MENU Le Forum Vive les rondes Connexion

Plus d'amis suite à dépression...

L
34 ans 7
Bonjour !!!!
je souhaiterais avoir votre avis !!!

En fait, lors d'un bizutage où certaines personnes nous ont forcé à boire (j'avais 17 ans), des copains et moi sommes tombés dans  
un choma éthilique. J'ai appris quelques jours plus tard, que pendant ce choma, un gars avait "abusé" de moi. Apparemment, il en aurait profité pour m'embrasser et touché mes parties intimes.

ça a été très dur pour moi de gérer tout ça car c'était quelqu'un qui vivait dans mon village. J'ai failli porter plainte puis finalement j'ai décidé de partir dans une autre ville à 600 km pour m'éloigner. Je suis finalement revenue au bout d'un mois, mais là , surprise : ce fameux gars trainait avec ma bande de copain!

j'ai supporté pendant un an, le fait de faire des soirées en sa présence. Mais un jour j'ai craqué, j'ai demandé à mes potes de faires un chois entre lui et moi car je ne pouvais plus supporter cette situation.

Ils ont préféré le garder lui. Cela a été très dur, mais les amis proches restaient. Seulement, mon moral baissait de jours en jours car je ne sortais plus.

Je parlais beaucoup de cette histoire, je pleurais beaucoup aussi, mais j'ai demandé aux gens ui m'entouraient si ça les gênaient que je leur en parle. Apparement non, et du jour au lendemain, ma meilleure amie m'a laissé tombé car c'était devenu "une source d'angoisse " de me voir et que nos conversations tournaient en rond et selon elle, ce que le gars m' a fait, ce n'est pas grave.

Et je tiens à préciser que dans ma bande de copains, il y a mon frère, qui lui aussi a apparemment fait son choix ...

J'aimerais savoir ce que vous en pensez !!!! Merci beaucoup
35 ans 2571
Alors tout d'abord je vais être très claire : ce qu'il t'a fait, c'est TRES GRAVE. Vraiment très grave, il est tout-à-fait normal que tu ne supportes plus de le voir, tu aurais même pu porter plainte (pourquoi ne l'as-tu pas fait, d'ailleurs ?).

Je ne comprends pas comment on peut rester ami avec un mec qui a fait ça à quelqu'un, surtout à une amie, surtout à notre soeur :shock: Ça me dégoûterait d'avoir un ami comme lui!

Il est parfois difficile de supporter quelqu'un qui fait une dépression, je comprends que ça ait été angoissant pour certains de parler avec toi, MAIS : 1) avoir du mal à parler avec toi n'explique pas pourquoi ils parlent encore à ce mec monstrueux 2) même si les conversations sont lourdes, tu as juste besoin d'aide, un ami doit pouvoir le comprendre.

Je crois que les amis qui ont préféré rester proches de lui, tu peux faire une croix dessus, laisse tomber, coupe les ponts. Frère ou pas.
Quant aux amis qui sont restés auprès de toi, mais qui s'éloignent à présent parce que la conversation tourne en rond, je pense qu'en guérissant tu pourras les retrouver. Le souci c'est que tu ne peux pas tourner la page, ni oublier, tu restes bloquée à cette horrible agression qui t'es arrivée. A ta place, j'irais consulter un psy, car tes amis, même s'ils veulent te soutenir, ne trouvent pas les mots pour t'aider, et cesser de tourner en rond. Un psy saura, lui, démêler les raisons de ta dépression et t'aider à faire face.

Ensuite, en as-tu parlé à tes parents ? Qu'est-ce qu'ils en pensent ?

Je trouve que l'idée de partir loin de chez toi était une assez bonne idée, changer de têtes, changer d'atmosphère... Mais un psy saurait te dire mieux que moi si cela te fera du bien.

En tous cas, je t'envoie tout mon soutien, ça doit être très dur pour toi :kiss:
L
34 ans 7
Coucou Salammbo ! Merci à toi d'avoir répondu.

Alors je n'ai pas porté plainte : en fait mes parents sont au courant de la situation depuis le début, ma mère était derrière moi mais mon père, même s'il trouvait ça horrible, il ne voulait pas que ça fasse des histoires dans le village (car tout le monde se connait) et aussi par rapport à mon frère.

Ensuite, je suis allée voir 2 psy depuis. La deuxième, j'ai eu + de 15 séances, mais à la fin ça commençait à m'user car il n'y avait pas d'amélioration et la psy l'a vu, elle a préféré que j'arrête car elle m'estimait pas forcément prête à entreprendre une thérapie (en fait elle travaille par rapport à l'inconscient et ça ne me convient pas tellement)

Je suis consciente que pour les gens qui m'entourent, ce n'est pas facile. Du coup, je fais très attention mais ma meilleure amie fait partie de mon ancien groupe d'amis donc elle connait très bien la situation. Elle m'aidait jusqu'ici, me comprenait mais c'est le jour où elle m'a dit qu'elle trouvait que c'était pas grave (je me suis mis à pleurer) que quelquechose s'est cassé. Pendant 5 mois, on s'est vu genre 3 fois mais elle ne m'a jamais rien dit comme quoi elle en avait marre de moi. QUand je lui ai demandé ce qu'elle me reprochait, là elle a tout dit. J'ai préféré ne rien répondre, et depuis je n'ai plus de nouvelles d'elle. On est amis depuis 9 ans, je pensais qu'une amie était là dans les bons moments mais aussi les mauvais. Elle a choisi que les bons il me semble. Donc comme tu dis, je vais faire une croix dessus.

Et concernant mes copains, j'ai du mal à les comprendre car dans le lot, il y en a 3 qui détestent le gars dont mon frère. Oui mon frère ne l'aime pas mais il m'a dit qu'il s'en foutait de ce qu'il m'avait fait. Mes autres copains m'ont également dit qu'ils trouvaient ça dégueulasse ce qu'il m'avait fait, mais ils comprennent pas pourquoi j'en reparle encore aujourd'hui alors que ça fait 4 ans que ça s'est passé. Et surtout, ils ne veulent pas avoir d'histoire, ils m'ont dit clairement que j'avais raison mais que je devais me taire, et là je suis pas d'accord.

Ils ne comprennent pas que depuis 4 ans, je suis hanté par cette soirée car c'était un bizutage, ils m'ont mis un entonnoir dans la bouche et ils ont vidé un pichet entier (ils faisaient ça à tout le monde, c'est une vieille tradition) seulement je ne voulais pas le faire, mais ils m'ont forcé. Et de là tout à commencé. Maintenant, j'ai peur de sortir et de boire comme les autres jeunes de mon âge, car j'ai peur qu'il m'arrive la même chose, j'ai peur lorsque je suis avec un garçon...

Ton message me fait réellement plaisir car au début même ma soeur ne trouvais ça pas grave et disait que je prenais cette histoire "trop à coeur". ça fait pas longtemps qu'elle a réalisé que je souffrais réellement et elle a mesuré la gravité de la situation.

Donc en gros, j'ai le soutien de ma famille (sauf de mon frère) et surtout de mes amies extérieures, c'est à dire ceux qui ne connaissent pas ma bande de copain. Aujourd'hui, je ne sais plus quoi faire car les 2 psys que j'ai été voir m'ont un peu dégouté mais je sais que si rien ne bouge, ma vie restera comme ça ...

Mais merci encore !!
35 ans 2571
Re-coucou, miss!

A te lire, j'ai l'impression que tu es enfermée dans un environnement étouffant, où il faut se taire, où chacun se regarde et juge l'autre. J'ai l'impression que ton village, c'est comme une cage.

Je n'approuve pas du tout la réaction de ton père : quelle importance de "faire des histoires" quand sa fille a été agressée ? Car oui, c'est illégal, c'est une agression, d'ailleurs le bizutage lui-même est illégal alors... C'est ce sale type qui fait des histoires, pas toi.
J'ai l'impression que l'avis de ton frère compte beaucoup trop dans cette histoire, tes parents doivent te protéger, même si ça fait chier ton frère (qui, soit dit en passant, est un frère bien déplorable).

Je t'avoue que c'est à cause de cette ambiance où personne ne veut "faire d'histoire", où règne la loi du silence, que je n'aime pas les villages, où tout le monde se connaît.

Tu as subi un traumatisme, je me dis que pour avancer, il te faudra bien un changement... Peut-être changer d'air, de ville, d'amis surtout. Tu fais quoi dans la vie ? Tu travailles ou tu étudies ? Tu as la possibilité de changer de cadre ? Je me demande si ça ne te ferait pas du bien de vivre dans un endroit plus libre, plus anonyme, où tu pourrais t'affirmer.

Peut-être aussi qu'il faudrait retenter avec un autre psy plus spécialisé dans ce genre de cas (je pense qu'on peut trouver ce genre d'informations sur le net), si tu penses que cela peut t'aider. Si tu penses que cela ne servirait à rien, tant pis hein, c'est juste une idée comme ça ;)

Je me dis, en te lisant, que tu as un environnement assez toxique quand même. Personne ne t'écoute, n'entend ta souffrance (qui est pourtant évidente, et objectivement la LOI interdit ce qu'il t'a fait), alors qu'on se soucie beaucoup de ne pas froisser ton frère, de ne pas heurter l'opinion des "gens".


Tu te sentiras mieux aussi, quand tu aura un amoureux, qui te comprendra et te protègera ;)

Tu as quasiment le même âge que moi : c'est l'âge où on commencer vraiment à exister en tant qu'adulte. A notre âge, ça y est, on nous tutoie plus dans les magasins, on est capable de gueuler si on nous énerve, on prend sa vie en main, les petits comme les gros problèmes. On se fait respecter. Et là, comment peux-tu t'affirmer alors que ton entourage refuse de te respecter, en niant ta souffrance ?
40 ans 5932
J'ai du mal à croire qu'on puisse sincèrement dire à quelqu'un qui a été abusé et dont on sait à quel point ça peut l'obséder que ça n'est "pas grave".

Evidemment, je ne dis pas que tu fabules.

Ce que j'essaie plutôt de dire c'est que ton amie a peut-être voulu te secouer pour que tu agisses puisque vos conversations et tes séances chez le(s) psy n'avaient pas l'air de faire changer quoi que ce soit. Parfois, quand on se sent impuissant à aider les gens, on ne dit pas forcément ce qu'il faudrait, mais ça ne part pas nécessairement d'une mauvaise intention.

Peut-être qu'elle cherchait à te faire faire un pas soit dans un sens soit dans l'autre. Dans le sens que soit tu considères que c'est vraiment grave et, maintenant que tu es majeure, tu fais quelque chose en ton âme et conscience pour être reconnue dans ta condition de victime, soit tu ne le fais pas et tu essaies de passer à autre chose sans donner aux autres le sentiment de ne pas pouvoir t'aider alors qu'ils le voudraient.
Bon, c'est évidemment un peu simpliste dit comme ça, mais je sais qu'il y a des gens qui voient les choses comme ça (soit c'est important et tu agis, soit tu n'agis pas et ça signifie que ce n'est pas important) et je me dis qu'il est possible que ton amie ait voulu te faire (ré)agir.

Quant au reste de tes proches, là j'en sais rien, je ne comprends pas. En règle générale, le principe de protéger ce genre de types, et de nier la condition de victime des gens, tout ça pour ne pas faire de vagues, ça dépasse l'entendement, pour moi.
J
85 ans 9
lolo85 a écrit:
Coucou Salammbo ! Merci à toi d'avoir répondu.

Alors je n'ai pas porté plainte : en fait mes parents sont au courant de la situation depuis le début, ma mère était derrière moi mais mon père, même s'il trouvait ça horrible, il ne voulait pas que ça fasse des histoires dans le village (car tout le monde se connait) et aussi par rapport à mon frère.

Ensuite, je suis allée voir 2 psy depuis. La deuxième, j'ai eu + de 15 séances, mais à la fin ça commençait à m'user car il n'y avait pas d'amélioration et la psy l'a vu, elle a préféré que j'arrête car elle m'estimait pas forcément prête à entreprendre une thérapie (en fait elle travaille par rapport à l'inconscient et ça ne me convient pas tellement)

Je suis consciente que pour les gens qui m'entourent, ce n'est pas facile. Du coup, je fais très attention mais ma meilleure amie fait partie de mon ancien groupe d'amis donc elle connait très bien la situation. Elle m'aidait jusqu'ici, me comprenait mais c'est le jour où elle m'a dit qu'elle trouvait que c'était pas grave (je me suis mis à pleurer) que quelquechose s'est cassé. Pendant 5 mois, on s'est vu genre 3 fois mais elle ne m'a jamais rien dit comme quoi elle en avait marre de moi. QUand je lui ai demandé ce qu'elle me reprochait, là elle a tout dit. J'ai préféré ne rien répondre, et depuis je n'ai plus de nouvelles d'elle. On est amis depuis 9 ans, je pensais qu'une amie était là dans les bons moments mais aussi les mauvais. Elle a choisi que les bons il me semble. Donc comme tu dis, je vais faire une croix dessus.

Et concernant mes copains, j'ai du mal à les comprendre car dans le lot, il y en a 3 qui détestent le gars dont mon frère. Oui mon frère ne l'aime pas mais il m'a dit qu'il s'en foutait de ce qu'il m'avait fait. Mes autres copains m'ont également dit qu'ils trouvaient ça dégueulasse ce qu'il m'avait fait, mais ils comprennent pas pourquoi j'en reparle encore aujourd'hui alors que ça fait 4 ans que ça s'est passé. Et surtout, ils ne veulent pas avoir d'histoire, ils m'ont dit clairement que j'avais raison mais que je devais me taire, et là je suis pas d'accord.

Ils ne comprennent pas que depuis 4 ans, je suis hanté par cette soirée car c'était un bizutage, ils m'ont mis un entonnoir dans la bouche et ils ont vidé un pichet entier (ils faisaient ça à tout le monde, c'est une vieille tradition) seulement je ne voulais pas le faire, mais ils m'ont forcé. Et de là tout à commencé. Maintenant, j'ai peur de sortir et de boire comme les autres jeunes de mon âge, car j'ai peur qu'il m'arrive la même chose, j'ai peur lorsque je suis avec un garçon...

Ton message me fait réellement plaisir car au début même ma soeur ne trouvais ça pas grave et disait que je prenais cette histoire "trop à coeur". ça fait pas longtemps qu'elle a réalisé que je souffrais réellement et elle a mesuré la gravité de la situation.

Donc en gros, j'ai le soutien de ma famille (sauf de mon frère) et surtout de mes amies extérieures, c'est à dire ceux qui ne connaissent pas ma bande de copain. Aujourd'hui, je ne sais plus quoi faire car les 2 psys que j'ai été voir m'ont un peu dégouté mais je sais que si rien ne bouge, ma vie restera comme ça ...

Mais merci encore !!


Bonjour,
J'ai créé SOS Bizutage il y a déjà longtemps, et nous avons joué un rôle important dans le vote de la loi Ségolène Royal. De toute évidence, cette loi est loin d'être toujours appliquée. Nous relançons une campagne de rentrée pour inciter les nouveaux et surtout les nouvelles à REFUSER de participer à ces soirées ou week-ends de pseudo-"intégration". Votre récit, dramatique, montre que c'est très important d'aider les jeunes à échapper à ces pièges.
Pourrions-nous en parler?
B I U