause de plus en plus documentée. Notre système immunitaire ne serait pas assez sollicité, à cause des conditions d'asepsie à la naissance qui induisent une colonisation intestinale par des germes hospitaliers bien différents des germes qui colonisaient les bébés de la préhistoire, à cause des habitats très propres, des médicaments qui décapitent les maladies infantiles, etc. Et du coup, il se ruerait sur des substances banales.
Nous sommes devenus plus sensibles, voire hypersensibles. Les enfants qui ont grandi dans des fermes sont moins sujets aux allergies. Les enfants de familles nombreuses, où il y a forcément plus de germes, semblent aussi moins sensibles aux allergènes respiratoires. L'habitat trop isolé, donc confiné, peu aéré, dans lequel il fait toujours chaud, favorise également les allergies. Ceci étant majoré en ville par la pollution.
Que faire ?
Pour certains enfants, l'allaitement a aidé à prévenir une allergie. C'est ce qu'a démontré le Dr Saarinen dans une étude où elle a suivi des enfants pendant dix-sept ans. Les adolescents avaient moins de manifestations allergiques quand ils avaient été allaités de façon prolongée.
Pour d'autres, il a pu être à l'origine d'une polysensibilisation. Mais nous n'avons pas assez d'études qui se penchent sur le devenir à long terme de ces enfants allaités et malgré tout allergiques quand ils sont petits. Peut-être auront-ils acquis une tolérance meilleure à long terme ? C'est ce que pense le Dr Jack Newman, pédiatre canadien. Il fait l'hypothèse que la présence de protéines étrangères dans le lait maternel permettrait de procéder à une sorte de désensibilisation. Autre hypothèse : un médecin finlandais, le Dr Isolauri, se demande si l'allergie alimentaire chez les enfants allaités ne serait pas due, non pas à de faibles doses d'anti-gènes alimentaires dans le lait maternel, mais plutôt à la constitution défectueuse d'une tolérance à de faibles doses orales. Celle-ci peut-elle s'améliorer avec le temps ? C'est ce que semblent indiquer certains témoignages des pages suivantes.
Pour mettre toutes les chances de son côté, pour en enfant à risque allergique (mais tous ne le sont-ils pas plus ou moins ? Les bébés ne naissent pas avec écrit sur leur front "je vais déclarer une allergie un jour"...), les recommandations sont :
- pendant la grossesse, ne pas fumer, éviter le contact avec les animaux domestiques, procéder à un nettoyage anti-acariens de l'habitat, dans certains cas adopter un régime alimentaire pauvre en aliments les plus allergisants ;
- un allaitement exclusif, sans biberons de complément
(qualifiés de "bombes à retardement"). Si du lait supplémentaire était nécessaire de façon transitoire, préférer toujours du lait maternel tiré et réfrigéré ou congelé ; sinon un hydrolysat de protéines semble plus adapté qu'un simple lait hypoallergénique. La mère doit surveiller son alimentation. Il lui est facile de supprimer les cacahuètes. Pour ce qui est du lait de vache, poisson, oeufs, soja, l'éviction ne doit pas se faire à l'aveugle, elle est à étudier au cas par cas avec l'aide de spécialistes. Une mère qui n'aime pas le lait de vache doit suivre son instinct et ne pas se forcer à en boire parce qu'elle allaite: à l'aide de tables, elle trouvera d'autres aliments qui lui apporteront le calcium dont elle a besoin ;
- une diversification alimentaire très progressive. A partir de 6 mois, en observant l'enfant et sans jamais forcer, proposer un aliment nouveau par semaine. Si la première semaine, l'enfant a goûté aux carottes, la semaine suivante, il pourra alterner avec des haricots verts. Puis on ajoutera par exemple des pommes dans son alimentation. On pourra ainsi repérer si un aliment n'est pas toléré et provoque des troubles. Certains parents préfèrent les boulets de purée sur-gelée qui contiennent 100 % de carottes ou de haricots verts aux petits pots dont la composition indique parfois bien plus d'ingrédients que ce qui saute aux yeux sur l'étiquette. Les innovations industrielles ne sont pas toujours très judicieuses. Ainsi il faudra éviter tous les fruits exotiques, et ne pas donner de dessert contenant de la noisette (suite à des crèmes pour bébés à la noisette récemment mises sur le marché, cette nouvelle allergie se développe...). Le poisson, les produits laitiers et l'oeuf (toujours cuit dur au début) ne seront introduits qu'après l'âge d'1 an.
Certains enfants se protègent instinctivement en repoussant l'introduction d'aliments autres que le lait maternel au-delà de 6 mois, parfois au-delà d'1 an. Avec le lait maternel et un ajout de vitamines et de fer, leurs besoins sont couverts, et l'idéal est de respecter ce que leur dicte leur organisme. Peut-être se protègent-ils ainsi d'allergies multiples et variées ;
- en cas d'allergie, l'aliment suspect sera retiré de l'alimentation maternelle et de celle de l'enfant. Il ne sera réintroduit qu'après avis médical spécialisé. Cela implique de lire les étiquettes des produits du commerce pour débusquer les allergènes cachés. Il y a ainsi de plus en plus d'allergies à la moutarde, car ce produit est ajouté pour donner du goût aux petits pots, et il sensibilise insidieusement les enfants. Comme ce fut le cas avec l'arachide présente dans des prépa-rations vitaminiques il y a quelques années, ou dans les laits pour bébés. Les parents auront aussi besoin d'expliquer sans relâche à l'entourage l'absolue nécessité de ne pas donner l'aliment incriminé à l'enfant ni à sa mère allaitante.
Conclusion
Choisir d'allaiter son bébé et découvrir que son lait, que l'on pensait être la meilleure source de nourriture pour lui, peut lui occasionner tant de troubles, est dramatique et terrible-ment culpabilisant pour une mère. Au niveau de l'humanité, il est tout aussi dramatique de voir croître le nombre d'enfants polyallergiques.
Un grand nombre de mères font le choix de se mettre à unrégime d'exclusion afin de pouvoir continuer à allaiter, pour tous les autres avantages à court et long terme qu'apporte l'allaitement. Et pouvoir soulager par une tétée un enfant qui se gratte, en calmer un autre que la toux angoisse, cela n'a pas de prix pour elles. Et elles peuvent espérer, avec raison, qu'avec le temps, certaines allergies diminueront voire disparaîtront.
Marie Courdent,
animatrice LLL, puéricultrice,
consultante en lactation IBCLC,
avec la collaboration du Dr Jeannerot,
pédiatre allergologue